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Caton et les Bacchanales: Séduction et Ténacité d'un Mirage Historique

Published online by Cambridge University Press:  09 August 2013

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Catone e i bacanali

È opinione abbastanza diffusa che Catone, due anni prima di essere eletto censore, fu il principale ispiratore della repressione dei Bacanali. Qui vengono discussi gli argomenti a favore di tale tesi: l'ulteriore immagine della ‘reazione catoniana’, la supposta relazione fra un discorso di C. de coniuratione e l'affare dei Bacanali, l'azione di L. Valerio Flacco, amico e sostegno di C., testimoniata dal s.c. de Bacchanalibus. In realtà, il testo epigrafico dimostra che sono state tutte le correnti politiche del Senato ad unirsi contro il ‘pericolo bacchico’, sotto la guida del console Postumio, il cui ruolo è attestato dal racconto liviano. Tutt'al più è possibile che C. si sia ulteriormente avvalorato dello spirito di questa repressione per qualificare la sua azione ed i suoi progetti. A questa propaganda va attribuita l'illusione che ha ingannato moderni storici.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © British School at Rome 1986

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References

1 M. Gelzer, Hermes, 1936, 275–87.

2 Cf. Tite-Live, XXXIX, 9, 2s.

3 Ibid., 11,3s.

4 Bacchanalia: vestiges, images, repression des mystères dans l'Italie romaine, à paraître dans la BEFAR.

5 En particulier le texte épigraphique du senatus consultum de Bacchanalibus découvert à Tiriolo de Calabre (CIL I2, 581 = ILS 18 = ILLRP 511).

6 On pense plus spécialement au sanctuaire bachique à salles souterraines mis au jour pas les fouilles de Bolsena. Cf. Pailler, , MEFRA, 83, 1971, 384402Google Scholar et 95, 1983, 7–54; id., Mélanges Heurgon, Rome, 1976, 731–42 et Annales ESC, 1982, 929–52; Bolsena V, Rome, 1979, 251sGoogle Scholar; Massa-Pairault, F. -H., MEFRA, 93, 1981, 495531CrossRefGoogle Scholar; Gros, P., Bolsena, Guide des fouilles, Rome, 1981, 25, 64–6Google Scholar.

7 Cf. déjà le Bacchanalia de D. W. L. Van Son, Amsterdam, 1960, 50–1, 68–70, et tout le chapitre consacré aux documents ‘officiels’ témoignant de la réalité des faits, 73–97.

8 Les ‘Bacchanales’ seraient venues à Rome d'Asie Mineure, diffusées par les soldats de Manlius Vulso à leur retour de campagne en 187, selon Rostovtzev, M., Mystic Italy, New York, 1927Google Scholar; d'Egypte lagide d'après Reitzenstein, R., Hellenistische Mysterienreligionen,3Leipzig-Berlin, 1927, 103–4Google Scholar; de Tarente si l'on en croit T. Frank, Classical Quarterly, 1927, 128–32.

9 Parmi les premières, G. Tarditi, P. P., 1954, 265–87; au nombre des secondes, F. Della Corte, Calone 2, 1969, 127.

10 C'est la principale critique que l'on peut faire à l'analyse— par ailleurs lucide dans l'ensemble — menée sur ce terrain par Van Son, 68–70.

11 Cf. Briscoe, J., comm. ad. Liv. XXXIV, 1sGoogle Scholar.

12 I1 s'agit tres probablement d'une création rhétorique de Tite Live: cf. les arguments de Briscoe, loc. cit.

13 ‘Quant à son activité dans l'Etat, il est visible qu'il considérait comme une partie importante de sa tâche d'accuser et de confondre les méchants. Il exerça lui-même un grand nombre de poursuites’ (Vie de Caton, 15, 1).

14 Plutarque, , Caton, 16, 2Google Scholar.

15 Plutarque, , Caton, 16, 6Google Scholar. Sur le ‘climat’ de ce moment historique, cf. H. H. Scullard, Roman Politics 2, 1973, 153–5; la censure de Caton est replacée dans son contexte, en dernier lieu, par A. E. Astin, Cato, 1978, 76–103.

16 Cf. sur ce point ma communication à la Table Ronde de l'École Française de Rome sur ‘Tassociation dionysiaque’ (Rome, mai 1984; Actes sous presse).

17 M. Gelzer, Hermes, 1936, 284. On aura noté le caractère vague de cette expression, en elle-même incontestable, mais qui ne prouve rien quant au rôle réel de Caton en 186.

18 Festus, 280 L. Cf. Malcovati, O.R.F. 3, Cato fr. 68.

19 Cf. Tite-Live, XXXII, 26.

20 G. Tarditi, PP, 1954, 277.

21 M. Gelzer, Hermes, 1936, 283–4. C'est nous qui soulignons l'enchaînement des suppositions.

22 Discussion au demeurant assez confuse (Bacchanalia, 70–2).

23 Plutarque, , Caton 3, 13Google Scholar. Sur la carrière de L. Valerius Flaccus, cf. Münzer, De Gente Valeria, 1891, 39, n0 17.

24 Cf. Scullard, Roman Politics 2, 1973, 17, 111; Astin, 1978, Cato, 9–10, 23–4 (les liens entre les deux hommes se précisent en 195, lors du consulat partagé), 67.

25 Plutarque, , Caton, 3, 4Google Scholar.

26 Ibid., 10, 1.

27 La candidature commune, et malheureuse, à la censure en 189 a certainement été un moment important de cette collaboration: Tite Live, XXXVII, 57, 9 à 58, 2; cf. Scullard, op. cit., 1973, 137 et Astin, 1978, 59, 64–7.

28 Plutarque, Caton, loc. cit. (n. 15).

29 Tite Live XXXIII, 42, 5; cf. Scullard, 1973, 106.

30 On notera aussi (infra, n. 37) l'intérêt des Minucii Rufi pour l'Italie du Sud marquée par le dionysisme. Cf. les références à ces personnages et à leurs carrières dans T. R. S. Broughton, M.R.R. 2.

31 Cf. Scullard, 1973, 135, et les nuances apportées à cette vue par Briscoe, A.N.R.W., 1982, 30, 2, 1087–99 (cf. Briscoe, Latomus, 1972, 38s.)

32 Cf. Briscoe, Latomus, 1972, 43 et n. 5; plus généralement Scullard, 1973, 46–8, 81s.

33 Election disputée magna contentione, nous dit Tite Live, XXXVII, 57, 9s.

34 Références et commentaires chez Scullard, 1973, 164 et 264; Astin, 1978, 109 et n. 17 (Caton adversaire des Minucii Thermi).

35 Cf. supra, n. 29.

36 A. Grenier, Génie romain,2 1969, 177–9, sous le titre caractéristique: ‘L'affaire des Bacchanales. La reaction pontificale’; noter en particulier ce commentaire (p. 178): ‘la sévérité de la répression montre avec quelle énergie s'exerçait rautorite des pontifes lorsqu'il s'agissait de sauvegarder les principes d'une religion nationale’. Le même auteur, qui considère les accusations portées contre les bacchants comme de ‘banales calomnies’, estime aussi que la sévérité de Tite Live ‘pour les sectateurs de Bacchus n'est que l'écho de la tradition pontificale qui inspire toute l'historiographie romaine’ (Mana III, 1948, 146Google Scholar). L'idée est certainement erronée, mais A. Grenier part d'une intuition juste, reliant l'élaboration de la version officielle dès 186 et sa transmission à la postérité.

37 Par exemple Sanctis, De, Storia, IV, 2, 367Google Scholar; Tarditi, P.P., 1954, 281. L'explication médiane à laquelle on est conduit dans le cas présent illustre assez bien le caractère original, à la fois spécifique et pleinement ordonné à la vie politique, de la religion dans la res publica. Une affaire aussi importante n'est pas confiée aux pontifes en tant que tels, mais le Sénat, qui prend les choses en main, charge en son sein deux ‘techniciens’ d'expérience, pontifes depuis plus de dix ans, de rediger le texte du sénatus consulte en collaboration avec les consuls. Et nous savons d'autre part que le troisième rédacteur, Q. Minucius Rufus, a une pratique récente et approfondie du dionysisme hellénique d'Italie du Sud, de par ses responsabilités comme préteur dans la deuxième ‘affaire de Locres’ (cf. Tite Live, XXXI, 12–13).

38 Cf. notamment J. Briscoe, A.N.R.W., 1982, 30, 2, 1100 et 1104, qui insiste sur l'union de la ‘ruling class’ romaine dans la lutte contre le péril bachique.

39 Sic De Sanctis, , IV, 1, 598sGoogle Scholar; Frank, , C.A.H., VIII, 352Google Scholar. Contra, à juste titre, Scullard, 1973, 147. L'hypothèse la plus recherchée, en ce sens, est celle d'A. Piganiol, Conquête romaine,3 1940, 294–5, pour qui les ennemis des Scipions espéraient, par la quaestio des Bacchanales, mettre en difficulté M. Aemilius Lepidus, cos. 187, qui aurait gardé des contacts permanents avec l'Orient depuis sa mission à Alexandrie en 201. Van Son, Bacchanalia, 1960, 13–14, critique justement de telles supputations, qui reposent sur le double et douteux postulat de l'influence égyptisante (et dionysiaque) dans la haute classe romaine et des interférences systématiques entre procès des Scipions et affaire des Bacchanales.

40 Tite Live, XXXIII, 36, 1–3 et le comm. de J. Briscoe ad. loc. Cf. M. Capozza, Movimenti servili, 1966, 123–41; Van Son, Bacchanalia, 1960, 68.

41 Van Son, op. cit., 50.

42 Ibid., 51.

43 T. Frank, Cl.Q., 1927, 130.

44 M. Gelzer, Hermes, 1936, 283–6.

45 S'il fallait absolument operer une distinction entre l'acteur et l'historien, on pourrait dire que Caton n'a sûrement pas été un des acteurs principaux du drame de 186, ce qui n'exclut pas qu'il s'en soit fait plus tard l'historien. Mais cette seconde hypothèse ne peut s'appuyer sur aucun document explicite. Il serait done bien hasardeux de construire sur elle une interprétation d'ensemble des sources de Tite Live…

46 Plutarque, , Caton, 15, 1Google Scholar.

47 Cf. Van Son, Bacchanalia, 1960, 199: (résumé en anglais): ‘the Bacchanalia trial had presumably not been provoked by Cato and his adherents. At best it may have been exploited by this group as an instrument of propaganda’.

48 Tite Live XXXIX, 6, 9.

49 Bacchanalia, 68–70: la source de Tite Live hostile aux Bacchanales remonte à des ‘documents officiels’ bien plutôt qu'à Caton.

50 Ibid., 71–2.

51 Scullard, Roman politics 2, 1973, 147.

52 Ibid., 259. Sur l'ensemble de la question, on préférera le jugement prudent et retenu d'Astin, Cato, 1978, 74: ‘virtually nothing is known of Cato's actions or role in connection with the so-called ‘Bacchanalian conspiracy’ of 186… Attempts have been made to attribute to Cato a definite role in all this, but the only evidence is a single uninformative word from an undated speech entitled De coniuratione…’

53 Van Son, op. cit., 109–10.