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Structure du Prologue de Saint Jean*

Published online by Cambridge University Press:  05 February 2009

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Le prologue est le passage du IVe évangile qui a été le plus discuté, le plus souvent commenté. Dans les monographies des trente dernières années, deux grandes questions dominent la recherche: celle de la formation de cet hymne au Logos et celle de sa structure. Le premier problème, qui est celui de la critique littéraire, est au cœur des débats dans l'exégèse de langue allemande. Par centre, c'est en français qu'ont été écrites la plupart des études sur la structure; quelques-unes cependant ont aussi paru en anglais: les deux dernières en date sont celles de R. Alan Culpepper et de Ch. Homer Giblin. Nous voudrions, à notre tour, présenter une analyse de la structure du prologue, mais d'un point de vue à la fois littéraire et théologique.

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Articles
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Copyright © Cambridge University Press 1984

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References

NOTES

[1] Culpepper, R. Alan, ‘The Pivot of John's Prologue’, NTS 27 (1981), pp. 131.CrossRefGoogle Scholar

[2] Ch. Giblin, Homer, ‘Two Complementary Literary Structures in John 1: 118Google Scholar, à paraître dans JBL. Nous remercions l'auteur de nous avoir permis de lire son article en manuscrit (c'est à ce manuscrit que nous renvoyons).

[3] Cf. notre étude Genèse de la foi pascale d'après Jn 20NTS 30 (1984), pp. 2649.CrossRefGoogle Scholar

[4] Léonard, Voir A., Pensées des hommes et foi en Jésus-Christ. Pour un discernement intellectuel chrétien (‘Le Sycomore’; Paris/Namur, 1980), p. 155Google Scholar: l'œuvre d'un grand auteur ‘réinvente ce qu'elle assimile, elle transfigure ce qu'elle accueille; sur le fond de la tradition qui la porte et la féconde, elle ouvre un avenir inédit’.

[5] Hélou, Clémence, Symbole et langage dans les écrits johanniques. Lumière-ténèbres (Paris, Mame, 1980), p. XIX.Google Scholar

[6] Gadamer, Hans-Georg, ‘Du cercle de la compréhension. Présentation, traduction et bibliographic française par Jacques Schouwey’.RTP 113 (1981), pp. 363–75 (surtout p. 370).Google Scholar

[7] Lund, N. W., ‘The Influence of Chiasmus upon the Structure of The Gospel’, AngTR 13 (1931), pp. 42–6.Google Scholar

[8] Culpepper, R. Alan, art. cit., p. 6.Google Scholar

[9] Boismard, M.-E., Le prologue de saint Jean (Lectio divina, 11; Paris, Cerf, 1953), pp. 103–8Google Scholar; Lamarche, P., ‘Le prologue de Jean’, RSR 52 (1964), pp. 497537Google Scholar; Feuillet, A., Le prologue du quatrième évangile (Desclée De Brouwer, 1968), pp. 149–62Google Scholar; Borgen, P., ‘Observations on the Targumic Character of the Prologue of John’, NTS 16 (19691970), pp. 288–95CrossRefGoogle Scholar; Cl. Hélou, , op. cit. (n. 5), p. 66 (elle suit le P. Boismard)Google Scholar; R. A. Culpepper et Ch. H. Giblin (cf. nn. 1 et 2); Girard, M., ‘Analyse structurelle de Jn 1, 18: l'unité des deux Testaments dans la structure bipolaire du prologue de Jean’, SciEsprit 36 (1983), pp. 531 (nous n'avons plus pu tenir compte de cet article).Google Scholar

[10] D'après R. A. Culpepper, art. cit. (n. 1), le ‘pivot’ du prologue se situe au v. 12b. Le schéma général serait le suivant: A (1–2); B (3–5); C (6–7); D (8–9); E (10–11); E′ (12–13); D′ (14); C′ (15); B′ (16–17); A′ (18).

[11] Cf. Feuillet, A., op. cit. (n. 8), la section 3 du chapitre II (pp. 162–70) intituléeGoogle Scholar: ‘Le Christ Révélateur thème fondamental du prologue’. Mais cela ne ressort aucunement de la structure qu'il propose lui-même:elle est tiès proche de celle de M.-E. Boismard.

[12] Voir par exemple Culpepper, R. A., art. cit., p. 10Google Scholar: ‘These are the only two points in the prologue at which the word is “with God.”’ L'auteur ne se demande même pas si le v. 18 ne pourrait pas avoir un tout autre sens (cf. infra).

[13] Voir son article “Dans le sein du Père” (Jo., 1, 18)’, RB 59 (1952), pp. 2339 (cf. p. 23).Google Scholar

[14] Boismard, M.-E. et Lamouille, A., L'Évangile de Jean, commentaire (Synopse des quatre Évangiles en français, 3; Paris, 1977), p. 76.Google Scholar

[15] Lacan, M.-Fr., ‘Le Prologue de saint Jean. Ses thèmes, sa structure, son mouvement’, LumVie n° 33 (1957), pp. 91110Google Scholar; Ridderbos, M., ‘The Structure and Scope of the Prologue of the Gospel of John’, NovTest 8 (1966), pp. 180201.Google Scholar

[16] Panimolle, S. A., Il dono della Legge e la grazia della verità (Gv 1, 17) (Roma, 1973), pp. 71105: ‘Struttura del Prologo’.Google Scholar

[17] Lacan, M.-Fr., art. cit., p. 97.Google Scholar

[18] Ainsi par exemple Boismard (cf. supra, n. 9), qui place le v. 14 au début de la deuxième branche de la parabole; ou encore Ridderbos, M. (cf. n. 13), qui divise ainsi: 15; 6–13; 14–18Google Scholar. Chez Panimolle, au contraire, les trois grandes étapes du prologue correspondent à celles de Lacan.

[19] Entre le prologue (1 Jn. 1. 1–4) et l'épilogue (5. 13–17), ces trois ‘étapes’ sont les suivantes: 1) 1. 5–2. 28; 2) 2. 29–4. 6; 3) 4. 7–5. 12. Cf. Malatesta, E., The Epistles of St. John: Structured Greek Text (Fano, 1966)Google Scholar. Cette structure de 1 Jn a été adoptée dans la Traduction œcuménique de la Bible.

[20] Harnack, A. von, ‘Über das Verhältnis des Prologs des vierten Evangeliums zum ganzen Werk’, ZThK 2 (1892), pp. 189231Google Scholar, Haacker, K., Die Stiftung des Heils. Untersuchungen zur Struktur der johanneischen Theologie (Stuttgart, 1972)Google Scholar; Panimolle, S. A., op. cit. (n. 16). A vrai dire, ces auteurs se concentrent trop exclusivement sur le v. 17Google Scholar; Haacker donne.comme litre au premier paragraphe de son livre: ‘Joh als Zielpunkt des Prologs und Themaangabe des vierten Evangeliums’ (pp. 2636)Google Scholar; cf. encore: ‘Ziel und Höhepunkt des Prologs’ (p. 25)Google Scholar. Ces formules sont excellentes; toutefois, elles ne s'appliquent pas seulement au v. 17, mais aux deux vv. 17–18, qui sont construits en chiasme et doivent done être pris ensemble comme une unité thématique; pour une étude plus détaillée de ce passage, nous nous permettons de renvoyer à notre propre ouvrage La vérité dans Saint Jean, 1 (AnBib 73; Rome, 1977), pp. 158240.Google Scholar

[21] Voir notre étude ‘La notion de “commencement” dans les écrits johanniques’, Die Kirche des Anfangs. Schürmann, Festschrift H. (Leipzig, 1977), pp. 379403 (cf. 383–6)Google Scholar. Cf. aussi Alleau, R., De la nature des symboles (Flammarion, 1958), p. 20, n. 3Google Scholar: ‘La sapience divine est ANTERIEURE à la Création. Elle représente donc l'“Originellement Pur” et, pour l'être créé, manifeste la virginité même de l'INCONNUE qu'est la pensée de Dieu.’

[22] On trouve cette traduction chez Lacan et Osty; le premier écrit: ‘II faut donner au verbe “éguéneto” son sens fort: “II parut” et non un sens affaibli: “II y eut …”, car, par ce verbe, saint Jean évoque la manifestation du Baptiste, événement capital pour lui …’ (art. cit., p. 95, n. 2). Sur ce sens de γίνομαι, cf. Zorell, Lexicon, s.v., I, 1, c: ‘In publicum prodeo … Auftreten; hervortreten unter den Menschen, in der Geschichte’; voir p. ex. 2 Pi. 2.1; 1 Jn. 2. 18–19.

[23] Voir surtout Mc. 1.1: ‘Commencement de l'évangile de Jésus Christ …’, où ce ‘commencement’ s'identifie au kérygme du Baptiste, qui vient immédiatement après (1. 4, 7); Buetubela, voir B., Jean-Baptiste dans l'évangile de Marc. Analyse littéraire et interprétation christologique (Diss. de l'Institut Biblique; Rome, 1983), pp. 152–6.Google Scholar

[24] Cf. Jn. 1.14; 6.46; 7. 29, 51; 8. 26, 38, 40; 9.16, 33; 16.27; 17. 8.

[25] Radermakers, J., ‘Mission et apostolat dans l'Évangile johannique’, Studio evangelica 2 (T.U. 87; Berlin, 1964), pp. 100–21 (cf. 113).Google Scholar

[26] Cf. Rupert de Deutz, In Joan., I (PL, 169, 215 A–B): ‘Quid ergo dignum habet singulari tantae enuntiationis praeconio, quod fuit hic homo missus a Deo?… Deinde sic missus est, ut supra naturam veniret, natus ex utero senectutis et sterili (quod non naturae usus, sed solius Dei est opus), ut nasciturum in nascendo praeveniret, praedicaturum praedicando praecurreret, baptizaturum baptizando praeiret, moriturum moriendo praecederet.’

[27] Lacan, M.-F., art. cit. (n. 15), p. 107.Google Scholar

[28] L'‘analogie’ entre le Verbe et Jean-Baptiste est expliquée tout autrement par les auteurs qui voient dans le prologue le remaniement d'une source baptiste: Jésus prendrait la place que le Baptiste tenait dans l'hymne primitif; voir p. ex. Trocmé, E., ‘Jean-Baptiste dans le quatrième évangile’, RHPR 20 (1980), pp. 129–51Google Scholar; mais cette théorie de la substitution de Jésus à Jean ne peut guère expliquer qu'entre le Verbe et le Baptiste, l'auteur du prologue mette plutôt un parallélisme. D'ailleurs, comme faisait remarquer très justement G. Siegwalt, ‘l'hypothèse (…) conduit à une telle invraisemblance théologique (…) qu'il vaut mieux y renoncer’, cf. son article Introduction à une théologie chrétienne de la récapitulation (Remarques sur le contenu dogmatique du prologue de Jean’, RTP 113 (1981), pp. 259–78 (voir p. 261, n. 1).Google Scholar

[29] Lacan, M.-F., art. cit. (n. 15), pp. 98101Google Scholar; Panimolle, S. A., op. cit. (n. 16), p. 93.Google Scholar

[30] Lacan, M.-F., art. cit., p. 102.Google Scholar

[31] Au v. 5, nous avons séparé le v. 5a du v. 5b, en plaçant le second stique au niveau C, en raison surtout du vocabulaire (cf. infra). Mais on pourrait aussi placer le v. 5 tout entier en B (cf. le triple καί): il s'agit toujours de l'expansion (irrésistible) de la lumière (avec une nuance nouvelle dans le dernier stique).

[32] Lacan, M.-F., art. cit., p. 103.Google Scholar

[33] Aucun des deux auteurs cités ne semble l'avoir aperçu.

[34] Cf. dans le même sens Lacan, M.-F., art. cit., p. 99, n. 5.Google Scholar

[35] On trouve cette interprétation chez Chrysostome, Théophylacte, Théodore de Mopsueste et Euthymius Zigabène; elle sera reprise par saint Thomas (Super Evang, S. Joannis lectura, éd. Cai, n° 107); voici le commentaire de Chrysostome: ‘Ni la mort ni l'erreur n'ont pu la vaincre, mais elle est partout resplendissante et brille de son propre éclat (…); car elle est invincible’ (PG, 59, 57–58); on retrouve cette exégèse chez de nombreux modernes (Westcott, Hoskyns, Dodd, Brown, Loisy, Boismard, Feuillet, Lacan, la Bible de Jérusalem, etc.).

[36] Nous avons tenté ailleurs d'analyser ces rapports multiples; cf. La vérité dans S. Jean (n. 20), I, pp. 202–9.Google Scholar

[37] Pour une analyse détaillée de cette partie du prologue, cf. La vérité dans S. Jean (n. 20), I, chapitre III, 1Google Scholar: ‘Le Verbe fait chair plein de grâce et de vérité’ (pp. 117241).Google Scholar

[38] Op. cit., I, p. 139 etn. 53.

[39] Pour les trois premiers auteurs, voir leurs commentaires; en outre, Festugière, A.-J., Observations stylistiques sur l'Évangile de S. Jean (Paris, 1974), p. 129, n. 1.Google Scholar

Pour l'exégèse ancienne, la description du Fils ‘dans le sein du Père’ (Jn. 1. 18b) était une preuve de sa nature divine (centre les Ariens). Il est fort possible que cette interprétation anti-arienne du verset est à l'origine de la leçon μονογεής θεός de plusieurs mss.

[40] Cf. notre article L'emploi dynamique de εις dans Saint Jean et ses incidences théologiques’, Bib 43 (1962), pp. 366–87Google Scholar; La vérité (n. 20), I, pp. 230–5Google Scholar. Pour Jn. 1.18, voir ce qu'écrivait déjà E. A. Abbott, Johannine Grammar, n° 2308: ‘But there can be no doubt that εις τόν κόλπον …, is intended to mean something different from (XIII, 23) έν τῷ κόλπῳ’; Holtzmann, p. 40: ‘Beziehung auf das triklinarische Liegen am Tische (gewöhnl. Ausl.) (würde) έν τᾡ κόλπῳ wie 13, 23 erfordern’; il est donc difficile d'accepter l'interprétation de Giblin (n. 2), qui parle de la ‘banquet imagery of v. 18’ (p. 3 du texte manuscrit); lui-même cependant observe correctement: ‘one would have expected έν τᾡ κόλπῳ’ (n. 22). Il faut en tirer les conséquences …

[41] Cf. Rahner, H., ‘“Fluenta evangelii de ipso sacro Dominici pectoris fonte potavit”’, ZKTh 55 (1931), pp. 103–8Google Scholar; Vaccari, A., ‘Un preteso scritto perduto di Papia’, Bib 20 (1939), pp. 413–14 (à propos du titre έπιστήθιος donné par les Pères à saint Jean: ‘celui qui s'était appuyé sur la poitrine de Jésus’).Google Scholar

[42] La vérité dans Saint Jean, I, pp. 227–8.Google Scholar

[43] Sur le sens de έξηγέομαι (en grec profane et biblique), et son interprétation en Jn. 1.18, cf. op. cit., pp. 213–28.

[44] Pour plus de développements, voir La vérité, I, pp. 235–8.Google Scholar

[45] Beyschlag, W., Die Christologie des Neuen Testaments (Berlin, 1866), p. 150Google Scholar: ‘Aber warum sollten wir sie (die Worte) nicht auf das geschichtliche Leben des Sohnes Gottes beziehen, von dem ja unleugbar das έκείνος έξηγήσατο redet?’

[46] Cette vérité, que Clément d'Alexandrie désignait d'une formule si belle: ‘la vérité, une grâce du Père’, ή δέ άλήθεια, χάρις οὖ α τοῦ πατρός, Le Pédagogue, I, 7, 60, 2 (SC, 70, 218;PG, 8, 321 C).

[47] Lacan, , art. cit. (n. 15), p. 92.Google Scholar

[48] Ridderbos, , art. cit. (n. 15), p. 191.Google Scholar

[49] Loisy, , p. 193: ‘Le sens pourrait donc être: “Nous tous” qui croyons’Google Scholar; Bernard, , pp. 28–9Google Scholar; Bultmann, , p. 53: ‘“Wir alle empfingen”, bekennt die Gemeinde’Google Scholar; Feuillet, , op. cit., p. 123Google Scholar; Trocmé, E., art. cit. (n. 27), p. 194Google Scholar: ‘… “nous tous”, expression volontairement différente de “nous”du verset 14’; mais elle ne s'applique pas, comme le pense Trocmé, à ‘tous les hommes’ (cf., dans le même sens, Brown, p. 15: ‘this refers to mankind’; Giblin, art. cit. [n. 2], p. 5 du manuscrit: ‘include all mankind’); elle désigne l'ensemble des croyants.

[50] Lacan, , art. cit., p. 100.Google Scholar

[51] Voir La vérité dans Saint Jean, I, pp. 230–2Google Scholar. Nous y répondons (n. 340) à l'objection de Brown centre ce recours au cas parallèle de 1 Jn. 1. 2. Retenons la formule heureuse de Harnack, art. cit. (n. 20), p. 214: l'expression πρός τόν θεόν appliquée au Verbe, exprime sa ‘lebendige Beziehung zu Gott’.

[52] Lacan, art. cit., ibid.

[53] On a proposé pour ce verset trois constructions grammaticales différentes; voir les commentaires. La meilleure nous paraît être de considérer ‘la lumière véritable’ comme un prédicat. Le sujet n'est pas ‘le Verbe’ (le terme est trop distant: 1. 1–4), mais un pronom sous-entendu (‘elle’), qui reprend ‘la lumière’, le dernier mot du verset précédent (mot-crochet). Cela donne un sens excellent. Les mots έρχόμενον είς τόν κόομον sont alors un nominatif, apposé à τό Φίς τό άληθωόν.

[54] Nous disons bien: explicitement, c'est-à-dire dans le langage plus ou moins technique de l'évangéliste. Car implicitement et indirectement, à travers le langage symbolique de la première étape, il s'agissait déjà de l'Incarnation dans les vv. 3–5.

[55] Cf. notre article La Mère de Jésus et la conception virginale du Fils de Dieu. Etude de théologie johannique’, Marianum 40 (1978), pp. 4190Google Scholar; la troisième partie (pp. 59–90) est consacrée à l'analyse de Jn. 1. 13 (pour le problème critique voir pp. 60–6); voir aussi Cernuda, A. Vicent, ‘La doble generatión de Jesucristo según Jn 1, 13–14’, Estudios Bíblicos 40 (1982), pp. 49117 (à suivre)Google Scholar. On trouvera dans ces deux articles la bibliographie du sujet, les noms des auteurs qui lisent notre passage au singulier et l'histoire des deux variantes dans l'Eglise ancienne.

[56] Voir en outre: Jn. 4. 22–23; 11. 25; 14. 12; 17. 19; 18. 37; et surtout 1 Jn. 5.18: ‘Quiconque est né de Dieu (ό γεγεννημένος έκ τοῦ θεοῦ) ne pèche pas; l'Engendré de Dieu (ό γεννηθείςέκτοῦ θεοῦ) le garde’: nous avons ici un excellent parallèle avec Jn. 1.13 (lu au singulier).

[57] Lacan, M.-F., art. cit. (n. 15), p. 105.Google Scholar

[58] Panimolle, S. A., op. cit. (n. 16), p. 86.Google Scholar

[59] L'expression πιοτεύεω είς τό ὄνομα ne se trouve que dans les écrits johanniques (cf. encore 2. 23; 3. 18; 1 Jn. 5. 13). Le ‘nom’ y est toujours déterminé: en Jn. 3. 18 et 1 Jn. 5.13, c'est le nom du Fils de Dieu; en Jn. 2. 23, les mots qui suivent montrent qu'il s'agit du ‘nom’ que Jésus s'ctait acquis par ‘les signes qu'il faisait’. En Jn. 1.12, ‘ceux qui croient en son nom’ demande une détermination:elle ne se trouve que dans le v. 13 lu au singulier.

[60] Ratzinger, J., Die Tochter Zion (Einsiedeln, 1977)Google Scholar; nous citons d'après la version italienne: La figlia di Sion (Milano, 1978), p. 49.Google Scholar

[61] Ch. Giblin, H., art. cit. (n. 2), p. 10Google Scholar, reconnaît dans les vv. 14–18 ‘the distinctive self-conscious ness of the johannine community’.

[62] Augustin, S., Sermo 188: ‘De voce et verbo’ (PL, 38, 1302–06)Google Scholar; Sermo 193, 3 (ibid., 1328–29).

[63] Voir Origène, In ev. Joan., II, 35, 213; VI, 3, 13–6, 36 (SC, 120, 352; 157, 138–156); c'était sans doute aussi l'exégèse d'Héracléon (cf. 157, 139, la fin de la note 4); on la retrouve chez Théodore de Mopsueste (CSCO, 116, 26). Mais elle était rejetée par Chrysostome (PG, 59, 91–92) et par Cyrille d'Alexandrie (PG, 73, 169 C). L'interprétation était largement répandue au moyen âge: cf. Bède (PL, 100, 750 B–C), Jean Scot (PL, 122, 303 A), Bruno de Segni (PL, 165, 455 A), Rupert de Deutz (PL, 169, 223 D). Quant à saint Thomas (Super ev. S. Joan, lect., n° 200), il cite les deux opinions, sans se prononcer. Chez les modernes, l'exégèse d'Origène est considérée comme possible par Barrett, mais surtout par E. Trocmé, art. cit. (n. 27), p. 132.

[64] Voir plus haut p. 362 et n. 36.

[65] A. von Harnack, 'Über das Verhältnis des Prologs des vierten Evangeliums zum ganzen Werk’, ZThK 2 (1892), pp. 189231 (cf. p. 214)Google Scholar. Observons cependant que, pour lui, είς τόν κόλπον τοῦ παγρός du v. 18 signifie: ‘in den Schooss des Voters zurückkehren und dort weilen’ (ibid.). Voir aussi Haacker, K., op. cit. (n. 24), pp. 28–9.Google Scholar

[66] Voir, dans la Bible de Jérusalem (éd. de 1975), la note à Col. 1. 15: ‘Il s'agit du Christ préexistant, mais toujours considéré (…) dans la personne historique et unique du Fils de Dieu fait homme.’

[67] Mollat, D., ‘Jean l'évangéliste (saint)’, DictSpir 8 (1972), p. 205.Google Scholar

[68] Cf. l'ouvrage (cité n. 5) de Clémence Hélou, Symbole et langage dans les écrits johanniques; Eliade, M., Images et symboles (Paris, 1952), p. 13Google Scholar: ‘La pensée symbolique … précède le langage et la raison discursive. Le symbole révèle certains aspects de la réalité - les plus profonds - qui défient tout autre moyen de connaissance’ (c'est nous qui soulignons); Alleau, R.. De la nature des symboles (n. 21), p. 18 (opposition entre symbole et discours)Google Scholar; Ortigues, E., Le discours et le symbole (Paris, 1962).Google Scholar

[69] Ricœur, P., ‘Le symbole donne à penser’,. Esprit juillet-août 1959, pp. 6079.Google Scholar

[70] Voir la note 77.

[71] Mehl, R., RevScR 49 (1975), p. 4Google Scholar, au début d'une livraison de la revue consacrée au symbolisme (les italiques sont de nous); cf. aussi Durand, G., L'imagination symbolique (Paris, 1968 2), pp. 78Google Scholar: ‘Le symbole est, comme l'allégorie, reconduction du sensible, du figuré au signifié, mais en plus il est par la nature même du signifié inaccessible, épiphanie, c'est-à-dire apparition [ici, c'est nous qui soulignons], par et dans le signifiant, de l'indicible.’

[72] Durand, G., op. cit., p. 9Google Scholar; à la note 1, il cite H. Corbin: ‘Le symbole … est le chiffre d'un mystère.’

[73] Durand, G., op. cit., p. 8.Google Scholar

Sur le Verbe fait chair comme symbole et comme ‘centre’, voir Cahill, J. P., ‘The Johannine Logos as Center’, CBQ 38 (1976), pp. 5472Google Scholar: ‘…the prologue is establishing a new center, the logos, identified here as Jesus (…). The logos, Jesus, is the new center. The flesh is both reality and symbol. The flesh, as symbol, manifests the logos who is the manifestation of God's presence’ (p. 67, n. 59).

[74] Harnack, A. von, art. cit. (n. 65), p. 191; voir aussi p. 215.Google Scholar

[75] Art. cit., p. 215. Pour les positions plus récentes sur ce probléme, cf. les commentaires de Schnackenburg, R., I, pp. 197200Google Scholar et de Brown, R. E., I, pp. 1821.Google Scholar

[76] Festugière, A.-J., Observations stylistiques (n. 39), p. 133: ‘“Qui m'a vu a vu le Père.” C'est là, comme je disais (p. 129), la définition même du IVe évangile.’Google Scholar

[77] II est assez remarquable que plusieurs travaux récents sur l'interprétation utilisent cette expression pour dire que le ‘sens’ doit toujours se chercher au-delá des formules: il se trouve dans le non-dit du texte, même s'il reste vrai qu'on ne peut l'atteindre qu'à travers le texte lui-même. Cf. p. ex. Levinas, E., L'Au-delà du verset. Lectures et discours talmudiques (Ed. Minuit, de, 1982)Google Scholar; Fusco, V., Oltre la parabola. Introduzione alle parabole di Gesù (Roma, Borla, 1983).Google Scholar

[78] Ceci permet de récupérer ce qu'a de valable l'interprétation de la tradition augustinienne (quelque peu colorée, il est vrai, de néo-platonisme), qui perçoit dans le prologue ‘la voix de l'aigle mystique’: cet aigle, c'est Jean, qui dans son envoi spirituel s'est élevé jusqu'à la contemplation du Verbe; voir déjà saint Augustin lui-même: Tract, in loannis evang., 1, 5;36, 1 (PL, 35, 1381.1662); Sermo 253, 4: In principio erat Verbum, ipse dixit. Transcendit nubes, et transcendit sidera, transcendit Angelos, transcendit omnem creaturam, pervenit ad Verbum, per quod facta sunt omnia’ (PL, 38, 1182); mais cf. surtout Jean Scot (Erigène), Homilia in prologum S. Evangelii secundum loannem (PL, 122, 283–295; SC, 151), qui commence par les mots que nous venons de traduire: ‘Vox spiritualis aquilae’; ou encore la Glossa ordinaria (PL, 114, 336 C–D) et, dans la meme tra dition, un texte très significatif au bas d'une miniature de saint Jean, dans l'évangéliaire du haut moyen âge conservé dans l'église romane de Susteren (Pays-Bas):

‘More volans aquilae verbo petit astra Johannes.’