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La Quatrième Demande du ‘Pater’ et son Arrière-Plan Sèmitique

Published online by Cambridge University Press:  05 February 2009

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Les recherches ont été nombreuses, depuis le début de ce siècle, sur l'arrière-plan sémitique du Pater. La plupart des critiques se sont orientés vers un original araméen, dont ils ont cherché à retrouver la littéralité derrière les deux recensions de la ‘Prière du Seigneur’ qu'ont transmises Matthieu (Mt. 6. 9–13) et Luc (Lc. ii. 2–4). On peut citer en ce sens les chefs de file du mouvement: G. Dalman, C. F. Burney, M. Black, J. Jeremias.1 Mais ils ont eu des contradicteurs, surtout depuis que les textes de Qumrân ont introduit un fait nouveau dans l'enquête sur les langues parlées en Palestine au temps de Jésus. L'hypothèse d'un original hébraïque a notamment été soutenue par J. Carmignac, dont les Recherches sur le ‘Notre Père’ sont une somme rarement égalée.2 Les deux exposés de G. Dalman et de J. Carmignac sont comparables, en quelque sorte, pour l'érudition qu'ils déploient en faveur de leurs thèses respectives: celle d'un original araméen chez Dalman, celle d'un original hébraïque chez Carmignac. Naturellement, des deux cotés, les arguments d'ordre général sur la langue de Jésus et la langue de la prière dans le Judéo-christianisme primitif occupent une large place pour fonder la thèse choisie. Je les laisserai ici de côté, car leur examen m'entraînerait trop loin. J'admets provisoirement comme possible l'existence d'une annonce de l'Évangile et d'une prière chrétienne en araméen et en hébreu. Pour opérer un choix entre les deux possibilités dans le cas du Pater, il faut en effet combiner l'étude critique des sémitismes qui s'y rencontrent et celle du cadre culturel dans lequel la prédication évangélique fut effectuée. Je m'en tiens pour l'instant au premier point seul.

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References

page 299 note 1 Dalman, G., Die Worte Jesu (Leipzig, 1898)Google Scholar; 2e éd. avec une ‘Appendice sur le Pater’, pp. 283–365 (Leipzig, 1930, rééd. Darmstadt, 1965); Burney, C. F., The Poetry of Our Lord (Oxford, 1925)Google Scholar (rétroversion du Pater en ‘araméen de Galilée’, pp. 113 et 161); Black, M., An Aramaic Approach to the Gospels and Acts (3Oxford, 1967)Google Scholar (analyse de la quatrième demande du Pater, pp. 203–8); Jeremias, J., ‘Le Notre Père dans l'exégèse actuelle’, La parole de Jésus, ‘Lectio Divina’ 38 (Paris, 1963), pp. 4979.Google Scholar

page 299 note 2 Carmignac, J., Recherches sur le ‘Notre Père’ (Paris, 1969).Google Scholar

page 299 note 3 Voir la rétroversion proposée dans l'art. cit. p. 63, cf. pp. 60 s. (mais l'auteur avertit que son texte suit plutôt Matthieu pour la quatrième demande, dont la formulation est jugée plus primitive).

page 300 note 1 Voir la rétroversion hébraïque et ses traductions: Recherches sur le ‘Notre Père’, pp. 395 s. La justification des choix se trouve dans le commentaire de chaque demande. La finale de Luc est regardée comme abrégée pour la raison suivante: ‘Luc…n'a pas compris (le) crescendo de la penséde et, dans son désir de brièveté, il a cru pouvoir omettre sans inconvenient la dernière demande, qu'il considérait comme à peu près identique à la précédente’ (p. 317). On peut au moins retenir de ces considérations un principe général: chaque évangéliste peut aussi bien ajouter que retrancher, et les modifications d'un texte censé ‘originel’ peuvent étre imputées aussi bien a l'un qu'à l'autre.

page 300 note 2 Voir les apparats critiques de Aland, K., Black, M., Metzger, B. M., Wikgren, A., The Greek New Testament (Stuttgart, 1966)Google Scholar, commenté par Metzger, B. M., A Textual Commentary on the Greek New Testament (Londres–New York, 1971)Google Scholar; et de Aland, K., Synopsis quattuor evangeliorum (Stuttgart, 1964), p. 268.Google Scholar

page 300 note 3 Cette différence est très bien notée par Delebecque, E., Études grecques sur l'évangile de Luc (Paris, 1976), p. 170Google Scholar. L'auteur le rappelle dans un article sur Les deux dernières demandes du Pater’, La pensée catholique, n° 171 (1977), pp. 76 s.Google Scholar; mais le caractère polémique et les ironies malveillantes de ce texte ne peuvent malheureusement que le disqualifier.

page 301 note 1 Foerster, W., art. ‘Epiousios’, TWNT, 2, 587–95.Google Scholar

page 301 note 2 Dalman, G., Die Worte jesu2, pp. 326–32.Google Scholar

page 301 note 3 Carmignac, J., Recherches sur le ‘Notre Père’, pp. 121–43Google Scholar. On trouvera là un exposé des recherches à partir de la philologie grecque et de la philologie sémitique.

page 301 note 4 Black, M., An Aramaic Approach…, p. 204.Google Scholar

page 301 note 5 Par exemple, dans le Nouveau Testament: Act. 7. 26 (avec hèméra); 16. ii (le mot est ajouté dans D); 20.15 et 21. 18 (sans hèméra). La Vulgate traduit uniformément: sequenti die.

page 301 note 6 Jérôme, S., Traité sur les Psaumes, dans CCL, 78, 295.Google Scholar

page 301 note 7 Jeremais, J., Paroles de Jésus, p. 72.Google Scholar

page 301 note 8 Ibid. p. 73.

page 301 note 9 Ibid. p. 63. Le caractère rythmé du texte est marqué par l'indication des syllabes accentuées. On notera que la finale correspond au texte de Matthieu: ‘Notre pain de demain, donne(-le)-nous en ce jour.’

page 302 note 1 Recherches sur le ‘Notre Père’, p. 395. La finale est celle de Luc ‘…donne(-le)-nous chaque jour’.

page 302 note 2 Die Worte Jesu2, pp. 333 s.

page 302 note 3 Starcky, J., ‘La quatrième demande du Pater’, Mémorial Paul W. Lapp ( = H.T.R. 64, 2–3, 1971), 401–9.Google Scholar

page 302 note 4 Recherches sur le ‘Notre Père’, pp. 192–6. Ex. 16 est au contraire évoqué, p. 215, comme ‘attachant une grande importance à la notion du lendemain’ (υυ. 7, 8, 12, 13, ig, 20, 23, 24): ‘Jésus devait done, puisqu'il s'inspirait de ce récit de l'Exode, conserver une notion aussi fondamentale.’ Mais l'expression technique de 16.4 est laissée hors de cause.

page 302 note 5 Tertullien, , Adversus Marcionem 4, xxvi, 4Google Scholar (CCL1, 165). Le texte est cité en abrégé par J. Carmignac, p. 201; mais e'est uniquement pour y relever l'allusion à la manne.

page 302 note 6 Outre Jn 6.31, 49, on peut rappeler Apoc. 2.17 (interprétation typologique qui regarde en direction de la nourriture céleste); I Cor. 10.3 (autre interprétation typologique qui vise, à travers la manne, 1' ‘aliment spirituel’ donné lors de l'initiation chrétienne).

page 303 note 1 Je relèverai plus loin les autres références où on trouve la même expression hébraïque, pour que l'enquête soit complète.

page 303 note 2 Sur ce renforcement du sens distributif par l'article grec, voir R. W. Funk, A Greek Grammar of the New Testament, trad. angl. de la Grammatik de F. Blass-A. Debrunner (Chicago, 1961), §305, à propos d'Apoc. 12.5 (avec la citation d'un papyrus d'après E. Mayser, Grammatik der griechischen Papyri aus der Ptolemäerzeit, 12 3, 205–38 ss.).

page 304 note 1 J. Carmignac, op. cit. pp. 153–6, a relevé les textes des auteurs qui refusent toute interprétation symbolique du ‘pain’ demandé. On n'est pas étonné d'y trouver les Pères de l'école d'Antioche (Jean Chrysostome, Théodore de Mopsueste), mais il y a aussi des Cappadociens (Basile, Grégoire de Nysse).

page 304 note 2 Paroles de Jésus, p. 61.

page 304 note 3 Ibid. p. 74.

page 304 note 4 Le va-et-vient entreces deux valeurs du ‘pain’ est longuement analysé par J. Carmignac, op. cit. pp. 156–85.

page 304 note 5 Ibid. p. 397.

page 305 note 1 Ibid. pp. 217 s. Le point de départ du raisonnement est la citation de l'Évangile selon les Hébreux donnée par S. Jérôme, qui représenterait le texte primitif de Matthieu. Jérôme aurait négligé de traduire la préposition 'ad. En outre, la tournure condensée avec la préposition l– ‘a l'avantagede ne pas allonger un stique (hébraïque) qui contient déjà dix syllabes, alors qu'avec ‘ad, “jusqu'à”, il en atteindrait onze’ (p. 218). Cette raison de convenance me laisse perplexe, même si ma réflexion sur un original araméen possible m'amène à tenir compte du rythme de la phrase censée ‘primitive’.

page 305 note 2 J. Starcky, art. cit. p. 401. Je vocalise le texte et tous ceux qui suivront pour des raisons de commodité, soit dans l'impression (absence de caractères hébraïques), soit dans la lecture (rendue difficile par une transcription non vocalisée). Mais on prendra cet essai avec les réserves d'usage!

page 306 note 1 Sur ce mot emprunté au vieux-perse par l'araméen d'empire avec le sens de ‘message, parole’ et de là ‘décret’, voir Esdr. 4.17, 5.7, ii, 6. ii; Dan. 3.16, 4.14; lettres d'Arshäma, G. R. Driver, Aramaic Documents, 4, 2 et 7, 9 (dans une expression transcrivant le vx.-p.); en araméen de Qumrân, 11 QTrgJb. ix. 2; xxx. 1; xxxiv. 3; 4 QOrNab, ligne 2.

page 306 note 2 Cf. Fitzmyer, J. A., The Genesis Apoctyphon of Qumran Cave I: A Commentary (2Rome, 1971), p. 75Google Scholar, avec commentaire, p. 180. Je vocalise le texte pour faciliter sa lecture.

page 306 note 3 Je cite ce texte d'après l'édition de A. Díez Macho, Neophyti I: Targum palestinense (Ms de la Biblioteca Vaticana), Barcelone-Madrid. Les 4 volumes parus donnent le texte du Ms., de la Genèse aux Nombres.

page 306 note 4 Kahle, P., Masoreten des Westens 2 (Stuttgart, 1930)Google Scholar. Le Ms. F donne le texte de Lev. 23–37, p.54.

page 307 note 1 Voir l'édition de R. Le Déaut-Robert, J., Targum des Chroniques, Analecta Biblica 51 (Rome, 1970).Google Scholar

page 307 note 2 Ce mot rare de l'hébreu biblique figure seulement à l'état cstr. missat dans Deut. 16.10; cf. Baumgartner, W., Hebräuches und Aramäisches Lexicon z.A.T., 572aGoogle Scholar, quisignde le caiactère problématique de la racine, attestée en araméen d'empire (Inscription de Béhistoun, 23), dans le syriaque mess6 (Brockelmann, C., Lexicon syriacum, 396a)Google Scholar, en judéo-araméen (Levy, J., Chaldäisches Wörterbuch, 2, 55a).Google Scholar

page 307 note 3 Si l'on se réfère au texte mentionné p. 306, n. 2, il n'est pas exclu que l'équivalence däbär = pitgäm soit antérieure au NT et que, par conséquent, l'expression pitgäm yôm b6yôtnâ ait pu exister en araméen à une époque assex haute. Je ne ferai de recherche que pour le mot s6kôm, attesté dans le dialecte araméen de Palestine; mais il faut réserver cette autre possibilité, qui donne une seconde chance à l'arrière-plan araméen d'Ex. 16.4 pour expliquer l'expression du Pater.

page 307 note 4 Cf. le Dictionnaire arabe-français de Kasimirski, J., p. 1261, et le Lexicon arabico-latinum de Freytag (Halle, 1837), p. 524b.Google Scholar

page 307 note 5 Cowley, A., Samaritan Liturgy (Oxford, 1909)Google Scholar: pour le verbe, p. 33, strophe eth, et p. 49, strophe yod; pour le substantif, plus fréquent, Cowley relève le sens de ‘completion, end’ (p. lxiv). Le Trg palestinien du Pentateuque ne donne rien de semblable: il porte MLL YWM BYWMH dans Ex. 16.4; MLWL YWM BYWMH dans Ex. 5. 13; MMLL YWM BYWMH dans Ex. 5. 19 et Lev. 23. 37.

page 308 note 1 Lewis, A. Smith-Gibson, M. D., A Palestinian Syriac Lectionaty (Londres, 1897)Google Scholar, 79 et cii (l'idée de ‘somme’ est encore présente dans ce cas); cf. Schultess, F., Lexicon syropalaestinum (Berlin, 1903)Google Scholar, 136b: ‘consummavit’.

page 308 note 2 Brockelmann, C., Lexicon syriacum, p. 474a.Google Scholar

page 308 note 3 Ibid., avec renvoi à l'art. 'eskèmâ, p. 95a (cf. Brun, J., Dictionarium syriaco-latinwn, p. 24a)Google Scholar. L'idée est toujours celle de ‘forme, figure, conformation’, etc.

page 308 note 4 Cf. C. Brockelman, op. cit. p. 386b, art. mell6, et p. 387a, art. mallel, ‘locutus est’. Cette étymologie est à reporter dans les Dictionnaires du Judéo-araméen. Pour une autre forme intensive fondée cette fois sur un mot d'emprunt, cf. le verbe taqqes, ‘mettre en ordre’, fondé sur iqsâ = gr. taxis (J. Levy, Aramäisches Wörterbuch, i, 317b).

page 308 note 5 J. Levy, op. cit. i, 47b; Jastrow, M., Dictionary…, p. 94b.Google Scholar

page 308 note 6 J. Levy, p. 164a; cf. Wörterbuch über die Talmudim und Midraschim, iii, 526. M. Jastrow, op. cit. p. 991.

page 308 note 7 Voir les mots de cette forme cités par Dalman, G., Grammatik des jüdisch-palästinischen Aramäisch2, p. 154Google Scholar (mais le mot säkôm n'y figure pas), et p. 158 (mots de forme qa ōl venant de qag ul).

page 309 note 1 Ibid. p. 151 (ašōk, ténèbres).

page 309 note 2 Ibid. p. 143 (q6šō , vérité) = quš . Dans ces deux derniers cas, ma transcription par -ū- ne préjuge pas de la longueur de la voyelle. mais elle note l'existence d'une Mater lectionis. C'est aussi le cas pour transcription de s6kôm.

page 309 note 3 Cf. M. Jastrow, Dictionary…, p.991b; Levy, J., Chaldäisches Wörterbuch, 2, 164bGoogle Scholar. Cette référence est la seule que donnent les dictionnaires.

page 309 note 4 Cf. Díez Macho, A., Biblia polyglotta matritensis. iv. Targum palaestinense in Pentateuchum. Liv. iv. Numeri (Madrid, 1977), pp. 118–19.Google Scholar

page 310 note 1 Voir le texte critique dans Sperber, A., The Bible in Aramaic, 3, The Latter Prophets (Leyde, 1962), p. 376.Google Scholar

page 310 note 2 Ce substantif de forme qi ûl est en réalitée formé sur le verb dénominatif aqqes, fondé sur l'emprunt iqsâ = gr. taxis (cf.p.30811.4). Voir Levy, J., Chaldäisches Wörterbuch, 1, 318aGoogle Scholar; Krauss, S., Griechische und aramäische Lehnwörter im Talmud, Midrasch und Targum, 1, 186.Google Scholar

page 310 note 3 Le texte de Job (ha-yēš mispar li-g6dûdāyw) était vraisemblablement différent dans la recension hébraïque qu'a traduite ou paraphrasée le Targoum de Qumrân: ha-'îtay ru s ¯n l6haš[…]. II est done impossible de savoir quel était dans ce texte l'équivalent de l'hébreu mispar (cf. van der Ploeg, J. P. M.-van der Woude, A. S.-Jongeling, B., Le Targum de Job de la Grotte XI de Qumrân (Leyde, 1971), pp. 28 s.Google Scholar

page 310 note 4 S. Krauss, op. cit. ii, 185.

page 310 note 5 Levy, J., Chaldäisches Wörterbuch, 2, 164b, en finale de la racine SKM.Google Scholar

page 311 note 1 Il y a une différence de sens entre minyān et s6kôm, comme le montre le texte de Trg Nb. 1.2 (‘nombre’ d'un côté, ‘compte’ de l'autre). Mais les références anciennes montrent que cette différénce est assez réduite. Dans Esdr. 6.17, les sacrifices sont offerts dans le temple ‘selon le compteou le nombre (b 6minyān) -des douze tribus d'Israël’. Dans le Papyrus de Brooklyn 12, 15, l'équivalence d'une somme en monnaie perse est donnée ‘en monnaie grecque au nombre (b6minyān) de 6 statères 1 sicle' (Kraeling, E. G., The Brooklyn Museum Aramaic Papyri, New Haven, Conn. 1953, pp. 271 et 277Google Scholar, avec renvoi à deux autres textes juridiques de la collection Cowley). Dans les frag ments araméens d'Hénoch retrouvés à Qumrân, un texte dont la restauration est sûre (I Hen. 91.17) parle des ‘semaines nombreuses au nombre desquelles il n'y aura pas de fin’ (dî lâ 'îtay sôf l6kôl minyänhôn: Milik, J. T., The Books of Enoch, pp. 266 s.Google Scholar, fr. de 4 QEng 1, 4.17). Dans 11 QTrgJb XXVIII. 4, c'est ‘le nombre des années’ de Dieu (minyän š6nôhî) qui est sans fin (J. P. M. van der Ploeg et coll., op. cit. pp. 66 s.). Mais en Nabatène, minyān en vient à désigner la manière de compter, le comput (Cantineau, J., Le Nabaléen (Paris, 1932), 11, 116)Google Scholar. En syriaque et en mandéen, qui ignorent l'emploi de SKM, le mot garde toute l'amplitude des sens liés à la racine m6 (Brockelmann, C., Lexicon syriacum, p. 394bGoogle Scholar; Drower, E. S.-Macuch, R., A Mandaic Dictionary, Oxford, 1963, p. 268a).Google Scholar

page 311 note 2 La discussion sur la date à laquelle le Targoum palestinien, réprésenté par le Codex Neofiti I et les diverses recensions du Targoum fragmentaire, a été fixé par écrit, peut être laissée ici de côté. L'enracinement du texte dans une tradition orale déjà ferme est assurée, pour un certain nombre de passages, par les parallèles juifs et chrétiens de l'époque néo-testamentaire ou de ses environs immédiats. II est incontestable que la lecture synagogale d'Ex. 16 existait déjà au Ier siecle, car autrement on ne comprendrait pas les allusions du Nouveau Testament. Or cette lecture devait normalement être accompagnée par un Targoum oral, là où l'araméen était la langue vernaculaire (notamment en Galilée).

page 312 note 1 Rappelons que la graphie de l'araméen est extrêmement fluctuante, notamment pour la notation de l'état emphatique finale en -â: on trouve dans Daniel et à Qumrân aussi bien un alef qu'un , suivant les habitudes des scribes. La supposition d'une graphie SKWM YWM BYWMH interprétéé dedeux façons différentes n'est done pas gratuite.

page 312 note 2 Ce jeu des interprétations fondé sur les diverses lectures possibles du texte consonantique est courant dans les exégèses bibliques des rabbins anciens (cf. Bonsirven, J., Exégèse rabbinique et exégèse paulinienne, Paris, 1939, pp. 117–31)Google Scholar. Il n'est pas nécessaire de prêter aux docteurs chrétiens une mentalité rabbinique pour admettre qu'ils suivaient les coutumes de leur milieu culturel.

page 313 note 1 J. Starcky, art. cit. p. 404.

page 313 note 2 C'est la proposition de traduction qu'offre Carmignac, J., Recherches…, pp. 217 s.Google Scholar

page 313 note 3 Remarquons que la partie la plus ancienne du livre d'Hénoch (le Livre astronomique qui fixe le calendrier) n'ignore pas le formulaire propre du distributif. Dans le texte araméen correspondant à I Hen. 78.6, il emploie la formule b6kāl yôm w6yôm (Milik, J. T., The Books of Enoch, p. 292Google Scholar, texte de 4 QEnAstrc 1. iii. 4).

page 314 note 1 J'espere reprendre un jour cette enquête d'une façon plus large, pour voir si l'hypothèse d'un original araméen éclairerait aussi bien les autres demandes du Pater. A mes yeux, la réponse n'est pas douteuse. Mais il faudra alors examiner les problémes généraux que posent la langue de Jésus et celle de la priére dans l'Église primitive.