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Essai sur la structure littéraire et l'interprétation d'Hébreux 3, 1–6

Published online by Cambridge University Press:  05 February 2009

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Dans la première édition de La structure littéraire de l' Epître aux Hébreux (Paris, 1962), A. Vanhoye notait au terme de son étude d'Héb 3, 1–6: ‘Nous n'oserions pas prétendre que cette interprétation s'impose en tout point avec la clarté de l'éVidence’ (p. 91), et dans la deuxième édition (Paris, 1976) il ajoute: ‘Cette discussion reste fort problématique. Le raisonnement de l'auteur n'est pas assez explicite pour qu'on puisse en saisir avec certitude toutes les étapes’ (p. 265). Cette dernière affirmation nous semble contestable, et c'est ce que le présent travail voudrait s'efforcer de montrer. Sans revenir sur les critiques adressées à juste titre par Vanhoye (pp. 88–9) aux lectures de C. Spicq, O. Michel, J. Héring et J. Moffatt, et sans négliger l'apport des deux éditions du livre, mais non plus celui de l'article de J. Swetnam, ‘Form and Content in Hebrews 1–6’,1 nous proposerons d'abord une traduction servile du texte, puis nous en étudierons la structure littéraire, et enfin nous essaierons de saisir les étapes du raisonnement de l'auteur. L'étude du rapport aux premiers chapitres sera notre conclusion.

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Articles
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Copyright © Cambridge University Press 1980

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References

page 382 note 1 Bib. LIII (1972), 368–85, et sur notre texte 369–71 et 375–8. Nous citerons désormais cet article et le livre de Vanhoye par le nom de l'auteur suivi de l'indication de la page.

page 382 note 1 Comme nous l'avons relevé dans notre Note sur la structure littéraire d'Hb 2, 1–4’, N.T.S. 25 (1979), 166 ff.Google Scholar

page 382 note 2 En conséquence, c'est peut-être en faire dire un peu trop au texte que de traduire, avec la Traduction Oecuméniquc de la Bible (Paris, 1972)Google Scholar, ó;μολολα au υ. I par confession defoi. Lerapprochement entre les deux passages ne saurait être mis au seul compte du vocabulaire théologique de l'auteur: 10, 19 ss concluent les développements sur le sacerdoce introduits précisément par 3, 1–6. Dans les seuls versets 10, 19, 21, 23 on ne compte pas moins de II termes communs avec 3, 1–6. On comparera en particulier 10, 21 avec 3, 1 b, 6 a, et 10, 23 avec 3, 6 b.

page 382 note 3 Héring, J., L'Epître aux Hébreux (Neuchâtel, 1954), p. 40Google Scholar, parle de ‘l'avertissement donné au υ. 6b’.

page 383 note 1 L'expression est de J. de Vaulx dans son commentaire de Nb 12, 7a (La Nombres (Paris, 1972), p. 158)Google Scholar. Elle a l'inconvénient de traduire par un substantif, et par trois mots, le seul adjectif du texte grec.

page 384 note 1 La répartition dans deux propositions parallèles de chacun des deux termes de ‘gloire et honneur’ constitue un exemple de ‘break-up of stereotyped phrases’ (selon la terminologie de Dahood, M., Psalms, 3 (New York, 1970), 413–14)Google Scholar. Du même type que tōrn wāyōšer (ou yōmām wālaylāh), hōd w'hādār se rencontre dans les Ps 21, 6; 45, 4; 96, 6 (= 1 Chr 16, 27); 104, 1; 111, 3 (et Jb 40, 10; les deux termes séparés en Ps 145, 5).

page 385 note 1 Vanhoye (p. 91, note I) relève ‘que le verbe λαληīν, utilisé ici, met notre section en rapport avec le paragraphe parénétique de la Partie précédente (2, 1–4) et avec le début de l'introduction (1,1–2)’.

page 385 note 2 La fonction de Moïse témoin des choses qui devaient être dites (είς μαρτριον τν λαληθησομνων) est comparable à celle des anges servants du salut en 1, 14 (είς διακονίαν…δι τοὺς μλλοντας κληρονομειν σωτηρίαν), d'autant plus qu'en 2, 2–3 le λαληθείς λγος a pour correspondant σωτηρίας ἤτις…λαλειοθαι. On notera d'ailleurs comment la parole prononcée par les anges (en 2, 2), n'étant sans doute rien d'autre que Ia Loi, fait habilement transition entre Ia comparaison du Fils et des anges (1, 1–14) et celle de Jesus et de Moïse (2, 5 à, 6). La répartition suivante apparaît alors: Nous ne prétendons nullement que cette répartition continue à s'imposer à la lecture de cc qui Suit, mais il y a là, a cc point de la lecture, un certain effet de ‘symétrie croisée’ (ici parallèle quant aux contenus Ct concentrique quant à la longueur respective des morceaux – Comparer avec Vanhoye, p. 62) et d'enveloppement autour de 2, 1–4, qui nous parait assez manifeste, et que confirme d'une certaine manière l'usage du verbe λαλειν en 1, 1–4 2, 1–4 et 3, 1–6.

page 387 note 1 Selon la terminologie de Dahood, M., Psalms 3 (New York, 1970)Google Scholar, xxxviii, avec plusieurs exemples auxquels on pourrait ajouter ceux que nous citons à propos des Ps 3 et 104 dans notre Note sur la structure littéraire du Psaume 3’, Z.A.W. 91 (1979), 93106Google Scholar: voir notes 8 et 28. Dans Hb ‘JéSUS-Christ’ se rencontre en 10,10; 13, 8 et 21, et souvent ailleurs dans le NT, particulièrement dans le corpus paulinien.

page 388 note 1 Bonsirven, J., Epître aue Hébreux (Paris, 1943), pp. 231–2Google Scholar (en note) se demande: ‘Pourquoi la conjonction démonstrative ou explicative (λάρ) qui commence le v. 3? Peut-être pour répondre à une pensée similaire à celle qui fait le ressort de 2, 1–4: la considération de Jésus s'impose d'autant plus qu'il est supérieur à l'apôtre de la première économie, Moïse.’ Dans le même sens Héring, J., L'Epître aux Hébrtux (Neuchâtel, 1954), p. 39Google Scholar: Гρ est surprenant. Nous supposons une ellipse: quoique Moïse fût fidèle, le Christ lui est supérieur, car il reçut une dignité supérieure…’ De fait, et même en entendant πιοτς comme ‘digne de foi’, l'enchaînement est un peu brusqué de 2 à 3, et lesremar-ques que nous venons de faire n'évacuent pas celles de ces deux auteurs. On verra au v. 4 une autre ‘ellipse’ assez semblable (voir la note suivante).

page 389 note 1 On peut comparer de ce point de vue avec le passage de ‘digne de foi’ à ‘gloire’, du v. 2 au v. 3. ‘Digne de foi’ s'applique équivalemment à Jésus et à Moïse, et de même ‘celui qui eédifia la maison’ peut s'entendre soit de Dieu (si c'est de sa maison qu'il s'agit), soit d'un homme (si c'est d'une maison quelconque qu'il s'agit). Mais δξα (qui en 3a remplace πιστς du v. 2), surtout doublé de τμιή en 3 b, suggère fortement (ce que montrera notre étude du contexte) que c'est de Dieu qu'il s'agit; et de même ‘celui qui toutes choses (au lieu de ‘la maison’ en 3b) édifia’ est, commc le dit immédiatement le texte, Dieu. Le passage est donc analogue de ‘digne de foi’ (ambivalent) à ‘gloire’ (et ‘honneur’, convenant plutôt à Dieu) et de ‘celui qui édifia la maison’ (ambivalent) à ‘celui qui toutes choses édifia’ (lequel ne peut être que Dieu). Mais alors que la ‘gloire’ pourrait encore s'entendre de Moïse au v. 3, la création de toutes choses (en 4b) ne peut s'entendre exclusivement que de Dieu. L'ellipse est done plus accusée, et du coup plus significative, de 3 à 4 que de 2 a 3.

page 390 note 1 Le but du texte n'est donc pas de faire comprendre ‘que, participant à la gloire divine, un constructeur a toujours une gloire plus grande que la maison construite par lui’ (Vanhoye, La structure…, 2° édition, p. 265), soit de tirer une loi générale du cas ‘particulier’ de la création, mais précisément l'inverse: d'appliquer la loi générale au cas de la création pour s'apercevoir du mêime coup que cette loi joue là plus que partout ailleurs et d'une manière unique.

page 390 note 2 On peut d'ailleurs noter que dès le v. I Jésus était dit’ l'apôtre de notre confession (τς μολγίας)’, ayant donc une certaine mission par rapport à notre parole (lgr;γος est sujet de λαληθείς en a, 2) comme et inversemment Moïse par rapport à celles qui devaient être dites (λαληθησομνων) jusqu’à et y compris le Fils de Dieu.

page 391 note 1 Ce qu'entend bien souligner le texte de Nb 12, 7 cité par notre auteur: ‘in all Yahweh's house, i.e. in the administration of all that belongs to Yahweh…He worthily sustains the part of a servant entrusted with all his master's affairs, such as Eli'ezer (Gn 24, 2) or Joseph (41, 40)’ (Gray, G. B., Numbers (ICC; Edinburgh, 1903), p. 125).Google Scholar

page 392 note 1 A I'intérieur même du v. 3 on lit:

page 393 note 1 Dans la mesure où toute idée de fidélité n'est pas exclue de πιστóς, on verra aussi une préparation de ce mot dans le πεποιθώς de 2, 13.

page 395 note 1 Parlant des deux volets du prologue, Vanhoye (p. 68) constate: ‘D'un côté comme de l'autre, nous trouvons une comparaison faite à l'avantage du Fils, plus discrète au début, où le Fils est pr´esenté implicitement comme supérieur aux prophètes, plus évidente à la fin, où il est formellement préféré aux anges.’ De la même manière en 3, 1–6 nous rencontrons d'un côté comme de l'autre une comparaison avec Molse à l'avantage du Fils, les raisons en restant énigmatiques au v. 3, mais devenues évidentes en 5–6a. La parénèse de 2, 1–4 assure le passage du prologue à 3, 1–6 (voir cidessus notre note 2, p. 385).