Published online by Cambridge University Press: 28 November 2008
L'histoire a légué au Vietnam méridional des particularités économiques, sociales et culturelles qui n'ont cessé de peser sur l'évolution de la nation vietnamienne.
1 Pour l'histoire de ces immigrés chinois, se reporter au Gia Dinh Thông Chi (traduction d'Aubaret), à Boudet (BEFEO, t. XLII), à E. Gaspardonne (J. A., 1952) et à la Monographie de Hà Tiên de 1937 (exemplaire dactylographié. ANVN).
2 Deschaseaux, E., ‘note sur les dôn diên annamites dans la Basse Cochinchine’ (Saigon, 1889).Google Scholar
3 apport du contre-amiral Lagrandière sur ‘le commerce de la Basse Cochinchine’ daté du ier janvier 1864. (AOM, n°I(3), carton 236.)
4 C'est seulement en 1907 que l'Annuaire de la Cochinchine mentionne deux noms qui ne trompent pas, dans une liste qui conceme la province de Long Xuyên: Karoupanachetty et Ramassamychetty. La même année, une minute de l'administrateur de Cân Tho' nous informe qu'un secrétaire de l'inspection est débiteur de Souna Kouna Mana Sidambaramchetty pour une somme de 2.500 piastres (dossiers divers. ANVN). En 1930, il y a 10 chettys dans la seule ville de Cân Tho', la métropole du Transbassac.
5 Le groupe khmer le plus nombreux occupe la province de Trà Vinh (hors du Transbassac) où il rassemblait en 1940, 87.000 individus soit 34 pour cent de la population de la province. 14.000 Khmers résidaient dans la province de Tây Ninh. l'Annuaire de la Cochinchine et l'Annuaire général de l'Indochine.
6 Recensement de 1901. Poulo Condor n'y figure pas [l'Annuaire de la Cochinchine. 1901].
7 La Tribune indochinoise, du 25.11.27.
8 Ibid.
9 Cf. La Tribune indochinoise de november 1927 et l'Appel du 10.12.27.
10 2ème Séance du Conseil colonial du 3.11.25 (in Procès Verbaux du Conseil Colonial de la Cochinchine, 1925).
11 4ème séance du Conseil colonial, du 5.9.32 (Ibid. 1932).
12 Malleret, L., ‘La minorité cambodgienne en Cochinchine’ (BSEI. XXI 946).Google Scholar
13 Les ethnologues ont accordéleur attention aux peuples montagnards mais ils ont négligé les communautés des plaines et, en ce qui concerne les interactions entre les Vietnamiens et les Khmers, l'historien en est réduit à des renseignements très fragmentaires contenus dans les monographies des provinces. Par exemple, La Monographie de Travinh, 1901 (p. 39).Google Scholar
14 A. Fraisse, ‘Notes de géographie humaine sur la province de Longxuyên’ (BIIEH), 1942, I): les núi sont des collines qui parsèment la plaine deltaïque, à proximité de la frontière cambodgienne (en Khmer, les phnom).
15 L. Malleret, article cité.
16 ANVM; dossiers Rach Giά E.6, E.7 (pour des faits qui se sont déroulés respectivement en 1904, 1911, 1912). Sóc Tràng E.26 (année 1893). Cf. aussi La pétition publiée dans l'Alerte des 3/4, 8/9 et 10/11.37.
17 Par exemple, le projet d'établir des immigrants tonkinois dans la province de Châu Ðôc engendre une forte réticence chez l'administrateur à cause de la présence des Khmers (lettre n° 208, du 20.1.36 au gouverneur de la Cochinchine, ANVN).
18 Le conseiller colonial Huynh Ngoc Binh à la 6ème session du Conseil colonial, 7.12.26 (in Procès Verbaux du Conseil colonial); le mot Thò qui signifie rustre, est franchement méprisant. Yun est le nom qui désigne les Vietnamiens chez les Khmers mais aussi chez les Thais, les Laos et même chez les Mnong Gaar (des hauts plateaux du Centre Vietnam). Selon G. Condominas il provient du mot Yüe (les Viets) par lequel les Chinois désignaient leurs voisins. L. Malleret lui attribue comme origine le terme sanskrit Varana: les Barbares du Nord. L'hypothèse de Mr Vu'o'ng Hong Sen, ancien conservateur du Musée National de Saigon, fait dériver le mot de vu'o'ng (titre du souverain vietnamien) qui servait en l'occurrence à désigner les sujets de ce monarque. En admettant que le mot ne provienne pas du sanskrit, l'usage l'a souvent chargé d'une nuance d' hostilité.
19 Tsai Maw Kuey, Les Chinois au sud-Vietnam (Paris, 1968); Robequain Ch., L'écolution économique de l'Indochine française (Paris, 1939); (A. Chevalier, Le poivrier et sa culture en Indochine, Monographie de Hà Tiên de 1937 (exemplaire dactylographié, ANVN); Son Nam Tim Hiêu dât Hâu Giang, (Saigon, 1959, p. 41, note I.)
20 Cf. l'Annuaire de la Cochinchine, années 1870, 1905, 1907; d'après les ANVN (dossier curatelle de Cân Tho' 1917, Châu Ðôc E. 7936—année 1924 Bặc Liêu E. 12 — année 1906, année 1918. Sóc Trang E. 26— année 1898. Sadec E. 7947 Correspondances 1925).
21 C'est pour des raisons d'opportunité que Mr Outrey, député de la Cochinchine, les défend contre un projet d'expulsion générale (lettre au Ministre des colonies datée du 22.12.16. AOM, N.20(3) carton 242).
22 Lettre de l'administrateur Delanoue au Lieutenant gouverneur de la Cochinchine, datée du 7.9.1898 (dossier Sóc Trang E. 26—ANVN).
23 Cf. le rapport de P. de Feyssal, L'endettement agraire en Cochinchine (Hanoi, 1933).
24 Melin, P., L'endettement agraire en Cochinchine (Paris, 1939, p. 64, note I).Google Scholar
25 En 1902, l'administrateur de Bac Liêu écrivait qu'il y avait 4.000 inscrits chinois, que les Minh Hu'o'ng (métis sino-vietnamiens) formaient le tiers de la population. L'importance des chinois dans la province apparait aussi dans un distique de ca dao (chanson populaire): ‘Bac Lieu est un pays rustique Dans la rivière le poisson-silure, sur la berge le Triêu-Châu’ (la lettre de l'administrateur est extrait du dossier: Bac Liêu E.12. ANVN), (le distique est cité par Ta Nhu Khue in Thanh Nghi n°57, 1944). Cf. aussi La Monographic de Travinh (p. 30).Delvert, J., Le paysan Cambodgien, (Paris, 1961,)ed Willmott, W. E., Chinese in Cambodia (Vancouver, 1967) dépeignent une situation analogue au Cambodge.Google Scholar
26 Dans son journal de voyage intitulé Môt thâng ởNam-Ky (Saigon, 1918, p. 193).
27 Dans un autre domaine, c'est une idée similaire qu'un négociant anglais, installé à Saigon dans les années 1860, exprimait de la sorte: ‘Le chinois est l'ennemi indispensable de l'Européen’.
28 Ouvrage cité, p. 179.Google Scholar
29 Smith, R. B., article paru dans Modern Asian Studies (III, 2, 1969, pp. 131–50).Google Scholar
30 R. B. Smith, article cité.
31 Ch. Robequain, L'évolution économique de l'Indochine française (Paris, 1939).
32 ‘Ne saute-t-il pas aux yeux que cette dualité de races dont les civilisations sont si dissemblables est le meilleur atout de la domination française en Cochinchine?’ le capitaine Barrault, àpropos des Khmers (Extrême-Asie, Sept–Octobre 1927, p. 146).
33 Un auteur avança une justification inattendue à l'intérêt que l'on devait porter aux Cambodgiens de Cochinchine: ‘d'origine aryenne comme la nôtre, la race khmère est dans nos possessions d'extrême-Asie, celle qui semble la plus apte à recueillir les enseignements de l'Occident…’ (Le monde colonial illustré, juin 1929).
34 Cf. les débats au Conseil colonial du 3.11.25 et du 5.10.32 (in Procès verbaux des séances du Conseil colonial).
35 ANVN: dossier Bâc Liêu E.12 et Hà Tiên E.7940; Monographie de Châudôc 1936, ANVN (pp. 11 et 38) exemplaire dactylographié.
36 Par exemple, dans la brève période qui sépare le retrait des autorités Viet Minh du chef lieu de Trà Vinh de l'arrivée du corps expéditionnaire français, les Khmers massacrérent certains Vietnamiens, séquestrèrent et violentérent des femmes. Mais ils ne s'attaquèrent en fait qu'à des représentants de la catégorie sociale supérieure: propriétaires et fonctionnaires. Conflit communaliste ou lutte de classes?
37 L'ordonnance n° 48 (du 21.8.56) décrétait que la citoyenneté vietnamienne s'appliquait automatiquement à tout Chinois né au Vietnam, avec effet rétroactif. Le décret n° 53 (du 6.9.56) réservait aux nationaux onze professions jusque là accomplies principalement par les Chinois.
38 Telles qu'elles sont exprimées dans le ‘Manifeste de Soc Trang’ daté du 3.12.47 et provenant d'un ‘Parti de la Minorité khmère’ (document conservé à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, campus de Nanterre). Les Américains, en recrutant leurs forces spéciales parmi les Khmers-Krom (bien antérieurement à l'invasion du Cambodge) n'ont pas clarifié la situation.