Published online by Cambridge University Press: 03 March 2015
Du Ier au VIIème siècle ap. J.-C, pendant la pÉriode romaine et byzantine, la Libye a connu une vie agricole originale et intense. Ce fait de civilisation n'attire l'attention des savants que depuis peu d'annÉes. Même si l'importance des vestiges archÉologiques n'avait pas ÉchappÉ aux voyageurs europÉens (Pacho 1828, 236) et arabes (El Hachaichi 1912, 60), les jugements Émis sur la valeur agricole de la Libye relevaient d'opinions prÉconçues, soit pour vanter l'intÉrêt du pays, soit au contraire pour le minimiser, dans le contexte de l'Époque coloniale (de Martino 1912, 145). De plus, tout l'intÉrêt Était orientÉ vers la façade côtière, sans beaucoup de considÉration pour l'immense zone intÉrieure.
Une mise au point s'avère donc nècessaire, en partant des donnÉes physiques et humaines observables, en cherchant à retrouver des formes d'amÉnagement, des types d'exploitation, afin de dÉterminer les grandes lignes de l'Évolution historique (Laronde 1986).
Différentiation zonale
Il convient de rappeler d'abord que la Libye s'Étend sur 1.760.000 km2 environ, et que sa façade mÉditerranÉenne mesure 1900 km de longueur. En fait, l'Étendue des zones dÉsertiques fausse toute apprÉciation objective et a conduit à des opinions très divergentes et toujours arbitraires; il faut donc recourir à une analyse des donnÉes physiques pour commencer. La morphologie se caractÉrise par la prÉdominance des plaines, des plateaux et des vallÉes, les communications sont gÉnÉralement aisÉes, en dÉpit de l'ampleur des distances.