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Le Nom des Turks dans l'Avesta
Published online by Cambridge University Press: 15 March 2011
Abstract
- Type
- Miscellaneous Communications
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- Copyright © The Royal Asiatic Society 1915
References
page 305 note 1 “Jouen-jouen”, anciennement ib-ib (cf. la prononciation annamite ñyêp-ñyêp de ces caractères) = ibim = ibil = ibir, les de Rashid ed-Din, pluriel de Ibi, par l = r (cf. les Sien-pi des Chinois, qui sont les Sibir, lesquels ont donné leur nom à la Sibérie, et dont l'on trouve le nom écrit dans la chronique de Rashid ed-Din). Le chef de ces Turks était Toumân, , qui épousa la fille du prince de Weï, et prit le titre de Il-khaghan (i-li kho-han), “le grand khaghan”. Je ne sais pourquoi l'on a identifié Toumân avec le Boumin khaghan des inscriptions turkes de l'Orkhon; jamais les Chinois, qui transcrivent les noms étrangers d'après un systême très scientifique, et nullement au petit bonheur, n'auraient eu l'idée de rendre le t de Toumân par un b. Le titre souverain, chez les peuplades de race turke, telles les Huns, était tchabghou, qui était turk, tandis que celui de khaghan, qui appartenait aux Ibir tonghouzes, était tonghouze, naturellement. On lit en effet dans l'histoire de la dynastie des Thang (édition primitive, chapitre 194a, p. 1) que, chez les Turks, le khaghan (kho-han) était le même chef que le tan-yu de l'antiquité, et que sa femme, la kho-houo-touenn ( = khaghatoun = khaghan-toun), était la même que la ngo-sheu des temps anciens; tam-wu, prononciation ancienne de tan-yu, représente t(ch)abghou, avec l'équivalence w = g, et l'alternance rare, mais possible de g et gh (cf. le tibétain seng-gé transcrivant le sanskrit siṅha). Ce titre de tchabghou était celui des chefs des Huns, ancêtres des Turks (Kang-mou, tching-pian, ch. 7, p. 107, année 1 de notre ère; ch. 17, p. 95, etc.). Les Sibir tonghouzes, dont la puissance avait commencé en 93 de notre ère (Kang-mou, ch. 10, p. 57), avaient pris le titre de tchabghou (tan-yu) parce qu'à leur époque, c'étaient les Huns turks qui possédaient l'hégémonie de l'Asie septentrionale, et, en 281, on voit un chef sibir, Mou-young-shé-koueï, recevoir du Fils du Ciel le titre de “tchabghou suprême” (taï tan-yu; Kang-mou, ch. 17, p. 13), ce qui montre, que le titre de tchabghou eut, comme celui de râdja, rapidement besoin d'un amplificatif. En 402 de notre ère, Touloun, souverain des Jéou-jen, autre nom des Jouen-jouen = Ibir, ayant soumis tous les peuples, à l'Ouest, jusqu'au royaume de Yen-khi (Kharashar), à l'Est, jusqu'à la mer de Corée, abandonna le titre de tchabghou, et prit le titre tonghouze de khaghan (Kang-mou, ch. 23, p. 30), pour montrer au monde altaïque qu'il substituait la puissance des tonghouzes à celle des peuples de race turke, et ce fut ce titre que Toumân prit en 552. Il est vraisemblable que le titre de tchabghou se retrouve dans le mongol tchoubouyhou, avec le changement de l'a initial en ou, sous l'influence de l'ou final; ce mot aujourd'hui signifie “agile, alerte”; on y remarque la même évolution sémantique qui a amené le turc tégin à ne plus signifier, dans le persan qui l'a emprunté, que “joli”.
page 306 note 1 Darmesteter, , Zend-Avesta, tom. iii, p. lviii.Google Scholar
page 306 note 2 Yasht, xiii, 143.Google Scholar
page 306 note 3 Yasht, xiii, 143.Google Scholar
page 306 note 4 Yasht, xiii, 144Google Scholar. Les Dahia sont les Δαι des Grecs, les Ta-hia des Chinois; à l'époque de l'invasion des Scythes, ils occupaient la Bactriane (J. Darmesteter, ibid., tom. ii, p. 554, note). Ils habitaient les pays à l'est de la mer Caspienne. Il est difficile de dater cette mention des Dahia, qui peut remonter depuis le viie siècle avant notre ère jusqu'aux commencement de la souveraineté des Arsacides sur l'Iran.
page 306 note 5 Darmesteter, ibid., tom. ii, p. 544.
page 307 note 1 Yasht, xiii, 38.Google Scholar
page 307 note 2 Tumen dans la prononciation du mongol moderne; primitivement toumân, avec l'â très long tournant à l'o, tendant vers toumon ( = mon en japonais; moun, dans les dialectes occidentaux, à l'époque mongole, comme l'indique la transcription tibétaine de ce caractère); toumân, tomân, encore au moyen âge (x–xiiie siècle), comme l'indique assez la prononciation actuelle du persan , qui transcrit ce mot altaïque. Toumân, tomân, est un emprunt très ancien au chinois to-man, “les dix mille”.
page 307 note 3 Ce nom est le turk kara, le mongol khara, “noir,” qui est très fréquent dans l'onomastique des Turks et des Mongols.
page 307 note 4 Probablement le nom qui est devenu gueur en turk-oriental , et qui signifie “adroit, rapide”, puis “chef”, d'où gueurluk, “objet on homme auquel on accorde toute sa confiance”, gueurmek, “reconnaître quelqu'un comme chef.”
page 307 note 5 Yasht, v, 73Google Scholar; Darmesteter, , Zend-Avesta, tom. iii, p. 484.Google Scholar
page 307 note 6 Yasht, v, 41Google Scholar; Yasht, xix, 56.Google Scholar