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Published online by Cambridge University Press: 15 March 2011
LE numéro d'Octobre 1910 du JRAS. a publié des critiques de M. Farjenel sur la traduction d'une inscription du Yun-nan que j'ai fait paraître dans le Journal Asiatique de Juillet-Août 1909. La place dont je puis disposer ici ne me permet pas de discuter phrase par phrase et mot par mot le texte dans son intégralité; je m'efforcerai cependant de ne laisser dans l'ombre aucun point essentiel; je donnerai d'ailleurs à la fin de l'article une traduction complète de la stèle, ce qui permettra au lecteur de juger des modifications que j'ai apportées à ma première traduction; ces modifications résultent, non des critiques de M. Farjenel, qui me paraissent mal fondées, mais des recherches nouvelles que j'ai faites pour élucider quelques unes des obscurités de ce texte.
page 77 note 1 Cela nous est expréssement affirmé dans l'inscription de Ts'ouan Long-yen (Journ. As., Juil.-Août, 1909, p. 32, ligne 5).
page 77 note 2 Le passage de Ma Touan-lin cité par M. Farjenel ne concerne pas le titre de fou kiun; il est d'ailleurs mal traduit, car, dans ce texte, le mot signifie “les militaires”, par opposition au mot “la population civile”.
page 88 note 1 J'avais écrit dans ma traduction: “On a composé en commun une épitaphe pour bien célébrer sa belle fin et pour la mettre éternellement en lumière sans que jamais elle soit retranchée (de la mémoire des hommes).” M. Farjenel (p. 1090) interprète cette phrase en prétendant que je fais dire aux auteurs de l'inscription quelque chose de bien bizarre, “à savoir qu'ils veulent mettre éternellement en lumieàre la perte des fonctions du défunt, sans que jamais elle soit retranchée de la mémoire des hommes.”
page 90 note 1 La Princesse d'Elvire reparaît dans un article de la Presse Coloniale du 19 Octobre 1910, qui traite aussi de l'inscription de Ts'ouan Pao-tseu. A la date du 19 Octobre, le numéro d'Octobre du JRAS, n'avait pas encore été distribué en France.
page 90 note 2 Legge (C.C., iv, p. 200, note) adopte une autre manière de voir; “Choo makes this = ‘men would have wished to make their lives a hundred to give in exchange for him’. But the construction is perhaps, ‘The price would have been of men a hundred.’”—Mais ce dernier sens n'était pas celui qu'on attribuait à cette phrase au temps où fut rédigée 1'inscription de Ts'ouan Pao-tseu.
page 93 note 1 Dans quelques autres cas, mon copiste s'est effectivement trompé, mais c'est par simple inadvertance, comme il est aisé de le constater; ces fautes n'ont eu aucune. influence sur le sens de ma traduction; elles sont néanmoins regrettables, et je dois quelques explications à ce sujet: quand le commandant d'Ollone est venu me demander d'étudier les estampages qu'il avait rapportés de sa mission, je lui ai répondu que, surchargé de besogne, je ne pouvais entreprendre aucun nouveau travail; devant ses instances, cependant, j'ai cédé, et, comme je l'avais fait précédemment pour les inscriptions de Bodh Gayâ estampées par M. Foucher, pour les inscriptions de l'Asie Centrale envoyées par M. Bonin, pour les diverses inscriptions du Yun-nan que nous devons à MM. Gervais-Courtellemont et Charria, pour une inscription du Kouang-si relevée par M. Beauvais, comme je le fais en ce moment même pour les fichea en bois exhumées par M. Stein dans le Turkestan oriental, j'ai pris sur le temps que j'aurais dû consacrer à mes travaux personnels pour mettre en lumière les résultats des efforts d'autrui. Au moment où j'ai fait exécuter les planches et les copies de l'article du Journal Asiatique, je terminals les deux albums de ma Mission archéologique dans la Chine septentrionale, qui comprennent 1179 numéros, c'est-à-dire près de 1200 estampages ou clichés qu'il a fallu choisir, classer, mesurer, réduire à une échelle convenable, numéroter et munir d'une lettre; au milieu de ces occupations très absorbantes, j'ai négligé de vérifier l'exactitude de deux des copies qui avaient été faites des quatre inscriptions de M. d'Ollone, et c'est ainsi que les fautes que présentaient ces deux copies ont subsisté. J'ai d'ailleurs publié dans le Journal Asiatique (Novembre-Décembre 1909, pp. 511–14) une nouvelle transcription, correcte celle-là, de l'inscription de Che tch'eng. II ne restait donc plus que l'inscription de Ts'ouan Pao-tseu dont la copie présentât des inexactitudes: c'est celle que M. Farjenel a choisie pour la critiquer dans le JRAS. M. Farjenel, qui à l'œil si exercé pour voir les inadvertances chez les autres, aurait bien dû les éviter dans son propro article; voici la liste des fautes qu'il a commises: p. 1086, ligne 7, au lieu de xs; p. 1088, ligne 26, au lieu de ; p. 1090, ligne 3, au lieu de (c'est là une faute de mon copiste que M. Farjenel a fidèlement reproduite), et au lieu de ; p. 1090, ligne 24, au lieu de ; p. 1092, ligne 7, au lieu de ; p. 1099, ligne 22, au lieu de ; p. 1100, ligne 17, au lieu de ; p. 1101, ligne 13, au lieu de, au lieu de , et au lieu de ; p. 1102. ligne 14, au lieu de . Soit en tout douze caractères fautifs; M. Farjenel me paraît avoir assez mauvaise grâce à me reprocher de n'avoir pas remarqué les inexactitudes de mon copiste.
page 95 note 1 Le mot qui manque dans le texte est certainement le mot .
page 100 note 1 Voyez l'Echo de Chine du 11 Novembre 1909.
page 101 note 1 Je ne crois pas nécessaire de reproduire le texte de l'inscription puisque les lecteurs du JRAS. peuvent le trouver dans l'article de M. Farjenel; mais ils devront avoir soin, en s'y référant, de corriger au préalable les douze fautes d'impression que j'ai signalées à la fin de la note de la p. 94.
page 101 note 2 L'appellation est identique au nom personnel. Cette particularité se retrouve dans quelques autres cas. Cf. p. 78, lignes 25–34.
page 102 note 1 La sous-préfecture de T'ong-lo était à l'ouest de la souspréfecture actuelle de Nan-ning , laquelle dépend de la préfecture de K'iu-tsing.
page 102 note 2 Cf. p. 81, lignes 1–10.
page 102 note 3 Cf. p. 82, lignes 10–22.
page 102 note 4 C'est à dire que, bien qu'il fût resté dans son pays natal, sa renommée s'était répandue, de même que se propage au loin le cri de la cigogne au milieu des marais; cf. p. 85, lignes 6–22. Le terme (que je considère comme l'équivalent de ) me paraît pouvoir s'expliquer par le fait qu'on donnait un nom partieulier aux endroits illustrés par la présence de quelque homme éminent; c'est ainsi qu'un certain Yao Si-yun , s'étant fait remarquer par son dévouement à ses parents, on conféra à son district le nom de “Piété filiale et respect envers les frères aînés” (Song che, eh. cccclvi, p. 7 r°). L'expression donne done à entendre que le pays natal de Ts'ouan Pao-tseu avait été (ou tout au moins méritait d'être) honoré d'un nom partieulier à cause des vertus de ce personnage.
page 102 note 5 Les paquets de pièces de soie en rouleau étaient des cadeaux officiels du gouvernement, et leur présence dans la maison d'un partieulier indiquait l'estime qui était faite de lui en haut lieu. Cf. p. 86, lignes 5–28.
page 102 note 6 Cf. pp. 87–8.
page 103 note 1 . Cette expression peut être rapprochée des expressions “promu à cause de sa piété filiale et de son intégrité”, “promu à cause de sa rectitude de caractère”, “promu à cause de la sagesse dont il était doué”, expressions que nous trouvons souvent dans les textes de l'époque des Han. Si le titre de sieou-ts'ai est devenu plus tard un grade dans les examens littéraires, il n'avait point cette valeur à l'époque des Han et des Tsin ou les examens littéraires n'existaient pas.
page 103 note 2 C'est une idée fondamentale de la philosophie chinoise que le bon gouvernement influe sur le cours de la nature; il n'est done point surprenant que l'auteur de l'inscription attribue au défunt le méfite d'avoir, par ses vertus, assuré la prpspérité de tous les êtres dans le territoire dépendant de sa juridiction.
page 103 note 3 Cf. p. 89, lignes 12–36.
page 103 note 4 Ou: chaque homme aurait voulu donner cent fois sa vie pour lui. Cf. p. 91, lignes 2–14.
page 103 note 5 Cf. pp. 91–2.
page 103 note 6 L'expression se retrouve dans diverses inscriptions funéraires. Voyez par exemple l'inscription de Sseu-ma Ping (520 p. C.; Kin che ts'ouei pien, ch. xxix, p. 1 v°), où la partie versifiée commence par les mots . C'est là une simple appellation honorifique qui n'implique aucunement que le défunt eût réellement le titre de marquis.
page 103 note 7 Cf. p. 87.
page 104 note 1 Il y a ici une réminiscence d'une phrase du Yi king dont le sens est d'ailleurs modifié; la phrase du Yi king est la suivaute (61e hexagramme; Legge, , SBE., vol. xvi, p. 200)Google Scholar: “La grue criant dans la solitude tandis que ses petits lui répondent.”
page 104 note 2 . Cette expression, elle aussi, est une réminiscence du Yi king (ler hexagramme): , “parfois bondissant dans les profondeurs.” Il s'agit du dragon qui bondit dans les profondeurs avant d'avoir pris son vol dans le ciel; on applique tout naturellement cette image à un homme éminent qui n'a pas encore manifesté publiquement ses talents.
page 104 note 3 Cette phrase donne à entendre que Ts'ouan Pao-tseu comprit quelque peu la doctrine de Confucius. Cf. pp. 94–5.
page 104 note 4 Cf. Yi king, 53e hexagramme (Legge, , SBE., vol. xvi, p. 179)Google Scholar: “L'oie sauvage s'avanee pas à pas sur la terre ferme; ses plumes peuvent servir d'ornement.” Dans notre inscription, cette citation du Yi king donne à entendre que le défunt progressait et qu'il était prêt à servir son souverain dans de hautes fonctions.
page 104 note 5 Je crois maintenant (et c'est ici le seul cas où M. Farjenel ait entrevu une lueur de vérité) que désigne le palais impérial; mais alors il faut admettre que tout ce vers dépend du mot qui se trouve dans le vers précédent: en effet, Ts'ouan Pao-tseu s'apprêtait à aller voir le souverain, mais il n'y alla pas effectivement, car il fut retenu dans son pays par l'amour de son peuple, qui ne voulut pas le laisser partir.
page 104 note 6 Cf. Mencius, iv, a, 8: “Il y avait un enfant qui chantait: quand l'eau de la rivière Ts'ang-lang est claire, elle me sert à laver les cordons de mon chapeau; quand l'eau de la rivière Ts'ang-lang est bourbeuse, elle me sert à laver mes pieds.” Ce passage peut être expliqué de la manière suivante: Confucius engage ses disciples à prendre modèle sur l'enfant qui disait qu'il faisait un emploi différent de l'eau de la rivière Ts'ang-lang, suivant que cette eau était pure ou bourbeuse. De même, le sage doit faire un usage différent de l'époque où il vit suivant que cette époque est vertueuse ou perverse: si le gouvernement est bon, il acceptera des fonctions officielles; dans le cas contraire, il refusera de participer à la vie publique. L'auteur de notre inscription dit que Ts'ouan Pao-tseu se proposait de laver les cordons de son bonnet dans la rivière Ts'ang lang; cela signifie qu'il était prêt à accepter les fonctions officielles qui lui auraient été attribuées par l'empereur. Voilà comment on peut, à mon avis, justifier cette citation dans notre texte.
page 105 note 1 Il y a ici une allusion à un vers du Che king (Siao ya, iv, ode 2, str. 1): , “tether it by the foot, tie it by the collar” (Legge, C.C., iv, p. 299). Cette ode du Che king compare à un poulain blanc un officier vertueux que les gens du peuple voudraient retenir dans le service public. Ici, cette réminiscence du Che king s'explique fort bien puisqu'il est question des efforts que firent les compatriotes de Ts'ouan Pao-tseu pour l'empêcher de les quitter et d'aller à la cour de l'empereur.
page 105 note 2 doit être l'équivalent de (cf. p. 102, n. 3, lignes 3–4).
page 105 note 3 Cf. pp. 95–6.
page 105 note 4 Le seul example que le P'ei wen yun fou (s.v. fang hi) donne de l'expression nous la montre dans la locution “L'exact accord de la torche de jade.” La torche de jade est une métaphore qui signifie que les quatre saisons sont en harmonie; voyez le dictionnaire Eul ya: . Ainsi l'expression désigne ici l'exact accord qui existe entre les quatre saisons. Ce doit être un sens analogue qu'elle a dans notre inscription: on loue le défunt de s'être appliqué à maintenir l'exact accord qui est la condition de toute harmonie dans ce monde. Je suis obligé d'admettre que, dans ce passage, le mot est l'équivalent de et qu'il a une valeur verbale de même que le mot qui est symétrique par rapport à lui dans la phrase suivante.
page 105 note 5 Cf. Yi king, 2e hexagramme: “vêtements inférieurs jaunes; grande bonne fortune.” L'auteur de l'inscription me paraît avoir voulu dire que le défunt fit progresser la bonne fortune ou la prospérité que symbolisent les vêtements jaunes.
page 106 note 1 Les montagnes du sud sont toujours associées à l'idée de longévité. Une des suscriptions les plus fréquentes sur les amulettes est celle-ci: “Que votre bonheur soit vaste comme la mer orientale; que votre longévité soit durable comme les montagnes du sud.” C'est cette idée de longévité impliquée dans le nom même des montagnes du sud qui explique l'emploi du mot dans notre inscription; on ne protège pas les montagnes du sud, ce qui serait absurde; on conserve une longévité aussi durable que les montagnes du sud.
page 106 note 2 C'est à dire, au moment où il allait atteindreau but de tous ses efforts. Cf. p. 97, lignes 1 et suiv.
page 106 note 3 La traduction de ce passage reste hypothétique. Cf. pp. 98–9.
page 106 note 4 C'est là une des idées les plus fréquemment exprimées dans la littérature chinoise; voyez notamment les “Avertissements de l'institutrice du palais” par Tchang Houa (dans T'oung pao, 1909, pp. 80–1).
page 106 note 5 Il est vraisemblable qu'il s'agit ici de Yen Houei Tseu-tchang ; cf. p. 99, lignes 8–19. Le nom de Tchang doit avoir été suggéré à l'auteur de l'inscription par la nécessité de trouver une rime en ang.
page 106 note 6 L'expression est d'origine bouddhique; elle désigne l'identification de l'être avec la pensée universelle où il n'y a plus aucune caractéristique individuelle. Cf. p. 100, lignes 6–13.
page 107 note 1 Cf. Tchouang tseu, ch. Ta tsong che (Legge, , SBE., vol. xxxix, p. 242)Google Scholar; voyez plus haut, p. 100, lignes 13 et suiv. Dans notre inscription le sens me paraît être le suivant: le défunt, qui est parvenu à la perfection, s'est affranchi de toutes les pensées se rapportant à des êtres individuels et s'est uni à la raison suprême; dans cet océan de la sagesse, il est semblable, aux poissons dont parle Tchouang tseu, et il n'a plus cure des autres hommes; mais, comme on l'exprimera dans les phrases suivantes, il n'en va pas de même pour les amis du défunt qui sont pénétrés de tristesse.
page 107 note 2 Cf. Che king, Tcheou song, ode 1 du livre i; voyez plus haut, p. 101, lignes 1–6. L'allusion à ce passage du Che king introduit les amis qui viennent rendre hommage au défunt.
page 107 note 3 Lin-tsong est l'appellation de Kouo T'ai , excellent lettré qui vécut de 127 à 169 p. C.; cf. Giles, Biog. Dict., N° 1073. Pourquoi le nom de Kouo T'ai intervient-il ici ? On peut l'expliquer de la façon suivante: après la mort de Kouo T'ai, on fit en son honneur une inscription funéraire grâce à laquelle son nom est resté célèbre jusqu'à l'époque, cependant assez éloignée de lui, où mourut Ts'ouan Pao-tseu; l'exemple de Kouo T'ai prouve done l'utilité des inscriptions funéraires, et c'est le souvenir de la stèle érigée en son honneur qui a encouragé les amis de Ts'ouan Pao-tseu à faire à leur tour une inscription. Cette mention de Lin-tsong est intéressante parce qu'elle prouve que la stèle de Kouo T'ai était, au commencement du cinquième siècle de notre ère, un monument bien connu. Cette stèle existe encore aujourd'hui; je l'ai vue dans le Wen miao de Tsi-ning tcheou (Chan-tong); elle présente, au revers, des sculptures que j'ai reproduites dans l'album de ma Mission archéologique dans la Chine septentrionale, pl. xcvii, N° 182. Le texte de l'inscription se trouve dans le Leang Han kin che ki (ch. xvii, p. 6r°) et dans le Kin che ts'ouei pien (ch. xii, p. 7 v°).
page 107 note 4 Le Kan-t'ang était un sorbier au pied duquel, dit Sseu-ma Ts'ien (trad, fr., t. iv, pp. 134–5), le due de Chao jugeait les procès et décidait des affaires de gouvernement; l'ode 5 du Chao-nan rappelle le respect que le peuple avait voué à cet arbre et fait ainsi l'éloge du due de Chao.