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Philologie et Folklore Musical: Les chants de pâtres avant leur émergence folklorique

Published online by Cambridge University Press:  07 March 2019

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L'un des genres les plus étudiés du folklore musical universel est depuis longtemps celui des chants de pâtres, dont les Suisses passent pour détenir les plus beaux spécimens, le “ranz des vaches” en français, le “Kuhreihen” en allemand.

De plus grands connaisseurs que moi ont disserté de ce genre, et l'on pourrait se demander ce qu'il reste à en dire.

Les ethnographes, en effet, ont bien vu la relation existant entre les chants de pâtres et certains modes de vie économique, l'élevage et l'agriculture au stade pré- machiniste. En Europe occidentale on a bien mis en relief l'association intime entre les chants de pâtres et le système de la vaine pâture.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © International Council for Traditional Music 1962

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References

Notes

1. Voir J. M. R(emouchamps), Travaux agricoles, “Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne” (Liège), III, 1935, pp. 291-322, 11 ill., 1 carte, 5 notations mus.; Legros, E., Les chants et la corne des pâtres, Ibidem, IV, 1939-45, pp. 8193 Google Scholar, 3 ill. 12 notations mus.; Elisée Legros, Jules Herbillon et Joseph Roland, Les troupeaux communs, Ibidem, IV, 1947, PP. 275-287; Elisée Legros, Les troupeaux communs: l'organisation des troupeaux et du “herdage,” Ibidem, IV, 1947, pp. 347-374, 5 ill.; E. L(egros), Les troupeaux communs: le déclin et la disparition des troupeaux communs et de la vaine pâture. Ibidem, V, 1948, pp. 65-80, 4 ill.; Roger Pinon, Contribution à l'étude du folklore poéatico-musical des pâtres en Wallonie, à paraltre ibidem, IX, 1962.

2. Par exemple en Espagne dans les Pyrénées et en Roumanie.

3. Il en sera question à la fin de cette communication.

4. Arbeit und Rhythmus, Mit 26 Abbildungen auf 14 Tafeln, 6. Auflage, Leipzig, Emmanuel Reinicke, 1924, pp. 137-138.

5. La Houlette et la Lyre. Recherche sur les origines pastorales de la poésie. I. Hermès et Apollon, Paris, Société’ d'Editions “Les Belles Lettres,” 1960, 379 p. 20,1 x 13,1 cm.

6. Un très bel exemple nous est fourni par les chélidonismata ou chants du retour des hirondelles, lequel se célèbre le 1 mars encore de nos jours; on trouve un chélidonisma dans Athénée (H, 60) et dans un texte du XII° siècle. Voir Charles Nisard; Des Chansons Populaires chez les Anciens et les Français. Essai historique suivi d'une étude sur la chanson contemporaine des rues, Paris, E. Dentu, 1867, I, p. 446.

7. Voir Belvianes, Marcel, Sociologie de la Musique, Paris, Payot, 1951, p. 22 Google Scholar, qui invoque l'autoriteé de Rousseau, J. J.; et Nisard, , op. cit., p. 442 Google Scholar, d'apres Athénée, voir p. 438, et Virgile, 3° Bucolique. Les trépignements de pieds sont donnés par Jos. Planche dans son Dictionnaire Grec-Français composi sur l'ouvrage intitulé” Thesaurus Linguae Graecae de Henri Etienne …, Paris, Lenormant Père, 1824, p. 205, s. v° boukoliasmos.

8. Voir A. Remanta et P. D. Zacharia, Collection de chants populaires et autres chants néogrecques, Athènes, Arion, 1917, n° 44. La flûte est l'aulos des Anciens, aujourd'hui appelée floyéra ou souraúli; elle est en roseau, et ses dimensions varient de 20 cm. à i m. On en fait aussi en os d'oiseaux, que Ton décore joliment. Je dois cette note à M. Démétrios Loucatos, en date du 9-XII-1951. Jacqueline Duchemin parle longuement de la flute au chapitre “Musique, pasteurs et troupeaux,” p. 87 et suiv., passim.

9. Voir Duchemin, J., op. cit., p. 11.Google Scholar

10. Voir notamment Herta Wendel, Arkadien im Umkreis buholischer Dichtung in der Antike und in der franzōsischen Literatur, Giessen, Romanisches Seminar, 1933, passim, mais surtout PP. 31-32” où se trouve décrite la fabrication d'une flûte de Pan d'après le papyrus grec Vindob. 29801, qui est un fragment de poème d'auteur inconnu que Ton date de vers 300 avant J. C. Selon Curt Sachs, The History of Musical Instruments, New York, W. W. Norton and Co., 1940, p. 138, Vaulos n'est pas une flute mais un hautbois.

11. Le Dictionnaire Latin-Français … de L. Quicherat et A. Daveluy donne, p. 116, le sens de “chalumeau, flute pastorale, pipeau” au mot avena ainsi que l'emploie Virgile. Voir aussi P. d'Hérourille, A la campagne avec Virgile, Paris, Les Belles Lettres, 2e édition revue et augmentée, 1930, p. 108.

12. Longus, Les Pastorales ou Daphnis et Chloé, dans Les Romans Grecs précédés d'une étude sur le roman grec par A. Chassang, Paris, Gamier frères, s.d., p. 6 et p. 10. Théocrite, VIII, p. 54 des Bucoliques grecs. Théocrite, Moschos, Bion. Traduction nouvelle de Emile Chambry, Paris, Garnier, 1931.

13. Longus, p. 42.

14. Iliade, XVIII, vv. 525-6.

15. Voir André Schaefiner, Origine des Instruments de Musique. Introduction ethnologique à Vhistoire de la musique instrumentale. Paris, Payot, 1936, p. 282.

16. II, vers 21-24.

17. P. 18.

18. Livre IV, 20. Traduction du passage dans Wendel, pp. 19-20.

19. Voir à ce sujet Il Folklore Italiano, VI, 1931, 3-4, pp. 219-221: ”… abbiamo due tipi di sfide: uno in cui i due poeti cantano alternamente dispregiandosi ed esaltandosi a vicenda; l'altro, in cui colui che sfida propone un dubbio, un ‘nimma’ (enigma) che il secondo deve risolvere… .” L'origine grecque du genre est affirmée par Elena Chironi pour la Sardaigne, mais en fait il s'agit d'un autre type de chant à répons, non de plein air, mais d'intérieur, avec choeur modulant. Ibidem, II, 1926, 2, pp. 22-224.

20. Autres traits de réalisme: lorsqu'un défi était lancé par un pâtre, le jeu de la mourre (toujours typiquement italien) désignait qui commencerait: voir Calpurnius, Eglogues, II, vers 25-26; parfois l'initiateur du défi avait droit au premier role: Théocrite, Idylles, VI, vers 5. En général cependant, celui qui a lancé le défi prend le rôle plus ardu de répondant.

21. Voir Poetae Minores. Traduction de Ernest Raynaud. Paris, Garnier frères, 1931, p. 361, note 45, en glose du vers 30 de la premiere églogue de Calpurnius.

22. Oxford Classical Dictionary, p. 44, s.v. Amoebean verse: “A device found mainly in bucolic poetry, consists of couplets or ‘stanzas’ assigned alternately to two characters… . Such passages are generally singing matches … in which each theme introduced by one character is closely ‘capped’ by the other.” Ibidem, p. 651-2, on peut lire: ”… this popular origin [of Greek pastoral poetry] accounts for certain features, e.g. singing-match, refrain, strophic arrangement… . The dimeter is assigned by Athenaeus (14.619 d) to a pastoral song.”

23. Belvianes, , op. cit., p. 28.Google Scholar

24. Voir Longus, II, p. 40 (“hymnes aux nymphes que d'autres pasteurs avaient composées”), p. 41 (une chanson, appelée fable, obtenue d'un chevrier de Sicile contre un bouc et une flûte et célébrant Syrinx), p. 43 (une chanson gaie en l'honneur de Bacchus); Théocrite, IV, p. 35 (titre d'une chanson: “Crotone, belle ville, et Zacynthe”). Selon Félix Arnaudin, Chants populaires de la Grande-Lande et des régions voisines, Paris, Champion, Bordeaux, Féret et fils, Labouheyre, Paul Lambert, tome I, 1912, p. XII, note 1, on appelle les chants d'amour en dialecte gascon “chansons de bergers” ou “chansons de voix.”

25. Longus, p. 43.

26. D'après J. Duchemin, pp. 109-110, qui cite Hieronymus Magius, De Tintinnabulis, Amsterdam, 1654.

27. Duchemin, p. 110; se reporter aussi, p. 107, à l'opinion de Buffon.

28. Belvianes, p. 38.

29. D'après Fauchet, Antiquités gauloises, pour 1370.

30. Le Bon Berger ou Le vray régime et gouvernement des Bergers et Bergères: composé par le rustique Jehan de Brie, Le bon berger. Réimprimé sur l'édition de Paris (1541) avec une notice par Paul Lacroix (Bibliophile Jacob), Paris, Isidore Liseux, 1879, p. 57.

31. D'après O. Bloch et W. v. Wartburg, Dictionnaire étymologique de la langue française, Paris, P.U.F., 3” ed., 1960, p. 534.

32. Chanson de Jaufré Rudel. Edition Jeanroy, p. 37 (refranher, II, 5, 7).

33. J. B. Weckerlin, La Chanson Populaire, Paris, Firmin-Didot, 1886, pp. 198-199, note 2; et Mathias Tresch, Evolution de la chanson française savante et populaire, Première partie, Paris-Bruxelles, Renaissance du Livre, 1926, pp. 180-181. Mais consulter surtout Jérôme Bujeaud, Refrains des chansons populaires, dans “Le Courrier Littéraire,” II, 6, 25-V-1877, pp. 256 et sv. De la flûte viendrait: tirelire, turelure; des flûtiaux: falderidera, faridondon, faridondaine; de la cornemuse ou grande musette: toureloure, troulala; de la vèze (qui est une variété de cornemuse): la vézi la vézon; de la pibole (autre sorte de cornemuse): pibolons, pibolez; de la musette (encore une sorte de cornemuse): camusette camuson; du violon: crincrin, chim'chichim', rim’ tchitchim; du rebec: ribon ribaine; de la viele: yon yon, yon; de la viole: torelototio relotototio; du mirliton: miroston pirontaine, tonton tontaine); des cloches: ding don don, digue don digue daine; du glas: bim bam (bom); de la sonnette: din’ din', drelin; de la trompette: franfran; de la cimbale: din relin dindin; de la cliquette: (taque) tique tac; de la raquette: (clac) clic clac; du tambour: roum doudoum, rataplan, ran planplan, r'li r'lan; de l'orgue de Barbarie: barbari, biribi; pour les cordes d'instruments: zon zon, etc.

34. Les Origines de la Poésie lyrique en France au Moyen Age …, Paris, H. Champion, 3° éd., 1925, pp. 102-126.

35. Texte et mélodie souvent reproduits: voir notamment le plus accessible aujourd'hui: Henri Davenson, Le Livre des chansons ou Introduction à la chanson populaire française …, Neuchâtel, La Baconnière, 1946, p. 445. D'après Le traité de Vénerie de Du Fouilloux, chapitre de l'Adolescence du dit seigneur.

36. J. B. Weckerlin, L'Ancienne Chanson populaire en France…, Paris, Gamier, 1887, pp. 141-2.

37. Theodore Gérold, Chansons populaires des XV° et XVI° siècles avec leurs mélodies, Strasbourg, Heitz, pp. 49-50; Weckerlin, op. cit., pp. 417-8.

38. Emile Barbillat et Laurian Touraine, Chansons populaires dans le Bas-Berri. Châteauroux, Le Gargaillou et Paris, Eugène Rey, III, p. 81.

39. Op. cit., p. 96.

40. Evolution de la Chanson française savante et populaire, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1926, p. 181.

41. Refrain très souvent cité; voir J. Tiersot, Histoire de la Chanson populaire en France, Paris, Plon et Heugel, 1889, pp. 153-154.

42. Voir Gaston Raynaud, Recueil de Motets français des XII° et XIII° siècles …, Paris, F. Vieweg, 1881, II, supplément musical, i° chanson.

43. Henry Lavoix fils dans Rayanaud, II, pp. 224-231.

44. Chansons populaires du Canada, Montréal, Beauchemin, 8° éd., 1947, PP. 74-75.

45. Sociologie de la Musique, Paris, Payot, 1951, p. 124.

46. [Paul Dalarue et Achille Millien], Recueil de Chants populaires du Nivernais (Troisième série), Nevers-Paris, Fortin, s. d., p. 43?

47. Walter Wiora, Zur Frühgeschichte der Musik in den Alpenländern, Bâle, G. Krebs, 1949, P. 57.

48. Voir Wiora, p. 57, note 2; Schaeffner, p. 22, etc.

49. Reproduction photographique de ce bas-relief dans Schaeffner, p. 32.