Article contents
GARUMELE, VILLE MÉDIÉVALE DU KANEM-BORNO? UNE CONTRIBUTION ARCHÉOLOGIQUE*
Published online by Cambridge University Press: 12 January 2010
Abstract
Cette contribution reconsidère le site de Garumele (Niger) à la lumière de récents travaux archéologiques. Garumele est dit dans les sources historiques avoir été la capitale de l'empire de Kanem-Borno peu avant la fondation de Birnin Gazargamo (deuxième moitié du quinzième siècle). Cet article reconcilie sources archéologiques et historiques pour évaluer la véracité de cette tradition – mais aussi pour considérer les facteurs méthodologiques et théoriques qui contribuent au mystère des origines du Kanem-Borno.
Keywords
- Type
- Research Article
- Information
- Copyright
- Copyright © Cambridge University Press 2009
References
1 H. Barth, Travels and Discoveries in North and Central Africa in the Years 1849–1855, 3 vols. (London, 1857–59, digitisé par Google); C. Landeroin, ‘Notice historique’, in Documents scientifiques de la mission Tilho, 1906–1909, II (Paris, 1910–11), 309–552; H. R. Palmer, Sudanese Memoirs, III (Lagos, 1928); Y. Urvoy, Histoire de l'Empire de Bornou (Paris, 1949); D. Lange, Le Diwan des sultans du Kanem-Bornu: chronologie et histoire d'un royaume africain (de la fin de Xème siècle jusqu'à 1808) (Wiesbaden, 1977); J. F. P. Hopkins et N. Levtzion, Corpus of Early Arabic Sources for West African History (Cambridge, 1981); D. Lange, A Sudanic Chronicle: The Borno Expeditions of Idris Alauma (1564–1576) (Wiesbaden, 1987); Lange, D., ‘La région du Lac Tchad d'après la géographie d'Ibn Sa’īd: textes et cartes’, Annales Islamologiques, 16 (1980), 149–81Google Scholar.
2 Voir surtout G. Connah, Three Thousand Years in Africa: Man and His Environment in the Lake Chad Region of Nigeria (Cambridge, 1981); M. O. Hambolu, ‘Recent excavations along the Yobe Valley’, in G. Nagel (ed.), Berichte des Sonderforschungsbereichs 286: Kulturentwicklung und Sprachgeschichte im Naturraum Westafrikanische Savanne, Volume 8 (Frankfurt, 1996), 215–29; Gronenborn, D., ‘Archaeological and ethnohistorical investigations along the southern fringes of Lake Chad, 1993–1996’, African Archaeological Review, 15 (1998), 225–59CrossRefGoogle Scholar; Gronenborn, D. et Magnavita, C., ‘Imperial expansion, ethnic change, and ceramic traditions in the southern Chad basin’, International Journal of Historical Archaeology, 4:1 (2000), 35–70CrossRefGoogle Scholar; D. Gronenborn, Mai-mbauji: eine Studie über Entstehung und Wandel eisenzeitlich-historischer Fürtsentümer im südlichen Tschadbecken (7./8. Jahrhundert n. Chr. bis ca. 1925) (Frankfort, 2000); D. Gronenborn, ‘Kanem-Borno: a brief summary of the history and archaeology of an empire in the central bilad el-sudan, in C. DeCorse (ed.), West Africa during the Atlantic Slave Trade: Archaeological Perspectives (New York, 2001), 101–30; B. Wiesmüller, Die Entwicklung der Keramik von 3000 BP bis zur Gegenwart in den Tonebenen südlich des Tschadsees (thèse doctorale, Johann-Wolfgang-Goethe-Universität, Frankfort, 2001); G. Connah et S. G. Daniels, H., ‘Mining the archives: a pottery sequence for Borno, Nigeria’, Journal of African Archaeology, 1 (2003), 39–76Google Scholar; Langlois, O., ‘Distributions ancienne et actuelle des décors imprimés au Diamaré (Nord-Cameroun) et à ses marges’, Préhistoire Archéologie Méditerranéennes, 13 (2004), 109–26Google Scholar.
3 Aussi connus sous le nom de ‘Toubbas’ (Landeroin, ‘Notice’, 352).
4 Publié par Lange, Le Diwan.
5 Barth, Travels; Lange, D., ‘Préliminaires à une histoire des Sao’, Journal of African History, 30 (1989), 189–210CrossRefGoogle Scholar; R. Cohen (1966), ‘The Bornu kings lists’, in J. Butler (ed.), Boston University Papers on Africa, Volume II: African History (Boston, 40–83).
6 Traduit par D. Lange, Sudanic Chronicle.
7 J. Cuoq, Recueil des sources arabes concernant l'Afrique occidentale du VIIe au XVIe siècle (Bilad al-Sudan) (Paris, 1975); Hopkins et Levztion, Corpus.
8 Références en note 2. Pour un résumé de ces travaux et autres sites et dates relatifs aux sites du Sahel central, voir l'appendice (142–46) in A. Haour, Rulers, Traders, Warriors and Clerics: The Central Sahel and the North Sea, 800–1500 (Oxford, 2007).
9 Gronenborn, ‘Kanem-Borno’, 104.
10 Pour un compte-rendu des données archéologiques, en particulier de la poterie, voir Haour, A., ‘The pottery sequence from Garumele (Niger): a former Kanem-Borno capital?’ Journal of African Archaeology, 6 (2008), 3–20CrossRefGoogle Scholar.
11 Nous sommes ravis d'apprendre qu'une équipe de la Goethe-Universität de Frankfort a très récemment entrepris de nouvelles recherches sur le site (C. Magnavita, Goethe-Universität, communication personelle).
12 Barth, Travels, II, 261: ‘a large place, once an occasional residence of the Bórnu kings’.
13 Landeroin, ‘Notice’, 354–6, 387. L'autre auteur-clef pour cette région, Urvoy (Histoire), est très bref, et ne paraît pas avoir visité Garumele. Comme Landeroin, duquel il tira peut-être, Urvoy décrit des ruines de briques cuites et désigne Garumele comme une capitale temporaire des anciens chefs du Kanem-Borno après leur exil du Kanem, avant la fondation de Gazargamo. Il ajoute que ces ruines étaient attribuées localement à un chef arabe venu du nord il y a longtemps.
14 Njimi n'a jamais été identifié avec certitude sur le terrain: Bivar, A. D. H. et Shinnie, P., ‘Old Kanuri capitals’, Journal of African History, 3 (1962), 1–10CrossRefGoogle Scholar, doutent de l'identification de Njimi que fait Urvoy, Histoire, avec des ruines de briques cuites à Tié (Tchad). Ils considèrent Tié comme un petit poste ou un monastère isolé plutôt qu'une métropole. Voir aussi Connah, Three Thousand Years, 223–4 et Gronenborn, ‘Kanem-Borno’, 104–6, qui débattent des différentes possibilités. Il faut finalement relever, avec un grain de sel, l'information donnée à Bivar et Shinnie selon laquelle Garumele serait l'emplacement même de l'ancienne Njimi. Bivar et Shinnie, ‘Kanuri capitals’, attribuent cette information à des malentendus linguistiques. Ils font en même temps remarquer que l'originalité de cette tradition, allant à l'encontre de l'histoire rapportée par H. R. Palmer, si populaire dans la région, indique peut-être son authenticité; mais voir la remarque ci-dessous sur l'impact des frontières coloniales sur les traditions.
15 Pour ‘garu’, voir P. Askell Benton, Kanuri Readings. Including Facsimiles of MSS., Transliteration, Interlinear Translation and Notes. Also a Complete English–Kanuri Vocabulary and a Partial Kanuri–English vocabulary (London, 1911). Quant à ‘mele’, un informateur à Nguigmi donna à M. Zakari, (Histoire des populations du sud-est nigérien (Niamey, 1985), 45, n. 1) deux interprétations possibles: une dérivation français du mot ‘mêlé’, se rapportant aux diverses couleurs utilisées dans la construction du mur (tradition aussi rapportée par Landeroin, ‘Notice’, 354, n. 4, qui parle de dessins crées par l'utilisation de briques rouges et d'argile grise dans le rempart); ou une référence à un chef récalcitrant du nom de Mélé qui aurait été emmuré vivant dans l'enceinte. S'il existe bien, en effet, plusieurs individus du nom de Mélé dans les sources historiques ayant trait au Kanem-Borno (selon H. R. Palmer (Sudanese Memoirs, II, 42), Mélé aurait été le nom d'enfance du mai Idris Aloma lui-même; d'après Landeroin, plusieurs gouverneurs envoyés au Kanem recevoir les taxes dues au Borno auraient porté le nom de Mélé (‘Notice’, 380–1)), nous pensons qu'il faut retenir l'interprétation mettant en exergue la couleur du mur.
16 Binet, C., ‘Notes sur les ruines de Garoumélé (Niger)’, Notes Africaines, 53 (1952), 1–2Google Scholar; Zakari, Histoire.
17 Binet, ‘Notes,’ 2.
18 Ibid.; Bivar et Shinnie, ‘Kanuri capitals’.
19 Graham Connah, communication personelle.
20 J. P. Maître, Inventaire archéologique du sud-est Nigérien (document inédit, Institut de Recherches en Sciences Humaines/ORTSOM).
21 Par exemple, Connah, Three Thousand Years; Zakari, Histoire; Gronenborn, ‘Kanem-Borno’; T. Insoll, The Archaeology of Islam in Sub-Saharan Africa (Cambridge, 2003); R. Cohen, The Kanuri of Bornu (New York, 1967); A. M. D. Lebeuf, ‘Enceintes de briques de la région tchadienne’, in G. Mortelmas et J. Nenquin, Actes du IVe Congrès PanAfricain de Préhistoire et de l'étude du Quaternaire (Tervuren, 1962), 437–43. On retrouve aussi mention de Garumele et des autres sites de briques cuites du Kanem-Borno dans des ouvrages traitant de l'archéologie du Sahel plus largement: voir par exemple A. J. McGregor, Darfur (Sudan) in the Age of Stone Architecture (c. AD 1000–1750): Problems in Historical Reconstruction (Oxford, 2001).
22 Voir surtout Wiesmüller, Die Entwicklung, et Connah et Daniels, ‘Mining the archives’, tous deux publiés dans les cinq dernières années.
23 Voir spécialement W. M. Hurley, Prehistoric Cordage: Identification of Impressions on Pottery (Taraxacum, 1979); Soper, R., ‘Roulette decoration on African pottery: technical considerations, dating and distributions’, African Archaeological Review 3 (1985), 29–51CrossRefGoogle Scholar; Langlois, ‘Distributions’; S. McIntosh, ‘Pottery’, in S. McIntosh (ed.), Excavations at Jenné-jeno, Hambarketolo, and Kaniana (Inner Niger Delta, Mali), the 1981 Season (London, 1995), 130–213; Wiesmüller, Die Entwicklung.
24 Binet, ‘Notes’; Bivar et Shinnie, ‘Kanuri capitals’.
25 Binet, ‘Notes’, 1.
26 Maître, Inventaire, 175.
27 Urvoy, Histoire, 29. Voir aussi pour Ain Galaka: Cap. Carrique, ‘Notice sur la ville inconnue’, Journal des Africanistes 5 (1935), 85–93; et Lebeuf, ‘Enceintes’.
28 Binet, ‘Notes’, 2.
29 Bivar et Shinnie, ‘Kanuri capitals’.
30 Cité in Connah, Three Thousand Years, 232.
31 Connah, Three Thousand Years. Le site est entouré d'une muraille en terre formant un cercle de six kilomètres de long; à l'intérieur se trouvent des tertres et plusieurs fondations de bâtiments de briques cuites, parmi lesquelles celles d'un complexe qui a été nommé le ‘palais’ (Connah, Three Thousand Years; Insoll, Archaeology; Gronenborn, ‘Kanem-Borno’). Les fouilles par C. Connah (Three Thousand Years) fournirent une date de 330±105 bp [N–481] pour le tertre; après calibration, ceci correspond à la période ad 1400–1950 (calibré à 2σ avec OxCal 3.9 (M. Stuiver, P. J. Reimer, E. Bard, J. W. Beck, G. S. Burr, K. A. Hughen, B. Kromer, G. McCormac, J. van der Plicht, et M. Spurk, ‘INTCAL98 radiocarbon age calibration, 24000–0 cal BP’, Radiocarbon, 40 (1998), 1041–83, et Ramsey, C. Bronk, ‘Development of the radiocarbon program OxCal’, Radiocarbon, 43 (2001), 355–63CrossRefGoogle Scholar)).
32 Hambolu, ‘Recent excavations’.
33 G. Connah, ‘The Daima sequence and the prehistoric chronology of the Lake Chad region of Nigeria’, Journal of African History 17 (1976), 321–52.
34 Gronenborn, ‘Investigations’, 237.
35 Connah, Three Thousand Years, 98; Gronenborn, ‘Investigations’, 249.
36 Par exemple Dixon Denham, in H. Clapperton, D. Denham, et W. Oudney, Narrative of Travels and Discoveries in Northern and Central Africa: In the years 1822, 1823, and 1824; Extending Across the Great Desert to the Tenth Degree of Northern Latitude, and from Kouka in Bornou, to Sackatoo, the Capital of the Fellatah Empire (London, 1826).
37 Connah, Three Thousand Years, 53.
38 M. Wood, University of the Witwatersrand, et H. Neff, California State University, communication personelle.
39 660±20 bp [Pta 9573] (calibré à 2σ avec OxCal 3.9 [Stuiver et al., ‘INTCAL98’; Bronk Ramsey, ‘Development’]).
40 95±40 bp [Pta 9662] (calibré à 2σ avec OxCal 3.9 [Stuiver et al., ‘INTCAL98’; Bronk Ramsey, ‘Development’]).
41 Ces dates étaient Pta 9660, Pta 9661, Pta 9572, et Pta 9577, toutes post-ad 1950: voir Haour, ‘Pottery sequence’, Tableau 1 et Fig. 4.
42 Voir A. Haour, ‘Pottery sequence’ pour les détails de la méthodologie et des résultats des analyses, qui portèrent sur 1809 tessons.
43 Sensu Wiesmüller, Die Entwicklung (I, 140; II, Fig. 42b.1b surtout). Cette roulette reste mal connue et ne constitue malheureusement pas une des catégories reconnues par Connah et Daniels, donc aucune comparaison avec leur travail n'est possible. Dans le Tableau 1, nous avons par conséquent inclus les tessons portant cette décoration dans la catégorie ‘59-roulettes diverses’.
44 G. Connah, Three Thousand Years, fut le premier à définir cette décoration (l'ayant auparavant appelée ‘Incised Burnished Ware, the “fine-ware” of Kanuri pottery’ (Connah, ‘Daima sequence’, 349)). Elle consiste en des motifs incisés dans une engobe rouge ou orange.
45 Connah et Daniels, ‘Mining the archives’, Tableaux 7–9.
46 Wiesmüller, Die Entwicklung. Son travail porte sur trois sites: Kursakata, Mege, et Ndufu (près de Ngala).
47 Il sera question de la chronologie de la fibre plate pliée et du sgraffito plus bas. Pour la cordelette lâche sur armature, voir par exemple Wiesmüller, Die Entwicklung, I, 68–9, qui note que cette décoration domine dans les sites du firki entre 1500 et 400 avant le présent environ.
48 Les cordelettes enroulées autour d'une armature tiennent par exemple à Mege un quasi-monopole dans le premier millénaire bc, pour pratiquement disparaître dans les couches plus récentes (Wiesmüller, Die Entwicklung, I, 68–9; II, Fig. 12b). Pour les incisions, voir de nouveau le cas de Mege, où elles disparaissent pratiquement après 1500 ans avant le présent (Wiesmüller, Die Entwicklung, I, 59–61; II, Fig. 10b), et les sites répertoriés par Connah et Daniels, ‘Mining the archives’, où les contextes comportant de fortes proportions de décorations incisées (Tableau 1, décorations 11–20, voir Région 2, Groupes 1–3 (à savoir Daima et Kursakata, couches inférieures); Région 4, Groupes 1–3 (site de Bama Road A, à 60 km environ au sud-sud-ouest de Dikwa)) qui ont pu être datés ont tous au moins 1600 ans (voir Connah et Daniels ‘Mining the archive’, Fig. 18).
49 Tableau 1, Région 3.
50 Tableau 1, Région 4, Groupe 5.
51 Tableau 1, Région 2, Groupe 1. La céramique y diffère totalement de celle de Garumele: elle dénombre un fort pourcentage de décorations incisées, et les décorations importantes à Garumele, telles que sgraffito et roulettes de fibre plate pliée et de cordelette torsadée, y sont complètement absentes.
52 Connah et Daniels, ‘Mining the archives’, Fig. 18.
53 Tableau 1, Région 2, Groupe B6. Ce groupe contient plusieurs sites (Connah et Daniels, ‘Mining the archives’, 71), mais Graham Connah a eu l'amabilité de nous faire parvenir le détail spécifique de la céramique de Daima. Ces couches récentes contiennent par exemple d'assez hauts pourcentages de roulettes sculptées, mais pas de sgraffito. Pour l'interprétation de la chronologie de cette phase récente de Daima, qui est potentiellement plus récente que celle indiquée par trois datations (1140±90 bp (I 2368), 970±90 bp (I 2369), et 890±90 bp (I 3181), in Connah, Three Thousand Years, 164, qui couvrent la période ad 680–1290 après calibration à 2σ avec OxCal 3.9 (Stuiver et al., ‘INTCAL98’; Bronk Ramsey, ‘Development’)), voir Connah et Daniels, ‘Mining the archives’, 48–9 et Fig. 18.
54 Tableau 1, Région 3, Groupes A1 et A2.
55 Tableau 1, Région 3, Groupes B1, B2, et B3. Pour une description des recherches à ces deux sites, voir Connah, ‘Daima sequence’; Connah, Three Thousand Years; Connah et Daniels, ‘Mining the archives’.
56 Connah, Three Thousand Years; Connah et Daniels, ‘Mining the archives’. Il existe quatre dates: 1100±110 bp (N 476), 1020±90, bp (N 478), 990±110 bp (N 479), et 675±110 bp (N 477) (Connah Three Thousand Years, 205; aperçu in Haour, Rulers, 33, Appendice). Ceci correspond après calibration (à 2σ avec OxCal 3.9 (Stuiver et al., ‘INTCAL98’; Bronk Ramsey, ‘Development’)) à la période ad 680–1450.
57 Voir Connah, Three Thousand Years, Figs. 4.7 et 4.8; Gronenborn, ‘Investigations’.
58 Wiesmüller, Die Entwicklung, I, 68–9.
59 Langlois, ‘Distributions’; Connah et Daniels, ‘Mining the archives’. Pour des résumés à l'échelle continentale, voir O. Gosselain, ‘Materializing identities: an African perspective’, Journal of Archaeological Method and Theory, 7 (2000), 187–217; et A. Livingstone Smith, ‘Histoire du décor à la roulette en Afrique subsaharienne’, Journal of African Archaeology, 5 (2007), 198–216.
60 Décoration appelée aussi ‘nodular rouletting’ (Connah, ‘Daima sequence’; Connah, Three Thousand Years; Connah et Daniels, ‘Mining the archives’) ou ‘twisted strip rouletting’ (Gronenborn et Magnavita, ‘Imperial expansion’; Wiesmüller, Die Entwicklung).
61 Ces développements ressortent des travaux de Connah, Three Thousand Years; Gronenborn et Magnavita, ‘Imperial expansion’; Gronenborn, Mai-mbauji; Gronenborn, ‘Kanem-Borno’; Wiesmüller, Die Entwicklung; Connah et Daniels, ‘Mining the archives’.
62 Connah, Three Thousand Years, 205–7 et Tableau 9.1.
63 Voir par exemple, pour les données relatives au site de Mege, Wiesmüller, Die Entwicklung; D. Gronenborn, B. Wiesmüller, T. Skorupinski, et B. Zach, ‘Settlement history of the Kala-Balge region of Borno state, Nigeria’, in Nagel, Kulturentwicklung, 201–13; Gronenborn, ‘Investigations’; Gronenborn et Magnavita, ‘Imperial expansion’. Pour le site de Ngala, se référer à Gronenborn, ‘Kanem-Borno’ et à Gronenborn, ‘Investigations’.
64 Voir par exemple Barth, Travels, II, 588–9; Bivar et Shinnie, ‘Kanuri capitals’; Gronenborn, ‘Kanem-Borno’, 110.
65 Urvoy, Histoire, 55.
66 Traduit par Lange, Sudanic Chronicle, 72. Voir aussi Barth, Travels, II, 598.
67 Lange, Sudanic Chronicle, 115–19.
68 Plusieurs structures de briques cuites ont par exemple été retrouvées à Gao, datant apparemment du douzième siècle. Voir T. Insoll, Islam, Archaeology and History (Oxford, 1996) et idem, Urbanism, Archaeology and Trade (Oxford, 2000).
69 Au Borkou, le site d'Ain Galaka. Carrique, ‘Notice’, suggéra d'abord une origine romaine (ou, hypothèse jugée moins probable, Bulala). Le site fut en partie fouillé par la suite (voir Lebeuf, ‘Enceintes’, 441–2 et planches), et fut jugé l'œuvre d'architectes musulmans, venant peut-être du Fezzan ou du sud tunisien, possiblement après le dix-septième siècle. Au Wadai, le site de Ouara, supposé être du dix-septième siècle, voir Lebeuf, ‘Enceintes’, 441. Voir aussi McGregor, Darfur, surtout 72–4.
70 Bivar et Shinnie, ‘Kanuri capitals’, 1: un type de bâtiment ‘rare until modern times in Africa and presumably of alien origin’. Voir aussi note 78.
71 Voir Urvoy, Histoire, 29–30 pour un exemple: ‘Evidemment pas de doutes possibles, technique méditerranéenne entretenue et enrichie pendant cinq siècles par les relations développées avec l'Orient, les pèlerinages des sultans à la Mecque, et l'afflux de commerçants et d'aventuriers. Exemple à méditer, d'un art savant apporté par les Blancs conquérants, et dégénéré avec les siècles et l'affaissement des maîtres’.
72 Alexander, cité in Gronenborn, ‘Kanem-Borno’, 115. Il est par exemple dit que dans la deuxième partie du seizième siècle la mère d'Idris Aloma fit venir des maçons de Tripoli pour construire Gambaru; c'est une tradition rapportée par Seidensticker, W., ‘A note on the site of Gambaru, Borno state’, Zaria Archaeology Papers 5 (1983), 65–6Google Scholar.
73 Traditions rapportées par W. Seidensticker, ‘Borno and the East: notes and hypotheses on the technology of burnt brick’, in T. C. Schadeberg et M. L. Bender (eds.), Nilo-Saharan: Proceedings of the First Nilo-Saharan Linguistics Colloquium, Leiden, 8–10 September 1980 (Dordrecht, 1981), 239–50.
74 Cité in Gronenborn, ‘Kanem-Borno’, 115. Voir aussi références dans la note 78.
75 W. Seidensticker, ‘Borno’. Voir aussi McGregor, ‘Darfur’, 74, résumant les travaux de Seidensticker.
76 Seidensticker, ‘Borno’, 244. Voir aussi la remarque faite par Ibn Sa'īd qu'à Barisa, au Sénégal, seuls les souverains ou les personnes de distinction et de fortune autorisées construisaient en briques cuites et en plâtre (cité in Insoll, Urbanism, 21, qui par ailleurs dans sa discussion de Gao décrit les briques cuites comme un ‘material of power’).
77 Des traces de vitrification furent observées sur au moins une des briques de Garumele, indiquant une cuisson à forte température.
78 Barth, Travels, I, 577, est attristé par les ruines de Gambaru: ‘It is, indeed, a source of mournful reflection for the traveler to compare this solid mode of building practiced in former times in this country, at least by its rulers, with the frail and ephemeral architecture of the present day; but this impression of retrograding power and resources is caused also by the history of the country’. Urvoy, Histoire, 29, partage des sentiments semblables: ‘preuves d'une technique avancée’, ‘cas unique dans tout le Soudan où on n'a connu de toute éternité que la case de paille et peut-être depuis le XIIIe siècle l'architecture de pisé’. Quant aux à la préférence des historiens médiévaux pour les élites urbaines et islamisées, voir par exemple Insoll, T., ‘The external creation of the Western Sahel's past: the use and abuse of the Arabic sources’, Archaeological Review from Cambridge, 13 (1994), 39–49Google Scholar.
79 La haute visibilité des sites possédant de vastes enceintes et des structures durables les rend attrayants pour les archéologues. Voir à ce sujet R. McIntosh, ‘Western representations of urbanism and invisible African towns’, in S. K. McIntosh (ed.), Beyond chiefdoms: Pathways to Complexity in Africa (Cambridge, 1999), qui suggère qu'à cause de préconceptions sur la nature des villes bien des cités africaines restèrent longtemps invisibles aux archéologues.
80 On connaît par exemple le cas d'un Sao nommé Dala Gumani, censé avoir non seulement délimité l'emplacement de Gazargamo et ses six portails et avoir érigé son rempart nord (Palmer, Sudanese Memoirs, II, 66–8; Lange, Sudanic Chronicle, 115), mais aussi celui de Kano (Askell Benton, Kanuri readings, 26), et d'y avoir construit une mosquée (Palmer, Sudanese Memoirs, II, 67). Les traditions relatives à Dala Gumani sont aussi rapportées par Lange (‘Préliminaires’; D. Lange, ‘Ethnogenesis from within the Chadic state: some thoughts on the history of Kanem-Borno’, Paideuma, 39 (1993), 261–77) et par D. Gronenborn, Mai-mbauji, II.
81 Ibn S'aid in Hopkins et Levtzion, Corpus, 188; Lange, ‘La région’, 168.
82 Urvoy, Histoire, 29.
83 Egalement Urvoy, Histoire (page 27). Pour Cohen aussi (Kanuri, 19), Njimi représentait une ‘city of tents’.
84 Bivar et Shinnie, ‘Kanuri capitals’, 3, pour Gazargamo. Voir discussion par Insoll, Archaeology, 275.
85 Binet, ‘Notes’, 1.
86 Connah, Three Thousand Years, 232, 235.
87 Voir par exemple A. Smith, cité in Gronenborn, ‘Kanem-Borno’, 104; K. Brunk et D. Gronenborn, ‘Floods, droughts and migrations: the effects of late Holocene lake level oscillations and climate fluctuations on the settlement and political history in the Chad Basin’, in M. Krings and E. Platte (eds.), Living with the Lake: Perspectives on History, Culture and Economy of Lake Chad (Cologne, 2004). Urvoy, Histoire, 30, parla d'un ‘atavisme nomade … encore tout puissant’.
88 ‘This king is a wandering bedouin. When he sits on his throne his subjects make obeisance to him and fall on their faces. His armies, including cavalry, infantry, and porters, number 100,000’ (cité in Hopkins et Levtzion, Corpus, 353).
89 K. C. MacDonald et S. Camara, ‘Segou, slavery, and sifinso’, in J. C. Monroe et A. Ogundiran (eds.), State and Society in Atlantic West Africa (Cambridge University Press, à paraître).
90 A. Reid et P. Robertshaw, ‘A new look at Ankole capital sites’, Azania, 22 (1987), 83–8.
91 Rapportée par Landeroin, ‘Notice’, 354–6, 387.
92 Pour une discussion de ces questions et de plus amples références voir Haour, A., ‘Power and permanence in precolonial Africa: a case study from the central Sahel’, World Archaeology, 37 (2005), 552–65CrossRefGoogle Scholar; et A. Haour, Rulers.
93 Ibn Sa'īd, se basant sur les témoignages d'un certain Ibn Fatima qui apparemment visita le Kanem en personne, est l'un des auteurs les plus informatifs pour le Bassin du Tchad. Lange (‘La région’) et Gronenborn (‘Kanem-Borno’) ont offert des reconstructions très précieuses des endroits qu'il mentionne. De Jaja, Ibn Sa'īd écrit (cité in Lange, ‘La région’, 167): ‘Ce royaume appartient maintenant au sultan de Kānem; il se signale par sa fertilité et l'abondance des vivres. On y trouve des paons et des perroquets, des pintades et des moutons à la toison tachetée qui sont aussi grands que des petits ânes et ne ressemblent pas à nos béliers. Les girafes sont nombreuses dans le pays’. Voir aussi Levtzion et Hopkins, Corpus, 187, qui confirment l'apparence rieuse de la région; ‘Jāja … is characterized by fertility and abundance of the good things of life’.
94 Gronenborn, ‘Kanem-Borno’, 106.
95 Ibid. 104. Voir aussi Gronenborn, ‘Investigations’, 251. Ibn Sa'īd nous dit, à travers Ibn Fatima (cité in Lange, ‘La région’, 167): ‘je n'ai connu personne qui ait vu son rivage méridional. Il est cependant sillonné par les barques des Kanem et de leurs voisins … Tout autour vivent des peuples sauvages, des Noirs impies et anthropophages’. Ces informations seront plus tard reprises par al ‘Umari (première moitié du quatorzième siècle, in Hopkins et Levtzion, Corpus, 260), qui ajoute qui les habitants du sud du lac sont des animaux sauvages semblables à des ogres.
96 Palmer, Sudanese Memoirs, I, 20, 30, 40, 47, 60.
97 Ibid. I. Nous ne savons cependant pas sur quels renseignements Palmer basa sa carte.
98 Landeroin, ‘Notice’, 354, n. 4.
99 Carte au 1: 50000, Lagané 2b, de l'Institut Géographique National. Urvoy, Histoire, 29, parle de ‘Widi à l'ouest de Garoumèle’, mais il se basait apparemment sur des informations obtenues d'un membre du peleton méhariste de Nguigmi plutôt que sur une visite personnelle du site, introduisant donc une erreur.
100 Denham in Clapperton, Denham, et Oudney, Narrative.
101 Ceci malgré le fait que de telles questions les intéressaient: ils décrivent de tels restes sur d'autres sites, et firent un détour intentionnel pour décrire les ruines de Gambaru.
102 Barth, Travels, II, 261: ‘at present only a few palm-trees … indicate the site of the once celebrated Wúdi’.
103 Palmer, Sudanese Memoirs, III, 28. Il rapporte que des ‘Yéménites’ passèrent à Garu Kime/Wudi avant de s'établir à Gazargamo.
104 Connah, Three Thousand Years, 225–6, décrivit le site; Lange, Sudanic Chronicle, 154, répéta largement les mêmes données.
105 Maître, Inventaire, 175. Il appela donc le site qu'il avait fouillé ‘Garumélé II’.
106 Connah, Three Thousand Years, 227.
107 Il précise que l'endroit se trouve à environ huit milles au sud-ouest de Nguigmi; aucun doute ne subsiste donc quant à l'identification (Barth, Travels, II, 261).
108 Connah et Daniels, ‘Mining the archives’, 51.
109 J. Vansina, ‘Historians, are archaeologists your siblings?’, History in Africa, 22 (1995), 369.
110 C. DeCorse, ‘Historical archaeology’, African Archaeological Review, 13 (1996), 18–21.
111 Maître, Inventaire, 175.
112 S. Bernus et P. Cressier, La Région d'In Gall-Teggida n Tesemt (Niger): programme archéologique d'urgence 1977–1981. IV Azelik-Takadda et l'implantation médiévale (Niamey, 1991).
113 Ibid. 365. Jenné-jeno, Mali, en est l'exemple célèbre: elle aurait été constituée d'un réseau de parties spécialisées (voir entres autres R. McIntosh, ‘Clustered cities of the Middle Niger’, in D. Anderson et R. Rathbone (eds.), Africa's Urban Past (Oxford, 2000), 19–35).
114 Bernus et Cressier, Azelik-Takadda, 363–5.
- 6
- Cited by