«L'Armée est prête, il ne lui manque pas un bouton de guêtre» avait declaré le maréchal Lebœuf, ministre de la Guerre de Napoléon III, lors du vote des crédits nécessaires à la mobilisation.
On a rarement fait preuve d'un tel aveuglement: médiocrement équipée, mal entraînee et, surtout, dramatiquement mal commandée, l'armée française allait subir défaite sur défaite. Dès les premiers affrontements, en août 1870, elle doit abandonner l'Alsace et la Lorraine, à l'exception de quelques places fortes — Strasbourg, Sélestat, Neuf-Brisach, Metz et Belfort — qui sont assiégées. Le 2 septembre, Napoléon III capitule à Sedan avec 80 000 hommes, entraînant dans sa chute le Second Empire, tandis que les Prussiens marchent sur Paris.