Reportons-nous à 40 ans en arrière. A cette époque, lorsque l'hiver faisait son apparition dans les Alpes, personne ne pensait plus à des ascensions, car les grandes masses de neige rendaient les excursions tout à fait impossibles, faute de moyens appropriés. Pendant les mois d'hiver, une paix profonde s'étendait sur les vallées et les sommets recouverts de neige; seuls les gardes-forestiers et les gardes-chasse, pour accomplir leur service, se frayaient péniblement un chemin dans ces contrées inhospitalières. Lorsque le ski parcourut sa carrière triomphale depuis les pays du nord jusque dans toute l'Europe, ce ne furent d'abord que gardes-chasse et forestiers qui employèrent les minces et longues planches pour rendre moms malaisées leurs difficiles tournées. Puis, voici que, des plaines et des grandes villes, arriveèrent isolément des admirateurs de la nature ; bientôt ils se rendirent compte que les skis avaient une grande valeur pour le tourisme ; d'un moyen, ils en firent une fin, pour pouvoir entreprendre des excursions, même en hiver. Dans leurs courses, ils furent frappés d'admiration devant la sublimité de la montagne dans la grande solitude hivernale: ils se le dirent de l'un à l'autre, et le nombre des skieurs augmenta d'année en année.