En 1888 existaient déjà, dans le matériel sanitaire de l'armée suisse, des cartouches de pansement avec compresses antiseptiques pour les premiers soins aux blessures. Le principal antiseptique alors en usage, en même temps que l'acide borique et le phénol, était le Iodoforme, employé dès 1881 en chirurgie par Mosetig. Les compresses étaient en gaze iodoformée à 10 %. C'est surtout à l'influence de Kocher que l'on doit, dès lors, l'emploi dans l'armée suisse des compresses antiseptiques pour le premier pansement des plaies. A son point de vue, le matériel venant en contact avec les blessures doit avoir une action désinfectante prolongée; sinon le pansement, bientôt imprégné par le sang et le liquide sécrété par la plaie, devient un véritable milieu de culture pour les microorganismes. Conrad Brunner s'est prononcé dans le même sens, et a démontré par de nombreuses recherches que l'infection des plaies pouvait être enrayée d'une manière efficace grâce aux antiseptiques en poudre. Pozzi dit, entre autres : « C'est donc un pansement antiseptique, et non pas seulement aseptique, qu'il conviendrait d'appliquer sur le champ de bataille. » Voir aussi médecin-major Amouroux qui dit : « Le premier pansement de la plaie de guerre revêt une importance particulière en raison de la rapidité de devéloppement des germes pathogènes et de la gravité des associations microbiennes. Il doit chercher à réaliser une désinfection précoce et à éviter toute contamination secondaire ».