Published online by Cambridge University Press: 19 April 2010
En 1919, Bela Kun, le révolutionnaire hongrois qui, pendant quelques mois, fut à la tête de la République soviétique de Hongrie, déclara au délégué du CICR qu'il comprenait pleinement la position et le rôle du Comité international. Cette association privée de citoyens suisses qui, indépendante de tout lien gouvernemental, apportait aide et réconfort aux victimes de la guerre, où qu'elles se trouvent et sans aucune distinction de nationalité, de confession ou d'idéologie, lui parut représenter véritablement le peuple suisse. Pour lui, le CICR, en raison même de son indépendance et parce qu'il s'adressait directement aux gouvernements en leur rappelant leurs obligations morales envers les prisonniers qu'ils détenaient et les soldats des forces adverses, appartenait au camp révolutionnaire.
1 Conférence prononcée à Londres, le 19 mars 1969, et traduite par nos soins.