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Résumés

Published online by Cambridge University Press:  02 March 2012

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Résumés
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Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 2012

Susan Hinely. Charlotte Wilson, la “question de la femme”, et les significations du socialisme anarchiste à la fin du radicalisme victorien.

La littérature récente sur les mouvements radicaux à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle a redéfini cette période comme une étape clé de la mondialisation contemporaine, étape dans laquelle les formulations idéologiques et les alliances radicales étaient fluides et ne tombaient pas nettement dans les catégories que l'histoire politique assignait par tradition. L'analyse des idées politiques et de l'activisme de Charlotte Wilson à la fin de l'Angleterre victorienne est, dans cette nouvelle historiographie, une intervention qui conforte la thèse de l'hétérogénéité idéologique mondiale et la complète, en montrant le défi posé à la hiérarchie sexuelle qui prévalait dans un grand nombre de ces contre-courants radicaux. Les alliances inattendues formées par Wilson, à la poursuite de sa compréhension du socialisme anarchiste, soulignent la nature changeante de la politique radicale, mais elles révèlent également un consensus global qui unissait ces groupes disparates, une vision commune de l'avenir socialiste, dans lequel les valeurs fondamentales mais oppositionnelles de soi et de la société fusionneraient. Ce consensus a sans doute permis à la définition de genre de l'anarchisme donnée par Wilson de s'adapter à de nouvelles conditions, lorsqu'elle-même et d'autres femmes socialistes poursuivirent leur vision radicale en tant qu'activistes dans le mouvement des femmes de l'avant-guerre.

Genís Barnosell. Dieu et la liberté. Libéralisme radical, républicanisme et religion en Espagne, 1808–1847.

Dans cet article, l'auteur analyse les aspects religieux du républicanisme espagnol des années 1830 et 1840. À partir du cas de la Catalogne, région la plus industrialisée de l'Espagne, il conclut que le libéralisme radical élaborait, de la liberté et de la religion, une synthèse qui était présentée comme une alternative à la religiosité traditionnelle. Reconsidérant d'anciens mythes populaires pendant la Guerre d'indépendance de 1808–1814, certains libéraux et républicains espagnols présentèrent leurs projets politiques en termes millénaristes. Ce millénarisme était dû au radicalisme avec lequel ils interprétaient la confrontation avec les opposants politiques, dont l'un était l’Église établie. La religiosité et le millénarisme manifestés par ces républicains comportaitdonc également un puissant anticléricalisme. Parallèlement, dans le contexte politique etculturel de l'Espagne, ces propositions n’étaient pas considérées par leurs suiveurs comme une négation de la divinité mais comme la plus véridique expression de celle-ci.

Mischa Suter. Une épine dans le flanc de l'histoire sociale : Jacques Rancière et Les Révoltes logiques.

Dans cet article, l'auteur examine l'intersection de l'histoire et de la politique dans les œuvres du philosophe français Jacques Rancière, en se concentrant sur le journal publié collectivement Les Révoltes logiques (1975–1985). L'auteur argumente que le projet historiographique de Les Révoltes logiques a revêtu des formes spécifiques de contre-connaissance qui étaient ancrées dans la politique de gauche radicale de leur époque. Elle retrace en outre la participation à l'historiographie et le rôle de l'histoire dans l’œuvre tardive de Rancière après la dissolution du journal. Sa conclusion évoque quelques intérêts communs à certains thèmes de Rancière et à divers écrits récents de l'histoire sociale.

Michael Zeuske. Historiographie et problème de la recherche sur l'esclavage et la traite des esclaves dans une perspective mondiale et historique.

Dans cet article, l'auteur se place dans une perspective mondiale et historique de tous les esclavages et de toutes les traites d'esclaves (ainsi que de traites en contrebande de corps humains) par rapport à la situation actuelle d'accumulation capitaliste. Il suit les différentes écoles nationales de la recherche sur l'esclavage dans diverses traditions impériales, de même que les sections de la réflexion historique stimulées par la recherche sur l'esclavage. Bien que la propriété juridique d’êtres humains ait disparu, plus de femmes et d'hommes sont aujourd'hui dans des conditions d'esclavage qu’à toute autre période de l'histoire de 1200 à nos jours. Sur cette toile de fond, l'auteur critique la concentration dans l'historiographie sur les esclavages “hégémoniques” (les esclavages de l'Antiquité, de l'Islam et des plantations américaines), et il propose une focalisation sur des esclavages plus restreints dans le monde entier (principalement sur les femmes et les enfants), et sur la combinaison des esclaves et des femme esclaves, plutôt que sur le “grand” esclavage dans une tradition de “droit romain”.