Published online by Cambridge University Press: 15 December 2003
Introduction. L'apparition de la cercosporiose due à Phaeoramularia angolensis en 1993 en Guinée constitue de nos jours l'un des facteurs limitants de la culture des agrumes dans ce pays. Le manque de connaissance sur la sensibilité, vis-à-vis du pathogène, des espèces ou variétés d'agrumes présentes localement freine la relance projetée pour cette culture. Face à cet enjeu, des études sur la sensibilité in situ et des essais de contrôle chimique de la maladie ont été entrepris. Matériel et méthodes. Des agrumes en collections et en plantations villageoises ont été suivis de 1995 à 1999 dans les principales régions productrices d'agrumes de Guinée afin d'évaluer la sensibilité à Phaeoramularia angolensis d'une soixantaine de variétés. En complément, un essai de lutte chimique a été mené en 1999 afin de définir les doses et fréquences de traitements à recommander aux planteurs pour contrôler la maladie. Le taux d'organes atteints et les pertes de production dues au pathogène ont été évalués. Résultats et discussion. Les sensibilités ont varié suivant les sites mais surtout en fonction des espèces et de leurs variétés. Presque tous les orangers et tous les tangelos et pomelos se sont montrés sensibles à très sensibles à la maladie avec des taux de dépréciations de l'ensemble de la production (feuilles et fruits) souvent supérieurs à 30 %. Les taux de sensibilité des mandariniers ont été plus contrastés avec des variétés tolérantes (Ponkan) à très sensibles (Hansen). Les tangors, citronniers, limettiers, kumquats et pamplemoussiers se sont révélés tolérants dans tous les sites à la seule exception du limettier Tahiti et du citronnier Meyer au-dessus de 800 m d'altitude. Lors de l'essai de lutte chimique, la dose de 100 g de matière active $\cdot$ 100 L-1 d'eau appliquée tous les 10 j a permis d'élever en moyenne à près de 90 % le taux de fruits potentiellement commercialisables. Par ailleurs, la rentabilité des vergers a décru rapidement dès que le taux d'attaques des fruits a été supérieur à 20 %. Conclusion. Nos résultats montrent que de nouvelles recherches entreprises dans le contexte actuel de l'agrumiculture guinéenne pourraient permettre de répondre aux problèmes de stratégies de lutte à adopter, de produits, doses ou périodes à recommander et de variétés à promouvoir dans le pays.