Published online by Cambridge University Press: 15 April 2006
Introduction. L’objectif de notre étude a été de promouvoir, dans la forêt classée de Niangoloko, d’autres activités moins destructrices des écosystèmes que l’exploitation du bois. Quatre espèces fruitières (Detarium microcarpum Guill. & Perr., Flacourtia flavescens Willd., Maranthes polyandra Benth. et Parinari curatellifolia Planch. ex Benth.) y sont abondamment réprésentées. La pulpe de chacune de ces quatre espèces est comestible et peut être transformée en confiture. Les graines de Parinari curatellifolia et Maranthes polyandra sont oléagineuses et sont utilisées dans de nombreux secteurs de l’industrie. Malheureusement, si ces fruits sont utilisés dans l’industrie d’autres pays africains, ils ne sont pas connus des populations du Burkina Faso. Notre étude a donc cherché à constituer une base de données sur la localisation des peuplements d’espèces fruitières, leur écologie et leur potentiel de production en fruits afin de mieux valoriser ces ressources. Matériel et méthode. À l’aide d’une carte pédologique et d’un GPS, une carte des groupements végétaux a pu être réalisée. Des relevés ont permis de mesurer la densité et la hauteur des arbres des espèces fruitières dans chaque groupement. La production moyenne de fruits par arbre pour chaque espèce a également été mesurée. Résultats. Onze groupements végétaux ont été recensés et cartographiés. Chaque espèce fruitière a une localisation bien précise dans un ou plusieurs groupements. Des peuplements de Detarium microcarpum, Flacourtia flavescens, Maranthes polyandra et Parinari curatellifolia ont été recensés avec des densités respectives pouvant atteindre (1486 ± 110 ; 160 ± 33 ; 313 ± 32 et 392 ± 39) individus·ha–1. La quantité de fruits produite par individu a été respectivement de (2,1 ± 0,6 ; 0,5 ± 0,2 ; 0,4 ± 0,2 et 1,0 ± 0,4) kg de fruits secs. La hauteur moyenne des arbres fruitiers ne dépasse guère (3,7 ± 0,3) m, cela permet une collecte facile des fruits sans risque d’accidents. Conclusion. Les conditions écologiques permettent une exploitation commerciale des fruits. Le potentiel fruitier de la forêt classée de Niangoloko est très important et présente d’intéressantes perspectives financières pour les populations riveraines.