Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Published online by Cambridge University Press: 17 April 2020
Les symptômes anhédoniques décrits dans la schizophrénie et dans la dépression pourraient être de nature différente [1]. Cette hypothèse a été explorée avec l’échelle EETP, différenciant l’anhédonie consommatoire (liée à l’éprouvé du plaisir) et l’anhédonie d’anticipation (liée à la motivation à rechercher le plaisir). Les patients souffrant de schizophrénie auraient un score plus bas à la composante anticipatoire [2]. Cette étude vise à évaluer les caractéristiques de l’anhédonie chez des patients dépressifs non psychotiques.
Vingt-huit patients hospitalisés pour un épisode dépressif unipolaire ou bipolaire ont été inclus, (23 femmes, 5 hommes) âgés de 32 à 61 ans. Ils ont été évalués à l’aide de la MADRS et de l’EETP. Les corrélations entre les scores à la MADRS et ceux du plaisir anticipatoire et du plaisir consommatoire ont été analysées avec le test non paramétrique de Spearman.
Le score MADRS est inversement corrélé avec le score du plaisir consommatoire chez les patients avec un trouble dépressif unipolaire alors qu’il inversement corrélé avec le score du plaisir anticipatoire chez les patients bipolaires.
Dans les dépressions bipolaires, l’anhédonie a une forme différente de celle rencontrée dans la dépression unipolaire. Cela pourrait signifier que la dépression bipolaire est plus en rapport avec un déficit motivationnel comme dans la schizophrénie. Cette étude montre aussi l’intérêt d’une utilisation plus systématique de l’échelle EETP dans les troubles thymiques. Cela pourrait aider à orienter l’action thérapeutique sur les mécanismes de l’éprouvé du plaisir ou sur ceux de la motivation.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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