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La pédopsychiatrie est-elle soluble dans l’ “Evidence Based Medicine” ?

Published online by Cambridge University Press:  16 April 2020

B. Falissard*
Affiliation:
Hôpital Paul-Brousse, département de santé publique, 94800Villejuif, France

Abstract

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En 1992, le concept d’Evidence Based Medicine (EBM : médecine fondée sur des faits prouvés) a été présenté comme un nouveau paradigme pour la pratique de la clinique. Si la définition de ce concept n’est pas totalement stable au cours du temps, plusieurs auteurs l’ont présenté comme « l’utilisation des faits les mieux étayés par la science pour la prise de décision médicale » ou encore « le développement d’un processus rationnel et explicite de décision médicale dans le but de réduire la part d’intuition et d’expertise clinique informelle et d’augmenter le recours aux plus grandes découvertes scientifiques ». À bien y regarder, derrière cette présentation a priori fort raisonnable, se cachent possiblement des arrières pensées nettement moins amènes. Par exemple, derrière la proposition que la science doive investir le domaine médical, on peut bien entendu y voir la poursuite d’une démarche relevant du progrès des connaissances et plus généralement des Lumières. En fonction du ton utilisé et des modalités d’applications, on peut parfois se demander si certains ne pensent pas en fait que « Les cliniciens vivent dans un univers médiéval où règne intuition et expertise informelle » ou que « Les cliniciens doivent donc être mis sous tutelle des scientifiques ». Par ailleurs, on a souvent l’impression en psychiatrie et en psychiatrie infanto–juvénile en particulier, que le mot « scientifique » désigne les personnes qui réalisent des essais contrôlés randomisés et des travaux neuroscientifiques (et notamment pas de travaux en sciences humaines et sociales). La thèse défendue dans cette conférence est que si l’EBM est incontestablement une approche intéressante pour faire évoluer positivement les pratiques médicales, l’EBM ne peut cependant pas prétendre représenter l’étalon Or, de la connaissance médicale. Elle est finalement un outil parmi d’autres, et ne devrait pas être considérée comme un Graal et a fortiori pas comme un totem.

Type
C5
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2013
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