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Published online by Cambridge University Press: 16 April 2020
La toxicité cérébrale du cannabis est marquée principalement par des effets cognitifs, addictifs et psychotomimétiques.
Plusieurs études ont montré que l’administration aiguë de Δ-9-THC, principal principe actif du cannabis, et que la consommation régulière de cannabis entraînaient des troubles de l’attention, de la mémoire, en particulier de la mémoire de travail et de la mémoire épisodique ainsi que des troubles des fonctions exécutives. Ces troubles ont un impact sur l’apprentissage, les acquisitions scolaires, la conduite d’un véhicule et les tâches complexes. Ils sont liés à la dose, à la fréquence, à la durée d’exposition et à l’âge de la première consommation. Ils peuvent disparaître après sevrage, mais des anomalies durables s’observent chez les sujets ayant débuté leur consommation avant l’âge de 15 ans.
La fréquence sur la vie entière de la dépendance au cannabis, caractérisée essentiellement par le craving, la perte de contrôle de la consommation et le retentissement important sur la vie familiale/professionnelle/sociale est, d’après certaines études, de 1 % en population générale. Le syndrome de sevrage, décrit en 2004, pourrait être inclus dans le DSM-5.
Fréquents, les symptômes psychotiques induits par la consommation de cannabis (idées de référence, de persécution) disparaissent spontanément dans les 24 heures. Ils durent parfois plusieurs semaines dans les pharmacopsychoses. Neuf études longitudinales ont montré que les sujets qui avaient fumé du cannabis avaient deux fois plus de risque environ que les sujets abstinents, de présenter ultérieurement des troubles psychotiques. Le risque, dose-dépendant, est plus élevé lorsque la consommation de cannabis a débuté avant l’âge de 15 ans et chez les sujets qui ont des antécédents familiaux de troubles psychotiques. L’évolution de la schizophrénie est aggravée par la consommation de cannabis.
Elle est liée à l’interaction du Δ-9-THC sur les récepteurs cannabinoïdes cérébraux CB1, localisés principalement dans l’hippocampe, le cervelet, le cortex frontal, le striatum et les ganglions de la base. Plusieurs études ont retrouvé que la consommation de cannabis pouvait interférer avec le système endocannabinoïde cérébral lors de la maturation du cerveau à l’adolescence. Elle favorise aussi des troubles vasculaires cérébraux. Les études d’imagerie cérébrale ont retrouvé que les effets du cannabis, modérés en cas d’usage simple, étaient marqués chez les consommateurs réguliers par une diminution dose-dépendante de la densité de substance grise au niveau de l’hippocampe, des régions parahippocampiques et de l’amygdale.
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