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Published online by Cambridge University Press: 16 April 2020
La dystonie est caractérisée par un trouble du tonus musculaire. Elle constitue un groupe hétérogène de mouvements anormaux dont la physiopathologie est actuellement mal comprise. Quelques études ont par ailleurs suggéré la comorbidité entre dystonie et troubles psychiatriques dont la maladie bipolaire. Nous rapportons le cas d’une patiente illustrant l’association entre les deux troubles. À travers une revue de la littérature, nous rapportons l’état actuel des connaissances sur cette comorbidité.
Mlle L âgée de 33 ans a développé en 2008, une dystonie du tronc d’aggravation progressive. Le diagnostic de dystonie primitive idiopathique a été retenu et elle a été mise sous Levodopa. Elle a présenté en 2009 un premier accès maniaque probablement déclenché par la Levodopa puis une deuxième rechute maniaque en 2011 faisant porter le diagnostic de trouble bipolaire type I.
Les premiers cas de trouble bipolaire associé à la dystonie idiopathique ont été rapportés par Lauterbach et al. en 1992. La même équipe a retrouvé une prévalence de trouble bipolaire plus importante chez les patients atteints de dystonie primitive par rapport à des sujets contrôles. Les explications physiopathologiques sont multiples. En effet, quelques études ont montré un lien génétique commun entre les troubles de l’humeur et certaines formes de dystonie. D’autres auteurs ont avancé des hypothèses neurobiologiques impliquant la voie pallido-thalamo-corticale. Enfin, une dysrégulation du système dopaminergique pourrait être à l’origine de cette co-morbidité.
Les liens existants entre trouble bipolaire et dystonie doivent faire l’objet de plus de recherches, permettant ainsi une meilleure compréhension de la physiopathologie des deux troubles ainsi qu’une meilleure approche des malades.
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