Les universités européennes sont des institutions historiques auxquelles la société moderne, de type industriel, impose et imposera de plus en plus des transformations profondes.
Deux faits sont à l'origine de la crise, ressentie à un degré ou à un autre, dans tous les pays d'Occident. Le premier est l'élévation du taux de scolarisation, secondaire et supérieure, c'est-à-dire du rapport entre le nombre des jeunes, garçons et filles, d'un certain âge qui continuent à étudier et le nombre total des jeunes de cet âge. Le taux de scolarisation à 17, 18 et 20 ans s'élève pour de multiples causes, les mêmes dans tous les pays industrialisés, qu'ils soient libéraux ou communistes. Le poste auquel chacun peut prétendre dépend de plus en plus de la formation qu'il a reçue. La quantité des tâches qui exigent une éducation secondaire semble augmenter avec la croissance économique. Les parents sont de plus en plus conscients de cette relation entre formation et position dans la hiérarchie sociale. lis souhaitent de plus en plus fréquemment que leurs enfants fassent des études. A mesure que le niveau de vie s'élève, les parents acceptent mieux de retarder le moment ou les enfants gagneront leur vie. Est-il besoin d'ajouter qu'il s'agit là de tendances générales et que cette attitude à l'égard de l'instruction est loin d'être encore répandue dans tous les milieux sociaux et que des différences substantielles subsistent, entre les pays, les régimes et les classes (1)?