Published online by Cambridge University Press: 28 July 2009
* Furet, François, Cochin, Augustin: la théorie du jacobinisme, in Penser la Révolution franéaise (Paris, Gallimard, 1978), pp. 212–259Google Scholar; Cochin, Augustin, Les sociétés de pensée et la démocratic (Paris, Plon, 1921)Google Scholar, réédite dans un ordre different par Baechler, Jean, Sous le titre L'esprit du jacobinisme (Paris, Presses universitaires de France, 1979)Google Scholar. Cochin, Augustin, Les actes du gouvernement révolutionnaire (Paris, Picard, 1922)Google Scholar. Cochin, Augustin, La Révolution et la libre-pensée (Paris, Plon, 1924)Google Scholar. Dans ce dernier ouvrage, inachevé et abstrait (que l'auteur destinait à «l'introduction» d'une vaste enquête sur la période du gouvernement révolutionnaire), Cochin présente de façon synthétique son interprétation.
(1) Sur l'accueil réservé à la pensée de Cochin, cf. Furet, F., op. cit. pp. 214 sqGoogle Scholar; de Meaux, Antoine, Augustin Cochin et la genèese de la Révolution (Paris, Plon, 1928)Google Scholar [cet ouvrage contient un choix important de lettres]. L'historien qui a le plus utilisé et cité les travaux d'Augustin Cochin est certainement Gaxotte, Pierre (La Révolution française, Paris, Fayard, nouvelle édition: 1975)Google Scholar, mais dans le cadre d'un récit qui ne lui a guère permis de mettre en lumière la charpente théorique de son interpréation.
(2) Op. cit. p. 249.
(3) En ce sens les titres choisis par Jean Baechler pour le recueil des textes de Cochin, et par François Furet pour son essai sur Cochin peuvent peut-être provoquer des malentendus puisque l'auteur présente non pas une théorie du jacobinisme en tant que phénomène original mais une théorie de la dynamique révolutionnaire dont le pouvoir jacobin n'est que l'aboutissement.
(4) La Révolution et la libre pensée, p. xxxi.
(5) L'esprit du jacobinisme, p. 37.
(6) Cf. Baechler, J., préface, op. cit. p. 30Google Scholar.
(7) La Révolution et la libre pensée, p. XXVII.
(8) La Révolution et la libre pensée, passim; L'esprit du jacobinisme, passim.
(9) L'esprit du jacobinisme, p. 97, p. 157.
(10) Sur ces traits caractéristiques des sociétés de pensée, cf. infra.
(11) «Robespierre après l'execution des hébertistes, entre avril et juillet 1794, n'est plus l'homme des sociétés, et l'Être suprême n'est pas la fête des sociétés, c'est une tentative pour monopoliser l'idéologie au profit de I'lncorruptible», Furet, F., op. cit. p. 255Google Scholar; cf. également le discours de Robespierre contre la démocratic directe (devenue inutile maintenant que le peuple a des répresentants fidèles), cité par Talmmon, J. L., Les origines de la démocratic totalitaire (Paris, Calmann-Lévy, 1966), p. 176Google Scholar.
(12) L'esprit du jacobinisms, p. 38.
(13) Préface à L'esprit du jacobinisme, pp. 11–12.
(14) La Révolution et la libre pensée, pp. 234–5.
(15) L'esprit du jacobinisme, p. 40.
(16) Cf. L'esprit du jacobinisme, p. 84 et la Révolution et la libre pensée, p. 133 sq.
(17) La Révolution et la libre pensée, p. 127.
(18) Pour reprendre la terminologie d'Hirschman, A. O., Exit, Voice and Loyalty (1976), tr. française: Face au déclin des entreprises et des organisations (Paris, Les éditions ouvrières, 1972)Google Scholar.
(19) Comme le montre également l'histoire des partis communistes.
(20) Cf. L'esprit du jacobinisme, p. 138.
(21) Op. cit. p. 252–253.
(22) Cf. notamment J. L. Talmon, op. cit.
(23) L'esprit du jacobinisme, p. 118.
(24) Cités par Cochin, A., L'esprit du jacobinisms, p. 119Google Scholar.
(25) Ibid.
(26) Cf. L'esprit du jacobinisme, ch. II et III. Cf. égaleraent infra.
(27) L'esprit du jacobinisme, p. 139.
(28) Cf. Buchez, B.J. et Roux, R. C., Histoire parlementaire de la Révolution française (Paris, 1924)Google Scholar, t. II, passim.
(29) Sans doute partiellement pour des raisons tactiques (Mirabeau croyait-il à la «fraternité universelle», au «bonheur certain» dont il parlait?). Mais leur degreé d'adhésion ici importe peu. Ils ont utilisé un vocabulaire, des références et des moyens dont ils n'ont pas vu la puissance d'entrainement.
(30) La Révolution et la libre pensée, p. 105.
(31) Op. cit. p. 106.
(32) Ibid.
(33) L'esprit du jacobinisme, p. 92.
(34) La Résolution et la libre pensée, p. 167. On remarquera bien entendu la parenté avec le militant communiste.
(35) Cf. notamment la critique qu'il présente de la thése du complot, L'esprit du jacobinisme, pp. 121 sq.
(36) L'esprit du jacobinisme, pp. 49–50.
(37) L'esprit du jacobinisme, ch. II et III, et préface Baechler, de J., pp. 17–23Google Scholar. Le chapitre sur la campagne électorale de 1789 en Bourgogne est une démonstration remarquable de précision et de vivacité et se lit comme un récit policier.
(38) La Révolution et la libre pensée, p. 239.
(39) L'esprit du jacobinisms, p. 169.
(40) La Révolution et la libre pensée, p. 239.
(41) L'esprit du jacobinisme, pp. 144–145.
(42) Cité par Cochin, A., op. cit. p. 145Google Scholar.
(43) La Révolution et la libre pensée, p. 118.
(44) Cité par Cochin, A., L'esprit du jacobinisme, p. 187Google Scholar.
(45) Cité par Cochin, , op. cit. p. 188Google Scholar (cf. également les nombreuses autres citations faites par Cochin, ibid).
(46) L'esprit du jacobinisme, p. 125.
(47) Ce qui ne veut pas dire que ce processus logique était inévitable: il a profité de l'incurie ou de l'inertie des opposants (le roi, la cour…) et de l'inconscience des révolutionnaires (ils n'avaient pas lu Cochin).
(48) L'esprit du jacobinisme, p. 99.
(49) La Révolution et la libre pensée, p. 229.
(50) L'esprit du jacobinisme, p. 161.
(51) L'eiprit du jacobinisme, p. 165.
(52) L'esprit du jacobinisme, p. 166; cf. également infra.
(53) Alain Besançon (à propos du régime soviétique).
(54) L'esprit du jacobinisme, p. 123.
(55) Ibid. p. 143.
(56) Ibid. p. 177.
(57) L'efficacité de la « magie » révolutionnaire a même porté bien au-delà de cette période. La représentation dans l'historiographie officielle du gouvernement révolutionnaire ne doit-elle pas beaucoup à celle, falsifiée, que les acteurs ont voulu donner d'eux-mêmes?
(58) La Révolution et la libre pensée, p. 157.
(59) Op. cit. p. 255.
(60) Pour un autre point de vue, voir notamment les analyses très stimulantes de Laloy, Jean: 1789 et 1917 ou De la fin des révolutions, in Science et conscience de la socété. Mélanges en I'honneur de Raymond Aron, tome I (Paris, Calmann-Lévy 1971), pp. 345–376Google Scholar; et Réflexions d'aujourd'hui sur les révolutions d'hier, Les quatre fleuves, II (1974), pp. 35–40Google Scholar.
(61) Croient ou seront amenés, eux ou leurs continuateurs, à croire, du fait de la logique de leurs principes (les révolutionnaires français).
(62) Baechler, J., préface a L'esprit du jacobinism, p. 29Google Scholar.
(63) En 1789 ont joué à la fois l'action collective au niveau local et l'agrégatlon de ces actions parallèles à l'échelle de la société.
(64) Cf. Papaioannou, Kostas, Lénine ou le socialisme scientifique au pouvoir, Contrepoint, 30 (1979), pp. 9 sqGoogle Scholar.; Medvedev, R., La révolution d'Octobre était-elle inévitable? (Paris, Albin Michel, 1977), en particulier pp. 133 sqGoogle Scholar.
(65) Cf. Laloy, J., Réflexions d'aujourd'hui sur les révolutions d'hier, art. cit. p. 45Google Scholar.
(66) Les bolchevicks, écrit Aron, Raymond, « se définissent par une combinaison de fanatisme doctrinal et d'extraordinaire flexibilité dans la tactique ou dans la pratique ». Démocratie et totalitarisme (Paris, Gallimard, « coll. Idées », 1965), p. 274Google Scholar.
(67) Le passage de la formule « Le mal tient aux structures » à la formule « Le mal tient aux méchants » est une loi des révolutions idéologiques — sauf bien entendu quand les méchants par nature sont désignés dès l'origine (idéologie nazie).
(68) L'esprit du jacobinisms, pp. 166–167.
(69) Papaioannou, K., art. cité, p. 16Google Scholar.
(70) Op. cit. pp. 16–17.
(71) Op. cit. p. 20.
(72) Plus généralement, I'on pourrait multiplier les exemples de désertion et de réactions stratégiques individuelles en Union Soviétique qui expliquent largement sa faible efficacité économique: absentéisme et faible productivité du travail offciel, travail au noir et marchés parallèles, vols de la « propriété socialiste », tentatives d'émigration… Cf. les analyses et témoignages de Zinoviev, Sakharov, Boukovski, Zemtsov, etc., et également, pour sa richesse d'informations, Smith, H., Les Russes (Paris, Le Livre de Poche, 1977)Google Scholar.
(73) Préface à L'esprit du jacobinisme, pp. 13–14.
(74) Nous ne parlons ici que de la crise étudiante. Une étude d'ensemble des « evenements » devrait évidemment tenir compte d'autres forces politiques et sociales. Ajoutons que, dans la France de 1968, un succès de la « révolution » n'avait apparemment aucune chance de profiter à ses initiateurs (les gauchistes).
(75) Dans cette section, nous reprenons nombre d'expressions et de distinctions de Boudon, Raymond (Effets pervers et ordre social (Paris, PUF, 1977)Google Scholar; La logique du social (Paris, Hachette, 1979)Google Scholar. Cependant, L'Interprétation proposée, si elle fait sa part au paradigme interactionniste (des acteurs intentionnels agissant dans le cadre des contraintes structurelles de la situation) ne lui accorde pas le statut privilégié que R. Boudon lui confére.
(76) L'esprit du jacobinisme, pp. 163–164.
(77) Préface à L'esprit du jacobinisme, pp. 26–27.
(78) Cité par Dominique Kergall, , De la régression en histoire, France-Forum, janvier-février 1978, p. 20Google Scholar.
(79) R. Boudon distingue deux types de systèmes d'interaction: les systémes fonctionnels où les relations entre individus ont la forme de relations de rôles et les systèmes d'interdépendance où les actions individuelles qui interagissent sont indépendantes des rôles sociaux (La logique du social, ch. in et IV).
(80) Cité par Talmon, J. L., op. cit. p. 157Google Scholar. Le système d'interaction peut done s'imposer aux acteurs, mais il peut aussi être partiellement maîtrisé par eux: quand, par exemple, les dirigeants soviétiques de la période post-stalinienne s'accordent pour abaisser le seuil de la violence entre eux (i.e. ne plus s'entre-tuer), ou quand les acteurs de mai-juin 1968 s'entendent tacitement pour ne pas dépasser un certain seuil (i.e. ne pas utiliser d'armes à feu).
(81) Sur loa foi et la peur comme principes des régimes monopolistes, cf. Aron, R., Démocratie et totalitarisme, pp. 87 sqGoogle Scholar.
(82) Cf. les analyses d'A. Mathiez, citées par Gaxotte, P., La Révolution française, p. 355Google Scholar.
(83) La Révolution et la libre pensée, chap. III.
(84) Op. cit. pp. 199–200. Le rôle de vénérable a été joué auprès des partis communistes par nombre de « compagnons de route ».
(85) Op. cit. pp. 218–219.
(86) Ibid. p. 222.
(87) Ibid. p. 223.
(88) L'esprit du jacobinisme, p. 126.
(89) Cf. Arendt, H., Eichmann d Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal (Paris, Gallimard, 1966)Google Scholar.
(90) Et le vent reprend ses tours… (Paris, Laffont, 1978), p. 53Google Scholar.