La philosophie parle de nouveau le langage de l'être. Plus précisément une certaine philosophic Quelques titres retentissants ont conjugué l'être et le temps, l'être et le néant, le problème et le mystère de l'être. On pourrait croire que nous sommes entrés, après un intermède d'abstention et de rupture, dans un nouvel âge de l'ontologie. Ce nouvel âge serait-il une simple réminiscence? Ou bien imposerait-il un nouveau style, une mutation brusque qui secoue les vieilles habitudes et nous oblige à retrouver, par une conversion radicale, les forces neuves d'un premier orient? Je n'ai point à en décider. Remarquons, en passant, que la réminiscence ne s'oppose pas à l'invention; que la creation la plus merveilleuse n'est peut-être qu'une reprise de contact avec un présent déjà-là. Et que l'originalité du philosophe est moins dans la construction d'un monde que dans le retour, à effectuer sans cesse, vers une origine. Dans cette perspective, les questions que nous posons perdent de leur intérêt. Il s'agit moins de savoir si l'on fait du neuf ou de l'ancien que de savoir avec quelque netteté ce que l'on dit et ce que l'on fait.