«Le concept de production, déclarait Jean Ricardou, élimine deux illusions inverses: la création, l'expression» (ETG: 144). Ricardou condamne également l'inspiration, ainsi que l'imitation réaliste. Les quatre conceptions majeures qui ont hanté, et tenté l'histoire de l'esthétique depuis Platon se trouvent donc récusées au profit d'une théorie permettant d'accéder, par rapport au texte, «à une intelligibilité nouvelle: celle des lois de sa production, celle des principe [sic] de sa génération et de son organisation» (ETG: 143). Bien qu'elle concerne spécifiquement la littérature romanesque (et, à l'occasion, le cinéma), cette prise de position présente, à notre avis, un intérêt pour l'ensemble de la philosophie de l'art qu'elle pourrait, si elle s'avérait ou, du moins, se révélait opératoire, faire accéder «a une intelligibilité nouvelle». Aussi nous proposons-nous de l'examiner triptyquement: en produisant, d'abord, une fiction qui nous servira de texte-témoin; en analysant, ensuite, cette fiction en termes de production textuelle; en tentant de vérifier, enfin, si quelque autre type d'interprétation n'est pas également possible et, puisque la réponse sera affirmative, en tirant les conséquences de ce dédoublement de l'interprétation.

Tom Stoppard is justly praised by many for what are perceived as his technical skills as a dramatist—his wit, his seriousness, his mastery of parody and pastiche (the “country house” detective story in RIH and J, Shakespeare in RGD, Wilde and Joyce in T), his impressive control of dramatic structure (the overlapping of two dramatic worlds and the world of the audience in RIH, the use of a carefully elaborate set in J). Stoppard earns his place as a giant of modern drama from these qualities. They, however, are not what concern me here. His plays are also in various ways riddled with philosophy. My purpose in this paper is to examine the claim that he is a philosopher's dramatist, rather than a dramatist's dramatist or an ordinary thinking man's dramatist. I am not concerned with how far Stoppard himself as a matter of biographical fact may wish to make this claim, although Stoppard has made no secret of his fascination with Philosophy. I make the claim myself in order both to offer an interpretation of certain dramatic texts and to raise certain questions about philosophical method. I hope to show that to understand certain ways in which Stoppard's plays are philosophical is to appreciate something profound about the way in which philosophy and drama are akin—that is, I hope to make critical and (meta-) philosophical points, not historical or biographical points.

Discussions of the morality of capital punishment, and indeed discussions of the morality of punishment in general, usually assume that there are two possible justifications of punishment, a deterrence justification associated with utilitarianism and other consequentialist moral theories, and a retributive justification associated with deontological moral theories. But now that rights-based theories are attracting the increasing attention of moral philosophers it is worth asking whether these theories may not employ a different justification of punishment, with different consequences for the morality of particular forms of punishment. I will argue that rights theories do employ a different justification of punishment, and that this justification combines many of the attractive features of the deterrence and retributive justifications while avoiding their unattractive features. In particular, I will argue that the rights-based justification has more attractive consequences for the morality of capital punishment than either the deterrence or retributive justifications.

A part l'ouvrage de Colin Evans qui date de 1975, nous pouvons dire que, de 1950 à nos jours, pratiquement rien n'a été publié sur la pensée de Taine. De 1880 à 1950, la question, pour les critiques de Taine, fut de savoir si ce dernier devait être classé parmi les positivistes ou les idéalistes. Tous ces auteurs, eux-mêmes influencés par l'incompatibilité intellectuelle entre Allemands et Anglais déjà constatée par Taine, se sont efforcés de placer Taine dans un de ces deux groupes et de démontrer que c'était bien là sa place.

The Tractatus first appeared in 1921, the same year that Post's “Introduction to a General Theory of Elementary Propositions” appeared in the American Journal of Mathematics. As the latter is the first piece clearly to present and exploit the distinction between a deductive system and a truth-functional interpretation of such a system, we may conclude that Wittgenstein's views had been arrived at somewhat before a variety of logical concepts had received the clarification and refinement incipient on the now taken-for-granted distinction between proof and model theory. One such concept, of considerable interest to Wittgenstein, was that of inference. The following constitutes an attempt to explicate his notion. In particular, I shall attempt to show that his repudiation of “laws of inference” is closely tied to his rejection of logical constants; and that both can be seen as the product of what might be termed a “metaphysics of completeness”—before, of course, any (presently recognizable) notion of completeness had achieved a measure of precision or currency.

L'idée d'une Société des Nations (Völkerbund) que propose Kant à la fin du dix-huitième siècle semble, de prime abord, placée sous le signe de la banalité. Ne correspond-elle pas au voeu généreux, quoique souvent confus, exprimé par les penseurs des Lumières, de faire reculer les guerres qui déshonorent l'humanité et de promouvoir, par le droit des gens, la paix à laquelle jusqu'alors les humanistes s'étaient contentés de rêver en mêlant la politique et l'éthique? Ne trouve-t-on point en elle l'écho amplificateur de la «république européenne» qui, en cette époque où tout s'ébranle, est devenue le lieu commun d'une sensibilité intellectuelle qui croit à la solidarité culturelle et politique du Vieux Continent? N'est-elle pas aussi l'aboutissement de la volonté qui se manifeste en son siècle de rompre avec la culture classique et l'Ancien Régime, étant entendu que l'on pense alors généralement cette rupture comme la condition d'une communauté axiologique nouvelle entre les hommes de bonne volonté?

It is widely assumed that the arguments tendered by Sokrates in the Protagoras involve serious logical fallacies. My contention is that this view is mistaken, and I shall argue that Sokrates makes no significant logical errors in this dialogue. I shall begin with a few general assertions about the dialogue as a dramatic whole, since I believe that a grasp of the general theme and character of the dialogue is essential for understanding the argumentation.

In 1977 the Consultative Group on Ethics with Respect to Research Involving the Use of Human Subjects submitted its report to the Canada Council. Shortly thereafter the report was published under the title Ethics: Report of the Consultative Group on Ethics. Upon publication it was distributed to academic institutions in Canada with an invitation for reaction and response.

Dans le troisième paragraphe de la troisième section de la Grundlegung, Kant dénonce une «espèce de cercle dont, à ce qu'il semble, il n'y a pas moyen de sortir» (450, 18–19, 187). Indispensable à l'interprète de cette section, l'identification de ce cercle s'annonce cependant difficile. En effet, l'objet du débat, la justification de l'éthique, suggère déjà des cercles possibles. On n'évitera donc d'en prêter trop rapidement, par respect ou par vanité, la dénonciation à Kant qu'en s'accrochant à ses ipsissima verba: «Nous nous supposons libres dans l'ordre des causes efficientes afin de nous concevoir dans l'ordre des fins sous (unter) des lois morales, et nous nous concevons ensuite soumis (unterworfen) à ces lois parce que nous nous sommes attribué (beigelegt haben) la liberté de la volonté» (450, 19–23, 187).