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Réforme politique et éducation: un dialogue Godwin-Helvétius sur perfectibilité
Published online by Cambridge University Press: 27 April 2009
Abstract
This article analyzes the relation between Godwin (1756–1836), Republican and author of Politcal Justice (1793), and French philosophers, particularly Helvétius. Both Godwin and Helvétius were in favour of a political understanding of the theory of knowledge as opposed to an intellectual treatment of policy. They continually questioned the links between policy, history of the human understanding, and moral science from the perspective of the question of education. After the September Massacres (1792), Godwin's thought changed radically and began to revolve around the notion of perfectibility. The final disagreement marked a distinction between French reformers, who advocated state control, and English writers, influenced by dissent and reformation, who held the idea of perfectibility.
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- Articles
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- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 46 , Issue 2 , Spring 2007 , pp. 287 - 309
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- Copyright © Canadian Philosophical Association 2007
References
Notes
1 Halévy, Elie, La formation du radicalisme philosophique [1901–1904]Google Scholar, 3 tomes, édition révisée dirigée par Monique Canto-Sperber, Paris, Presses Universitaires de France, 1995. Ici t. 1, ch. 3, 2.
2 Halévy, , La formation, t. 1, p. 30, ou t. 2, p. 90.Google Scholar
3 Godwin, William, Enquiry Concerning Political Justice and Its Influence on Morals and HappinessGoogle Scholar, facsimile of the 3rd edition [1798], edited with variant readings of the 1st and 2nd editions and with a critical introduction and notes by F. E. L. Priestley, Toronto, University of Toronto Press, 1969. Désormais: Political Justice (PJ), selon le titre de 1793.
4 Il existe désormais une traduction française intégrale de Political Justice, postérieure à la rédaction de cet article: Enquête sur la justice politique, et son influence sur la morale et le bonheur d'aujourd'hui, trad. Denise Berthaud et Alain Thévenet, Lyon, Atelier de Création Libertaire, 2005. La précédente traduction était celle de Benjamin Constant, traduction incomplète et remaniée de la version de 1796: De la justice politique, trad. inédite de l'ouvrage de W. Godwin par B. Constant, éd. B. R. Pollin, Québec, Presses de l'Université Laval, 1972. Disponible également dans les Œuvres complètes de Constant, t. 2, Tübingen, Niemeyer, 1999.
5 Halévy, , La formation, t. 2, p. 86Google Scholar: «En dépit des différences, Godwin et Condorcet se trouvent avoir au moins une idée en commun: l'idée de la perfectibilité indéfinie de l'espèce humaine».
6 Reproduit Paul, dans Kegan, William Godwin, His Friends and Contemporaries, 2 vol., Londres, King, 1876, vol. 1, p. 67.Google Scholar
7 Pour une analyse de la notion de «modération», voir Bertrand Binoche, Introduction à De l'Esprit des lois de Montesquieu, Paris, Presses Universitaires de France, 1998, ch. 7, p. 243–295.Google Scholar
8 Things as They Are, or The Adventures of Caleb Williams [1794]Google Scholar, préface à la deuxième édition, Londres, G. G. et J. Robinson, 1796, vol. 1, p. v. Traductions françaises disponibles: Germain Garnier, Paris, Agasse Librairie, 1795; Amédée Pichot [1868, 2e éd.], réimp. éd. Henri Veyrier, 1979; une traduction anonyme du XIXe siècle, Paris, Phébus, 1997.
9 Nous avons tenté de le démontrer dans «Roman de l'honneur et philosophie politique: Les choses comme elles sont, ou Les aventures de Caleb Williams de William Godwin (1794)», dans Colas Duflo et Luc Ruiz, dir., De Rabelais à Sade. L'Analyse des passions dans le roman de l'âge classique, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, 2003.
10 Reproduit Paul, dans Kegan, William Godwin, t. 2 p. 52.Google Scholar
11 Political Justice, après avoir connu un grand succès, retombe dans l'oubli dès le début du XIXe siècle: il est possible qu'il ait été lu comme une oeuvre pamphlétaire de circonstance, périmée une fois que la volonté de réforme parlementaire est étouffée par le pouvoir ou qu'elle change de modèle, la France devenant l'ennemie d'une Angleterre en guerre, et sa révolution ayant été trop sanglante.
12 Voir l'article «Équilibre (Mécanique)» de l'Encyclopédie, par D'Alembert, dans Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers [1755], facsimilé, Stuttgart, Fromann, 1966, t. 5, p. 873–874.Google Scholar
13 Godwin, William, Thoughts on Man, His Nature, Productions and Discoveries, Londres, Effingham Wilson, 1831Google Scholar, facsimile New York, Kelley, 1969. Voir, Essay II «Of Intellectual Abortion»: «We cannot stand still. If we do not go forward, we shall inevitably recede.»
14 Helvétius, , De l'Esprit, Moutaux, éd. J., Paris, Fayard, 1988Google Scholar; désormais DE.
15 L'argument est un véritable topos au XVIIIe siècle, voir Dix-huitième siècle, vol. 26Google Scholar. Sur son usage plus politique que démographique, J.-C. Perrot, Une histoire intellectuelle de l'économie politique (XVIIe-XVIIIe siècle), Paris, Éditions des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 1992, p. 161Google Scholar: «la dépopulation est une arme des Lumières philosophiques».
16 Helvétius fait en effet une distinction entre la «loi suprême» du salut public qui est invariable; les «lois invariables», au nombre de quatre ou cinq (De l'Homme, éd. J. et G. Moutaux, 2 vol., Paris, Fayard, 1989, VII, note 7, p. 647–648Google Scholar), qui établissent la liberté et la propriété, c'est-à-dire les conventions fondatrices, et peuvent prendre plusieurs contenus mais poursuivent toutes le même but; et la majeure partie des lois, «variables», soit par elles-mêmes (elles s'adaptent aux circonstances), soit en raison de notre faible degré d'avancement dans la science de la législation. De l'Homme, X, 7, p. 907Google Scholar sq. Désormais DH.
17 Rousseau, , Émile ou De l'éducation, Paris, Gallimard, 1990.Google Scholar
18 On citera seulement, pour être bref, sur la matière: «On n'a point encore d'idées nettes et complètes de la matière», Helvétius, DH, IV, note 80, p. 449Google Scholar; une définition possible de l'esprit comme «l'effet de la faculté de penser (et l'esprit n'est en ce sens que l'assemblage des pensées d'un homme)», DE, p. 15.Google Scholar Enfin, «ce que j'ai à dire de l'Esprit, s'accorde également bien avec l'une et l'autre» des hypothèses matérialiste et spiritualiste, DE, I, 1, p. 18.Google Scholar La place manque ici mais on pourrait montrer que la décision épistémologique d'abandonner la perspective substantialiste comme philosophiquement indécidable, si ce n'est dans le langage des probabilités, s'appuie chez Helvétius sur la lecture de Berkeley, que Godwin cite explicitement.
19 PJ, t. 2, note p. 129–130: «In his writings expressly political, Du Contrat Social and Considérations sur la Pologne, the superiority of his genius seems to desert him.»
20 Voir l'essai inédit «Of History and Romance», 1797Google Scholar, dans The Political and Philosophical Writings of William Godwin, general editor Philp, M., Londres, Pickering, 1993, vol. 5.Google Scholar
21 Roussin, H., William Godwin, Paris, Plon-Nourrit, 1913, p. 168–169.Google Scholar Cité par F. E. L. Priestley, Introduction à Political Justice, t. 3, p. 6.Google Scholar
22 Une telle «contradiction» est un écho direct de L'Esprit des lois, IV, 4.Google Scholar
23 Binoche, Bertrand, «William Godwin ou la véritable euthanasie des lois et des moeurs», Cahiers philosophiques de Strasbourg, 2002, vol. 12, p. 185–202, ici p. 198.Google Scholar
24 Lorsqu'il veut la reprendre à son compte, James Mill reconnaît que seul Helvétius défend l'égalité naturelle des esprits, mais «Helvétius à lui seul est une armée», dans l'article Éducation du supplément de l'Encyclopédie britannique, 1818, p. 18–20.Google Scholar Cité par Halévy, , La formation, t. 2, p. 163.Google Scholar
25 Godwin, William, The Enquirer: Reflections on Education, Manners and Literature in a Series of Essays, Londres, G. G. and J. Robinson, 1797, facsimile, New York, Kelley, 1965.Google Scholar
26 Pour une référence de Godwin ici, voir Priestley, , Essay on the First Principles of Government, 1768.Google Scholar Je remercie Bertrand Binoche pour cette indication.
27 Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, Paris, Flammarion, 1988, p. 231Google Scholar: «on y vit se développer une doctrine nouvelle qui devait porter le dernier coup à l'édifice chancelant des préjugés: c'est celle de la perfectibilité indéfinie de l'espèce humaine, doctrine dont Turgot, Price et Priestley ont été les premiers et les plus illustres apôtres; elle appartient à la dixième époque […].»
28 «Lettre sur un passage de la Décade philosophique et en général sur la perfectibilité de l'esprit humain», Œuvres philosophiques, Paris, Presses universitaires de France, 1956, t. 2, p. 515Google Scholar, publiée dans la Décade du 19 04 1799Google Scholar, citée par Azouvi, François, «L'Institut National: une “encyclopédie vivante”?»Google Scholar, dans Azouvi, François, dir., L'institution de la raison, Paris, Vrin-EHESS, 1992, p. 51–61.Google Scholar
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- Cited by