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Peut-on parler de connaissance philosophique*?

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Maurice Lagueux
Affiliation:
Université de Montréal

Extract

C'est bien à la question de savoir s'il est légitime de parler d'une connaissance philosophique, que Gilles-Gaston Granger a voulu répondre, et répondre par l'affirmative, en publiant son dernier livre intitulé Pour la connaissance philosophique. À en juger pourtant par les réactions agaçées que provoque souvent cette enquête constamment réouverte sur la nature de la philosophie, il se pourrait bien que nombre de philosophes trouvent un peu excessif de consacrer encore un ouvrage de près de trois cents pages à justifier la portée cognitive d'une discipline qui, au cours de sa longue histoire, a produit autant d'œuvres dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles ont hautement contribué à enrichir le bagage culturel de l'humanité. Qui, parmi ceux qui vouent l'essentiel de leur vie à l'enseignement de la philosophie, accepterait de se voir refuser le droit de prétendre transmettre une connaissance authentique? Pourtant, je voudrais soutenir ici que, compte tenu de son contexte, non seulement l'intervention de Granger n'était pas superflue mais qu'elle n'aura pas été suffisante pour établir de façon convaincante qu'il existe telle chose qu'une connaissance proprement philosophique.

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1990

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References

Notes

1 Granger, G.-G., Pour la connaissance philosophique, Paris, Éditions Odile Jacob, 1988, 286 p.Google Scholar

2 Granger, G.-G., Méthodologie économique, Paris, PUF, 1955Google Scholar; dans le présent ouvrage, aux pages 127–128 (note 7 reportée à la page 270), l'auteur fait lui-même discrètement allusion à cette étude anté'rieure, mais, sans doute par erreur, cette référence est absente de la bibliographie.

3 Sur ce point, voir Lagueux, M., «L'usage abusif du rapport science / idéologie», dans Culture et langage (Coll. «Philosophie»), Montréal, Hurtubise HMH, 1973.Google Scholar

4 On pourrait consulter à ce sujet, la section 3 de Lagueux, M., «Le néo-libéralisme et la gauche», dans Lizette Jalbert et Lucille Beaudry, dir., Les métamorphoses de la pensée libérale, Montréal, Presses de l'Université du Québec, 1987, p. 157191Google Scholar, et surtout les pages 144 à 148 de Lagueux, M., «Le néo-libéralisme comme programme de recherche et comme idéologie», Cahiers d'économie politique, no 16–17, Paris, L'Harmattan, 1989, p. 129152.Google Scholar

5 Dans un petit texte beaucoup moins documenté et dont l'impact aura été incomparablement plus limité que celui qui est promis au présent livre, jàai moi-même abordé jadis cette question dans des termes assez apparentés. Je soutenais alors que «le philosophe n'a pas d'objet propre» et que la philosophie vise à «faire cohabiter en nous» ou à «faire tenir ensemble […] les divers aspects de l'expérience humaine» (Lagueux, M., «Pourquoi enseigner la philosophie?», dans Pourquoi la philosophie?, Montréal, Presses de l'Université du Québec, 1968, p. 4445).Google Scholar