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La Philosophie et les ordinateurs*

Published online by Cambridge University Press:  09 June 2010

Alastair McKinnon
Affiliation:
McGill University

Extract

On tente souvent de calmer la frayeur de certains humanistes à l'égard de l'ordinateur en le qualifiant d' « infatigable idiot sans cervelle ». Je ne vois pas d'objection particulière à cette description sinon qu'elle suggère une fausse réponse à une question qui a troublé les philosophes récemment. Pour ma part, je m'intéresse très peu à la question très générale et, à mon avis, largement contrefaite de savoir si les ordinateurs peuvent « penser ». L'éventualité que dans un proche avenir l'ordinateur soit en mesure de résoudre les principaux problèmes de la philosophie ne m'effraie pas, mais, par contre, je suis heureux de profiter de toute aide là où je la trouve. Quant à moi, je ne me sens menacé ni en tant qu'individu ni en tant que philosophe. Ce n'est pour moi qu'une simple réalité de la vie contemporaine; un don de notre environnement technologique complexe; un outil passionnant dont nous pouvons profiter si nous sommes prêts à en payer le prix. S'il nous détruit dans l'avenir, éventualité concevable, ce ne sera pas parce que la machine est intrinsèquement mauvaise mais bien plus probablement parce que nous, les humanistes, aurons choisi de l'ignorer ou même de la mépriser plutôt que de nous en servir avec un esprit critique et constructif à nos propres fins. Ce sera parce que nous aurons préféré conserver notre virginité d'érudits plutôt que de nous mêler au tohu-bohu véritablement intellectuel et professionnel inhérent aux humanités les plus authentiques.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1968

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References

Notes

1 “Since 1950 more than 1000 papers have been published on the question as to whether ‘machines’ can ‘think’.” Anderson, Alan Ross, Introduction, Minds and Machines, ed. Anderson, Alan Ross, Prentice-Hall, 1964, p. 1Google Scholar.

(Depuis 1950 plus de 1000 études ont été publiées sur la question de savoir si les machines peuvent « penser ».)

2 Natural Language in Computer Form, de Martin Kay et Theodore Zieche donne une série compréhensive de recommandations concernant la transformation d'un texte pour l'adapter à la machine.

3 “A Computer Program to Generate a Text Concordance”, de Philip H. Smith, dans les IBM Literary Data Processing Conference Proceedings, 1964, décrit le programme d'un tel travail.

A consulter aussi: Problems in the Making of Computer Concordances”, Parrish, S.M., Studies in Bibliography, Journaux de la Société Bibliographique de l'Université de Virginie, vol. 15, 1962, pp. 1531Google Scholar, et Emily Dickenson and the Machine,” Rosenbaum, S., Studies in Bibliography, Journaux de la Société Bibliographique de l'Université de Virginie, vol. 18, 1965, pp. 207227Google Scholar.

Manual for the Printing of Literary Texts and Concordances by Computer, Glickman, Robert Jay et Staalman, Gerrit Joseph, University of Toronto Press, 1966Google Scholar, décrit un autre concept de concordance.

4 La première concordance moderne, à l'usage des lecteurs anglais tout au moins, est l'ouvrage de Alexander Cruden: Complete Concordance to the Old and New Testaments, 1738.

5 Consulter: “A Library for 2000 A.D.”, Kemeny, J. G., “Management and the Computer of the Future”, John Wiley and Sons, Inc., New York, 1962Google Scholar et “Information Storage and Retrieval,” Lipertz, Ben-Ami, “Information”, W. H. Freeman and Company, San Francisco, 1966, pp. 175192Google Scholar, pour de plus amples détails sur les problèmes que comporte cette importante question.

6 “The Uses of Computers in Education”, Suppes, Patrick, Information, W. H. Freeman and Company, San Francisco, 1966, pp. 157174Google Scholar, nous donne un exposé plus complet et plus optimiste.