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Published online by Cambridge University Press: 04 March 2011
Here, we examine the narrativity of Cartesian discourse in an hermeneutic exercise. Highlighting some features of Cartesian narratives will show that, far from being a simple literary device, Cartesian narratives serve as a “shifter” in conceptualization and argumentation. Cartesian narrativity follows Descartes’s ontological distinction between thought and extension, subjectivity and the material world, and involves a double mimèsis that is retrospective in the metaphysical texts and prospective in the scientific texts. These two directions of mimesis fulfill different epistemological functions.
Nous examinons la narrativité du discours cartésien pour entamer un exercice herméneutique qui met en évidence quelques aspects des récits cartésiens, et qui montre que loin d’être un procédé littéraire, ou un simple agrément, le récit cartésien joue un rôle d’embrayeur au plan de la conceptualisation et de l’argumentation. La narrativité cartésienne met en jeu une double mimêsis qui est rétrospective dans les textes métaphysiques, et prospective dans les textes scientifiques. Ces deux directions remplissent des fonctions épistémologiques différentes.
1 Nicolas, Grimaldi, Descartes et ses fables, Paris, Presses universitaires de France, 2006, p. 9.Google Scholar
2 Sylvie, Romanowski, L’illusion chez Descartes, Paris, Klincksieck, 1974Google Scholar; Cavaillé, Jean-Pierre, Descartes, La fable du monde, Paris, Vrin, 1991Google Scholar; Fernand, Hallyn, Descartes, dissimulation et ironie, Genève, Librairie Droz, 2006.Google Scholar
3 J.-P. Cavaillé, Descartes, La fable du monde, p. 9.
4 Cogitationes privatae, X 215–216, cité par Geneviève Rodis-Lewis, Descartes, Paris, Vrin, p. 394.
5 Voir à ce sujet les travaux de Louis Marin.
6 Comme le montre bien J.-P. Cavaillé, Descartes, p. 42–45.
7 Adrien, Baillet, Vie de M. Descartes, Genève, Slatkine Reprints, 2010, p. 259.Google Scholar
8 Cf. Yves Bouchard, «Coherentism and Infinite Regress», dans Y. Bouchard, dir., Perspectives on Coherentism, Aylmer, Éditions du scribe, p. 179-187.
9 À Mersenne, 25 novembre 1630 : «la promesse que je vous ai faite d’avoir achevé mon Monde dans trois ans» (AT, I, p. 179).
10 Bordron, Jean-François, Descartes, recherches sur les contraintes sémiotiques de la pensée discursive, Paris, Presses universitaires de France, 1987, p. 124.Google Scholar
11 Aristote, La poétique, 50b 21–26, trad. R. Dopont-Roc, et J. Lallot, Paris, Seuil, 1980, p. 59.
12 Cet aspect central de la quatrième méditation a été remarqué par L. A. Kosman, voir «The Naïve Narrator : Meditation in Descartes’s Meditations», dans Amélie Oksenberg Rorty, dir., Essays on Descartes’s Meditations, Berkeley et Los Angeles (CA), University of California Press, 1986, p. 38–39.
13 Les Principes débutent avec les résultats Méditations, pratiquement dans le même ordre que dans le texte, sauf que la preuve a priori précède les preuves a posteriori. Peut-être est-ce en ce sens qu’il faut lire les Principes «comme un roman», parce qu’on y trouve le parcours général de la pensée cartésienne, en commençant par le programme général de base.
14 J.-F. Bordron, Descartes, p. 27.
15 Ce rapprochement a d’ailleurs été souligné, notamment par L. Beck, par F. Alquié et par A. Kosman.
16 Martz, Louis L., The poetry of Meditation: A Study in English Religious Literature in the 17th Century, New Haven (CT), Yale University Press, 1962, p. 26.Google Scholar
17 Ibid., p. 27, cité de The Text of the Spiritual Exercises of Saint Ignatius, Translated from the Original Spanish, Ed. John Morris, Westminster, 1943, p. 20.
18 ibid.
19 «With the memory to be mindful of God our Lorde, with whom wee are to speake, and to negociate; and to bee mindfull also, of the mysterie that is to bee meditated, passing thorough the memorie, with clearnesse and distinction, that wich is to be the matter of the meditation». Cité dans L. L. Martz, The poetry of Meditation, p. 14–15.
20 Watson, Richard A., The Breakdown of Cartesian Metaphysics, Indianapolis (IN), Hackett, 1998, p. 183.Google Scholar
21 À Mersenne, 18 mars 1630, AT, I, p. 134.
22 À Mersenne, 25 Novembre 1630, AT, I, p. 179.
23 F. Hallyn, Descartes, dissimulation et ironie, p. 91. La définition de l’hypotypose est tirée de : http://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/hypotypose.php