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Published online by Cambridge University Press: 01 September 1971
Bergson raconte que pour remédier à l'insufisance de l'évolutionnisme de Herbert Spencer, il s'était d'abord tourné vers l'histoire de la philosophie depuis ses origines. Il dut alors se rendre à l'évidence, dit-il, que, pas plus que celui de Spencer, aucun des systèmes n'avait tenu compte du temps réel. On avait étudié les propriétés de l'espace pour appliquer directement ensuite ses conclusions au temps en se contentant de remplacer l'idée de juxtaposition par celle de succession. Ainsi serait né ce que Bergson appelle le temps homogène ou temps-espace auquel la durée concrète échappe tout à fait.
1 Pour une étude détaillée de l'évolution de la notion de durée chez Bergson et son rapport au temps-espace, voir mon ouvrage Durée pure et temporalité. Bergson et Heidegger, Desclée & Cie - Bellarmin, Tournai-Montréal, 1971.
2 Introduction à La Pensée et le mouvant, p. 1256 (Edition du centenaire). On trouveraun autre jugement semblable à la page 1260, puis aux pp. 1271-1272. Nous nous référerons constamment à cette Édition du Centenaire, PUF, 1959.
3 Die Aristotelische Physik. Untersuchungen über die Grundlegung der Naturwissenschaft und die sprachlichen Bedingungen der Prinzipienforschung bei Aristoteles, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1962. Cf. pp 335 ss.
4 Taylor, A. E., A Commentary on Plato's Timaeus, Oxford, Clarendon Press, 1928, p. 187Google Scholar.
5 Je dois cette interprétation au Dr. Gernot Böhme de l'Université de Heidelberg.
6 Voir à ce sujet Wieland, p. 322: ,,Die Tatsache, dass ausserdem auch die Seele selbst zeitliche Strukturen aufweist, ubersieht Aristoteles nicht. Doch es ist bezeichnend, dass er seine Zeitlehre nicht aus dieser Zeitlichkeit der Seele begründet. Diese wird nur in einem Hilfsargument wichtig : nur für den Fall, dass die Seele gerade keine äussere Bewegung wahrnimmt, ist es bedeutsam, dass es auch innerhalb der Seele noch Bewegung gibt… Doch das ist für Aristoteles der Ausnahmsfall; der Normalfall, an dem sich die Zeitlehre durchgehend orientiert, bleibt der der äusseren Bewegung der Dinge.”
7 Die Erfahrung der Geschichte, Klostermann, Frankfurt a. M., 1958, pp. 10, 33.
8 Ceci nous permet de comprendre cet autre passage où Aristote parle du ἂπεiρos Πρνos (218 a 1), auquel le νoῦs peut toutefois assigner une limite ou un nombre en distinguant deux νῦν séparés par un intervalle (μεταξύ). On obtient alors un laps de temps défini, bien que toujours autre, ce ó áεìωαμβανóμενos Xρóνos que l'allemand traduit mieux que le français: die jeweils greifbare Zeit, le temps chaque fois saisissable. C’est ce temps bien concret, ainsi que nous le verrons, qui, dans la définition d'Aristote, mesure le mouvement selon l'avant et l'après.
9 System des transzendentalen Idealismus, Felix Meiner Verlag, Hamburg, 1957 : 187.
10 Ce correspond, à mon avis et contre Wieland (pp. 318–319), au de 220b 20 et non au de la ligne précédente, puisqu'Aristote l'oppose justement ici à . Il désigne done le nombre abstrait. Cf. Ross, pp. 64, 598.