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Published online by Cambridge University Press: 09 June 2010
DE mon exil, source vive en effet de philosphie, je prends connaissance de la livraison de mars de Dialogue (vol. XI, n° 1, 1972). D'où cette note qui ne se veut pas plus qu'une reaction ad hominem et ad litteram contre toute tentative de delier mesure et philosophic dans l'expression « mesure de la philosophic », ou pour toute position voulant renier ou renverser démesure et philosophic dans l'article « La Démesure de la philosophic » (p. 23–34).
1 Quant à «la transmission de la philosophic » qui « doit s'accomplir comme lecture-écriture, »… (p. 27), nous en étions justement à méditer cet autre écrit que Blanchot nous a trans-mis dans « Le Jeu de la pensée » (Critique, « Hommage à Georges Bataille », n° 195–6, 1963), p. 737: « Comprenons, alors, pourquoi il peut se faire que parler vaille mieux qu'écrire. La parole porte en elle le caractere fortuit qui lie dans le jeu la pensée au hasard. Elle dépend immédiatement de la vie, des humeurs et des fatigues de la vie, et elle les accueille comme sa secrète vérité: un joueur fatigué peut être plus proche de l'attention du jeu que le joueur brillant, maître de soi, et maître de l'attention. Surtout, elle est périssable. A peine dite, elle s'efface, elle se perd sans recours. Elle s'oublie. L'oubli parle dans l'intimité de cette parole, non pas seulement l'oubli partiel et limité, mais l'oubli profond sur lequel s'élève toute mémoire. Qui parle est déjà oublié. Qui parle s'en remet à l'oubli, presque avec préméditation, je veux dire en liant le mouvement de la réflexion—de la méditation, comme l'appelle quelquefois Georges Bataille—à cette nécessité de l'oubli. L'oubli est le maître du jeu.»