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Published online by Cambridge University Press: 05 May 2010
Les travaux de Jean Piaget sur le développement cognitif ont largement mis en relief ce que comporte de génétique toute acquisition de connaissance sensible ou intellectuelle. Bien plus: le pere de la psychologie dite justement genetique voit dans la genése, entendue au sens de processus selon lequel le sujet connaissant construit l'objet, ce qui definit essentiellement toute connaissance. On sait que cette these piagetienne s'oppose á l'enseignement d'Aristote, qui conçoit la connaissance comme adaptation sui generis d'une faculte a un objet donne independamment du sujet et voit l'essence du connaitre dans une simple copie des choses, dans un acte ou l'intelligence devient l'objet. Ne serait-ce qu'en raison de cette opposition, on n'aura pas tort de qualifier d'anti-genetique la psychologie de la connaissance d'Aristote. D'autant plus que la psychologie aristotelicienne n'est pas une psychologie scientifique au sens moderne du terme, de sorte qu'on y chercherait en vain des concepts a caractere operationnel tel le concept piagetien de genese. Pourtant, comme cet article tachera de le mettre en evidence, Aristote est loin d'avoir neglige l'aspect genese (sinon au sens piagétien, du moins au sens qui releve de l'experience commune et de la reflexion philosophique) que comporte la connaissance sensible et intellectuelle. Conjointement a ses prises de position sur la nature de la connaissance, on trouve chez Aristote une description des activites sensibles et intellectuelles qui laisse au sujet bien plus d'initiative et s'avere bien plus « genetique » qu'on ne le suppose habituellement.
2 Aristote, , Politique, A, 2, 1252a 24–26.Google Scholar
3 Aristote, , Parties des Animaux, I, 640all.Google Scholar
4 Ibid., 640a14–21.
5 Cf. Physique, I, 9, 192a16: « (La forme) est quelque chose de divin, de bon et de desirable ». C'est nous qui soulignons.
6 Tel par exemple le probléme des seuils de perception, ou les étapes de la formation de tel concept particulier, etc.
7 Signalons qu'Aristote reconnaissait chez l'embryon humain une vie d'abord uniquetnent végétative, plus une vie sensitive et enfin la puissance á la vie intellective (âme intellective). Cf. De la generation des animaux, c. 3.
8 Aristote, De l'âme, II, 5, 417b15–19.
9 Ibid., 416b33–35.
10 Ibid., 12, 424a18.
11 Ibid., 5, 417a20.
12 Aristote, , De la génération et de la corruption, I, 7, 324a24 a 324a. 43 passim.Google Scholar
13 Ibid., 324a44.
14 Aristote, , De I'ame, II, 5, 417b3–4.Google Scholar
15 Ibid., 12, 424a19–21.
16 Ibid., 5, 417b4–5.
17 Ibid., 6, 417b17–20.
18 Ibid., Ill, 1, 425b4–ll.
19 Cf. ibid., II, 5, 417a14–16: D'abord done nous disons comme êtant la même chose lefait de subir et d'etre mu et celui d'agir.
20 S. Thomas, In III De Anima, lect. 3, no 612.
21 Aristote, , De l'âme, III, 3, 428b12.Google Scholar
22 S. Thomas, In De memoria et reminiscientia, 1. un., lect. 2.
23 Bien que l'appetit soit mu par le bien présenté par la puissance cognitive. Aristote le considére comme une puissance active car par lui l'animal va aux chases, alors que dans le cas du sens ce sont plutôt les choses qui viennent en nous.
24 Aristote, , Metaphysique, A, 980a28–9.Google Scholar
25 Aristote, , De la mémoire et de la réminiscence, c. 1, 449a28.Google Scholar
26 Cf. ibid., 450a26.
27 Aristote, , Seconds Analytiques, II, 19.Google Scholar
28 Aristote, Physique, I, 1. Cf. aussi Physique, 1,5,189a5–6: « L'universel est plus connu selon la raison ».
29 Aristote, , Categories, 8.Google Scholar
30 Aristote, , Metaphysique, A, 995al–12.Google Scholar
31 Aristote, , Politique, VII, 10.Google Scholar
32 Cf. Aristote, , Metaphysique, A, 2.Google Scholar
33 Ibid., A, 8.