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Nouvelle phase du nationalisme québécois: un PLQ coincé

Published online by Cambridge University Press:  26 August 2022

Eric Montigny*
Affiliation:
Département de science politique, Université Laval, 1030 avenue des Sciences-Humaines, Québec, QC G1V 0A6, Canada
*
Auteur correspondant. Courriel : [email protected]
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Résumé

Alors que le clivage portant sur l'indépendance du Québec est en déclin, on aurait tort de croire que ce phénomène s'accompagne aussi d'un déclin du nationalisme québécois. Dans les faits, le nationalisme québécois structure toujours le débat politique. Pour une majorité de répondants, l’État québécois a toujours un rôle important à jouer en matière d'identité. Le nationalisme demeure pertinent et nécessaire. À ce jour, il est également toujours associé au caractère francophone du Québec. Ce nationalisme a cependant pris une nouvelle forme. À l'aide de données de sondages originales, ce texte permet de mieux comprendre l’évolution du nationalisme québécois contemporain porté par la Coalition avenir Québec et sa dynamique autonomiste. Enfin, ces données illustrent aussi certaines lignes de fractures sur le plan linguistique et partisan. Celles-ci peuvent contribuer à expliquer les difficultés posées au Parti libéral du Québec pour renouer avec l’électorat francophone, sans pour autant décevoir sa base électorale anglophone.

Abstract

Abstract

While the Yes-No cleavage over Quebec independence is in decline, it would be wrong to assume that this phenomenon is characteristic of Quebec nationalism in general. Quebec nationalism is still a driving aspect of political debates in the National Assembly. For a majority of respondents, the Quebec state continues to play an important role in matters related to identity. Hence, nationalism remains relevant and necessary. It is also closely associated with the francophone character of Quebec. Nevertheless, this nationalism has taken a new form. Mobilizing original polling data, this paper provides a better understanding of the evolution of contemporary Quebec nationalism, as supported by the Coalition avenir Québec and its autonomist political ideology and dynamic. The findings allow us to observe certain divisions on the linguistic and partisan levels. These fault lines may contribute to explain the difficulties the Quebec Liberal Party is now facing in its attempt to reconnect with the francophone electorate without disappointing its anglophone electoral base.

Type
Questions d'actualité/Currents
Creative Commons
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This is an Open Access article, distributed under the terms of the Creative Commons Attribution licence (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted re-use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Copyright
Copyright © The Author(s), 2022. Published by Cambridge University Press

Avec la question de son indépendance en retrait, plusieurs croyaient que le Québec acceptait l'ordre constitutionnel canadien. Après tout, depuis la création du Parti québécois (PQ), le nationalisme québécois n’était-il pas intimement associé à l'idée d'indépendance ? L'effacement de l'un ne devrait-il pas se traduire par un affaiblissement de l'autre? Ce serait oublié que la question nationale est plutôt composée de trois dimensions : la question de l'avenir politique (le clivage Oui-Non), la question identitaire et la question de la défense des intérêts régionaux ou nationaux (Bélanger, Nadeau, Henderson et Hepburn, Reference Bélanger, Nadeau, Henderson and Hepburn2018).

L'importance de la question nationale ne disparaît donc pas avec le déclin de la saillance de la seule question de l'avenir politique. Porté principalement par la Coalition avenir Québec (CAQ) depuis son arrivée au pouvoir, ce débat se serait graduellement déplacé vers les deux autres termes de l’équation. Trois ans avant sa victoire électorale, selon une expression largement reprise par les médias, le parti a effectué un « virage nationaliste ». Cette entreprise fut amorcée à l'occasion d'un conseil général en 2015, puis entérinée par un congrès. Voici comment s'exprimait alors François Legault : « Le projet national de la CAQ se démarque clairement des autres options mises sur la table concernant l'avenir du Québec. D'abord, par son objectif central qui est d'accroître l'autonomie et les pouvoirs du Québec dans le Canada. » (Chouinard, Reference Chouinard2015).

Le nationalisme de la CAQ vise donc à accroître l'autonomie du Québec au sein du Canada. Il s'inscrit ainsi dans le courant du nationalisme autonomiste qui viserait, selon Louis Balthazar (Reference Balthazar and Sarra-Bournet2001), au maintien et à l'émancipation d'une identité nationale et ce, sans pour autant déboucher sur l'accession à l'indépendance.

En marge de la gestion de la pandémie, plusieurs politiques reposant sur cette conception du nationalisme auront marqué le premier mandat du gouvernement de la CAQ. Ce fut notamment le cas de la loi sur la laïcité de l’État (Loi 21) et de la reconnaissance unilatérale de la nation québécoise dans la Constitution canadienne ; une modification intégrée à une large réforme de la Charte de la langue française (Loi 96). Cela s'est aussi traduit par un nationalisme économique plus affirmé de l’État québécois.

Arrivée au pouvoir, la CAQ aura également contraint ses principaux adversaires à ajuster leurs discours en lien avec l'identité québécoise. Le Parti libéral du Québec (PLQ) a voulu courtiser l’électorat francophone sans s'aliéner sa base anglophone. Dirigé par Dominique Anglade, il a d'abord tenté de renouer avec le nationalisme (Montigny, Reference Montigny2020). Puis, il a reculé face à cet enjeu lors du débat portant sur l'adoption du projet de loi 96 (Robitaille, Reference Robitaille2022). Quant au PQ, après avoir remis la tenue d'un référendum sur l'indépendance au cœur de son engagement, il en est venu à durcir ses prises de position dans le dossier linguistique (Bellerose, Reference Bellerose2022). De son côté, Québec solidaire (QS) a voté en faveur de la loi 96, tout en modifiant sa position face au dossier de la laïcité. Le parti propose désormais d'amender la loi sur la laïcité pour permettre le port de signes religieux aux personnes en position d'autorité (Pilon-Larose, Reference Pilon-Larose2022). Au niveau canadien, l’évolution récente du nationalisme québécois surprend. Partis politiques, chroniqueurs et des membres de la société civile ont d'ailleurs senti le besoin de réagir aux initiatives autonomistes du gouvernement du Québec (Coyne, Reference Coyne2022; Macfarlane, Reference Macfarlane2022; Radio-Canada 2021 ; Pirro, Reference Pirro2021).

Le déclin électoral du PQ et la saillance de son option fondamentale furent déjà largement étudiés (Dufour et Montigny, Reference Dufour and Montigny2020; Montigny, Reference Montigny2018; Mahéo et Bélanger, Reference Mahéo and Bélanger2018; Dufresne Tessier et Montigny, Reference Dufresne, Tessier and Montigny2019). On commence aujourd'hui à s'intéresser au déclin électoral du PLQ. Adversaire de longue date du PQ sur l'axe Oui-Non (à l'indépendance du Québec), le PLQ des vingt dernières années s'est surtout défini en opposition à l'option du PQ. Or, à l'image des frères siamois, le déclin de l'un n'entrainerait-il pas aussi le déclin de l'autre? Une des clés d'analyse pour comprendre le succès de la CAQ dans son premier mandat ne serait-elle pas sa capacité, par son nationalisme autonomiste, à être davantage en phase avec les attentes d'une majorité d’électeurs sur la question nationale ? Cela n'expliquerait-il pas aussi les difficultés rencontrées par le PLQ ?

Pour répondre à ces questions, nous utilisons des données provenant d'un sondage Synopsis. Celui-ci fut réalisé en ligne en juin 2021. Sur le plan méthodologique, il s'agit donc d'un sondage non-probabiliste (Panel web). Les données obtenues reposent toutefois sur un échantillon représentatif de 1000 Québécois et Québécoises de plus de 18 ans. Le libellé précis des questions se retrouve en notes de fin de texte.Footnote 1

Un nationalisme québécois toujours structurant

Trois types de données nous indiquent que le déclin du clivage Oui-Non ne se traduit pas par un déclin du nationalisme au Québec. Nous avons ainsi mesuré la désirabilité du nationalisme québécois, l'importance du rôle identitaire de l’État québécois et la pertinence du nationalisme au Québec.

Le graphique 1 regroupe les réponses à cette question : dans quelle mesure le terme nationalisme québécois est-il positif ? Le nationalisme québécois récolte une perception positive pour près d'un répondant sur deux. Pour un répondant sur quatre, il est perçu comme neutre alors qu'il n'est négatif que pour le quart restant. Dans les données plus détaillées, on observe que le nationalisme est perçu positivement, peu importe l’âge des répondants. On note cependant une fracture importante selon l'affiliation partisane, puis selon la langue.

Graphique 1: Perceptions du nationalisme québécois

Le nationalisme québécois est d'ailleurs perçu négativement par 67% des électeurs du PLQ. Cela marque une réelle fracture avec l’époque du « Maîtres chez nous » de Jean Lesage ou de la société distincte de Robert Bourassa. Sur le plan linguistique, il est perçu négativement par 61% des non-francophones, mais par seulement 14% des répondants francophones. Un repositionnement nationaliste du PLQ apparaît donc être un passage obligé pour reconquérir le vote francophone. En raison de la forte opposition observée auprès de sa base électorale, cela représente toutefois un réel défi de leadership.

L'importance accordée au rôle que doit jouer l’État dans la défense de l'identité québécoise constitue une autre façon de mesurer l'importance du nationalisme québécois. Or, les données présentées au graphique 2 indiquent un appétit toujours présent. 26% sont satisfaits du rôle joué actuellement par l’État québécois, mais 53% de répondants souhaitent qu'il en fasse davantage.

Graphique 2: Un gouvernement qui défend l'identité québécoise

En somme, plus de trois répondants sur quatre indiquent que le gouvernement doit continuer à défendre ainsi l'identité québécoise ou même en faire davantage. Seulement 16% indiquent qu'il doit en faire moins sur cet enjeu. Encore là, le PLQ se démarque des autres partis. 44% de ses électeurs affirment que l’État québécois doit en faire moins, comparativement à 6% et à 4% pour la CAQ et le PQ. C'est le cas de 17% des répondants appuyant QS.

Nous avons également voulu savoir, sur une échelle de 1 à 10, laquelle de deux positions à propos du nationalisme québécois rejoignait le plus les répondants. Nous avons regroupé les réponses de chaque spectre et celles du centre, soit de 1 à 4 et de 7 à 10, alors que les positions 5 et 6 sont classées comme représentant la catégorie « neutre ». Nous avons retenu quatre qualificatifs. Ils sont présentés au graphique 3.

Graphique 3: Perceptions du nationalisme québécois selon des qualificatifs

Le nationalisme québécois est là pour durer selon 58% des répondants. Il ne serait que passager pour 16% d'entre eux. Il est toujours nécessaire pour 42% des répondants et jugé inutile à 34%. Il est enfin jugé « actuel » ou être de son époque selon 40% des répondants. Notons qu'environ un répondant sur quatre demeure plutôt neutre envers ces trois qualificatifs.

De nouveaux moteurs pour le nationalisme québécois

Le nationalisme québécois aurait aussi évolué depuis la première victoire du Parti québécois en 1976. Des données tirées d'un sondage de 2016 (Castonguay, Reference Castonguay2016) illustraient ce changement selon différents thèmes. Nous avons souhaité remettre à jour ces données. Les résultats en 2021 présentés au tableau 1 corroborent, de façon générale, la validité des changements observés en 2016 en lien avec cette question : « Parmi les éléments suivants, lesquels associez-vous davantage au nationalisme d'aujourd’hui et au nationalisme d'il y a 40 ans? ». Seul l'enjeu linguistique semble redevenir davantage actuel.

Tableau 1: Perceptions sur l’évolution du nationalisme québécois

Dans l'ordre, l'intégration des nouveaux arrivants, la valorisation du succès des Québécois à l'international, la réussite économique tant individuelle que collective des Québécois et un Québec reconnu et plus autonome au sein du Canada sont davantage associés au nationalisme actuel. L’État québécois comme source de fierté, l'engagement politique des artistes et une lutte face à une élite anglophone relèvent davantage d'un nationalisme passé. La mise en valeur du territoire québécois et de ses ressources ainsi que la défense de la langue française s'avèrent plutôt des thèmes partagés. Au sujet de l'immigration, soulignons que nos données indiquent que celle-ci est perçue positivement par une vaste majorité des répondants. En effet, 75% sont en accord avec l'affirmation que, de façon générale, les immigrants font bénéficier notre société par leur travail, leur talent et leur culture. Leur réussite passe cependant par leur intégration à la société d'accueil.

D'ailleurs, lorsque l'on demande aux Québécois d'associer à un mot le nationalisme québécois de 2021, la question linguistique se démarque. À une question ouverte, près d'un répondant sur cinq y ont associé comme premiers mots ceux de « Français/Francophonie » ou « langue ». Le mot fierté vient ensuite à 7%. La graphique 4, à l'aide d'un nuage de mots, illustre le poids de chacun des mots retenus par les répondants. Avec respectivement 4% et 2% y apparaissent également des mots plus négatifs, tels que séparation et racisme. Notons là aussi un clivage linguistique et partisan important. Ces mots furent d'abord soulevés par 10% et 8% des non-francophones ainsi que par 16% et 6% des électeurs libéraux.

Graphique 4: Nuage de mots. Le premier mot associé au nationalisme québécois

Le nationalisme québécois et la CAQ

Un sondage CROP réalisé en 2016 indiquait que le PQ était le parti le plus nationaliste pour 44% des répondants, suivi par le PLQ à 21%, QS à 12% et la CAQ à seulement 8% (Castonguay, Reference Castonguay2016). Les données de 2021 indiquent que le virage nationaliste-autonomiste de la CAQ aurait depuis percolé au sein de l'opinion publique. À la question « Dans quelle mesure associez-vous chacun des partis suivants au nationalisme québécois ? », 65 % des répondants y associent maintenant la CAQ. Tel que l'illustre le graphique 5, elle arrive derrière le PQ, à 80%, mais devant QS, à 62%. Seulement 17% des répondants associent le nationalisme au PLQ. Dans ce cas, trois répondants sur quatre partagent plutôt l'avis contraire.

Graphique 5: Niveau d'association au nationalisme selon les partis

Nous avons également souhaité cerner comment la population percevait le nationalisme de la CAQ. Pour ce faire, nous avons identifié cinq axes permettant de définir le nationalisme du parti de François Legault.Footnote 2 Nous avons donc posé la question suivante en lien avec ceux-ci : « Dans quelle mesure chacune des affirmations suivantes correspond-elle à l'idée que vous vous faites du nationalisme du gouvernement actuel de la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault ? » Les résultats présentés au graphique 6 indiquent que c'est bel et bien le cas.

Graphique 6: Perceptions quant aux axes qui définissent le nationalisme de la CAQ

L'axe « rétablir la fierté nationale » est associé à la CAQ par 71% des répondants. Ceux de « miser sur la réussite économique » et d’« exercer au maximum les pouvoirs de l'Assemblée nationale » atteignent 79%. Alors que « réclamer davantage d'autonomie dans le cadre fédéral » se situe à 74% et celui de « redonner à l’État québécois son rôle de promoteur et de protecteur de la langue française et d'une culture commune » atteint 78%.

En adoptant des thèmes qui collent davantage au nationalisme québécois contemporain, la CAQ a donc su profiter, voire contribuer, à l’érosion du clivage Oui-Non. Nos données indiquent d'ailleurs que faire la souveraineté du Québec ne serait la priorité que de 3% de l’électorat. Pire, même chez les deux partis indépendantistes, ce ne serait le cas que pour 15% des électeurs du PQ et que pour 4% pour ceux de QS.

Conclusion

En plus de mieux cerner les assises du nationalisme québécois contemporain, nos résultats permettent notamment de comprendre les défis posés au PLQ par le réalignement du système partisan québécois. Le nationalisme québécois demeure perçu positivement, comme étant une avenue pérenne, voire nécessaire. Il repose cependant sur de nouveaux enjeux, notamment l'intégration réussie des nouveaux arrivants, la réussite économique et le rayonnement international. Le caractère francophone du Québec y demeure également très associé.

Dans plusieurs endroits, le concept de nationalisme est généralement teinté négativement. Ce n'est toutefois pas le cas dans le contexte québécois. Le nationalisme y est plutôt associé à l'affirmation d'une société francophone minoritaire qui évolue sur un continent essentiellement anglophone. Nous observons cependant un clivage perceptuel important sur le plan linguistique, mais aussi partisan. Ce clivage se manifeste également en lien avec l'identité première des répondants. Ceux qui se considèrent d'abord Québécois conçoivent le nationalisme positivement à 86%, alors que ceux qui se considèrent d'abord Canadiens ne sont que 19% à penser ainsi. Dans le cas de ces derniers, le nationalisme québécois semble toujours être associé à l'enjeu de l'indépendance. Voilà qui limite la portée possible de tout virage nationaliste que pourrait souhaiter la direction du Parti libéral pour renouer avec un électorat plus francophone. Cela peut aussi contribuer à expliquer le recul de Dominique Anglade sur le front linguistique et les tentatives récentes de son parti pour ramener l'axe Oui-Non dans le débat politique (Bossé, Reference Bossé2022).

Il convient par ailleurs de rappeler que le nationalisme québécois est passé par différentes phases dans son histoire. Ainsi, le républicanisme des Patriotes était plus près des valeurs de laïcité et d’émancipation. Jusqu'au milieu du XXème siècle, le nationalisme québécois fut ensuite plutôt défensif et axé sur la survivance de la société canadienne-française. À compter de la Révolution tranquille, il devint davantage ouvert sur le monde et inclusif. Sont depuis Québécois tous ceux et celles qui habitent sur son sol. Il s'incarna ensuite par la quête du grand soir de la reconnaissance, que ce soit par l'indépendance ou par une refonte constitutionnelle du régime canadien lui garantissant un statut particulier. Ni l'une ni l'autre de ces options ne se réaliseront. Tant et si bien que le nationalisme québécois contemporain s'exprime aujourd'hui différemment. Incarné par la CAQ, il emprunte une troisième voie autonomiste qui semble être en phase avec les attentes d'une majorité de Québécois.

Ce nationalisme québécois n'est plus en mode défensif ou en quête de reconnaissance. Le Québec affirme tout simplement son identité sans attendre. Enjeu par enjeu, l’État québécois vise à étendre son autonomie un gain à la fois. Cela se reflète par l'adoption d'un nouveau cadre régulant le vivre-ensemble qui repose sur la laïcité et s'oppose au multiculturalisme canadien. Cela s'exprime aussi par la modification unilatérale de la Constitution canadienne pour qu'il y soit enchâssé que le Québec forme une nation et que le français est sa langue commune. Cela se manifeste aussi sur le plan économique, avec l'objectif de réduire l’écart de richesse vis-à-vis la moyenne dans les provinces canadiennes. Cette nouvelle approche a jusqu’à maintenant trouvé ancrage auprès de l'opinion publique. Elle contraint ainsi les principaux acteurs politiques à se redéfinir ou à réagir. C'est d'abord le cas au Québec, mais ce l'est aussi au niveau canadien.

Conflit d'intérêt

Je déclare ne pas avoir d'intérêts personnel ou financier qui affecteraient les résultats de recherche.

Footnotes

1 Voici les questions posées en lien avec chacun de graphiques, tableau, figure ou mentions dans le texte.

Graphique 1 :

Q : Dans quelle mesure le terme nationalisme québécois est-il positif?

R : Positif, négatif, Neutre, Ne sais pas.

Graphique 2 :

Q. Voici différents éléments qui caractérisent le modèle de gouvernement au Québec. Pour chacun d'eux, veuillez indiquer votre préférence – Un gouvernement qui défend l'identité québécoise.

R. Beaucoup plus; Un peu plus; Comme maintenant; Un peu moins; Beaucoup moins; Je ne sais pas. Graphique 3 :

Q : Sur une échelle de 1 à 10, veuillez indiquer laquelle des deux positions à propos du nationalisme québécois vous rejoint le plus. R : 1 Nécessaire – 10 Inutile ; 1 Actuel – 10 Dépassé ; 1 Pérenne – 10 Dépassé.

Tableau 1 :

Q : Le nationalisme a évolué depuis une quarantaine d'année. Parmi les éléments suivants, lesquels associez-vous davantage au nationalisme d'aujourd'hui et au nationalisme d'il y a 40 ans? Le nationalisme d'il y a 40 ans réfère à l'époque où le Parti québécois a été élu (1976) et a tenu son premier référendum (1980).

R : L'intégration des nouveaux arrivants; La valorisation du succès des Québécois à l'international; La réussite économique tant individuelle que collective des Québécois; Un Québec reconnu et plus autonome au sein du Canada; La mise en valeur du territoire québécois et de ses ressources; La défense de la langue française; L'État québécois comme source de fierté; L'engagement politique des artistes; Une lutte face à une élite anglophone.

Question sur la perception de l'immigration :

Q : Laquelle de ces deux positions se rapproche le plus de votre propre opinion ?

R : De façon générale, les immigrants font bénéficier notre société par leur travail, leur talent et leur culture ; De façon générale, les immigrants sont davantage un fardeau pour notre société parce qu'ils profitent de notre système et prennent les emplois; Je ne sais pas; Je préfère ne pas répondre.

Graphique 4 :

Q : Veuillez inscrire trois mots qui, selon vous, décrivent le nationalisme québécois en 2021.

R : Français / Francophonie; Langue; Indépendance; Fierté; Culture; Autonome; Démodé / Dépassé; Racisme; Liberté; Séparation; Identité; Solidarité; Nation; Québec; Pays; Appartenance; Souveraineté; Économie; Patriotisme; Différence; Xénophobie; distinct; Inutile; Laïcité; Peuple; Unique; Politique; Inclusion; Loi 101; Respect; Autre; Je ne sais pas.

Graphique 5 :

Q : Dans quelle mesure associez-vous chacun des partis suivants au nationalisme québécois? CAQ; PLQ; PQ; QS.

R : Tout à fait; Assez; Peu; Pas du tout; Je ne sais pas.

Graphique 6 :

Q : Dans quelle mesure chacune des affirmations suivantes correspond-elle à l'idée que vous vous faites du nationalisme du gouvernement actuel de la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault? Rétablir la fierté nationale; Miser sur la réussite économique; Exercer au maximum les pouvoir de l'Assemblée nationale; Réclamer davantage d'autonomie dans le cadre fédéral; Redonner à l’État québécois son rôle de promoteur et protecteur de la langue française.

R : Tout à fait; Assez; Peu; Pas du tout; Je ne sais pas.

Enjeu électoral prioritaire

Q : Voici une liste d'enjeux électoraux. Parmi ceux-ci, lesquels seraient, dans l'ordre, vos priorités? 1re priorité.

R : Améliorer les finances publiques et réduire la dette; Améliorer la croissance économique et créer des emplois payants; Améliorer les soins de santé; Faire la souveraineté; Défendre les valeurs des Québécois; L’éducation; Réduire la criminalité; Protéger l'environnement; Offrir des programmes sociaux plus généreux; Défendre le français; Réduire le gaspillage; Améliorer l'efficacité de l’État; S'occuper des aînés;

S'occuper de la santé mentale.

Perception identitaire

Q : Personnellement, comment vous décrivez-vous? Diriez-vous que vous êtes…

R : Avant tout Québécois; Avant tout Canadien.

Intentions de vote

Q : S'il y avait une élection générale au Québec aujourd'hui, pour quel parti voteriez-vous ou seriez-vous tenté(e) de voter pour vous représenter à l'Assemblée nationale du Québec?

R : La CAQ, la Coalition pour l'avenir du Québec de François Legault; Le PQ, le Parti québécois de Paul St-Pierre Plamondon; Le PLQ, le Parti libéral du Québec de Dominique Anglade; QS, Québec solidaire de Gabriel Nadeau-Dubois; Un autre parti; Je ne sais pas; Je n'irais pas voter.

Langue de répondants

Q : Quelle est votre langue maternelle (la première langue que vous avez apprise et que vous comprenez encore)?

R : Français; Anglais; Autre.

2 Ces axes ont été identifiés suite à une analyse de discours effectué par l'auteur et Adam Margineanu-Plante. Cette analyse sera publiée à l'automne 2022 dans un numéro spécial de Recherche sociographiques portant sur le réalignement politique.

References

Références

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Figure 0

Graphique 1: Perceptions du nationalisme québécois

Figure 1

Graphique 2: Un gouvernement qui défend l'identité québécoise

Figure 2

Graphique 3: Perceptions du nationalisme québécois selon des qualificatifs

Figure 3

Tableau 1: Perceptions sur l’évolution du nationalisme québécois

Figure 4

Graphique 4: Nuage de mots. Le premier mot associé au nationalisme québécois

Figure 5

Graphique 5: Niveau d'association au nationalisme selon les partis

Figure 6

Graphique 6: Perceptions quant aux axes qui définissent le nationalisme de la CAQ