Published online by Cambridge University Press: 19 December 2018
On compte actuellement un grand nombre de modèles politico-économiques ayant pour objectif de prédire l'issue des élections au Congrès américain ou le sort des candidats à la présidence des États-Unis. Bien qu'un certain nombre de modèles aient vu le jour pour la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni au cours des dernières années, le Canada, à l'instar de la majorité des démocraties, n'a reçu jusqu’à maintenant que bien peu d'attention. Cet article vise par conséquent à développer un modèle ancré dans une théorie du vote capable de prédire suffisamment à l'avance la part des voix récoltées par le parti sortant lors des scrutins fédéraux canadiens. Le Canada étant un système multipartite, différents modèles de régressions apparemment indépendantes sont également proposés afin de déterminer s'il est possible de prédire simultanément les scores de plusieurs formations politiques.
Election forecasting is now a thriving discipline in the United States, where a large number of different models are being used to forecast the outcome of congressional elections or the fate of presidential candidates. Although forecasting models have been developed for France, Germany and the United Kingdom over the past years, Canada, like most other democracies, has received very little attention. Consequently, the goal of this article is to develop a theoretically-driven model that can be used to predict the popular vote share of the incumbent party in Canadian federal elections with sufficient lead time. Since Canada is a multiparty system, we also propose different seemingly unrelated regression models to determine if it is possible to simultaneously predict the vote share received by multiple political parties.
Je tiens à remercier Jean-François Godbout, Ruth Dassonneville et Christian Léger pour leur aide et leurs commentaires, de même que Mark Pickup, Éric Bélanger, Michael Lewis-Beck et Richard Nadeau ainsi que Helmut Norpoth et Thomas Gschwend pour avoir eu la gentillesse de partager certaines de leurs données avec moi. Je souhaite également témoigner ma reconnaissance envers les deux évaluateurs anonymes de la Revue canadienne de science politique pour leurs diverses suggestions, qui ont sans conteste permis d'enrichir l'analyse présentée dans cet article.