Hostname: page-component-586b7cd67f-g8jcs Total loading time: 0 Render date: 2024-11-30T18:41:54.507Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le développement idéologique en situation coloniale: essai de théorisation

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

Denis Monière
Affiliation:
Université d'Ottawa

Abstract

The fundamental element in the Marxist theory of ideologies is that men's ideas and perceptions are determined by the way in which they earn their living and by the social conditions which ensue. But this view by itself does not adequately explain the ideological framework of a social organization and its process of development since other factors intervene. The dialectic governing the formulation of ideologies is not only vertical but horizontal as well, and in two respects. First, one must avoid being trapped by a logical assumption about the connection between the method of production and the creation of a social structure. We must recognize the co-existence of modes of production; that is to say that in a given social structure there can be several methods of production. Thus, while a capitalist mode of production may prevail, it can still accommodate perfectly well for a certain length of time the continuation of some elements of the feudal or slave system of production, even though the logical end of capitalism is to spread and eliminate them. Hence, depending on the relationship between methods of production, one can discover in the overall structure of the prevailing mode of production some traces of the method of production which previously was dominant, especially during a transitional period.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1976

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1 Voir Le 18 brumaire de Louis Bonaparte (Paris 1965)

2 Siegfried, André, Itinéraires de contagion: épidémies et idéologies (Paris 1960), 139, 140–56Google Scholar

3 Voir ibid., 146

4 Political Ideology (New York 1967), 415–16

5 Voir Hartz, Louis, Les enfants de l'Europe (Paris 1968).Google Scholar La théorie de Louis Hartz est pertinente à notre problématique non seulement parce qu'on y trouve une théorie du changement idéologique mais aussi parce qu'elle s'applique implicitement aux situations coloniales. A moins d'adopter un point de vue statique, on ne peut faire une distinction absolue entre les sociétés fragments et les situations coloniales car une situation coloniale est toujours sousjacente à la formation d'une société fragment, la fragmentation étant un cas particulier du processus de colonisation.

6 Ibid., 123

7 Ibid., 34

8 Ibid., 15

9 Hartz est un idéologue en ce sens qu'il est un théoricien qui considère les mouvements d'idées comme quelque chose d'autonome, sans rapport avec le contexte socio-économique ou la situation de classe. Il est l'idéologue du statu quo. Pour lui, les idéologies sont nationales, tout conflit idéologique devient dans cette perspective une lutte entre nations, les patriotes étant ceux qui soutiennent l'idéologie dominante et les traitres ceux qui s'y opposent. En ce sens, on peut aussi dire que Hartz est l'idéologue de la guerre froide. Qu'il n'en soit pas lui-même conscient ne change rien au rapport objectif qu'il y a entre sa production intellectuelle et la pratique dominante du contexte où elle a été produite. Nous ne disons pas ici que Hartz justifie volontairement les politiques des sociétés fragments. Son discours n'a pas besoin d'être apologétique car cette fonction est inhérente à la logique contemplative du positivisme qui accepte le fait sans le prendre pour ce qu'il est, c'est-à-dire le produit d'un rapport de force où des intérêts, des valeurs et des conceptions du monde sont en jeu. Il est idéologue en raison de ce qu'il ne dit pas ou ne reconnait pas.

10 Ibid., 14, c'est nous qui soulignons

11 Ibid., 11

12 Ibid., 23

13 Voir Ibid., 108

14 Marx, K. et Engels, F., Le manifeste du parti communiste (Pékin 1966), 56–7Google Scholar

15 Cité par Dumont, F., Les idéologies (Paris 1974), 24–5Google Scholar

16 Pour une description exhaustive de ce processus voir Luxembourg, Rosa, L'accumulation du Capital (Paris 1972)Google Scholar, tomes I et II.

17 « De la contradiction » dans Œuvres Choisies de Mao Tsé-Toung (Pékin 1966), tome 1, 351

18 Amin, Samir, Le développement inégal (Paris 1973), 258Google Scholar

19 Ibid., 260

20 Voir « Dépendance nationale, déplacement d'idéologies, littérature », dans l'Homme et la Société; 26 (octobre–décembre 1972), 99–111.

21 Ibid., 100

22 Ibid., 104

23 Ibid., 107

24 Voir « A Class Analysis of the Bureaucratic Process in Mali », dans Journal of Development Studies, 6, no. 2 (janvier 1970), 107.

25 Cette dualité schizophrène de la mentalité du colonisé est admirablement décrite par Memmi, Albert, Le portrait du colonisé (Paris 1966).Google Scholar

26 Voir ibid., 86 et suivantes.

27 Voir à ce sujet l'analyse du cas malgache faite par Althabe, G., Oppression et libération dans l'imaginaire (Paris 1969), 47.Google Scholar