Le But de cet article est d’examiner comment des locuteurs ayant la compétence du français, interprètent des phrases contenant la co-occurrence d’« adjectifs de nation » et de noms quelconques, où l’adjectif est, par rapport au nom, soit en position d’épithète (ex.: « l’homme français »), soit en position d’attribut (ex.: « cet homme est français »).
La dénomination « adjectif de nation » reste évidemment très vague, car il n’est pas certain que les adjectifs examinés ici puissent être rangés dans une classe désignée par un terme simple. Nous entendons ici des adjectifs rattachés à des noms propres de pays, comme « français », « belge », « suisse » ou à des groupes humains comme « esquimau », qui, sans posséder de pays qui leur soit propre, n’en constituent pas moins ce qu’on peut appeler une nation. De toute manière, il serait vain de se donner a priori une définition sémantique globale de tous ces termes, puisque l’analyse détaillée des quelques types auxquels ils appartiennent, doit permettre de préciser leur interprétation.