Cet article réexamine le concept de réseau social utilisé en sociolinguistique variationniste en analysant le rôle que jouent divers domaines d’affiliation liés aux liens forts et aux liens faibles à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté dans la variation morphosyntaxique dans les expressions en tête des propositions adverbiales du français acadien du nord-est du Nouveau-Brunswick (Canada). D’après les résultats d’analyses de type règle variable, le facteur réseau social est en mesure de prédire l’emploi des formes traditionnelles comme que, quand que et si que de manière plus stable que tout autre facteur extralinguistique, incluant la classe sociale. L’analyse des correspondances est utilisée pour opérationnaliser le facteur réseau social à partir des affiliations des sujets dans les domaines d’affiliation. Cette étude suggère que, dans l’explication de la variation sociolinguistique, les liens faibles méritent un examen plus approfondi et que les statistiques multivariées sont un outil des plus appropriés pour ce genre d’étude.