Depuis 1893, date à laquelle James Geddes, professeur à l'Université de Boston, se mit à étudier les parlers populaires du Canada français, de nombreux enquêteurs l'ont suivi dans cette voie. En revanche, nous ne connaissons aucune étude détaillée sur la langue des classes instruites. Or, il suffit d'une pratique limitée de l'élite canadienne française pour s'apercevoir que sa langue, du seul point de vue de la prononciation, est loin d'être uniforme. Charles Bruneau, qui qualifie la langue des Canadiens cultivés “d'impeccable” ne fait que laisser le problème entier. Puisque l'auditeur attentif peut déceler chez l'élite canadienne une gamme considérable d'accents, il s'ensuit qu'on ne trouve pas encore au Canada français, comme en France, une norme qui soit considérée comme la marque de l'homme instruit. Il semble toutefois que l'influence exercée par la radio, la télévision et certaines sociétés comme la Société du Bon Parler nous permette d'entrevoir quelle sera, au Canada, la langue parlée de demain.