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L'intermediaire syriaque dans la transmission de la philosophie grecque à l'arabe: le cas de l'Organon d'Aristote

Published online by Cambridge University Press:  24 October 2008

Henri Hugonnard-Roche
Affiliation:
Centre d'histoire des sciences et de la philosophie arabes, 49 rue Mirabeau, 75016 Paris, France

Abstract

This article aims to present a summary account of the role of Syriac in the transmission of Aristotle's Organon from Greek to Arabic. The main sources for that purpose lie in the Syriac and Arabic translations of Aristotle's works, that were achieved during the period from the 7th to the 9th centuries. Some problems related to these translations are discussed, with more attention paid to the emergence of a technical language of logic.

Dans cet article on se propose de présenter un bref état de la question touchant le rôle de l'intermediaire syriaque dans la transmission de l'Organon d'Aristote du grec à l'arabe. Les principales sources utilisées sont les traductions syriaques et arabes des traités d'Aristote, qui furent exécutées dans la période allant du VIIe au IXe siècle. On examine diverses questions relatives à ces traductions, en s'attachant particulièrement à la formation d'un langage technique de la logique.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 1991

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References

1 Gāhiz, , Le livre des avares, traduction française avec une introd. et des notes par Ch. Pellat (Paris, 1951), pp. 147–48;Google Scholarcf. Kitāb al-Buhalā', éd. van Vloten, (Leiden, 1900), p. 109; éd. Tāhā al-Ḥāǧirī (Le Caire, 1948), p. 90.Google Scholar

2 Cf. Ishāq, Hunain ibn, Über die syrischen und arabischen Galen-Übersetzungen, herausgegeben und übersetzt von G. Bergsträsser, Abhandlungen für die Kunde des Morgenlandes XVII, 2, (Leipzig, 1925).Google Scholar

3 Cf. Brock, S., ‘From antagonism to assimilation: Syriac attitudes to Greek learning’, Garsoïan, dans N., Mathews, Th. and Thompson, R. (éd.), East of Byzantium: Syria and Armenia in the Formative Period (Washington, 1982), pp. 1739;Google Scholar r éimpr. Brock, dans S., Syriac Perspectives on Late Antiquity (Londres, 1984).Google Scholar

4 Cf. Hugonnard-Roche, H., ‘Aux origines de l'exégèse orientale de la logique d'Aristote: Sergius de Reš'aina († 536), médecin et philosophe’, Journal Asiatique, 277 (1989): 117, à la p. 9. Précisons que Sergius a composé deux traités sur les Catégories: l'un d'eux, jamais encore étudié, est adressé à un certain Philotheos, inconnu par ailleurs; l'autre est adressé à un certain Théodore, identifié généralement avec celui qui fut, à partir de 540, évêque de Merv. Le passage cité est tiré de ce second traité, qui seul a fait l'objet de notre étude dans l'article susdit. Sur les deux traités de Sergius, voir aussi notre article: ‘A propos de la réception de la logique grecque en syriaque: l'exemple des commentaires de Sergius de Reš'aina sur les Catégories d'Aristote’, à paraître dans Autori classici in lingue del Vicino e Medio Oriente. Atti del IX Seminario sul tema ‘Recupero di testi classici attraverso recezioni in lingue del Vicino e Medio Oriente’, Napoli, Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 6–8 novèmbre 1990.CrossRefGoogle Scholar

5 Hugonnard-Roche, ‘Aux origines de l'exégèse orientale’, p. 12.

6 Pour la liste de ces traductions, voir les notices de Hugonnard-Roche, H., dans le Dictionnaire des philosophes antiques, publié sous la direction de R. Goulet (Paris, 1989) vol. I, sous: Aristote. L'Organon.Google Scholar Tradition syriaque et arabe. Brock, Voir aussi S., ‘The Syriac commentary tradition’, à paraître dans Commentaries and Glosses on Aristotelian Logical Texts (London, The Warburg Institute).Google Scholar

7 Trois ou quatre traductions du De interpretatione, selon que l'on compte pour une ou deux versions les lemmes inclus dans le commentaire de Probus et la version anonyme généralement attribuée à ce même Probus (cf. les notices citées note 6): la question n'est pas tranchée.

8 Cinq ou six traductions, selon que l'on compte encore pour une ou deux versions les lemmes insérés dans le commentaire de Probus et la version anonyme attribuée également à Probus (cf. de même les notices citées note 6): la question n'est pas non plus tranchée.

9 A l'exception de quelques citations conservées dans les notes marginales du MS Parisinus ar. 2346: cf. l'édition de l' A. Badawi (citée note 11), passim dans les notes.Google Scholar

10 Ces informations sont commodément rassemblées Peters, dans F.E., Aristoteles Arabus. The Oriental Translations and Commentaries on the Aristotelian Corpus (Leiden, 1968). Sur la tradition arabe de l'Organon, voir aussi les notices de A. Elamrani-Jamal et H. Hugonnard-Roche, dans le Dictionnaire des philosophes antiques (cité note 6).Google Scholar

11 Les traités de l'Organon proprement dit, ainsi que l'Isagoge, ont été édités, avec les notes du MS (sauf pour les Catégories et le De interpretatione), par Badawi, 'A., Mantiq Aristū, 3 vol. (Le Caire, 19481952).Google Scholar Les notes du traité des Catégories ont été éditées, avec une traduction française (très fautive), Georr, dans Kh., Les Catégories d'Aristote dans leurs versions syro-arabes (Beyrouth, 1948), pp. 149–82 (trad.) et 361–86 (éd.).Google Scholar Ces notes ont été en partie analysées par Walzer, R., ‘New light on the Arabic translations of Aristotle’, Oriens 6 (1953): 91142; réimpr.CrossRefGoogle Scholardans Id., Greek into Arabic. Essays on Islamic Philosophy (Oxford, 1962), pp. 60113. Sur ces notes, voir aussi H. Hugonnard-Roche, ‘Remarques sur la tradition arabe de l'Organon d'après le MS Parisinus ar. 2346’, à paraître dans Commentaries and Glosses on Aristotelian Texts (cité note 6).Google Scholar

12 Sur ce texte, cf. Gutas, D., ‘Paul the Persian on the classification of the parts of Aristotle's philosophy: a milestone between Alexandria and Baġdâd’, Der Islam, 60 (1983): 231–67.CrossRefGoogle Scholar

13 Al-Fārābī est mentionné seulement une fois, semble-t-il, dans le colophon des Réfutations sophistiques, comme le copiste probable du MS qu'Ibn Suwār, ‘éditeur’ des traités réunis dans le Parisinus, a copié à son tour: cf. Georr, Les Catégories d'Aristote (cité note 11), p. 198.Google Scholar

14 Lorsque Ibn Suwār, par exemple, critique la traduction des Réfutations sophistiques faite par Athanase, il se borne à dire que celui-ci ne comprenait pas les idées d'Aristote, sans porter de jugement sur la méthode du traducteur: cf. Georr, Les Catégories d'Aristote, pp. 198–99.Google Scholar

15 Brock, ‘From antagonism to assimilation’ (cité note 3).

16 Hugonnard-Roche, H., ‘Sur les versions syriaques des Catégories d'Aristote’, Journal Asiatique, 275 (1987): 205–22.CrossRefGoogle Scholar

17 Cf. ibid., p. 215.

18 Cf. ibid., pp. 209–10. Sur la terminologie des traductions syriaques de l'Organon, Hugonnard-Roche, voir aussi H., ‘Sur la tradition syro-arabe de la logique péripatéticienne’, dans Traduction et traducteurs au Moyen Age, colloque international du CNRS, 26–28 mai 1986 (Paris, 1989), pp. 314.Google Scholar

19 Cf. Hugonnard-Roche, ‘Sur les versions syriaques’ (cité note 16), p. 216. Nous empruntons cette remarque de Sergius à celui de ses deux commentaires sur les Catégories qui est adressé à Théodore (cf. ci-dessus note 4).Google Scholar

20 Cf. Hugonnard-Roche, ‘Aux origines de l'exégèse orientale’ (cité note 4), p. 13. L'obscurité qu'Aristote aurait cultivée dans ses écrits est l'un des dix points figurant dans les introductions générales à la philosophie d'Aristote, chez les commentateurs néoplatoniciens tardifs: sur ce point, voir le commentaire de Hadot, I., Simplicius, dans, Commentaire sur les Catégories, trad. commentée sous la direction de I. Hadot, fasc. 1, Philosophia Antiqua 50, (Leiden, 1990), pp. 113–22.Google Scholar

21 Une description du texte de la Rhétorique, conservé dans le Parisinus, se trouve dans Georr, Les Catégories d'Aristote (cité note 11), pp. 186–89. Mais l'analyse la plus récente de ce texte, qui corrige sur divers points les descriptions antérieures, est due à Lyons, M.C. (éd.), Aristotle's Ars Rhetorica. A new edition, with commentary and glossary (Cambridge, 1982), t.I, pp. I–XIII. Pour la tradition arabe de la Rhétorique, voir la mise au point exhaustive sur l'état des recherches faite par M. Aouad, dans le Dictionnaire des philosophes antiques (cité note 6), sous: Aristote. La Rhétorique. Tradition syriaque et arabe.Google Scholar

22 Cf. Bidawid, R. J., Les lettres du patriarche nestorien Timothée I (Città del Vaticano, 1956), p. 35, no. 43.Google Scholar

23 A propos des traducteurs du ‘cercle d'al-Kindī’, voir, par exemple, Zimmermann, F. W., ‘The origins of the so-called Theology of Aristotle’, Kraye, dans J., Ryan, W.F. and Schmitt, C. B. (éd.), Pseudo-Aristotle in the Middle Ages. The Theology and Other Texts (Londres, 1986), pp. 110240, aux pp. 113–18, 136. Une mise au point sur l'état de la question est attendue de G. Endress, ‘The circle of al-Kindī. Early Arabic translations from the Greek and the rise of Islamic philosophy’, à paraître dans Autori classici in lingue del Vicino e Medio Oriente. Atti del VI Seminario sul tema ‘Recupero di testi classici attraverso recezioni in lingue del Vicino e Medio Oriente’, Napoli, Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 5–6 dicèmbre 1988.Google Scholar Sur les syriacismes dans l'arabe médiéval, cf., par exemple, Blau, J., A grammar of Christian Arabic, 3 vols., Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, Subsidia 2729 (Louvain, 19661967), index sous: Aramaic influence.Google Scholar

24 Cf. l'incipit de cette traduction dans Badawi, Mantiq Aristū (cité note 11), t. III, p. 740: ‘Traduction ancienne attribuée à al-Nā'ima, et je ne sais pas de quelle langue il l'a traduite.’Google Scholar

25 Cf. Bidawid, Les lettres du patriarche (cité note 22), pp. 25, 35;Google Scholar et l'édition de la lettre 43 de Timothée (avec traduction allemande) Braun, par O., ‘Briefe des Katholikos Timotheos I’, Oriens Christianus, 2 (1902): 132, aux pp. 4–11.Google Scholar

26 Cf. Badawi, Mantiq Aristū (cité note 11), p. 752; nous plaçons entre parenthèses les gloses que contient la traduction – gloses dont rien ne laisse penser qu'elles ne soient pas l'oeuvre du traducteur lui-même.Google Scholar

27 ed. Hoffmann, J.G.E., Syrisch-arabische Glossen (Kiel, 1874) (jusqu'à la lettre mīm);Google ScholarGottheil, R.J.H., The Syriac-Arabic glosses of Ishō'bar 'Ali, Memorie della Lincei, R. Accademia dei, s.V, vol. XIII (Rome, 19081928) (de la lettre nūn à la fin de l'alphabet).Google Scholar

28 ed. Duval, R., Lexicon syriacum auctore Hassano Bar Bahlule (Paris, 18881896), avec une histoire des glossaires syriaques, p. VII.Google Scholar

29 Voir d'autres exemples dans Hugonnard-Roche, ‘Sur la tradition syro-arabe’ (cité note 18).Google Scholar

30 Cf. Hunain ibn Ishāq, Über die syrischen und arabischen Galen-Übersetzungen (cité note 2), passim.Google Scholar

31 Dans une étude antérieure, nous avons déjà souligné que les traductions arabes ont évolué (contrairement à l'opinion généralement reçue) d'un style paraphrastique vers un style plus littéral, au cours du IXe siècle: cf. H. Hugonnard-Roche, ‘Les traductions du grec au syriaque et du syriaque à l'arabe (à propos de l'Organon d'Aristote)’ (sous presse).Google Scholar

32 Cf. Badawi, Mantiq Aristū (cité note 11), t. III, p. 1017; Georr, Les Catégories d'Aristote (cité note 11), p. 198–99.Google Scholar

33 On trouvera des exemples de telles traductions dans nos études ‘Sur les versions syriaques’ (citée note 16), pp. 217–19, et ‘Remarques sur la tradition arabe de l'Organon’ (citée note 11).Google Scholar

34 Zimmermann, F.W., Al-Farabi's Commentary and Short Treatise on Aristotle's De Interpretatione, translated with an introduction and notes (Londres, 1981), p. CXXIX. Sur le débat entre Abū Bišr Mattā et Abū Sa'īd al-Sīrāfī, et sur les rapports entre logique grecque et lanque arabe,Google ScholarEndress, voir G., ‘Grammatik und Logik. Arabische Philologie und griechische Philosophie in Widerstreit’, dans Sprachphilosophie in Antike und Mittelalter, herausgegeben von B. Mojsisch, Bochumer Studien zur Philosophie 3, (Amsterdam, 1986), pp. 163299;CrossRefGoogle ScholarElamrani-Jamal, A., Logique aristotélicienne et grammaire arabe (Etude et documents), Etudes musulmanes 26, (Paris, 1983).Google Scholar

35 Ed. Daneche-Pajuh, M.T., Al-mantiq li-Ibn al-Muqaffa', Hudūd al-mantiq li-Ibn Bihrīz (Téhéran, 1978).Google Scholar

36 Pour une comparaison des vocabulaires syriaque et arabe de la logique, voir les remarques suggestives de Zimmermann, F.W., ‘Some observations on al-Farabi and logical tradition’, Stern, dans S.M., Hourani, A., Brown, V. (éd.), Islamic Philosophy and the Classical Tradition. Essays presented by his friends and pupils to Richard Walzer (Oxford, 1972), pp. 517–46.Google Scholar

37 ed. Land, J.P.N., Anecdota Syriaca, t. IV (Leiden, 1875), pp. 132 (syr.), 1–30 (trad. latine).Google Scholar

38 ed. Furlani, G., ‘Una introduzione alla logica aristotelica di Atanasio di Balad’, Rendiconti della R. Accademia dei Lincei, s. V, vol. XXV (Rome, 1916), pp. 717–78.Google Scholar Trad. italienne par Furlani, , ‘L'introduzione di Atanasio di Baladh alla logica e sillogistica aristotelica’, Atti del Reale Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti, t. LXXXV, parte 2a (19251926), pp. 319–44.Google Scholar

39 Cf. le texte cité plus haut (correspondant à la note 5).Google Scholar

40 Comme le rapporte Hunayn, Über die syrischen und arabischen Galen-Übersetzungen (cité note 2), pp. 47–48 (arabe), 38–39 (trad. allemande).Google Scholar

41 Ibid., pp. 47–48 et 51 (arabe), 38–39 et 42 (trad. allemande).

42 Des fragments du De demonstratione de Galien en version arabe sont conservés dans l'ouvrage d'al-Rāzī, al-Šukūk 'alā Ğālīnūs: cf. Mohaghegh, M., ‘The Shukūk of Rāzī against Galen’, Proceedings of the XXVIIth International Congress of Orientalists (Wiesbaden, 1971), pp. 240–42;Google Scholar sur la tradition galénique en arabe, voir le survol de Strohmaier, G., ‘Galen in Arabic: Prospects and projects’, Nutton, dans V. (éd.), Galen: Problems and Prospects (Londres, 1981), pp. 187–96.Google Scholar

43 ed. de Goeje, M.J., Bibliotheca Geographorum Arabicorum VIII, (Leiden, 1894), p. 122.Google Scholar Trad. française par de Vaux, Carra, Le livre de l'avertissenzent et de la révision (Paris, 1897), pp. 170–71.Google Scholar Le passage en question est cité en trad. allemande par Meyerhof, M., ‘Von Alexandrien nach Bagdad. Em Beitrag zur Geschichte des philosophischen und medizinischen Unterrichts bei den Arabern’, Sitzungsberichte der preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 23 (1930), pp. 389429, à la p. 407. Il faut noter qu'al-Mas'ūdï a peut-être utilisé le traité d'al-Fārābī comme source de son propre ouvrage, et que les témoignages des deux auteurs ne sont donc peut-être pas indépendants l'un de l'autre.Google Scholar

44 Ibn, Abī Usaybi'a, ‘Uyūn al-anbā' fi tabaqāt al-atibbā’, éd. Müller, A. (Königsberg-Le Caire, 18821884), t. I, pp. 134–35; éd. N. Ridā (Beyrouth, 1965), pp. 604–05. Trad. allemande par Meyerhof, ‘Von Alexandrien nach Bagdad’ (cité note 43), p. 405.Google Scholar Trad. anglaise et commentaire par Rescher, N., ‘Al-Fārābī on logical tradition’, Journal of the History of Ideas, 24 (1963): 127–32; réimpr. dans Id., Studies in the History of Arabic Logic (Pittsburgh, 1963), pp. 21–27.CrossRefGoogle Scholar Sur le texte d'al-Fārābī, l'étude la plus récente est celle de Strohmaier, G., ‘Von Alexandrien nach Bagdad – Eine fiktive Schultradition’, Wiesner, dans J. (éd.), Aristoteles. Werk und Wirkung, Paul Moraux gewidmet, 2 vol. (Berlin, 1985), t. II, pp. 380–89.Google Scholar

45 Zimmermann, Al-Farabi's commentary (cité note 34), p. CIV.

46 Cf., par example, Hugonnard-Roche, ‘Sur les versions syriaques’ (cité note 16), pp. 217–19.

47 Cf. Hugonnard-Roche, ‘Remarques sur la tradition arabe de l'Organon’ (cité note 11).

48 Cf. Zimmermann, ‘Some observations’ (cité note 36), pp. 527–28.

49 Comparer Zimmermann, ibid., p. 532 et n. 37, et Hugonnard-Roche, ‘Sur la tradition syro-arabe’ (cité note 18), p. 8.

50 Sur la transmission de la logique grecque à l'arabe, et sur le rôle de l'intermédiaire syriaque dans cette transmission, nous avons indiqué, chemin faisant, dans le cours de notre étude, diverses questions qui devraient faire l'objet de futures recherches. On trouvera également des suggestions de recherches dans Hugonnard-Roche, ‘Les traductions du grec au syriaque’ (cité note 31). Sans viser l'exhaustivité, on peut cependant regrouper certains des travaux à entreprendre sous les principaux chefs suivants. Des éditions de textes syriaques avec glossaires, et des traductions, seraient évidemment nécessaires: un état des textes connus, avec références à des manuscrits, se trouve dans Brock, ‘The Syriac commentary tradition’ (cité note 6); voir aussi les notices de Hugonnard-Roche, dans le Dictionnaire des philosophes antiques (cité note 6). Seraient aussi trés utiles des analyses détaillées et comparatives des procédés stylistiques des divers traducteurs et commentateurs, et de leur vocabulaire technique, à la fois pour le syriaque et pour l'arabe. Les procédés de traduction sont d'ailleurs inséparables de la compréhension même des questions logiques, ainsi qu'il ressort, par exemple, de notre étude ‘Sur les versions syriaques’ (citée note 16). Les traductions arabes ‘anciennes’ d'Ibn Nā'ima et de Tadārī seraient certainement intéressantes à examiner de près, du point de vue philōlogique; de même, il conviendrait de reprendre la comparaison des trois traductions des Réfutations sophistiques par Ibn Nā'ima, Yaḥyā ibn 'Adī et Ibn Zur'a, comparaison esquissée parGoogle ScholarHaddad, C., Trois versions arabes inédites des Réfutations sophistiques, Thèse inédite (Paris, 1952). De telles comparaisons devraient permettre de définir divers états de la langue logique, à divers moments de son développement. Une autre tâche de première importance à accomplir serait la description codicologique complète du MS Parisinus ar. 2346, et la transcription de toutes les gloses qu'il contient. Sur cette base, les analyses commencées par Waizer, ‘New light on the Arabic translations’ (cité note 11), seraient aussi à reprendre pour l'ensemble des textes du Parisinus. De telles analyses sont indispensables pour tâcher de connaître la relation entre la tradition syriaque et la tradition arabe de logique à l'époque abbasside. Le rapport de la tradition syriaque aux sources grecques n'est d'ailleurs pas mieux connu et demanderait aussi à être élucidé. Ce sont là quelques exemples des travaux qui seraient à entreprendre: dans la plupart d'entre eux, les aspects philologiques et doctrinaux sont indissociables, tout comme il nous semble impossible de dissocier l'étude des traductions syriaques ou arabes de textes logiques de celle des commentaires en ces langues.Google Scholar