Article contents
Les ‘Agoras de Dieux’ En Grèce
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2013
Extract
Les remarques ici présentées ne touchent qu'indirectement aux domaines où M. A. J. B. Wace est spécialiste et maître; qu'il veuille bien, pourtant, les agréer, en souvenir de notre longue et amicale communauté de travail dans l'Orient héllénique: ἐν εἰρήνῃ καὶ ἐμ πολέμῳ
En suivant récemment les études consacrées aux problèmes des agoras grecques, études qui n'ont pas cessé d'être nombreuses et intéressantes—je pense ici, par exemple, aux observations faites encore en 1949–1950, par R. E. Wycherley, en Angleterre, par R. Martin, en France1—je n'ai pas pu éviter l'impression d'une part peut-être trop insuffisante accordée à certaines découvertes, qui ont montré, il y a peu, l'importance des primitives ἀγοραὶθεῶν celles-ci ont été le modèle divin offert, je crois, dès la période archaïque, aux futures agoras humaines; les agoras humaines ne se sont constituées et organisées indépendamment qu'à une date relativement plus basse.
- Type
- Research Article
- Information
- Copyright
- Copyright © The Council, British School at Athens 1951
References
1 Wycherley, R. E., How the Greeks built cities, 1949, LondonGoogle Scholar; R. Martin, Recherches sur l'agora grecque. Études d' histoire et d'architecture urbaines, thèse soutenue en Sorbonne le 20 mai 1950 (à paraître).
2 Sur l' assemblée et lieu d'assemblée des Immortels, cf. Iliade XX 142; Hymne à Demeter, 92; Hymne à Apollon (suite pythique), 187; Hymne à Hermès, 332. L'expression est devenue une formule assez usuelle. L' est en rapport avec cf. Bréal, Michel, ‘Pour mieux connaître Homère’, Lexilogus, 1906, 157–158Google Scholar; Lejeune, M., Traité de phonétique grecque, 1946, 169Google Scholar, n. 2. Mais, d'autre part, Eschyle applique ce composé épique à la lumineuse assemblée des astres: Agamemnon, 4. Notons aussi que est employé dans l'Odyssée (XVI 376) pour désigner déjà la convocation de l'assemblée des gens d'Ithaque. Ce texte pourrait donner une indication sur le moment, où, du souvenir des ‘agoras de dieux’, on est passé à l'organisation des agoras humaines.
3 II ne s'agit pas ici de reparler du thème sculptural des assemblées divines, encore que ceux qui en ont traité jusqu'ici, à propos des frontons et des frises, notamment, soient loin d'avoir dit même l'essentiel. Nous nous bornons volontairement à la question des agoras de dieux. Nous nous bornons aussi au domaine grec et gréco-oriental, sans ignorer qu'il eût été possible, sinon utile, d'en sortir. Des agoras de dieux ont existé en Égypte: Hellanikos, dans ses Aegyptiaca (cités par Athénée, XV 680) mentionne une ville de la vallée du Nil, ‘Tindion’, où se tenait l'assemblée des dieux; il existait là, nous dit-on, un grand temple de pierre, environné d'épines blanches et noires, sur lesquelles on venait déposer, paraît-il, des couronnes de fleurs d'acanthe, des grenades entrelacées avec la vigne; les fleurs offertes ne dépérissaient ni ne fanaient jamais.
4 Curtius, E., Gesam. Abh. I 322Google Scholar, avait eu raison de conclure déjà à l'existence de tels enclos sacrés dans de nombreuses cités. Mais les fouilles ont apporté bien des compléments importants à son information.
5 M. R. Martin, dans ses études ci-dessus mentionnées, en signale sept ou huit déjà (1950).
6 Suppliantes, 180, 713, 955.
7 Ibid., 210, 220.
8 Heurgon, J., Recherches sur l'histoire, la religion, et la civilisation de Capone pré-romaine, des origines à la deuxième guerre punique, 1942, 330 sqq., 387–388.Google Scholar
9 Renseignement de M. Fr. Chamoux, qui prépare une étude sur l'histoire de Cyrène avant la période hellénistique.
10 Cf. aussi Zénobios IV 30.
11 Luigi Pernier et Luisa Banti, Guida degli scavi italiani in Creta, 1947, 15 sqq.; plan général de la figure 22.
12 Cf. p. ex. BCH LXX (1946), 455 sqq. (Ch. Picard).
13 Alcée n'a parlé que d'une triade, mais il n'est pas exclu qu'on eût donné l'hospitalité à d'autres dieux aussi, au mont Pylaion.
13 Sic, peut-être encore, Norman, M.Brown, O., Hermes the Thief, 1947, 103–105, 119Google Scholar; cf. Weniger, L., ‘Olympische Studien’, Archiv für Religionswissenschaft XX (1920–1921), 47–78Google Scholar, pour l'institution à Olympie, en 580 av. J. C., du culte des douze dieux.
14 Ann. XXII (1942), 85–137, 5 Pl.
15 J'ai marqué sommairement déjà l'importance de cette découverte: REL XXIII (1945), publié en 1946, 44–47.
16 Pausanias VII 22, 4:
17 Pour Pergame, cf. Ohlemütz, Erwin, Die Kulte u. Heiligtümer der Götter in Pergamen, 1940, 203 sqq.Google Scholar
18 dans, ListeAM XXXV (1910), 451Google Scholar sqq. (no. 32 sqq.); XXXVII (1912), 286 sqq. (no. 12 sqq.).
19 Pausanias IX 22.
20 Picard, Ch., MonPiol XL (1944), 107–134Google Scholar (‘Trapézophore sculpté d'un sanctuaire thasien’). Le trapézophore avait été dédié par une prêtresse thasienne de Cybèle, à l'époque antonine.
21 IG XII 8, 374; XII 8, Supplém. 435; Daux, G., BCH LII (1928), 55Google Scholar, no. 5. Cf. aussi Picard, Ch.Mon-Piot XL (1944), 123–124.Google Scholar
22 von Gaertringen, Hiller, Thera I 283Google Scholar sqq.; III 62 sqq.
23 Thera III 62 sqq.
24 IG XII 3, 452; cf. Thera, I 203.
25 Suppliantes 205, 218.
26 Thera I 283 sqq.; cf. Suppliantes 508, où, si l'on adopte la leçon des mss., il faut admettre que le sanctuaire argien comprenait, lui aussi, une place d'assemblée laïque; cf. 975–976: avec une partie plane pour les réunions humaines (508: Eschyle indique nettement qu'elle était réservée aux profanes, en l'appelant:
27 On la trouve republiée en 1942: cf. Tritsch, F. J., JHS LXII (1942), 39CrossRefGoogle Scholar sqq., pl. I–IV; pour la carte, cf. 40, fig. 1.
28 Ainsi que le couronnement de la stèle-tour, analogue à celui des Harpyies. On a maintenant déjà un bloc d'angle de la frise décorée (haut. 1 m. 60), avec défilés et combats (Mission P. Demargne-P. Devambez, 1950).
29 Cf. Benndorf, O., W. Jahresh. III (1900), 98 sqq.Google Scholar; F. W. König, Klotho, 1936; Meriggi, P., Acta Jutlandica (Aarskrift vor Aarhus Universitet IX (1937), 504 sqq.Google Scholar Pour le texte grec, cf. Kalinka, , TAM I (1901) 1, 44, 6, 21.Google Scholar
30 JHS LXII (1942), 40–41.
30a Weinreich, O., SB Heidelberg X 2 (1919), 243 sqq.Google Scholar; AA 1933, 778 sqq.
31 Cf. déjà Vallois, R., BCH LIII (1929), 240–241Google Scholar; Picard, Ch., MonPiot XLI (1946), 80–81.Google Scholar Pour le dispositif des autels dans le téménos, cf. R. Vallois, l.l., 225 sq. (le Dodécathéon), et spécialement 226 sqq.—Les dieux étaient groupés là par triades pour la κοιυοβωμια: Zeus, Héra, Athéna, ensemble, correspondant à la triade cynthienne; au centre, Apollon, Artémis, Léto, les suzerains locaux, sur le plus grand autel; pour d'autres associations (Déméter, Zeus Eubouleus, Coré; peut-être Poseidon—Amphitrite—Hermès) cf. l.l. et O. Weinreich, Zwölf Götter, 788–789.
32 Cf. là-dessus mon étude dans MonPiot XLI (1946), 73–90. Quand les Antigonides voulurent se faire représenter eux-mêmes dans le témenos, dominant de leurs effigies colossales le panthéon hellénique aligné des deux côtés contre les murs latéraux, ils ont sans doute fait remonter, à l'intérieur du téménos, les statues d'une consécration vénérable qui perpétuait l'orgueilleuse piété des Pisistratides. De même, dans le sanctuaire, les du Porinos naos ont pu être transférés un jour au temple voisin.
33 Les travaux de M. J. Marcadé ont fait l'objet d'un mémoire présenté à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et doivent être publiés dans un prochain fascicule du BCH.
34 Cf. là-dessus, déjà, Ch. Picard, Explar. arch. Délos, Introd.
35 Archives des missions, 3 série, XIII (1887), 407.
36 BCH XIII (1889), 217 sqq., pl. VII.
37 BCH LX (1936), 39 sqq.
38 Rev. art. anc. et moderne LXV (1924), 81 sqq., 175 sqq.
39 Cf. le plan donné par Vallois, R., BCH LIII (1929), pl. 6.Google Scholar
40 J'ai marqué au passage que les agoras divines ont été, çà et là, organisées sous le patronage des déessesmères. Le culte des Douze dieux aussi. On le voit à Cyzique, à Ostie, par exemple. M. H. Metzger a découvert récemment, au musée d'Adalia, de nouveaux ex-voto aux Douze dieux lyciens. Sur un de ces ex-voto (Inv. 200: district de Kas), les dieux, armés, se rangent en deux groupes de six, de chaque côté d'une divinité manifestement féminine; ce qui ruine les théories d' O. Weinreich, d'après qui la treizième figure, dans cette catégorie d'ex-voto, aurait dû être celle de l'empereur, voire celle du Christ (entre les douze apôtres); cf. Lykische Zwölfgötterreliefs, l.l.—L'ex-voto no. 200 du Musée d'Adalia qui montre une déesse suzeraine parmi les douze dieux lyciens, porte une inscription nommant Artémis. C'est donc, là encore, une divinité féminine—une déesse-mère—qui occupe la place d'honneur, comme aussi, déjà, dans telle ou telle des agoras divines, par exemple à Lesbos (cidessus).
- 1
- Cited by