Les petits Français allaient à l'école avant Jules Ferry. Et nous ne le savions pas ! Remercions Clio : trois chercheurs viennent de combler cette lacune, en utilisant des milliers de chiffres rassemblés au XIXe siècle sur l'enseignement primaire.
Émerveillés eux-mêmes par cet exploit, les auteurs signalent à plusieurs reprises l'originalité de leur démarche et la nouveauté de leurs conclusions. Et, pour convaincre les plus sceptiques, R. Grew, P. J. Harrigan et J. B. Whitney n'hésitent pas à montrer du doigt l'historiographie traditionnelle, coupable de négliger les statistiques au profit des lois scolaires. Après G. Compayré, A. Léaud, E. Glay et M. Gontard, P. Gerbod, A. Prost et F. Mayeur, entre autres, illustreraient aujourd'hui cette tradition (p. 126, notes 24 et 25). Curieux amalgame ! Et, plus encore, curieuses filiations… Il ne s'agit pas de nier les limites de l'historiographie classique, mais peut-on réduire la contribution des trois derniers auteurs cités à une histoire politique du système scolaire ? Et pourquoi mentionner seulement, à l'appui de cette thèse, leurs travaux les plus mineurs ?