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Ville et campagne dans le discours médical sur la petite enfance au XVIIIe siècle
Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Extract
La littérature médicale sur la « conservation » et « l'éducation physique » des enfants se développe considérablement au XVIIIe siècle, surtout après la publication de l’Émile en 1762 ; toute l'élite éclairée des académies, sociétés savantes et salons s'intéresse à ce problème dont les implications sont médicales, morales, politiques et démographiques : il s'agit de conserver le plus possible de nourrissons à une époque où l'on sait que les hommes constituent la principale richesse de l'État. Dans ce combat pour sauver les nouveau-nés, les médecins ne sont pas seuls : les moralistes et théologiens, traditionnels défenseurs de l'enfance, s'intéressent eux aussi à la prime éducation, tout comme les administrateurs, hommes politiques et philanthropes, soucieux de progrès démographiques.
Summary
Continually present in the language used by doctors and administrators of the 18th century when speaking of the care of the young child, the opposition town /country is used in two opposing senses, apparently contradictory. At times the country is seen as being that place which is dominated by the "prejudices" and "animal" passions of the wet-nurses (they give the infants crude milk, badly cooked pablum and swaddle the child out of laziness). Whereas in the towns, the light of Reason can enlighten good mothers who follow the advice oftheir doctors. At other times, the city is presented as a place of luxury and moral decadence, as opposed to the country which is naturally good and pure, where children grow up healthy and hearty, unlike the sickly children raised in town. In reality "town" and "country" serve as abstract places, vehicles of an ideology- it is this opposition itself that is important and with it, the ever-present valorization ofurban médical science at the expense of popular wisdom.
- Type
- Pratiques et Discours Médicaux
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1977
References
Notes
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4. Ibid., p. 12.
5. Ibid., p. 26.
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13. Ibid., p. 195.
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19. J. L. Fourcroy De Guillerville, op. cit., p. 144.
20. J. Caillau, op. cit., pp. 9-10. Ce témoignage bordelais vaut aussi pour Paris : cf. S. Mercier, Tableau de Paris, t. II, Amsterdam, 1782-1783, p. 225 : « On a pris l'habitude heureuse de les vêtir légèrement et sans ligatures. »
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27. J. C. Desessartz, op. cit., p. 195.
28. Cité par J.-C. Perrot, op. cit., p. 852.
29. Voir à ce sujet, M.-F. Morel, «Théories et pratiques de l'allaitement en France au XVIIIe siècle», Annales de démographie historique, 1976.
30. J. L. Fourcroy De Guillerville, op. cit., pp. 112-114.
31. J. E. Gilibert, op. cit., p. 260.
32. J.-C. Perrot, op. cit., p. 853.
33. Tissot, S. A., Essai sur tes maladies des gens du monde, Lausanne, 1770, pp. 25–26 Google Scholar. On retrouve la même insistance sur les vertus thérapeutiques de l'air du matin chez Moheau, Recherches et considérations sur la population de la France, t. II, Paris, 1778, p. 111 : «La respiration de l'air du matin, baume des sens, médecine naturelle, aliment le plus pur, n'est point à l'usage d'une grande partie de la société; il est un grand nombre d'hommes et de femmes qui ne connaissent point l'aurore, ou qui ne l'ont vue qu'après que leurs sensations ont été affaiblies par les fatigues des plaisirs nocturnes : ce qu'est l'enfance dans la vie, le printemps dans l'année, l'aurore l'est dans le jour; et il est un principe de vie fécond et nouveau consacré au moment de son apparition : l'homme en santé ressent ses effets heureux, et le malade épuisé par ses souffrances ne peut recommencer à vivre, et finit à cette époque. Faut-il que la nation la plus recherchée dans ses goûts, la plus avide de primeurs méconnoisse et néglige une de celles qui est la plus délicieuse, peut-être parce qu'il est plus facile d'en jouir ? »
34. J. Ballexserd, Dissertation sur cette question…, op. cit., p. 83.
35. Ibid., p. 83.
36. S. A. Tissot, Avis au peuple sur sa santé, op. cit., p. 10. Mêmes conclusions chez Deparcieux, Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine, Paris, 1746.
37. J. Ballexserd, Dissertation sur cette question…, op. cit., p. 84.
38. Tissot, S. A., Essai sur les maladies des gens du monde, Lausanne, 1770, p. 24 Google Scholar.
39. Ibid., pp. 10-12. Cf. aussi sur ce même texte, Foucault, M., Naissance de la clinique, Paris, 1963, p. 16 Google Scholar : la maladie est la plus « naturelle » à la campagne. « Mais plus l'espace social où elle est située devient complexe, plus elle se dénature. »
40. Ibid., p. 32.
41. J. C. Desessartz, op. cit., p. 341.
42. Cf. J-C. Perrot, op. cit., p. 834.
43. S. A. Tissot, Essai sur les maladies des gens…, op. cit., p. 54.
44. Ibid., p. 54.
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47. F. Baldini, op. cit., pp. 77-79.
48. J. Raulin, op. cit., t. II, p. 258.
49. J. C. Desessartz, op. cit., p. 322.
50. J. L. Fourcroy De Guiixerville, op. cit., p. 43.
51. B.C. Faust, … sur un vêtement libre, uniforme, national à l'usage des enfans, 1792, p. 14.
52. J. C. Desessartz, op. cit., pp. 322-323.
53. Tissot souligne en effet que les filles des villes sont réglées plus tôt que les filles de la campagne et restent toute leur vie affaiblies par la précocité et l'irrégularité de l'épanchement menstruel. Au contraire, « si les règles s'établissent tard chez les campagnardes, elles s'y maintiennent bien plus régulièrement; l'uniformité de leur vie établit chez elles à cet égard le plus grand ordre, et cet ordre contribue beaucoup à leur bonne santé. » (op. cit., pp. 77-78).
54. J. C. Desessartz, op. cit., p. 341.
55. J. Ballexserd, Dissertation sur l'éducation physique…, op. cit., p. 125.
56. S.A. Tissot, op. cit., pp. 99-100.
57. J. C- Desessartz, op. cit., p. 356.
58. Cité par M. De Certeau, D. Julia, J. Revel, op. cit., p. 153.
59. Ch. White, Avis aux femmes enceintes et m couches ou Traité des Moyens de prévenir et de guérir les Maladies qui les affligent dans ces deux états, traduit de l'anglais et augmenté d'un Traité sur l'allaitement maternel, Paris, 1774, p. 125, note (c'est nous qui soulignons).
60. J. Ballexserd, Dissertation sur cette question…, op. cit., pp. 4-5. Cf. aussi, sur les rapports entre idéologie et histoire, Cl. Lefort, « L'ère de l'idéologie », dans Encyclopaedia Universalis, Organum, p. 82 : « [dans l'idéologie bourgeoise] c'est dans la mesure où surgit la question de l'engendrement du social depuis son lieu propre — la maîtrise de cet engendrement, les moyens de le dénier et de le contenir se dérobant —, qu'un type de discours nouveau advient, occupé à désarmer les oppositions et les ruptures dans le double registre de l'espace et du temps. En d'autres termes, l'idéologie est l'enchaînement des représentations qui ont pour fonction de rétablir la dimension de la société ‘sans histoire’ au sein même de la société historique.»
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- Cited by