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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Ignorera-t-on longtemps encore le problème des civilisations africaines ? C'est un thème bien connu des lecteurs des Annales, familiers avec le bon combat « pour l'Histoire » mené sans arrêt par Lucien Febvre, que le scandaleux oubli où sont trop longtemps demeurés les problèmes extra-européens. Certes, un progrès se manifeste : l'Asie sort de l'inconnu, lentement, mais, peut-on espérer, définitivement ; l'Amérique précolombienne attire les chercheurs. Mais le continent africain?
Ne parlons pas de l'Afrique du Nord, intégrée dans le monde islamique et relativement (sinon très relativement) connue des Européens. Glissons même sur le Soudan, qui continue d'inspirer des études remarquables (relations entre l'Afrique noire et l'Islam, le problème de l' « or soudanais »…).
page 364 note 1. Karl Mauch (l'orthographe Mauss paraît fautive, bien qu'employée par des ouvrages récents) passa plusieurs années en Orange et au Transvaal ; il poussa jusqu'à la région d'entre Limpopo et Zambèze, s'intéressant à la cartographie et aux ressources diamantifères et aurifères. C'est au cours d'une de ces missions qu'il visita Zimbabwe, dont les ruines venaient juste d'être découvertes. Il a publié le récit de ses voyages dans son livre Iteisen im Innern von Südajrika 1865-1872 (Gotha, 1874).
page 364 note 2. Les idées de Bent sont exposées dans son ouvrage The Ruined Cities of Mashonaland (Londres, 1893).
page 364 note 3. L Afrique noire (Paris, 1934). Sans reprendre la thèse de Weulersse, Georges Le Gentil a estimé, dans son récent ouvrage Découverte du Monde (Paris, Presses Universitaires, 1954), que les ruines de Zimbabwe ne remontaient pas au delà du moyen âge. On verra plus loin qu'il est encore trop timide.
page 365 note 1. Livre VIII, fable XI :
Deux vrais amis vivaient au Monomotapa.
L'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre.
Les amis de ce pays-là
Valent bien, dit-on, ceux du nôtre.
» La Fontaine prend-il au sérieux l'existence de ce royaume légendaire?
page 366 note 1. Une certaine quantité de carbone radio-actif, de poids atomique 14, se forme constamment dans l'atmosphère ; les carbones 12 et 14 y sont en équilibre, le carbone 14 se désintégrant spontanément. Tout être vivant renferme cette même proportion de radio-carbone, et notamment le bois, au moment de sa formation. Après la mort des cellules, il n'y a plus apport de carbone, et la proportion de carbone 14 diminue régulièrement par désintégration, pour devenir moindre de moitié au bout de 5 720 ans. Il est donc possible de calculer à quel moment un morceau de bois a cessé de vivre, en analysant sa teneur en carbone radio-actif. C'est ce que l'on appelle le « test radio-carbone ».
page 366 note 2. The Federation of Rhodesia and Nyasaland Newsletter, 1954, n° 32. Publication officielle du gouvernement rhodésien.
page 366 note 3. Déjà les missions archéologiques américaines en Égypte et en Mésopotamie ont recours au test radio-carbone et ont obtenu d'intéressants résultats (cf. la revue britannique Nature, n° 4442, 18 décembre 1954, pp. 1138-1143, qui cite plusieurs exemples précis).