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Une royauté sans sacre : la monarchie castillane du Bas Moyen Age*

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Teofilo F. Ruiz*
Affiliation:
Brooklyn College of the City, University of New York

Extract

En l'an 1332 de Notre Seigneur, par la grâce de Dieu, Alphonse XI (1312-1350), roi de Castille, de León, de Galice, de Séville, de Cordoue, de Murcie, de Jaén, d'Algarve et seigneur de Molina, arriva au monastère de Las Huelgas à Burgos pour y recevoir les saintes huiles du sacre et pour y être couronné. Lorsque les préparatifs pour les cérémonies furent terminés, le roi prit la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Là, sur l'autel principal de la cathédrale, il fut fait chevalier par le bras mécanique de la statue de saint Jacques, apôtre et patron de l'Espagne. Quelques jours après son retour à Burgos, Alphonse XI fut sacré sur l'épaule droite. Une fois l'onction rituelle administrée, le roi monta seul sur le trône, prit le diadème royal et le plaça sur sa tête.

Summary

Summary

The sacral and thaumaturgical monarchy of England and France, characterized by ritual crowning and anointing with holy oil, has long been a familiar model of medieval kingship. This article examines how, from the mid-twelfth century, the Castilian and Spanish rulers, with a few exceptions, rejected the traditional emblems of power and authority in use elsewhere in the medieval West. Never did the kings of Castile claim seriously to have the power to heal the sick; nor did their birth, ascent to the throne, dying and burial enjoy any of the elaborate rituals associated with royalty in England or France. Instead the kings of Castile signaled their ascent to power with rituals and symbols of marked popular and martial flavor. Several tentative explanations can be advanced for the development of unsacred monarchy in Castile. Among them the most important were: the military character of the society, the pragmatic nature of its religious beliefs, and the influence of lslamic models of political authority.

Type
L'Idéologie Royale
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1984

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Footnotes

*

Une première version de cet article a été donnée au Davis Center, Université de Princeton. Je voudrais exprimer ma gratitude envers tous ceux qui ont assisté à la réunion et, plus particulièrement, envers les professeurs Elizabeth A. R. Brown, Joseph R. Strayer, John H. Elliott, Charles Radding, Lawrence Stone, Carlrichard Briihl, Javier Gil Puyol, Françoise Harislur-Arthapignet et Sean Wilentz pour toutes leurs suggestions. Une version revue de cet article a été présentée au cours d'un séminaire au Centre de Recherches Historiques de l'E.H.E.S.S. Je voudrais remercier Jacques Le Goff, Jean-Claude Schmitt, Jacques Revel et les autres pour leurs encouragements. J. Le Goff, sur les rites et cérémonies de la monarchie française, m'a rendu claire la nette distinction entre les modèles de royauté français et castillans.

References

Notes

1. Il n'existe pas de monographie satisfaisante sur le règne d'Alphonse XI. Voir Moxô, Salvador De, « La sociedad politica castellana en la época de Alfonso XI », Cuadernos de Historia, 6, 1975, pp. 187326 Google Scholar et les références bibliographiques qu'il fournit. Voir aussi Crônica de Alfonso XI dans les Crônicas de los reyes de Castilla, Cayetano Rosell éd., Biblioteca de Autores Espanoles, LXVI, Madrid, 1953, où la cérémonie est décrite en détail aux pages 235-237. Ce volume des chroniques comprend celles d'Alphonse X, de Sanche IV, de Ferdinand IV, d'Alphonse XI et de Pierre Ier (la chronique de chacun de ces rois étant citée individuellement ciaprès). Voir aussi Poema de Alfonso onceno rey de Castilla y de Leôn, dans les Poetas castellanos anteriores al siglo XV, T. A. Sanchez, P. J. Pidal et F. Jener éds, Biblioteca de Autores Espanoles, LVII, Madrid, 1966, p. 489. Cité ci-après sous le titre Poema de Alfonso XI. Pour le cérémonial lui-même, axbornoz, Claudio Sanchez, « Un cérémonial inédito de coronaciôn de los reyes de Castilla », dans Estudios sobre las instituciones médiévales espaholas, Mexico, 1965, pp. 739763 Google Scholar, cité ci-après sous le titre Estudios. Le cérémonial (p. 762) exigeait du roi qu'il soit couronné d'une mitre d'évêque et du diadème royal par-dessus. Alphonse ne suivit pas cet ordre. Le roi reçoit les huiles sur l'épaule parce que, comme le Christ a porté la croix et avec elle le poids du monde, le roi porte sur ses épaules le fardeau de son peuple. Voir Partida, I, 4.3, dans Los côdigos espanoles concordadosy anotados, M. Rrvadeneyraéd., 12 vols, Madrid, 1847-1851, II, 39. Ci-après Côdigos. Les Partidas font la différence entre l'ancienne loi (lorsque les rois recevaient les saintes huiles sur la tête) et la nouvelle loi (ils les reçoivent seulement sur l'épaule). Voir aussi Juan De Mariana, Historia gênerai de Espana, Francisco Oliva éd., 7 vols, Barcelone, 1839, IV, 7 ; Castro, Americo, La Realidad histôrica de Espana, seconde édition, Mexico, 1962, p. 234.Google Scholar

2. Ruiz, T. F., « The Transformation of the Castilian Municipalities. The Case of Burgos, 1248-1350 », Past & Présent, 77, 1977, pp. 1820.Google Scholar Pour la pratique de l'auto-couronnement, Alphonse XI n'eut qu'à regarder de l'autre côté de la frontière, en Aragon où l'on pratiquait ceci depuis la fin du xme siècle ou l'histoire de la Castille elle-même. Il y avait, en plus, l'exemple de Frédéric II. Voir Martin, Bonifacio Palacios, La Coronaciôn de los reyes de Aragon, 1204-1410. Aportatiôn al estudio de las estructuras médiévales, Valence, 1975, p. 81 Google Scholar ss ; Kantorowicz, Ernst, Kaiser Friedrich Der Zweite, 2 vols, Berlin, 1928-1931,1, p. 183.Google Scholar Notez que Jaume Ier (1213-1276) insista aussi pour prendre l'épée lui-même. Pour de semblables insistances voir Hoffman, Hartmut, « Franzosische Furstenweihen des Hochmittelalters », Deutsches Archiv, Cologne, 1962, pp. 104105.Google Scholar Voir aussi Percy E. Schramm, Las Insignias de la realeza en la Edad Media espanola (trad. L. Vâzquez De Parga), Madrid, 1960, pp. 92-93. Ballesteros soutient qu'Alphonse X se couronna lui-même. Antonio Ballesteros Y, Beretta, Alfonso X, el sabio, Barcelone, 1963, p. 54.Google Scholar Il y a mention d'un auto-couronnement antérieur, celui de Sanche II (1065-1072) dans les Primera crônica gênerai. Estoria de Espana que mando componer Alfonso el sabio y se continuaba bajo Sancho IVen 1289. Ramon Menéndez Pidal éd., Nueva Biblioteca de Autores Espanoles, V, Madrid, 1906, p. 505. Cité ci-après sous le titre Primera crônica gênerai. Voir aussi BRÙHL, Carlrichard, « Frànkischer Krônungsbrauch und das Problem der “ Festkrônungen ” », Historische Zeitschrift, 194, 1962, pp. 265326 Google Scholar ; « Kronen und Krônungsbrauch im Frûhen und Hohen Mittelalter », Historische Zeitschrift, 234, 1982, pp. 1-31.

3. Il n'est pas difficile d'expliquer qu'Alphonse XI rompit avec une tradition bien établie de la monarchie non sacrée. Ces explications peuvent être résumées ici en signalant sa minorité, sa personnalité et la situation de la Castille à ce moment-là. Le roi était fortement influencé par des exemples du Nord, tels que les démonstrations galantes et les cérémonies élégantes.

4. Pour l'ordination des rois wisigoths et de ceux des Asturies, voir C. Sânchez Albornoz, « La succesiôn al trono en los reinos de Leôn y Castilla », dans Estudios, pp. 639-704 ; « La “ ordinatio Principis ” en la Espana goda y postvisigoda », dans Estudios, pp. 36-79. Voir aussi Schramm, Las Insignias, pp. 26-27, 32, 61-63.

5. Pour les autres pays, voir Schramm, Percy E., A History ofthe English Coronation (transcription L. C. Wickham), Oxford, 1937 Google Scholar ; Kaiser, Konige und Pàpste, 4 vols, Stuttgart, 1970 ; Der Konig von Frankreich, 2 vols, Weimar, 1939 ; Kantorowicz, E. H., The King's Two Bodies. A Study in Médiéval Political Theology, Princeton N. J., 1957 Google Scholar ; Strayer, Joseph R., The Reign of Philip the Fair, Princeton, 1980, pp. 380423 Google Scholar ; Lewis, Andrew W., Royal Succession in Capetian France. Studies in Familial Order and the State, Cambridge, Mass., 1981, pp. 118131.Google Scholar Pour la Castille voir notes 1, 2, 4 et 56 et aussi Valdeavellano, Luis Garcla De, Curso de historia de las instituciones espanolas, Madrid, 1968, pp. 186194 Google Scholar, 411-430 ; Schramm, Kaiser, Konige, IV, part l, pp. 316-419.

6. A ce sujet, voir Geertz, Clifford, The Interprétation of Cultures. Selected Essays, New York, 1973, pp. 67 Google Scholar, 29, 362-363. Voir aussi Evans-Pritchard, Edward, The Divine Kingship of the Shilluk of the Nilotic Sudan, Cambridge, 1948 Google Scholar ; Bendix, Reinhard, Kings or People : Power and the Mandate to Rule, Berkeley, 1978 Google Scholar ; Frazer, James G., The Golden Bough. A Study in Magic and Religion, 1 vol., édition abrégée, New York, 1927, pp. 110 Google Scholar, 83-92, 146-158 etpassim. Les historiens devraient cependant se reporter au compte rendu de Félix Gilbert sur la Public Life in Renaissance Florence de Richard C. Trexler, dans The New York Review of Books, 21 janvier 1982, pp. 62-64.

7. Probablement sur le modèle des rituels wisigoths, les rois francs introduisirent en terre franque la pratique de l'onction du monarque avec des huiles saintes ; peu après, cette pratique se répandit dans le reste de l'Europe occidentale. Ce point de vue de Marc Bloch est discuté par d'autres. Voir n. 2 et Bloch, Marc, The Royal Touch. Sacred Monarchy and Scrofula in England and France (trad. F. E. Anderson de Les Rois thaumaturges, Paris, 1924, rééd. 1961 et 1983), Londres, 1973, pp. 37 Google Scholar, 262-263.

8. Garcia De Valdeaveixano, Curso de historia, p. 193 ; Garcia, Alfonso Gallo, Manual de historia del derecho espahol, 3e édition, 2 vols, Madrid, 1967, I, pp. 532543 Google Scholar ; Margaret Deanesly,/! History of Early Médiéval Europe (476-911), 2e édition, Londres, 1969, p. 99.

9. Deanesly, p. 102 ; Bloch, pp. 262-263 ; Gallo I, p. 544.

10. Kantorowicz, pp. 71, 81 et passim ; Ullmann, Walter, A History of Political Thought : the Middte Ages, Baltimore, 1968, pp. 5399.Google Scholar

11. Fuerojuzgo, 1,1.8, dans Cédigos, I, p. 100 ; Garcia Gallo, I, p. 540.

12. Fuerojuzgo, I, introduction, dans Côdigos, I, p. 97 ; Garcia Gallo, I, p. 540.

13. Primeracrônicagênerai, p. 495.

14. Fuerojuzgo, I, 1 ; I, 1.2, 3, dans Côdigos, I, pp. 97-98 ; Garcia Gallo, I, pp. 540-627 ; II, F 734.12, F 811.71.5, F 646-649.50.

15. Mariana, II, 148 ff ; Sanchez Albornoz, « La ‘ ordinatio Principis ’ », pp. 720-727 ; Schramm, Las Insignias de la realeza, pp. 22-27. Claudio Sanchez Albornoz est d'avis que les premiers rois des Asturies reçurent les sacrements et la couronne de façon rituelle. Après avoir lu l'article de Linehan, Peter, « Religion, Nationalism and National Identity in Médiéval Spain and Portugal », Studies in Church History, 18, 1982, pp. 161199 CrossRefGoogle Scholar, et après lui avoir parlé, à Cambridge, il suggéra que les rois des Asturies (avant 914) aient pu ne pas avoir reçu les huiles de façon rituelle. Peter Linehan travaille actuellement sur ce sujet, et je ne crois plus que Sanchez Albornoz avait raison.

16. Castro, La Realidad histôrica, p. 85 ; casalduero, Joaquin Gimeno, La Imagen del monarcaen la Castilla del siglo XIV, Madrid, n. d., p. 24 Google Scholar ; Primera crônica gênerai, pp. 356, 382, 475 et passim. Voir aussi n. 24, 26.

17. Voir Socarrâs, Cayetano J., Alfonso X of CastiUe : a Study on Impérialiste Frustration, Barcelone, 1979, pp. 963 Google Scholar ; Primera crônica gênerai, pp. 310-312. Voir aussi n. 25, 26.

18. Voir Heath Dillard, « Médiéval Convent Tombs : Dynastie Burial at Iberian Nunneries », communication présentée à Kalamazoo, Michigan, mai 1981.

19. Garcia Gallo, I, p. 635 ; II, F 823.1 ; Primera crônica gênerai, pp. 467-468 ; Giesey, Ralph E., Ifnot, Not. The Oath of the Aragonese and the Legendary Laws of Sobrarbe, Princeton, N. J., 1969, pp. 173175.Google Scholar

20. En ce qui concerne d'histoire des Asturies et de la CastiUe qui servent de fond au développement des rituels de la royauté, voir Valdeavellano, Luis Garcia De, Historia de Espana, I, Madrid, 1952 Google Scholar ; O'Callaohan, Joseph, A History of Médiéval Spain, Ithaca, 1975 Google Scholar ; Mackay, Angus, Spain in the Middle Ages. From Frontier to Empire (1000-1550), Londres, 1977 Google Scholar et celui qui crée des polémiques albornoz, Claudio Sanchez, Espana : un enigma histôrico, 2 vols, Buenos Aires, 1956.Google Scholar

21. Schramm, Las Insignias, pp. 36-38, 56-57. Pour les sculptures et les miniatures voir José lovillo, Guerrero, Las Cantigas, estudio arquelôgico de sus miniatura, Madrid, 1949 Google Scholar ; Miniatura gôtica castellana (siglos XIII y XIV), Madrid, 1956 ; Ramos, Rafaël Cômez, Las Empresas arttsticas de Alfonso Xelsabio, Séville, 1979 Google Scholar ; Crônica en Enrique III in Crônicas de los reyes de Castilla, C. Rosell éd., Biblioteca de Autores Espanoles, LXVIII, Madrid, 1877, p. 193. Ce volume des chroniques comprend celles d'Henri II, de'Jean Ier, d'Henri III, de Jean II et la chronique de chacun de ces rois sera citée individuellement ci-après. Voir aussi Dumas, Françoise, « Le trône des rois de France et son rayonnement », dans La Monnaie, miroir des rois, Paris, 1978, pp. 231250 Google Scholar ; R. H. Bautier, « Echanges d'influences dans les chancelleries souveraines du Moyen Age, d'après les types des sceaux de majesté ». comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1968, fn. 3, pp. 207-208. Bautier remarque que bien qu'il existe un sceau du règne d'Alphonse VII montrant le roi dans sa majesté, les sceaux des rois de CastiUe des XIIIe et XIVe siècles étaient des sceaux représentant des scènes équestres.

22. Primera crônica gênerai, pp. 560-643.

23. En ce qui concerne les préparations de l'enterrement d'Alphonse VI, voir Primera crônica gênerai, pp. 539, 654 ; Dillard, p. 10 ; Mariana, II, pp. 310, 406. Pour le règne d'Alphonse VII, voir Garcia De Valdeavellano, Historia de Espana, pp. 875-924 ; Mariana, II, pp. 446- 469 ; Primera crônica gênerai, pp. 653-663.

24. Primera crônica gênerai, p. 657 ; Lucas De Tuy, p. 339.

25. Voir Castro, La Realidad histôrica, pp. 92-96 ; Post, Gaines, Studies in Médiéval Légal Thought. Public Law and the State (1100-1322), Princeton, 1964, pp. 482490 Google Scholar ; Peter Linehan, , The Spanish Church and thePapacy in the Thirtheenth Century, Cambridge, 1971, pp. 102106.Google Scholar

26. Tuy, Lucas De, Crônica de Espana, Puyol, Julio éd., Madrid, 1926, pp. 311 Google Scholar ; José Maravall, A., El Concepto de Espana en la Edad Media, 2e édition, Madrid, 1964, pp. 23 Google Scholar, 280 et passim ; Crônica de Sancho IV, pp. 3-72. Aussi Crônica de Alfonso X, p. 65. Dans son premier testament Alphonse X fit aux Français un faux compliment en remarquant qu'ils étaient de bons hommes d'affaires mais qu'ils n'étaient pas de bons guerriers et qu'ils n'étaient pas aussi courageux que les Espagnols. Mémorial histôrico espanol, 47 vols, Madrid, 1851-1915, II, pp. 110-122, Schramm, Kaiser, Kônige, IV, part 1, pp. 378-388, voir tableau I.

27. Schramm, A Historyof theEnglish Coronation, pp. 1, 141 ; Lewis, pp. 76-77.

28. Primera crônica gênerai, p. 709.

29. Lucas De Tuy, pp. 449-450. Voir aussi Joseph O'Callaghan, « The Cantigas de Santa Maria as an Historical Source : Two Examples », exposé donné au cours d'un symposium sur les Cantigas à New York, novembre 1981 et qui paraîtra dans le compte rendu du symposium. Je voudrais remercier le professeur O'Callaghan qui m'a fourni un exemplaire de son article. Voir aussi Baulesteros, p. 54.

30. Teofilof. Ruiz, Sociedadypoder real en Castilla, Barcelone, 1981, p. 36 ; Ballesteros, p. 54 ; Crônica de Alfonso X, p. 7.

31. Fuero reaide Castilla, II, 2, dans Côdigos, I, p. 350 ; Partida, II, 1.5, p. 6, dans Côdigos, II, pp. 317-325.

32. Fuero juzgo, I, 1.7, 8, 9, dans Côdigos, II, pp. 319, 326-368. Voir aussi Gimeno Casalduero, pp. 26-37 ; Berges, Wilhelm, Die Fùrstenspiegel des hohen und spàten Mittelalters, Leipzig, 1938, pp. 8688 Google Scholar, 93-101.

33. Fuero juzgo, I, 1, dans Côdigos, I, p. 97 ; II, 1.2, p. 107 ; Fuero viejo de Castilla, ley CCXXVTII, dans Côdigos, I, p. 337 ; Fuero real, tit 2, dans Côdigos, I, p. 351 ; Partida, I, 1.16 ; Partida, I, 1.10, dans Côdigos, II, pp. 16, 329.

34. Primera crônica gênerai, p. 713 ; Mariana, III, pp. 127-128 ; IV, pp. 350-353 ; Crônica en Enrique III, p. 262. Pour Isabelle Ire, voir Eixiott, John H., Impérial Spain 1469-1716, Harmondsworth, 1975, pp. 2223.Google Scholar

35. Primera crônica gênerai, pp. 713-718 ; Lucas De Tuy, p. 417 ; Rodrigo Ximénez De Rada, Opéra, réimpression fac-similé de l'édition de 1793, Valence, 1968, pp. 192-196. Les rois portugais aussi se ceignaient eux-mêmes de leur épée.

36. Ballesteros, pp. 10-50 ; Primera crônica gênerai, pp. 722-723. Il est intéressant de voir comment les Capétiens établirent, si tôt, la succession dynastique et le caractère unique d'une lignée de même sang en comparaison avec la Castille. Voir Lewis, pp. 19-20, 35-36, 76, 107-116 ; Schramm, A History of the English Coronation, p. 106.

37. Voir Crônica de Sancho IV, p. 69 ; Crônica de Fernando IV, p. 93 ; Crônica de Alfonso XI, p. 173 ; Crônica de Enrique II, p. 1 ; Crônica de Juan I, p. 65 ; Crônica de Enrique III, p. 161 ; Crônica de Juan II, pp. 261-262 ; pulgar, Fernando Del, Crônica de los reyes catolicos, 2 vols, Madrid, 1943, 1, pp. 6566.Google Scholar

38. Garcia Gallo, I, p. 628.

39. Voir les conseils de Ferdinand à son fils Alphonse : « Monsieur, je vous laisse toutes les terres de ce côté-ci de la mer, terres que les Maures gagnèrent sur le roi Rodéric d'Espagne. Tout ceci est maintenant en votre pouvoir, une partie en étant conquise, l'autre étant un tribut. Si vous parvenez à garder le tout dans l'état où je vous le laisse, alors vous êtes un aussi bon roi que moi ; mais si vous en perdez une partie alors vous n'êtes pas un aussi bon roi que moi. » Cité dans Mackay, p. 59. D'après la Crônica de Alfonso X, p. 53, après la mort de l'Infante de la Cerda, héritière de la couronne, les seigneurs demandèrent à Alphonse X de nommer Sanche son héritier parce qu'« il défendit la terre et vaincut les Maures ». Voir aussi Poema de Alfonso XI, p. 481 ; Giesey, pp. 158-226 ; Ruiz, T. F., « Oligarchy and Royal Power : the Castillian Cortes and the Castilian Crisis 1248-1350 », Parliaments, Estâtes and Représentation, vol. 2, n. 2, 1982, pp. 95 101.CrossRefGoogle Scholar

40. Partida, II, 4.1-5, dans Côdigos, II, pp. 334-348 ; Castigos e documentos del rey don Sancho, Pascual De Gayangos éd., Biblioteca de Autores Espanoles, LI, Madrid, 1952, pp. 79- 228 ; Gimeno Casalduero, pp. 46-52. Au sujet du genre littéraire, « Miroir des Princes » en général, voir Wilhelm Berges, Die Fùrstenspiegel des hohen und spàten Mittelalters, pp. 86-101. Quant aux moeurs sexuelles, voir Linehan, The Spanish Church.

41. Voir notes 6 et 35 ; EIXIOTT, pp. 86, 93, 151-156.

42. Crônica de Alfonso X, p. 13.

43. Ballesteros, p. 101 ; Crônica de Fernando IV, p. 93.

44. « Voyage d'Antoine de Brunel en Espagne », Revue hispanique, 30, 1914, p. 213 ; Lucas De Tuy, p. 450 ; Frazer, pp. 174, 459, 639-640 et passim.

45. Schramm, Las Insignias, p. 67 ; Garcia De Valdeavellano, Curso de historia, p. 193 ; L'Acta de Isabelle Ire dans Estudios segovianos, I, 1949, pp. 24-36 ; Luis Suârez Fernândez, Historia de Espana, Menéndez Pidal éd., Madrid, 1965, XVII, part. 1, pp. 85-87.

46. Antonio De Leôn Pinelo, Anales de Madrid, Biblioteca de Estudios Madrilenos, XI, Madrid, 1971, pp. 168-235.

47. Garcia De Valdeavellano, Curso de historia, p. 384 ; Marc Bloch, Feudal Society (transcription de L. A. Manyon), 2 vols, Chicago, 1966, pp. 162, 180, 182 ; Schramm;/l History of the English Coronation, p. 20. Voir aussi Crônica de Fernando IV, pp. 96, 117 ; Castro, La Realidad historica, pp. 234-235 ; Linehan, The Spanish Church, p. 240.

48. Schramm, A History of the English Coronation, p. 38 ; Loaysa, Jofre De, Crônica de los reyes de Castilla, Murcie, 1961, p . 141 Google Scholar ; Elizabeth A. R. Brown, « Philippe le Bel and the Remains of Saint Louis », Gazette des Beaux-Arts, mai, 1980, pp. 175-182.

49. Crônica de Sancho IV, pp. 72-73 ; Gimeno Casalduero, pp. 93-116.

50. Linehan, The Spanish Church, pp. 29-30.

51. Linehan, pp. 102-106, 186, 240 : « Alvarus Pelagius forcé d'admettre que même lui était habitué à baiser la main du roi, tout comme le faisaient les vils prélats d'Espagne. » Pour la citation de Don Juan Manuel, voir p. 244 ; John Elliott, ImpérialSpain, p. 230.

52. Claudio Sânchez Albornoz, Espana, I, pp. 316-317 ; baroja, Julio Caro, Inquisiciôn, brujen'a y criptojudai'smo, 3e édition, Barcelone, 1974, pp. 183282 Google Scholar ; The World of the Witches (transcription de O. N. Glendinning), Chicago, 1973, pp. 180-189. Voir aussi Berges, p. 89 et n. 35.

53. Cantigas de Santa Maria, Walter Mettmann éd., 4 vols, Coimbra, 1959-1972, III, pp. 175-177 ; O'Callaghan, « The Cantigas », p. 2 ; Castro, p. 371 ; Bloch, The Royal Touch, pp. 85-89.

54. Garcia Gallo, I, 561 ff ; Garcia De Valdeavellano, Curso de historia, pp. 629-676 ; Glick, Thomas F., Islamic and Christian Spain in the Early Middle Ages. Comparative Perspective on Social and Cultural Formation, Princeton N. J., 1979 Google Scholar ; E. Levî-provençal, L'Espagne musulmane au Xe siècle. Institutions et vie sociale, Paris, 1932, pp. 41-114. Jamous, Raymond, Honneur et baraka. Les structures sociales traditionnelles dans le Rif, Cambridge, 1981, pp. 221 228 Google Scholar ; Clifford Geertz, Islam Observed. Religious Development in Morocco and Indonesia, New Haven, 1969, pp. 44, 53. Voir Geertz, C., « Centers, Kings, and Charisma : Reflections of the Symbolics of Power », dans Culture and its Creators. Essays in Honor of Edward Shils, david, J. Ben et Clark, T. N. éds, Chicago, 1977, pp. 161164.Google Scholar

55. Lewis, p. 125.

56. En citant Alonzo de Cartagena, Castro décrit les guerres des « hispano-chrétiens » comme étant « divinales ». Voir Castro, La Realidad historica, p. 140. Voir aussi, p. 246 : « El modelo para la estructuraciôn colectiva no fué ni el visigodo, ni el francés, ni el inglés en los cuales la dimension politica predominaba sobre la religiosa. La base de la nation fue la circumstancia de haber nacido la persona dentro de la casta religiosa a la que pertenecia cada uno de los très grupos creyentes. » Castro se contredit lui-même dans les pages 38-39. Il a publié dans des colonnes parallèles l'épitaphe de Ferdinand III écrite en latin, en castillan, en arabe et en hébreu. Seule la version latine, une réalisation cléricale, renvoie à des questions religieuses qui civitatem Hispalensem que capud est et metropolis tocius Hispanie de manibus eripuit paganorum et cultui restituit christiano… Les trois autres versions portent sur les qualités humaines de Ferdinand et sur ses faits d'arme. Sânchez Albornoz, « La ‘ ordinatio Phncipis ’ », p. 737 explique le déclin de l'influence de l'Église. Il a raison jusqu'à un certain point, mais il est peut-être plus exact de parler de la relation particulière qu'il y avait entre l'Église et l'État — en Castille et plus tard en Espagne — relation due à la tradition martiale, à la frontière et à l'influence musulmane. Au sujet de l'Église castillane voir l'excellent travail de Peter Linehan, The Spanish Church and the Papacy in the Thirteenth Century. En ce qui concerne des relations plus tardives entre l'Église et le roi, voir Elliott, pp. 99-100. Schramm, A History ofthe English Coronation, p. 96 ; il avance une explication d'une ligne en ce qui concerne les particularités de l'ordination des rois castillans : « … la relation du roi avec les États… » Voir aussi Barbero, A. et Vigil, M., Sobre las orîgenes sociales de la Reconquista, Barcelone, 1974.Google Scholar Voir aussi note 51.

57. Partida, I, 5.18 dans Côdigos, II, p. 82 ; Castro, p. 85.

58. Voir Mémorial histôrico espanol, II, pp. 110-134 ; Crônica de Enrique H, pp. 39-44 ; Crônica de Enrique III, pp. 186-194 ; Marisel Presillas, « The Image of Death in the Cantigas de Santa Maria », exposé donné au cours d'un symposium sur les Cantigas à New York, novembre 1981.

59. Fernando Mexia, Nobiliario perfetamente copulado, Séville, 1492, f. 164 ; Mariana, IV, 70.

60. Lucas De Tuy, p. 363 ; Crônica de Sancho IV, p. 74 ; Crônica de Fernando IV, p. 169 ; Crônica de Alfonso XI, p. 484 ; Crônica de Pedro I, p. 592.

61. Mariana, IV, 390.