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« Une relecture attentive et passionnée » de la Révolution française

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Louis Bergeron
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François Furet et Denis Richet viennent d'enrichir l'immense bibliographie de la Révolution française de deux très beaux volumes. L'éloge ne saurait être de complaisance, quand il s'agit de livres où le luxe d'une présentation attrayante ne fait que s'ajouter à l'exceptionnelle qualité du texte. Les auteurs ont fait ici œuvre de synthèse. de Michelet à Jaurès, d'Aulard à Mathiez, de Georges Lefebvre à Albert Soboul, ils ont relu de grands textes, de grandes thèses — et avec leur tempérament propre d'historiens, avec leurs préoccupations, aussi, d'hommes vivant dans les années soixante du XXe siècle, ils ont trouvé dans cette lecture des « clés » nouvelles, le dessin d'une courbe originale. Cette originalité, elle est sans doute due pour une part au fait que, pour une fois, l'histoire des dix années les plus importantes de l'histoire de France n'est pas faite par des spécialistes de ces dix années.

Type
Notes Critiques
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 23 , Issue 3 , June 1968 , pp. 595 - 615
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1968

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References

page 595 note 1. François Furet et Denis Richet, La Révolution. T. I : Des états généraux au 9 thermidor ; t. II : Du 9 thermidor au 18 brumaire. Paris, Réalités-Hachette ; t. I : 1965, t. II : 1966 ; 859 et 349 p.

page 595 note 2. Lire, comme pour toutes les références suivantes : t. I, p. 171, col. 1 et 2.

page 596 note 1. L'industrie française de 1789 à 1964. Analyse des faits (Cahiers de l'I.S.E.A., mai 1066), pp. 42-43.

page 597 note 1. Kaplow, Jeffry, Elbeuf during the revoluHonary period: Hislory and social structure (Baltimore, The Johns Hopkins Press, 1964), p. 103 sq.Google Scholar

page 597 note 2. Trénard, Louis, « La crise sociale lyonnaise à la veille de la Révolution » (Revue d'Histoire moderne et contemporaine, 1955, t. I, p. 5 sq.Google Scholar).

page 597 note 3. Cf., sur ce thème du retard économique de la bourgeoisie française d'Ancien Régime, les études de George V. Taylor : « Types of capitalism in eighteenth century France » (English Historical Review, juillet 1964, pp. 478-497) ; « Noncapitalist wealth and the origins of the French Révolution » (American Historical Review, janvier 1967, pp. 469-496). Dans la France de 1789, cet auteur affirme la prééminence d'une forme de capitalisme : celui des propriétaires de biens immobiliers, d'offices et de rentes. George V. Taylor donne à ce type de propriété un pourcentage vraisemblable de 80 % dans la fortune privée des Français (loc. cit., p. 486). Cette forme de richesse, qui n'était pas propre à la noblesse et débordait de beaucoup la propriété seigneuriale, garantissait à tous ses participants un statut « aristocratique ». « There was, between most of the nobility and the proprietary sector of the middle classes, a continuity of investment forrns and socio-economic values that made them, economically, a single group… the differentiation between them was not in any sensé économie ; it was juridical » (ibid., pp. 487-488).

page 604 note 1. A propos de ce « complexe », comme déjà au sujet de la mort du roi (I, 260 et 262), les remarques de F. Furet et D. Richet vont à la rencontre des hypothèses de J. P. Peter, « Malades et maladies à la fin du XVIIIe siècle » (Annales E.S.C., juilletaoût 1967, notamment pp. 744-745).

page 604 note 2. Albert Soboul, « Classes populaires et rousseauisme sous la Révolution », Annales historiques de la Révolution française, n° 5 spécial (1963) ; et intervention dans la discussion du rapport d'Hobsbawm, E. J. in Niveaux de Culture et groupes sociaux, Colloque de l'École Normale Supérieure, 1966 (Paris, Mouton, 1968).Google Scholar

page 611 note 1. Cf., à propos du modérantisme d'une bourgeoisie de province, l'étude de Gérard, René, Un journal de province sous la Révolution. Le Journal de Marseille » de Ferréol Beaugeard (1781-1797). (Paris, 1964.)CrossRefGoogle Scholar

page 611 note 2. Les incarnations révolutionnaires du pouvoir central n'ont pas en effet effacé les images du pouvoir royal. Ce n'est d'ailleurs qu'à un niveau élevé de conscience politique que les hommes de ce temps peuvent concevoir l'expression de la souveraineté nationale dans une assemblée ou une collégialité électives. la conscience populaire, elle, oscille toujours entre l'utopie de la démocratie directe, de l'exercice individuel et immédiat de la souveraineté, et la conception traditionnelle de la délégation de pouvoir à une autorité tutélaire

page 613 note 1. Cf. Kitchin, Joanna, Un journal « philosophique » : La Décade (1794-1807). (Paris, 1965)Google Scholar, notamment la IIe partie : « la Décade face aux régimes politiques. »

page 613 note 2. Rappelons les enquêtes menées sur la population sous la direction de M. Reinhakd, Marcel, qui ont donné lieu à la publication de Contributions à l'histoire démographique de la Révolution française ( lre série, Paris, 1962 ; 2e série, Paris, 1965).Google Scholar

page 614 note 1. Cobban, Alfred, A social interprétation of the French Révolution (Londres, 1964). Chap. VIII : « A bourgeoisie of landowners » (pp. 84–90).Google Scholar