Article contents
Une Foi en Deux ou Trois Dimensions ? Images et objets du faire croire à l'usage des laïcs
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Extract
A une période où l'Occident est en voie de désévangélisation, il peut être intéressant de s'interroger sur les formes prises par la pastorale aux laïcs des derniers siècles du Moyen Age et sur les méthodes employées par les clercs pour accroître jusque dans l'intimité des fidèles l'effet de la prédication itinérante ou des prêches dominicaux. Si la « foi explicite » est de rigueur pour les laïcs1 comme pour les clercs, l'archéologie et les textes paraissent cependant indiquer qu'il faut parfois attendre l'aube du 16e siècle pour atteindre une « privatisation » de la foi efficace, avec la diffusion des objets de piété et des images de dévotion dans l'espace domestique. Mais antérieurement à cette période, et au-delà de la technique trop classique de l'enseignement par l'image peinte dans l'église, il existe d'autres méthodes d'encadrement des fidèles, longtemps sous-estimées, voire ignorées, qui restent à découvrir dans le cadre matériel de la vie quotidienne.
Summary
Contrary to a generally accepted idea, images could hardly be put to use as a “Bible for the illiterates”. The frescoes and stained-glasses, most of which were hardly visible or even illegible up until the end of the 15th century, were often too complex to be understood by common people. Only the very wealthy in the upper middle class or those belonging to the aristocracy had statuettes of saints and pious images in their homes. To the common people, preachers offerd metaphors and mental images which were generally grounded in their daily life, Le. their cooking, housework or furniture… In the absence of images the sign of the cross flourished on numerous house items such as the loaves of bread, the soap cakes, etc. Paradoxically, faith required a greater capacity for abstraction from the common people, even if to be helpful, priests chose examples which were quite simple.
- Type
- Transmettre la Foi au Moyen Age
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1998
References
1. Schmitt, J.-C., «Du bon usage du “ Credo ” », Faire croire. Modalités de la diffusion et de la réception des messages religieux du XIIe au XVe siècle, Actes de la table ronde de l'École française de Rome, Rome, 22–23 juin 1979,Google Scholar Rome, École française de Rome, 1981.
2. Formulée successivement par Basile le Grand (329-379), Grégoire de Nazianze (330- 390), Grégoire de Nysse (335-394) et Paulin de Nola (353-431), cette affirmation est reprise en Occident par le pape Grégoire le Grand (v. 540-604), notamment dans sa lettre à l'évêque iconophobe de Marseille, Serenus (Epistola,CV. Ad Serenum, PL,77, col. 1027-1028). « L'image est utile dans l'Église, afin que ceux qui sont illettrés puissent du moins en contemplant les murs, apprendre ce qu'ils ne peuvent lire dans les livres » (cité et trad. dans Gally, M. et Marchello-Nizia, C., Littératures de l'Europe médiévale,Paris, Magnard, 1985, p. 28 Google Scholar).
3. La formule n'est-elle pas avant tout une justification pour protéger les images dans une lettre écrite à l'évêque de Marseille, qui avait jugé bon de détruire celles ornant sa cathédrale puis, au 8e siècle, un alibi pour protéger l'image pendant la querelle iconoclaste avec Byzance ?
4. Illiterati quod per scriptum non possunt intueri, haec per quaedam picturae lineamenta contemplantur,; cité par Y. Christe, « L'émergence d'une théorie de l'image dans le prolongement de Rml, 20 du IXe au XIIe s. en Occident», Nicée U, 987-1987,F. Boespflug, N. Lossky (dir.), Paris, le Cerf, 1988.
5. Skubiszewsky, P., « L'intellectuel et l'artiste face à l'oeuvre à l'époque romane », Le travail au Moyen Age. Une approche interdisciplinaire,Actes du colloque international de Louvain-La-Neuve, 21-23 mai 1987 Google Scholar, J. Hamesse, C. Muraille-Samaran (éds), Louvain-La- Neuve, 1990, pp. 263-321.
6. Rational ou Manuel des divins offices,Paris, C. Barthélémy (éd.), 1884, t. 1, p. 43. La parole suivante de l'Évangile — dit-il — prévient ce qui a été dit, à savoir : que les images sont les livres des laïcs : « Ils ont, dit le Christ, Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent » ; chap. III, ibid.,p. 41 : « Les peintures et les ornements qui sont dans les églises sont les lectures et les écritures des laïcs,».
7. Au fil du texte se multiplient les allusions à la fonction enseignante de l'image ; des artistes, il n'hésitait pas à écrire : « Ils ne songeaient qu'à instruire ; du public : “ le peuple comprenait sans peine des oeuvres d'art qui pour nous sont muettes ” ». « Le Moyen Age […J sentait fort bien la puissance de l'art sur des âmes encore enfantines et obscures ». « Là encore, Victor Hugo a vu juste : la cathédrale est un livre de pierre pour les ignorants, que le livre imprimé a peu à peu rendu inutile ». Encore en conclusion la sentence : « La cathédrale peut tenir lieu de tous les livres » précède une apologie de la France qui se reconnaît à sa passion de l'universel et qui a su faire de ses monuments « un abrégé de l'histoire, une image du monde, un miroir de la vie morale ».
8. Hellenkemper, G., La création du monde. Les mosaïques de Saint-Marc à Venise,Paris, Le Cerf, 1986, p. 4.Google Scholar
9. « Entre dévotion et culture : fonctions de l'image religieuse au XVe siècle », Faire croire. Modalités de la réception des messages religieux du XIIe au XVe siècle,Actes de la table ronde de Rome, 22-23 juin 1979, Rome, École française de Rome, 1981, pp. 132-133 et 136.
10. Toubert, H., Un art dirigé. Réforme grégorienne et iconographie,Paris, Le Cerf, 1990, p. 30.Google Scholar
11. Baschet, J., Lieu sacré, lieu d'images, Bominaco,Rome, 1991, p. 158, n. 7 et p. 8, n. 6.Google Scholar
12. Dans La Maison-Dieu, Ml,1989, p. 159. Voir aussi Wirth, J., L'image médiévale. Naissance et développements (VIe-XVe siècle),Paris, 1989.Google Scholar
13. Deremble, J.-P., Manhes, C., Les vitraux légendaires de Chartres. Des récits en images Paris, Desclée de Brouwer, 1988, p. 35.Google Scholar
14. Lobrichon, G., La religion des laïcs en Occident, XIe-XVe siècle, Paris, Hachette, 1994, p. 189.Google Scholar
15. J.-P. Deremble, C. Manhes, op. cit.,p. 24.
16. P. Skubiszewski, op. cit.,p. 270.
17. H. Toubert, op. cit.
18. Dans La religion de ma mère,Jean Delumeau (dir.), Paris, Le Cerf, 1990, p. 74.
19. Baschet, J., « Introduction :,l'image-objet », L'image. Fonction et usages des images dans l'Occident médiéval, Paris, Éditions du Léopard d'Or, «Cahiers du Léopard d'Or» 5, 1996, pp. 7–26 (voir p. 7).Google Scholar
20. Alexander, J. G., Médiéval llluminators and their Methods of Work,Londres, 1992, p. 54.Google Scholar
21. Riché, P., Éducation et culture dans l'Occident barbare, Vle-VIIIe siècle, Paris, Le Seuil, 1962, p. 543 Google Scholar et n. 292, d'après les Homélies : quae non ad ornamentum solummodo ecclesiae verum et ad instructionem intuentium proponerentur,I, 13, CCL, CXXII, pp. 93, 181.
22. Rational.., op. cit.,t. 1 p. 43.
23. Cité dans Menozzi, D., Les images, l'Église et les arts visuels,Paris, Le Cerf, 1991, p. 148.Google Scholar
24. H. Toubert, op. cit.
25. J. G. Alexander, op. cit.
26. Dans La République,(II, 378b), il signale l'usage de tapisseries historiées pour raconter la mythologie aux enfants.
27. Ep. ad Leonem, PL,LXXXIX, 521 d : Viri ac mulierespueros parvulos nuper baptizatos in ulnis tenentes, itemque florentes aetate juvenesf…] indicatis digito historiis eos aedificant cité par P. Riché, op. cit.,p. 543, n. 293.
28. Rigaux, D., « Dire la foi avec des images : une affaire de femme ? », La religion de ma mère,Delumeau, J. (dir.), Paris, Le Cerf, 1992, p. 74 Google Scholar, citant la Regola di governo di cura familiare,(1401-1419).
29. Journal d'un bourgeois de Paris, 1405-1449,A. Tuetey (éd.), Paris, 1881.
30. Cambrai, BM, ms 210, I f. 77, cité par Martin, H., Le métier de prédicateur à la fin du Moyen Age, 1350-1520,Paris, Le Cerf, 1988, p. 593.Google Scholar
31. Bayeux, BM, ms 48, id., ibid.,p. 587.
32. Rational…, op. cit.,1.1, p. 51.
33. Voir les remarques de Riché, P., « La pastorale populaire en Occident, VIe-XIe siècle », Histoire vécue du peuple chrétien,Delumeau, J. (dir.), Toulouse, 1979, t. 1, pp. 195-221Google Scholar et de Zink, M., « La prédication en langues vernaculaires », Le Moyen Age et la Bible,Riché, P., Lobrichon, G. (dir.), Paris, Beauchesne, 1984, pp. 489–516 (voir p. 501).Google Scholar
34. Washington, National Gallery. Je remercie P. Couperie pour avoir attiré mon attention sur cette oeuvre.
35. J.-P. Deremble, C. Manhes, op. cit.,pp. 14 et 168.
36. ld.,p. 13. Plus prosaïquement, la légende d'un vitrail de saint Éloi reproduit dans l'Histoire des saints et de la sainteté chrétienne,chez Hachette, 1986, rappelle qu'« il faut des jumelles pour identifier les figures des vitraux […] au-dessus du triforium de la cathédrale du Mans ».
37. H. Toubert, op. cit.
38. Id.,p. 158.
39. J. Baschet, op. cit.,p. 192.
40. M. Branner, « Le rouleau de saint Éloi », Revue d'Histoire de l'Art,12e année, n° 2, 1967, p. 68.
41. Comme le rappelle Chiffoleau, J., « La religion flamboyante (v. 1320-v. 1520) », Histoire de la France religieuse,Le Goff, J., Rémond, R. (dir.), Paris, Le Seuil, 1988, t. 2, p. 117.Google Scholar
42. Prologue au 3e livre, p. 123.
43. ld,p. 122.
44. J. Baschet, op. cit.,p. 9.
45. ld.,p. 8.
46. Voir sur ce point P. Riché, « La pastorale populaire… », art. cité, p. 211.
47. Saugnieux, J., « Culture monastique et culture cléricale. Les inscriptions du tympan de Conques », dans Saugnieux, J., Cultures populaires et savantes en Espagne du Moyen Age au siècle des Lumières,Paris, Éditions du CNRS, 1982, ch. V, pp. 93–101 (voir pp. 94 et 99)Google Scholar. Certaines des inscriptions désignent les sujets ou objets rePresentés. Une autre, en bas, dit : « Pécheurs, si vous ne convertissez pas votre façon de vivre, sachez que vous subirez un jugement redoutable ». A Germigny, une mosaïque, datée du 9e siècle, comportait déjà une légende qui s'adresse au lecteur de l'image — quoique de manière plus égocentrique : « Moi, Théodulphe, ai consacré ce temple à la gloire de Dieu. Vous tous qui venez ici, souvenezvous de moi ».
48. La tapisserie de Bayeux. Un documentaire du XIe siècle,Paris, Éditions Denoël, 1983, p. 53.
49. H. Toubert, op. cit.
50. Tapisserie de Saint-Etienne, musée national du Moyen Age, Thermes de Cluny. Voir Joubert, F., La tapisserie médiévale au musée de Cluny, Paris, Éditions des musées nationaux, 1987, pp. 36–59.Google Scholar
51. P. Riché, « La pastorale populaire… », art. cité, p. 211.
52. Boglioni, P., « Peuple et culture populaire chez Guillaume d'Auvergne », Mensch und Objekt im Mittelalter und in der friifien Neuzeit. Leben-Alltag-Kultur, Vienne, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1990, pp. 193–222 Google Scholar(voir p. 215, n. 114) ﹛De Legibus,23, 66bE).
53. Paris, Le Cerf, 1996. Introduction, traduction et notes par F. Boepsflug, O. CHRISTIN, B. Tassel.
54. Cité par L. Hourticq, La vie des images,Paris, 1927, p. 193.
55. Cité par Bruneau, P., «De l'image », Ramage,4, 1985, pp. 249– 295 (voir p. 282), d'aprèsGoogle Scholar Tapie, V. L., Retables baroques de Bretagne, Paris, 1972.Google Scholar
56. De Troyes, Chrétien, Romans,Paris, Hachette, Le Livre de Poche, « Classiques modernes », Paris, 1994, p. 1258.Google Scholar
57. Que citent J.-P. Deremble et C. Manhes, op. cit.,p. 14.
58. J. Chiffoleau, op. cit.,p. 127 ; G. Lobrichon, op. cit.,introduction, p. 7.
59. J. Chiffoleau, op. cit.,pp. 126-127.
60. Autres motifs : le Christ des douleurs dans le cas de l'hostie miraculeuse de Dijon, ibid. p. 128 ; une vie du Christ en huit épisodes, dans le cas d'un moule à hostie géante (2e moitié du 13e siècle) conservé au musée national du Moyen Age, Thermes de Cluny (inv. CL 2067).
61. Pernoud, R.,Jeanne d'Arc, par elle-même et par ses témoins,Paris, Le Seuil, 1982, p. 21.Google Scholar
62. Ainsi des Heures illustrées par Simon Bening, Londres, British Library, Add. MS 18855.
63. Sur les images dévotionnelles dans les livres d'heures voir Lewis, F., « From Image to Illustration: The Place of Devotional Images in the Book of Hours »,Iconographie médiévale. Image, texte, contexte,Duchet-Suchaux, G. (dir.), Paris, Éditions du CNRS, 1990, pp. 29–48 Google Scholar. Voir aussi Ringbom, S., Les images de dévotion, XIIe-XVesiècle, Paris, Gérard Monfort, 1995.Google Scholar
64. Qu'il s'agisse du cycle de Lancelot : Paris, BNF, ms fr 112 (3), f. 193, ou des illustrations des volumes de De Pizan, Christine, par exemple Mutation de fortune, Munich, Bayerische Staatsbibl.Google Scholar, ms Gall 11.
65. Vie de saint Berlin,par Simon Marmion, retable de l'abbaye de Saint-Bertin à Saint- Omer (1454-1459). Image publiée dans Cardini, F., 1492, L'Europe au temps de la découverte de l'Amérique,Milan, Solar, 1989, p. 80.Google Scholar
66. Mais, , le manuscrit étant consacré aux miracles de la Vierge, l'image est-elle en ce cas réaliste ? Paris, BNF Google Scholar, ms fr 9199, f. 62 v.
67. Klapisch-Zuber, C, La maison et le nom. Stratégies et rituels dans l'Italie de la Renaissance, Paris, Éditions de l'EHESS, 1990, p. 300.Google Scholar
68. Liennard, M., L'Évangile et l'Église chez Luther,Paris, Le Cerf, 1989, p. 70.Google Scholar
69. Alexandre-Bidon, D., Treffort, C., « Un quartier pour les morts, images du cimetière médiéval », A réveiller les morts. La mort au quotidien dans l'Occident médiéval, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1993 (voir p. 267).Google Scholar
70. Quelques exemples : le sermonnaire de Bayeux affirme même qu'« Il est dangereux de faire peindre des images luxurieuses comme beaucoup le font dans leur chambre », cité dans Martin, H., Le métier de prédicateur,Paris, Le Cerf, 1989, p. 585.Google Scholar Dans le Décaméron,Boccace suggère plaisamment le motif du pot de chambre sur le battant intérieur de la porte « pour qu'on sût où aller pisser en cas d'urgence ».
71. Voir Chapu, P., « Le décor intérieur du château au Moyen Age », Le château en France Babelon, J.-P. (dir.), Paris, Éditions Berger-Levrault/Caisse nationale des Monuments historiques et des sites, Paris, 2e édition 1988, pp. 169–178.Google Scholar
72. Dans l'Alsace du Haut Moyen Age des tuiles marquées du nom d'un évêque, du chrisme ou d'un signe de croix ; au plein Moyen Age, des épis de faîtage renvoient à Dieu ou à ses saints. Voir Verhaeghe, F., « Quelques épis de faîtage produits par les potiers flamands (13e- 15e siècle) », Terres cuites architecturales au Moyen Age,Actes du colloque de Saint-Omer, 7-9 juin 1985, Deroeux, D. (dir.), Arras, 1986, pp. 109–156.Google Scholar A l'époque moderne, d'autres exemples de tuiles portent des inscriptions pieuses : « Dieu te pardonne », lit-on sur une tuile de maison protestante. Exemple publié dans Schmidt, A.-M., Jean Calvin,Paris, Le Seuil, 1965, p. 110.Google Scholar
73. Delumeau, J., Rassurer et protéger, le sentiment de sécurité dans l'Occident d'autrefois Paris, Fayard, 1989.Google Scholar
74. Lécuyer, N., Recherches sur la céramique médiévale latiale en milieu rural. La vaisselle des sites de Caprignano, Montagliano et Offiano, thèse de doctorat, Paris I-Sorbonne, Paris. 1993, dactyl.Google Scholar
75. Date donnée pour une écuelle ornée de l'image d'un saint frère prédicateur (?), auréolé, un bâton à la main et un livre dans l'autre, provenant du château de Lagnasco ; voir le catalogue d'exposition Torino nel basso medioevo : castello, uomini, oggetti,S. Pettenatti, R. Bordoni; (dir.), Turin, Palazzo Madama, 3 avril-27 juin 1982, notice 73, p. 194, inv. 1658 — 682/C.
76. Peut-être une théorie d'anges au chevet et au pied d'un lit, dans une oeuvre de di Paolo, Giovanni (1403-1482), Naissance de saint Jean Baptiste,Londres, National Gallery,Google Scholar id.,Munster, Westwàlische Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschischte, inv. 355 WKV.
77. Deregnecourt, J.-P., Autour de la mort à Douai. Attitudes, pratiques et croyances, 1250- 1500, thèse, Lille, Université Charles de Gaulle, 1993, 2 t., dactyl., p. 381 Google Scholar, pour la date de 1391.
78. Comme sur le berceau de la Danse macabre de l'église de Meslay-le-Grenet (Eure-et- Loir).
79. D'après l'iconographie, le motif de l'ange gardien n'apparaît, semble-t-il, sur ce meuble qu'au 16e siècle.
80. Un bel exemple sur un tableau de l'église Saint-Jean de Lunebourg, publié dans Bookmann, H., Die Stadt im Spàten Mittelalter,Munich, Beck, C. H., 1986, p. 326.Google Scholar
81. D. Alexandre-Bidon, « Le poêle : une histoire en images (fin XVe-XVIIe siècles) », Actes du colloque de Montbéliard, 1996, La céramique de poêle au Moyen Age et aux Temps modernes,à paraître.
82. Archéologie et vie quotidienne aux XIIIe et XIVe siècles en Midi-Pyrénées,catalogue d'exposition, musée des Augustins, Toulouse, 7 mars-31mai 1990, p. 219.
83. J.-P. Deregnecourt, op. cit.,p. 383.
84. Communication de Lùttenberg, T., Les tentures au Moyen Age, Actes de la journée d'étude du 16 mars 1994, Lyon, Piponnier, F. Google Scholar (dir.), Rome, École française de Rome, à paraître.
85. G. Navarro, « L'artisanat de la soie à Valence à la fin du Moyen Age », RAZO L'artisan dans la péninsule Ibérique,n° 14, 1995, p. 173.
86. Voir Sirot, E., Le château d'Annecy, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1990. pp. 69–73.Google Scholar
87. Le Roy Ladurie, E., Montaillou, village occitan de 1294 à 1324, Paris, Gallimard, 1982. p. 54.Google Scholar
88. A ce sujet voir C. L. Salch, « La protection symbolique de la porte au Moyen Age dans les châteaux forts alsaciens », Hommage à Geneviève Chevrier et Alain Geslan,Etudes médiévales, Centre d'Archéologie médiévale, Strasbourg, 1975, repris avec une fidélité quelque peu excessive par N. Faucherre dans L'église et le château,Cahiers de Commarque, 1995.
89. Voir l'extrait du Lamberti Ardensis historia comitum Ghisnensium,publié dans Sources d'histoire médiévale. IXe-milieu du XIVe siècle,G. Brunel, E. Lalou (dir.), Paris, Larousse, 1992, p. 333.
90. Salch, C.L., La clef des châteaux forts. Dictionnaire, Lichtenberg, Lettrimage, 1995.Google Scholar L'article « Religion » y est, pour le moins, étique (voir p. 301).
91. Paris, BNF, ms fr2813.
92. G. Lobrichon, op. cit.,p. 188.
93. Ainsi dans les tableaux du Flamand Patinir, actif 1515-1524 (Saint Christophe,ou Saint Jérôme dans le désert,Metropolitan Muséum of Art, Fletcher Funds, 1936, 36.14a).
94. Slgal, P.-A., L'homme et le miracle dans la France médiévale (XIe-XIIe siècle), Paris, Le Cerf, 1985, pp. 41–42.Google Scholar
95. Minuscules statuettes en forme d'Enfant Jésus se tenant debout, en chemise (7 cm de haut) : Rheinisches Landesmuseum de Bonn, par sa stricte adéquation au fait, Voir H. Boockmann, op. cit.,p. 103 ; statuettes de saints : Objets de la vie quotidienne…, op. cit.,; à Cologne, Neu-Kock, R., « Eine “ Bilderbäcker ” — Werkstatt des Spàtmittelalters an der Goldgasse in Kôln », Zeitschrift für Archäologie des Mittelalters,21, 1993, pp. 3–70.Google Scholar
96. Wolff, P., Regards sur le Midi médiéval,Toulouse, Privât, 1978, p. 407.Google Scholar
97. Chiffoleau, J., La comptabilité de l'Au-delà : les hommes, la mort et la religion dans la région d'Avignon à la fin du Moyen Age (vers 1320-vers 1380),Rome, 1980.Google Scholar
98. Gauvard, C., « de Grâce especial ». Crime, État et société en France à la fin du Moyen Age, Paris, Publications de la Sorbonne, 1991, p. 726.Google Scholar
99. Par exemple Paris, BNF, ms lat 10555 ; Heures de Catherine de Clèves, v. 1440, New York, Pierpont Morgan Library, MS 917 ; Heures de Marie de Bourgogne, voir The Hours of Mary of Burgundy. Codex Vindobonensis 1857, Vienna, Österreichische Nationalbibliothek. comm. E. Inglis, Londres, Harvey Miller Publ., 1995.
100. Fouilles dirigées par F. Piponnier.
101. J.-P. Deregnecourt, op. cit.,p. 383.
102. Carpaccio, , Le rêve de sainte Ursule, Venise, Accademia.Google Scholar
103. Un spécimen en terre cuite est publié dans le catalogue d'exposition A la fortune du pot,Lyon, 1990, p. 85. Des enluminures figurent également cet ustensile au chevet du mort alité, ibid.,p. 57.
104. Inventaire de Demoingien Gros Bieuf, FP0531 et de Pierre Savoie, FP0527. Je remercie F. Piponnier de m'avoir fait part de ces informations inédites.
105. J. Delumeau, op. cit.,p. 38.
106. Voir les illustrations d'un art de mémoire italien : Dialogo di M. Ludovico Dolce nel quale si ragione del mode di accrescere, e conservar la memoria,imprimé chez G. et M. Sessa, Venise, 1562.
107. Memling, Hans, Diptyque de Martin Van Nieuwenhaven, 1487, Bruges, Memlingmuseum.Google Scholar
108. Christus, Petrus, Portrait d'un jeune homme,v. 1450, Londres, National Gallery.Google Scholar
109. Le lit attire les objets du faire croire en raison des dangers de la nuit et de la mort subite, même chez les clercs : une image de Marie est posée sur une tablette au-dessus de la couche de moines bénédictins dans une fresque de Sodoma, Saint Benoît apparaissant aux moines,Monte Oliveto Maggiore (près de Sienne), 1505-1508. Miracle oblige, un tableau de la Vierge, malencontreusement jeté aux latrines par un juif, figure à l'occasion aux murs d'une demeure privée assez aisée pour disposer de commodités…, Paris, BNF, ms fr 9199.
110. Conservé à Londres, National Gallery.
111. Voir par exemple Paris, BNF, Est., gravure sur bois coloriée.
112. Voir la gravure de saint Éloi clouée au bois d'un banc dans le tableau de Brueghel l'Ancien, Le repas de noces,vers 1568.
113. J.-P. Deregnecourt, op. cit.,p. 383.
114. «parvulitate cultum divinum effingunt… altariola sibi parantes et ornantes», de legibus,24, 68aC, voir P. BOGLIONI, « Peuple… », Mensch und Objekt…, op. cit.,pp. 215-216. n. 117.
115. C. Klapisch-Zuber, op. cit.,p. 300.
116. Par exemple, Paris, musée national du Moyen Age, Thermes de Cluny, inv. CL. 17871, 17839.
117. Voir le beau volume de Braunstein, P., Un banquier mis à nu,fac-similé partiel du Livre des Costumes,de Schwarz, Matthaus, Paris, Gallimard, 1993, p. 13.Google Scholar
118. Polla, B., Bratislava Zapadné Suburbium,Bratislava, 1979, pp. 166–167.Google Scholar
119. Aspects de la vie au Moyen Age et à la Renaissance, dix ans de fouilles en Alsace Strasbourg, Centre d'Archéologie médiévale, 1973, pi. XXXIX, n° 252.
120. Cité par Schmitt, J.-C., Histoire de la France religieuse, op. cit.,t. 1, p. 515. Voir aussi Miracles de Notre Dame, Paris, BNF,Google Scholar ms fr 9198 f. 137 V.-139.
121. Ibid.,p. 514. Mais selon les vitraux de la cathédrale de Chartres, qui rePresentent ce thème, c'est d'une image peinte qu'il s'agit. Les vitraux sont reproduits dans J.-P. Deremble et C. Manhes, op. cit.,pp. 46-47.
122. Miracles de Notre Dame,compilés par Jean Miélot, Paris, BNF, ms français 9199 f. 62 v., Flandre, mi XVe siècle.
123. Fouilles du château d'Otrott-Rathsamhausen, Rieb, J.-P. (dir.), Objets de la vie quotidienne au Moyen Age et à la Renaissance en Alsace, Encyclopédie de l'Alsace,vol. 3, Strasbourg, ,Éditions Publitotal, 1983, p. 7572, n° 59-61.Google Scholar
124. Comme l'observe Margery Kemp voyageant en Italie, citée dans N. Orme, « The Culture of Children in Médiéval England », Past and Present,n° 148, août 1995, p. 56.
125. C. Klapisch-Zuber, op. cit.,ch. XIV, « Les saintes poupées. Jeu, art et dévotion », pp. 291-307.
126. Je remercie F. Piponnier de m'avoir communiqué cette information.
127. J.-P. Deregnecourt, op. cit.
128. Musée national du Moyen Age, Thermes de Cluny, inv. CL. 436 ; France, XVe siècle.
129. Dhuoda, Manuel pour mon fils,P. Riché (éd.), Paris, Le Cerf, « Sources chrétiennes n°225 bis», 1991, p. 81.
130. Voir Kluge-Pinsker, A., Schach und Trictrac. Zeugnisse mittelalterlicher Spielfreude in Salischer Zeit,Römisch-Germanisches Zentralmuseum, Sigmaringen, Jan Thorbecke Verlag, 1991.Google Scholar
131. Paris, Musée du Louvre.
132. A. Kluge-pinsker, op. cit.,pp. 80-81.
133. Gargantua,ch. 22, cité par Mehl, J.-P., Les jeux au royaume de France du XIIIe au début du XVIe siècle, Paris, Fayard, 1990, p. 138 Google Scholar ; l'auteur n'y voit qu'une comparaison avec la forme d'un livre.
134. Les pions peuvent être comparés formellement aux motifs circulaires qui ornent au 10e siècle des porches d'église, tel celui de Vomécourt-sur-Madon (Vosges) (deux étoiles et un phénix stylisé, symboles de la Trinité) : le cercle clouté encadrant les motifs figure également sur les pions. Voir la reproduction qu'en donne R. Grimaldi-Hierholtz, Images de la Trinité dans l'Art,Fontainebleau, 1995, p. 13.
135. Sermons 4 et 8, N. Bériou, « L'art de convaincre dans la prédication de Ranulphe d'Homblières », Faire croire…, op. cit.,p. 55 et note 53 ; sermon 6, même page et note 55.
136. Comme en témoignent les gravures d'Hans Schäufelein, dans Pinder, Ulrich, Der Beschlossen Gart,Nuremberg, 1505.Google Scholar
137. Par exemple dans les Heures de Catherine de Clèves,New York, Pierpont Morgan Library, MS 917. Voir le fac-similé ,consultable au Département des manuscrits de la Bibliothèque ,nationale de France (Fac. Sim. 8° 434) : Die miniaturen aus den Studenbuch der Katharina von Cleve, 2,vols.
138. A. Forni, « La nouvelle prédication », Faire croire…, op. cit.,p. 30.
139. P. Stirnemann, «L'illustration du commentaire d'Haymon sur Ézéchiel», L'École carolingienne d'Auxerre, de Murethach à Rémi, 830-908. Entretiens d'Auxerre, 1989,publiés par D. Iogna-Prat, C. Jeudy, G. Lobrichon, Paris, Beauchesne, 1991, pp. 93-105 et note 8 p. 102.
140. Sermons,Paris, Le Cerf, « Sources chrétiennes, n° 192 », 1972, p. 147.
141. J.-T. Welter, «Un nouveau recueil d'exempta,de la fin du XIIIe siècle», Études franciscaines,juillet-août 1930. Le texte est cité dans Polo de Beaulieu, M. A., « Recueils ô'exempla,méridionaux et culte des âmes du Purgatoire », La papauté d'Avignon et le Languedoc, 1316-1342, Cahiers de Fanjeaux, 26, 1995, pp. 257–278 Google Scholar (voir pp. 265-266 et 277 n. 34). Je remercie M. A. Polo de Beaulieu de m'avoir signalé cet exemplum.
142. H. Martin, op. cit.,p. 201.
143. L'Apocalypse de Jean associe la connaissance et le miel et va jusqu'à employer l'expression de « manger le livre » (10, 9-10). L'un des Proverbes de Salomon exige : « Mon fils, mange du miel car il est bon, / Un rayon de miel sera doux à ton palais / de même, connais la sagesse pour ton âme » (24, 13).
144. Dupeux, C., L'imaginaire strasbourgeois. La gravure dans l'édition strasbourgeoise 1470-1520,Strasbourg, Éditions La Nuée bleue, 1989, p. 87.Google Scholar Geiler, Jean, Passion , 1514, Jean Grùninger, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, R 10118 f. 7.Google Scholar
145. Ibid.,pp. 46 et 88. Jean Geiler, DUS Buch Granatapfel,1511, Jean Knobloch, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, R 10106 f. a 1 v., illustration de Hans Baldung Grien.
146. Lull, R., Doctrine d'enfant, Llinarès, A. éd., Paris, Champion, 1969, ch. 99, pp. 226–228.Google Scholar
147. M. A. Polo de Beaulieu, « Didactisme ou persuasion ? Les recueils à'exempla,au Moyen Age », Apprentissage, initiation, éducation au Moyen Age,Cahiers du Crisima, 1, Montpellier, 1993, pp. 397-410 (voir p. 405).
148. Le ménagier de Paris, traité de morale et d'économie domestique,Société des bibliophiles français, t. 1, Paris, 1846, p. 31.
149. Baschet, J., Les justices de l'Au-delà. Les rePresentations de l'Enfer en France et en Italie (XI1'-XV siècles), Rome, École française de Rome, 1993, pp. 78, 112, 116, 117, 126.Google Scholar
150. Rome, Bibl. Casanatense, ms 1404 f. 40. Vers 1440, ce dernier ingrédient se retrouve d'ailleurs dessiné grandeur nature et en trompe-l'oeil, associé à des petits sablés, en illustration marginale inattendue d'une page consacrée à saint Bartholomée dans le livre d'heures de Catherine de Clèves, manuscrit qui se plaît à combiner sur le même mode dimensionnel les images de saints et les objets terriblement matériels qui les peuvent évoquer dans l'esprit des laïcs : des pièces de monnaie pour le pape Grégoire (la « monnaie du pape »), des moules et autres « fruits » de mer pour saint Ambroise (pourtant plus souvent associé aux abeilles), une variété complète de poissons pour saint Laurent (pour la recette du poisson au gril)… Sur ce livre, voir Plummer, J., The Hours of Catherine de Cleves, Londres, 1966.Google Scholar
151. Da Pirona, Ludovico, « Pater révérende », voir Yates, F., L'art de la mémoire,Paris, Gallimard, 1975, p. 122.Google Scholar
152. Voir par exemple les Heures à l'usage de Reims,Paris, Guillaume Godard, 1516, reproduit dans Le livre dans la vie quotidienne,catalogue de l'exposition, Paris, BNF, 1975, p. 81.
153. Saint-Denis, fouilles urbaines. Rapport d'activité 1993,dactyl., p. 64.
154. Pianzola, M., Peintres et vilains, Paris, Éditions Cercle d'Art, 1992, p. 24.Google Scholar
155. Ex Pots… Céramiques médiévales et modernes en Franche-Comté,catalogue de l'exposition, Montbéliard, 1995, p. 208.
156. Jarre découverte à Warmoesstraat, Amsterdam. Voir Dunning, G. C., « A Late Médiéval Jug with Lettering from Canons Ashby, Northamptonshire », Médiéval Archaeology, XVIII, 1974, pp. 160–163 (voir p. 161).Google Scholar
157. On retrouve ce procédé jusque dans les objets en réduction sans doute destinés à l'amusement des enfants : c'est le cas d'un chaudron miniature en plomb, daté du 14° siècle et trouvé dans les fouilles de la Tamise, à Londres, qui porte également l'inscription «Ave Maria Gra…,» (London Muséum, Inv. 90.245.).
158. Zozaya, J., « Aperçu général sur la céramique espagnole », La céramique médiévale en Méditerranée occidentale, Xe-XVe siècle,Actes du colloque de Valbonne, Paris, CNRS, 1980, pp. 265–296 (voir p. 293).Google Scholar
159. Outre des exemplaires découverts dans des fouilles, un bol à Ave Maria,est visible dans un tableau de Jaime Ferrer, La ultima Cena,de Solsona, 1er tiers du 15e siècle. Voir aussi J. Zozaya, op. cit.
160. Objet publié dans V. Gay et Stein, H., Glossaire archéologique du Moyen Age et de la Renaissance,Paris, 1887-1928, p. 606, article « Écuelle ».Google Scholar
161. Voir De Celle, Pierre, L'école du cloître,introduction, texte critique, traduction et notes de de Martel, G., Paris, Le Cerf, 1977, p. 155.Google Scholar
162. Un exemple médiéval anglais est cité dans Hanawalt, B. A., The Ties that bound. Peasant Familles In Médiéval England, New York-Oxford, Oxford University Press, 1986, p. 44 Google Scholar.
163. Nombreux exemples, depuis Burchard jusqu'aux Taculna sanltatis,du 15e siècle, en passant par les livres d'agronomie.
164. Ainsi les « choux de Pâques » dans le Ménagier de Paris.,Paris, Livre de Poche, 1994, p. 621.
165. Ainsi la « compote de noix du 24 juin », à cuire le jour de la Saint-Jean, ibid.,p. 769.
166. Ibid.,pp. 623-625.
167. Rien d'étonnant, dans ce contexte, à ce que la vie des saints et le sermon religieux aient été parodiés, au 15e siècle, sous une forme culinaire, comme dans le Sermon joyeulx de la vie de saint Ongnon,dont on « persa la peau et l'escorcha d'un bon cousteau […] Puis le fist bouillir en huille […] en beurre […] en sain, Brouillé avec maint boudain […], au cyvé, et puis fust mis en ung pasté […]. La conclusion ne démérite pas du motif culinaire : “ Il fault, pour avoir guarison, Manger et user saint Ongnon, soit cuit soit cru ” » : Sermon joyeulx de la vie de saint Ongnon, comment Nabuzarden, le maistre cuisinier, le fit martirer, avec les miracles qu'il fait chascun jour,éd. Montaiglon, 1.1, pp. 204-209, publié par Gally, M. et Marchello-Nizia, C., Littératures de l'Europe médiévale, Paris, Magnard, 1985, p. 511.Google Scholar
168. De fait, les pains sont un support publicitaire privilégié des structures ecclésiastiques : ainsi, au 15e siècle, l'hôpital de la Scala, à Sienne, estampe d'une échelle les pains distribués aux malheureux affamés.
169. Ouvrage dédicacé à Jean de Salisbury, qui en retour lui suggéra d'en composer un autre identique sur le vin, car il était selon lui indigeste de se contenter de consommer du pain sans boire du vin en même temps !
170. P. de Celle, op. cit.,voir p. 21.
171. Un proverbe ancien, «au fol le fromage», explique assurément cette association incongrue que mettent en exergue les illustrations du psaume 50 où le fou mange un fromage. Mais le fait que les fromages soient réellement marqués d'un signe de croix joue certainement un rôle dans l'iconographie de ce psaume.
172. Gravure sur bois. Hans Paur, Nuremberg, vers 1475. Publié dans Brûckner, W., Imagerie populaire allemande, Milan, 1969, fig. 24.Google Scholar
173. Dans les grands banquets aristocratiques, les entremets décoratifs constituaient eux aussi autant d'images de dévotion en trois dimensions, rePresentant Vagnus Dei,Gabriel devant la Vierge, l'ange de l'Annonce aux bergers, les rois Mages : quelques exemples dans Contamine, P., La vie quotidienne pendant la guerre de Cent Ans, France et Angleterre, Paris, Hachette, 1976, p. 235.Google Scholar
174. C'est ainsi qu'on voit, dans l'Angleterre du 14e siècle, un évêque s'offusquer de la distribution dans l'église, pendant la messe pascale et avant la communion, d'oeufs de Pâques et de bacon (” swine's fîesh commonly called Bacun […],and many shelled hardboiled eggs »), que les paroissiens rapportent chez eux « as a sort of holy offering, to the great scandai and dishonour of the Church of Christ and its sacraments, to the danger of the soûls of thèse idolaters and, by example, to the soûls of others… » Voir Owen, D. M., « Bacon and Eggs: Bishop Buckingham and Superstition in Lincolnshire », Popular belief and Practice,Studies in Church History, Cuming, G. J., Baker, D. (éds), vol. 8, Cambridge, Cambridge University Press, 1972, pp. 139–142.Google Scholar
175. 16e siècle. Musée national du Moyen Age, Thermes de Cluny, publiés dans Laurioux, B., Le Moyen Age à table,Paris, Biro, A., 1989, p. 26.Google Scholar
176. Des dessus de table, plateaux de bois peints, comportant des allusions bibliques ou catéchétiques, sont encore préservés aujourd'hui ; l'un d'entre eux, réalisé en Allemagne au début du 15e siècle, figure le jugement de Salomon et un motif extrait du livre des Proverbes : musée national du Moyen Age, Thermes de Cluny, inv. Acq. 1864. Cl. 7725. Un autre plateau, issu de l'atelier de Jérôme Bosch, et réalisé entre 1485 et 1500, mieux connu, figure l'oeil de Dieu, dont la pupille comporte l'image du Christ sortant de son tombeau, qui dévisage le fidèle attablé. Une inscription l'interpelle (toujours en latin) : « Attention, prends garde, Dieu te voit ». Madrid, musée du Prado. Mais il pourrait s'agir, plutôt que de tables de repas, de tables de salles de tribunal…
177. J.-C. Schmitt, « Du bon usage du Credo », Faire croire…, op. cit.,p. 347.
178. Livre des Babees, Chaucer's World,E. Rickert (éd.), New York-Londres, Columbia University Press, 1962. Trad. G. Alexandre.
179. Voir l'exemple figurant dans le Retable de sainte Anne,de Quentin Metsys, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts, fin du 15e siècle.
180. Voir Alexandre-Bidon, D., « La lettre volée. Apprendre à lire à l'enfant au Moyen Age », Annales ESC ,1989, n° 4, pp. 953–992 (voir pp. 971-972).Google Scholar
181. Les dagues et épées portent parfois des croix ou formules religieuses, notamment l'IHS. Un exemple dans Delort, R.,Le Moyen Age. Histoire illustrée de la vie quotidienne,Paris, Le Seuil, 1972 Google Scholar. Les fers à cheval sont frappés d'une croix (voir B. POLLA, op. cit.,p. 199). Des croix de tissu sont cousues par les marins aux voiles des navires, dont la girouette prend aussi la forme d'une croix. Les potiers de terre enfournaient les pots « avec le sacro-saint nom de Dieu » et « avecques le signe de la croix » et défournaient en invoquant le nom de Jésus Christ : Cyprian Piccolpasso, Les Troys Libvres de l'Art du Potier,Paris, Librairie internationale, 1860, pp. 46 et 79.
182. J.-C. Schmitt, «Du bon usage du Credo », Faire croire…, op. cit.
183. Le livre des Babees, op. cit.,pp. 104-106.
184. Inventaire de Florimond Robertet, p. 48. V. Gay, H. Stein, op. cit.,p. 104 article « Main ».
185. Publié dans Bookmann, H., op. cit.,p. 189. Conservé au Historisches Muséum Frankfurt am Main.Google Scholar
186. «Mon fils, observe mes préceptes et tu vivras ; garde mon enseignement comme la prunelle de tes yeux. Lie-la sur tes doigts ; écris-la sur la tablette de ton coeur ».
187. J.-C. Schmitt, op. cit.,p. 342.
188. Op. cit.,chapitre XVII.
189. Pour reprendre l'expression de P. RICHE dans «La pastorale populaire… », art. cité, p. 199.
- 4
- Cited by