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Un problème cartographie : le bois dans la Méditerranée musulmane (viie-xie siècles)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Une géographie rétrospective des productions — qui sont aussi des objets de commerce et, comme tels, à l'origine de tous les problèmes de consommation, d'échanges, de circulation, de routes, de centres moteurs… — est la seule possibilité de tracer les linéaments d'une histoire économique solidement accrochée au réel. Que serait une étude de l'économie actuelle qui n'aurait pas comme point de départ la répartition des faits de production dans leur extension géographique, leur pointage précis sur une carte, sur une série de cartes ?

Pour un moment historique choisi en raison de son importance particulière (et aussi, il va de soi, en raison d'une masse suffisante de documents exploitables dans les cadres imposés par l'étape actuelle des techniques de l'histoire), une cartographie la plus poussée possible des produits clés (denrées alimentaires, matières textiles, bois, métaux, etc.), à condition de les envisager chacun comme un problème dont il faut dégager les aspects et les éléments, serait une contribution importante à la connaissance de la période étudiée.

Type
Études
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1959

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References

1. C'est ici la première réalisation d'un ensemble de cartes inscrites dans le cadre plus vaste de mon Atlas économique du Monde musulman (VIIe-VIIIe siècles), qui permettra la confrontation de plusieurs aires, maritimes (Méditerranée et océan Indien) et continentales (Asie intérieure, Europe orientale et Afrique soudanaise). La partie « Productions et Objets de commerce » est en cours d'exécution dans le Laboratoire de Cartographie de la VIe Section de l'Ecole des Hautes Etudes.

2. Carte générale à la fin de la Revue (avec ses cartons où les zones forestières sont reprises avec plus de détail) et surtout le carton d'ensemble : L'appel de l'Egypte fâtimide aux bois de marine méditerranéens et au teck de l'Inde, où apparaît avec plus de netteté le caractère asilvatique et la position du monde musulman entre les grands réservoirs à bois de la forêt nordique et de la forêt tropicale.

1. Cf. le peu d'étendue du réseau flottable reporté sur la carte générale.

2. Voir, sur la carte générale, l'importance de ces divers groupements de ports caboteurs du bois.

1. Voir, sur la carte générale, la localisation des points d'exploitation (attestés par nos sources) par rapport aux zones forestières (esquissées d'après des critères pédologiques et phytogéographiques). Voir aussi, sur les cartes schématiques, la portion restreinte des surfaces boisées mise en oeuvre pour les différents emplois du bois.

1. Pierre Deffontaines, , L'Homme et la Forêt, Paris, Gallimard, 1933, p . 15.Google Scholar

2. Liv. XIV, ch. vi, 5.

3. Strabon écrit aux environs du début de l'ère chrétienne. A la bataille d'Actium, en 31 av. J.-C, les galères égyptiennes étaient construites en cyprès de Chypre. Au IVe siècle encore, Chypre pouvait, « par ses seuls moyens, équiper un navire de la quille aux voiles » (Ammien Marcellin, Liv. XIV, ch. v m , 14).

4. Cf. Unwin, A. H., Goat grazings and forestry in Cyprus, Londres, Unwin, 1928.Google Scholar

1. Carte 1. Pour une étude plus détaillée, se reporter à Maurice Lombard, t Le problème du bois de marine dans la Méditerranée musulmane (viie-xi8 siècles) », Communication au deuxième Colloque d'Histoire maritime (1957), dont les Travaux viennent de paraître au S.E.V.P.E.N. Voir aussi, pour le côté byzantin de la question, Hélène Bibicou, « Problèmes de la marine byzantine », Annales, 1958, n° 2, p. 827- 338.

2. Cf. la carte 1, où l'on a distingué les anciens et les nouveaux chantiers de constructions maritimes.

3. Nous avons conservé l'inscription de fondation de l'arsenal de Tortosa, créé par ‘Abd ar-Rahmân III en 333 H./944 J.-C. (dans : Inscriptions arabes d'Espagne, réunies par E. LÉVI-ProvknÇAL, n° 86, p. 83-84).

1. Voir la carte générale, où sont indiqués avec leur date les raids les plus importants parmi ceux que signalent les auteurs arabes, grecs, syriaques, arméniens.

2. Cf. sur la carte 1, le réseau de défense et le dispositif d'interdiction byzantin* pour protéger le précieux bois de marine contre les tentatives musulmanes.

1. La carte 1 distingue les raids, le commerce et la contrebande.

2. Cf. le carton de la carte générale : L'appel de VEgypte fâtimide aux bois de marine méditerranéens et au teck de Vlnde.

3. Carte 2. Pour l'essor urbain dans la Méditerranée musulmane entre le viie et le XIe siècle, se reporter à Lombard, Maurice, « L'évolution urbaine pendant le haut moyen âge », Annales, 1957, n° 1, p . 728 CrossRefGoogle Scholar et plus spécialement p. 20-23.

4. Pour plus de schématisation, sur la carte 2, les villes ont été réparties en trois groupes : villes anciennes, villes musulmanes fondées aux viie-viiie siècles, puis aux ixe - xie siècles.

1. Sur le carton de la carte générale où sont reprises avec plus de détails les régions exportatrices de bois du Maghreb et de l'Andalousie.

2. Ya'qoubi, Les Pays, p. 49 de la trad. G. Wiet.

3. Carte 3.

4. Voir, sur la carte 3, les flèches d'adduction des matériaux destinés à être travaillés dans les ateliers de la Méditerranée musulmane.

5. Planches n'excédant pas 5 pieds de long (moins de 1,75 m), pour qu'on ne puisse les utiliser comme bois de marine (Dandolo, Chron., dans Muratori, S.R.I., XII, p. 176).

1. La première édition des 5 048 chapitres du Canon bouddhique gravée sur l'ordre du premier empereur Song, de 971 à 983, comportait 130 000 planches de bois. L'imprimerie a contribué pour une large part au déboisement de la Chine.

2. Voir, sur la carte 3, l'indication des principales zones d'irrigation.

3. Cf. Colin, G.S., « La noria marocaine et les machines hydrauliques dans le monde arabe », Hespéris, t. XIV (1932), p. 22 Google Scholar et suiv.

4. L'introduction de la culture de la canne et la chronologie de son extension dans la Méditerranée musulmane sont notées sur la carte 4, « Le bois de chauffe et l'appel des industries du feu », les besoins en bois de feu étant encore plus importants que les besoins en bois d'oeuvre pour les appareils.

5. Voir, sur la carte 2, l'appel des villes et sa chronologie.

6. Voir, sur la carte 3, la localisation de ces zones d'appel au bois d'œuvre.

1. Cf. par exemple, le récit du siège de Kamachon (Qamah) en Arménie, sur l'Euphrate occidental, par l'armée ‘abbâsside, en 766-767, chez l'écrivain syriaque Ps. Denys DE Teix-MahrÉ (p. 74-76 de la trad. J. B. Chabot, Paris, 1895).

2. Istakhri, B.G.A., I, p. 63 ; IBN Hawqal, B.G.A., II, p. 121 ; Idrîsî, trad. Jaubert, II, p. 132 et 285.

3. Voir, sur la carte 3, le réseau commercial de la boissellerie.

4. « A Qaishâta [Quesada], on fabriquait au tour des plats ronds, à rebord, grands et petits et toutes sortes de récipients en bois, vendus partout dans l'Espagne musulmane et dans la plus grande partie du Maghreb » (Idrisi, éd. et trad. Dozy, p. 203 et 240, et ar-Rawd al-mi'târ, éd. et trad. LÉVI-ProvenÇAL, p. 165 et 198-199).

5. Comme le bois de menuiserie de petites dimensions, les ustensiles en bois étaient soigneusement distingués des grandes pièces de bois de marine et leur exportation vers les pays musulmans n'était pas prohibée par les autorités byzantines.

6. La carte 3 localise les centres de travail artistique du bois attestés par les sources écrites ou par la conservation en place de pièces datées. Au IXe siècle, l'émir Ibrahim ibn al-Aghlab faisait venir de Bagdad le bois de sâdj (teck) destiné à la construction du minbar de la grande mosquée de Kairouan ; au x i e siècle, c'était en bois des Indes qu'était fabriqué le cercueil de la mère du prince zîrîde al-Moû'izz ; bien d'autres bois sculptés, conservés en Ifrîqiya ou signalés par nos sources, ont la même origine. Carte 4.

1. Cf. pour une époque plus récentes, celle des Mamlouks, le Journal d'un bourgeois du Caire, de I BN Iyas (trad. G. Wiet, II, p. 88, 266, 278) et le Voyage de Jean Thenaud (éd. Schefer, p. 7) : « Ilz sont nécessiteux de bois ; pour ce font cuyre leur pain et viandes de fiantes de bestes, de branches de palmiers et de terre meslée aveeques paille. »

2. Zones et centres les plus importants de ces industries sont figurés sur la carte 4. On y a porté aussi les « fours à poulets » (couveuses artificielles), technique répandue surtout dans la vallée du Nil ; mais pour obtenir une température douce et égale on n'employait comme combustible que de la paille hachée mêlée à de la terre.

3. Lévi-Pkovençal, E., L'Espagne musulmane au Xe siècle, Paris, Larose, 1982, p. 184.Google Scholar

1. Voir dans IDRÎSÎ (p. 213-214 et 265-266) la description de la mine de mercure voisine d'Almaden, avec ses 10 000 ouvriers et toutes ses batteries de fours que des équipes spécialisées ont pour charge d'alimenter constamment en bois de chauffe.

2. D'après Ball, , Manual of the Geology of India, liv. III, chap. 8 Google Scholar consacré à l'acier indien.

3. Si l'on accepte l'hypothèse d'une origine chinoise pour cette technique (A. MazahÉUI, « Le Sabre contre l'Epée, ou l'origine chinoise de 1’ “ Acier au creuset “ », Annales, 1958, n° 4, p. 669-686), le problème de la non-réception de la technique par le monde musulman se pose dans des termes analogues.

1. Voir, sur la carte 1, le recul de la domination musulmane à partir de la fin du xe siècle.

1. Pour un exposé d'ensemble des problèmes de financement, se reporter à Maurice Lombard, « Les bases monétaires d'une suprématie économique : l'or musulman, du viie au xie siècle », Annales, 1947, n° 2, p. 143-160.

1. Voir le carton de la carte générale qui retrace schématiquement ce recul et cet Appauvrissement