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Un flacon en point de mire: La science des urines, un enjeu culturel dans la société médiévale (XIIIe-XVe siècles)

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Laurence Moulinier-Brogi*
Affiliation:
Université Lyon II-Lumière

Résumé

La science des urines, fondée sur l’examen de ce fluide corporel qui débouchait sur un « jugement », s’est peu à peu constituée comme une branche dominante de la sémiologie médicale, au point de symboliser à elle seule la culture médicale savante occidentale à partir de la fin du XIIe siècle. Dans le même temps, le corps médical s’est lui-même structuré et des divisions sont venues délimiter les attributions respectives de différents groupes de praticiens. Or l’uroscopie en tant que doctrine savante et pratique réservée a progressivement débordé son cadre d’origine et suscité émulation, voire appropriation indue, au sein du corps médical et même hors de ce monde. Le présent article s’intéresse donc à la science des urines considérée non du point de vue de l’histoire des théories médicales, mais comme objet de diffusion et de vulgarisation et comme révélateur de luttes ou empiètements entre différents groupes. Outre la question des limites mouvantes du savoir médical et de la pratique, cette enquête sur la science des urines comme enjeu culturel croise celle de la professionnalisation de la médecine, de la variété de ses acteurs comme de la diversité des modes de transmission du savoir, et notamment du partage des eaux entre latin et langues vernaculaires.

Abstract

Abstract

The science of urines, based on the examination of this physical fluid which resulted in a ‘judgment’, became little by little a dominant branch of medical semiology, to the point of symbolizing the western learned medical culture by the end of the 12th century. At the same time, the formation of the medical profession divided the respective competence of various groups of practitioners. However, uroscopy as an exclusive doctrine gradually spread beyond its original frame and created competition, even illicit appropriation, within and without the medical profession. This article explores the science of urines not as a medical theory, but as a cultural object at large and a marker of conflicts between various social groups. Beside the question of the unstable limits of medical knowledge and practice, this survey of the science of urines as a cultural issue sheds light on the professionalization of medicine, the variety of actors involved as well as the diversity of the modes of transmission of knowledge, in particular the division between Latin and vernacular languages.

Type
Les savoirs médicaux : textes, circulations, controverses
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2010

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References

1- Voir notamment von Zglinicki, Friedrich, Die Uroskopie in der bildenden Kunst. Eine Kunst-und medizinhistorische Untersuchung über die Harnschau, Darmstadt, GIT-Verl., 1982 Google Scholar, et Laurence Moulinier-Brogi, « Autour de Guillaume l’Anglais. Recherches sur l’uroscopie médiévale », mémoire d’HDR, Paris, EPHE, IVe Section, 2008, chap. 2.

2- Ou la blouse blanche selon McVaugh, Michael R., « Bedside manners in the Middle Ages », Bulletin of the History of Medicine, 71-2, 1997, p. 201223, ici p. 203CrossRefGoogle Scholar.

3- Je ne résiste pas, pour la saveur du moyen français, au plaisir de citer la traduction contemporaine de Mondeville : « Car le col de la matrique est aussi com la verge de l’omme, et la matrique est aussi com la coille, et la matrique s’a ainsi au regart du vit com s’a orinal » : La chirurgie de Maître Henri de Mondeville, traduction contemporaine de l’auteur, publiée d’après le ms. unique de la Bibliothèque nationale par le Dr A. Bos, Paris, Firmin Didot, 1897, t. I, p. 111, § 419.

4- Sur l’histoire de l’uroscopie, que la place manque pour retracer ici, voir par exemple Vieillard, Camille, L’urologie et les médecins urologues dans la médecine ancienne. Gilles de Corbeil, sa vie, ses oeuvres, son poème des urines, Paris, F.-R. de Rudeval, 1903 Google Scholar, et L. Moulinier-Brogi, « Autour de Guillaume l’Anglais… », op. cit.

5- « Qu’aucun sous-diacre, diacre ou prêtre n’exerce l’art de la chirurgie qui amène à cautériser ou à inciser » redit par exemple en 1215 le canon XVIII du concile de Latran, qui sera à son tour confirmé par les Décrétales de Grégoire IX et par plusieurs conciles (Bude, 1279 ou encore Nîmes, 1284) ou synodes (Bayeux, 1300) ; voir Delaunay, Paul, La médecine et l’Église. Contribution à l’histoire de l’exercice médical par les clercs, Paris, Éd. Hippocrate, 1948, p. 76 Google Scholar. Sur les statuts et canons interdisant toute cautérisation ou incision aux membres du clergé, voir par exemple Amundsen, Darrel W., « Medieval canon law on medical and surgical practice by the clergy », Bulletin of the History of Medicine, 52-1, 1978, p. 2244, ici p. 42Google ScholarPubMed.

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7- Sur toute cette évolution résumée ici à très gros traits, voir Jacquart, Danielle, Le milieu médical en France du XIIe au XVe siècle, Genève, Droz, 1981 Google Scholar.

8- D. Jacquart, Le milieu médical…, op. cit., p. 280.

9- Voir par exemple Rambaud, Pierre, « La communauté des maîtres chirurgiens de Poitiers », Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, X, 1918, p. 177439, ici p. 180Google Scholar.

10- Jacquart, Danielle, La médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, Fayard, 1998, p. 88 Google Scholar.

11- L’embaumement faisait partie des attributions du chirurgien, mais barbiers et apothicaires avaient aussi un rôle à jouer. Voir Gaude-Ferragu, Mireille, D’or et de cendres. La mort et les funérailles des princes dans le royaume de France au bas Moyen Âge, Villeneuved’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2005 Google Scholar, et pour un récit détaillé, voir par exemple Mondeville sur sa pratique personnelle : Chirurgie de Maître Henri de Mondeville, chirurgien de Philippe le Bel… composée de 1306 à 1320, trad. par É. Nicaise, Paris, F. Alcan, 1893, p. 569-572.

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13- Sur cette oeuvre, voir Burnett, Charles et Jacquart, Danielle (dir.), Constantine the African and Ali ibn al-Abbas al-Magusi: the Pantegni and related texts, Leyde/New York, Brill, 1994 Google Scholar. Sur Avicenne et sa diffusion, voir D’Alverny, Marie-Thérèse, Avicenne en Occident, Paris, J. Vrin, 1993 Google Scholar, et la thèse de Joël Chandelier, « La réception du Canon d’Avicenne. Médecine arabe et milieu universitaire en Italie avant la Peste noire », Paris, EPHE, IVe Section, 2007.

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15- Sur d’autres traitements que se partageaient ou se disputaient médecins et chirurgiens, comme le calcul urinaire ou l’hydropisie, voir McVaugh, Michael R., The rational surgery of the Middle Ages, Florence, SISMEL Edizioni del Galluzzo, 2006, p. 149160 Google Scholar.

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22- Sur l’histoire de l’hématoscopie, impossible à développer ici, voir notamment Lenhardt, Friedrich, Blutschau. Untersuchungen zur Entwicklung der Hämatoskopie, Pattensen, Wellm, 1986 Google Scholar ; Moulinier-Brogi, Laurence, «Le sang entre savoir et questionnements, science et imaginaire », no spécial « 1453 », Cahiers art et science, 8, 2004, p. 53-73Google Scholar, et Riha, Ortrun, « Die mittelalterliche Blutschau », in Gadebusch Bondio, M. (dir.), Blood in history and blood histories, Florence, SISMEL Edizioni del Galluzzo, 2005, p. 4967 Google Scholar.

23- Le mariage Rutebeuf et autres poèmes, éd. par R. Guiette, Paris, imprimerie de G. Lévis-Mano, 1950, p. 22.

24- Sur les origines du métier d’apothicaire en Occident, on verra Bénézet, Jean-Pierre, Pharmacie et médicament en Méditerranée occidentale (XIIIe-XVIe siècles), Paris, H. Champion, 1999.Google Scholar

25- Naso, Irma, « Les hommes et les épidémies dans l’Italie de la fin du Moyen Âge : les réactions et les moyens de défense entre peur et méfiance », in Bulst, N. et Delort, R. (dir.), Maladies et société (XIIe-XVIIIe s.), Paris, Éd. du CNRS, 1989, p. 307326, ici p. 321.Google Scholar

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28- Ibid., p. 600.

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31- I. Naso, Medici e strutture sanitarie…, op. cit., p. 143.

32- McVaugh, Michael R., « Le coût de la pratique et l’accès aux soins au XIVe siècle : l’exemple de la ville catalane de Manresa », Médiévales, 46, 2004, p. 4554.CrossRefGoogle Scholar

33- Voir par exemple les statuts de la commune de Parme de 1347, incriminant des praticiens « poussant à la consommation » : « la plupart du temps, la tromperie et la ruse liées à l’appât du gain consistent à prescrire des médicaments qui ne sont pas nécessaires aux malades », cité par Ciasca, Raffaele, L’Arte dei medici e speziali, nelle storia e nel commercio fiorentino: dal secolo XII al XV, Florence, L. Olschki, 1927, p. 314, n. 4Google Scholar.

34- Par exemple au f. 492r du ms. Bologna, Biblioteca Universitaria, 2197 (Canon d’Avicenne en hébreu), reproduit dans N. SIRAISI, Medieval and early Renaissance medicine…, op. cit., p. 30.

35- R. Ciasca, L’Arte dei medici…, op. cit., p. 313. Voir aussi les statuts des apothicaires de Crémone établis en 1388 : « Statuta speciariorum civitatis Cremone », Atti e Memorie dell’Accademia Italiana di Storia della Farmacia, X-3, 1993, p. 1-19, p. 6.

36- Carosi, Attilio et al., Speziali e spezierie a Viterbo nel’400, Viterbe, Edizioni Libri D’Arte, 1988, p. 17.Google Scholar

37- Ibid., p. 184 et 221 : « Que nul membre de l’Art en question, ou juré du dit Art n’ait l’audace ou la présomption de donner quelque salaire ou provision que ce soit à un médecin de la ville de Viterbe, ni même à un médecin étranger. »

38- Ciasca, Raffaele (éd.), Statuti dell’arte dei medici e speziali, Florence, Attilio Vallecchi, 1922, p. 320321 Google Scholar. Voir Park, Katharine, Doctors and medicine in early Renaissance Florence, Princeton, Princeton University Press, 1985, p. 29 Google Scholar.

39- Statuto, 1314, rubr. 45 : « spetiarii habentes vel non habentes medicos in apotheca » (cité par R. Ciasca, L’Arte dei medici…, op. cit., p. 313).

40- Voir en particulier une fresque du château d’Issogne, dans le Val-d’Aoste, peinte entre 1488 et 1495 et reproduite dans Arsenio et Chiara FRUGONI, Storia di un giorno in una città medievale, Rome/Bari, Laterza, 1998, p. 112, fig. 87.

41- Park, Katharine, « Medicine and society in medieval Europe, 500-1500 », in Wear, A. (dir.), Medicine in society: Historical essays, Cambridge, Cambridge University Press, 1992, p. 5990, ici p. 83.CrossRefGoogle Scholar

42- I. Naso, Medici e strutture sanitarie…, op. cit., p. 36.

43- Cité par R. Ciasca, L’Arte dei medici…, op. cit., p. 314-315, n. 4.

44- L’apothecarius ne pouvait « ni soigner ni donner quelque médicament ou potion que ce soit sans l’avis d’un médecin », cité par R. Ciasca, L’arte dei medici…, op. cit., p. 316, n. 6. Voir notamment Monticolo, Giovanni (dir.), I capitolari delle Arti veneziane sottoposte alla Giustizia e poi alla Giustizia vecchia dalle origini al 1330, Rome, Forzani e C. tipografi del Senato, 1896 Google Scholar, et Foucard, Cesare (éd.), Lo statuto dei medici e degli speziali a Venezia scritto nell’anno 1258, Venise, tipografia del commercio, 1859 Google Scholar.

45- Bottero, Aldo, « I piú antichi Statuti del Collegio dei Medici di Milano », Archivio Storico Lombardo, VIII-1/4, 1943, p. 72112, ici p. 89.Google Scholar

46- Opus perutile de cautelis medicorum editum a clarissimo veronense philosopho ac medico magistro Gabriele de Zerbo, dans Practica nova Aggregatoris Lugdunensis domini Simphoriani Champerii de omnibus morborum generibus, Venise, 1522, fol. 21va-27vb, f. 27rb : « Il vaut mieux que le médecin, s’il prescrit un remède résolutif ou opiacé, soit présent et assiste à sa confection. »

47- Traduit dans R. Ciasca, L’Arte dei medici…, op. cit., p. 209-211, ici p. 211.

48- Statuti volgari senesi, vol. 1, Breve degli speziali (1356-1542), éd. par G. Cecchini et G. Prunai, Sienne, Reale Accademia degli Intronati, 1942, p. 5.

49- Statuti volgari senesi…, op. cit., p. 35 : « Qu’aucun apothicaire ou employé dans l’art de l’apothicairerie n’ait la possibilité ou l’audace de donner aucun remède ou sirop ni d’examiner aucun signe, c’est-à-dire aucune urine, ni de faire aucun autre acte qui relève de l’art de soigner c’est-à-dire de la pratique de la médecine, sous peine d’une amende de 7 sous chaque fois que ce précepte sera enfreint. Et qu’il ne puisse le faire ou le faire faire de son propre chef sans l’avis et le conseil du médecin. »

50- Cité par F. Von Zglinicki, Die Uroskopie in der bildenden Kunst…, op. cit., p. 7.

51- Voir aussi à ce sujet J.-P. Bénézet, Pharmacie et médicament…, op. cit., p. 247.

52- McVaugh, Michael R., Medicine before the plague: Practitioners and the patients of the crown of Aragon, 1285-1345, Cambridge, Cambridge University Press, 1993, op. cit., p. 94.Google Scholar

53- Pour de plus amples développements, on me permettra de renvoyer à Moulinier-Brogi, Laurence, «Médecins et apothicaires dans l’Italie médiévale. Quelques aspects de leurs relations », in Collard, F. et Samama, E. (dir.), Pharmacopoles et apothicaires. Les « pharmaciens » de l’Antiquité au Grand Siècle, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 119134.Google Scholar

54- Jankrift, Kay P., Krankheit und Heilkunde im Mittelalter, Darmstadt, Wissens. Buchges., 2003, p. 7274 Google Scholar.

55- « Car l’ignorance et l’impéritie des apothicaires attirent très souvent sur les médecins les plus savants infamie et opprobre, sans oublier le grand péril qu’ils causent », cité par Ait, Ivana, Tra scienza e mercato. Gli speziali a Roma nel tardo Medioevo, Rome, Istituto di studi romani, 1996, p. 96.Google Scholar

56- E. Wickersheimer, Dictionnaire…, op. cit., p. 702.

57- Jacquart, Danielle et Micheau, Françoise, La médecine arabe et l’Occident médiéval, Paris, Maisonneuve et Larose, [1990], 1997, p. 213.Google Scholar

58- A. Bottero, «I piú antichi statuti… », art. cit., p. 75.

59- Ibid., p. 88.

60- «Un recueil de simples comme les Pandectae de Simon de Gênes, Avicenne et ses simples, et de même l’Almansor, le IVe livre du Servitor, l’Antidotaire de Mésué, l’Antidotaire de Nicolas, afin qu’il puisse choisir, cueillir, préparer, conserver et composer avec soin toutes les recettes », cité par Antonio CORVI, « Le biblioteche delle spezierie del 700 », Atti e Memorie dell’AISF, XI-1, 1994, p. 33-60, ici p. 33-34.

61- Sur cette oeuvre, voir récemment Bottiglieri, Corinna, « Appunti per un’edizione critica del Liber pandectarum di Matteo Silvatico », in Jacquart, D. et Bagliani, A. Paravicini (dir.), La scuola medica salernitana. Gli autori e i testi, Florence, SISMEL Edizioni del Galluzzo, 2007, p. 3158.Google Scholar

62- J.-P. Bénézet, Pharmacie et médicament… , op. cit., p. 98.

63- D. Jacquart, La médecine médiévale…, op. cit., p. 307. Voir aussi sur ce sujet Id., « Médecine et pharmacie à Paris au XIIIe siècle », Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, avril-juin 2006, p. 999-1029, en particulier p. 1026-1027.

64- P. Suardi Thesaurus Aromatariorum, Lyon, 1536, f. XXXV: « S’ensuivent les plus nobles enseignements des urines pour connaître ce qui est utile sur la nature des hommes et des femmes. »

65- Sur tout ceci, voir Corvi, Antonio, « La farmacia e le sue origini in Italia », Atti e Memorie dell’Accademia Italiana di Storia della Farmacia, X-1, 1993, p. 520, ici p. 13.Google Scholar

66- P. Suardi Thesaurus Aromatariorum…, op. cit., f. XXXV: « Par les urines, on connaît les maladies du corps. En deuxième lieu, on les connaît par le toucher du pouls. En 2 0 troisième lieu, par l’interrogatoire de la personne souffrante. »

67- Ibid., f. XXXVI : « L’urine d’une jeune fille vierge est très brillante, claire et subtile, couleur safran, alors que l’urine d’une femme corrompue est toujours trouble et jamais bien claire ni brillante […]. L’urine d’une femme enceinte contient les signes suivants, par lesquels on peut voir et savoir si elle est enceinte ou non. »

68- C. Vieillard, L’urologie et les médecins urologues…, op. cit., p. 24.

69- J.-P. Bénézet, Pharmacie et médicament…, op. cit., p. 113.

70- Par exemple au programme de la licence à Paris depuis les années 1270-1274 ; voir D. Jacquart et F. Micheau, La médecine arabe…, op. cit., p. 172.

71- Voir par exemple les deux Majorquins étudiés par Jocelyn Hillgarth, N., Readers and books in Majorca 1229-1550, Paris, Éd. du CNRS, 1991, vol. 2, p. 508510 et 633-635Google Scholar, ou le Provençal J. Raynier, dont l’inventaire fut établi à Aix en 1472 : J.-P. Bénézet, Pharmacie et médicament…, op. cit., p. 407.

72- Ainsi, d’après un inventaire établi le 2 octobre 1227, Enrico della Torre, l’un des premiers speziali cités avec une boutique, laissait une vingtaine de produits, des récipients et balances et un Antidotarium : voir Bergaglio, Giuseppe Carlo, « Medici e speziali in Atti dei Notai Liguri e in altri Cartolari dei secoli XII e XIII », Atti e Memorie dell’AISF, IX-1, 1992, p. 4145, ici p. 44Google Scholar.

73- J.-P. Bénézet, Pharmacie et médicament…, op. cit., p. 691, notamment, les définit comme « interface entre composante médicale et monde marchand ». Voir aussi I. Ait, Tra scienza e mercato…, op. cit.

74- Pour le domaine français, nous renverrons le lecteur à D. Jacquart, Le milieu médical…, op. cit., p. 47 sq. et à Garrigues, Laurent, « Les professions médicales à Paris au début du XVe siècle. Praticiens en procès au Parlement », Bibliothèque de l’École des Chartes, 156-2, 1998, p. 317367 CrossRefGoogle Scholar ; on verra aussi Dumas, Geneviève, « Les femmes et les pratiques de la santé dans le registre des plaidoiries du Parlement de Paris, 1364-1427 », Bulletin canadien d’histoire de la médecine, 13-1, 1996, p. 327 Google Scholar. Hors de ce cadre, on verra Benton, John F., « Trotula. Women's problems and the professionalization of medicine in the Middle Ages », Bulletin of the History of Medicine, 59-1, 1985, p. 3053 Google Scholar, et différents travaux de Green, Monica H. (dir.), Women's health care in the Medieval West, texts and contexts, Aldershot, Ashgate Variorum, 2000 Google Scholar, et tout récemment Making women's medicine masculine: The rise of male authority in pre-modern gynaecology, Oxford, Oxford University Press, 2008.

75- « Il est mieux, plus convenable, et juste, que ce soit une femme sage et experte dans cet art qui examine une femme malade, la voie et inspecte les secrets de sa nature et ses aspects cachés, plutôt qu’un homme », cité par Shatzmiller, Joseph, « Femmes médecins au Moyen Âge : témoignages sur leurs pratiques (1250-1350) », in De La Roncière, C.-M. (dir.), Histoire et société. Mélanges offerts à Georges Duby, t. 1, Le couple, l’ami et le prochain, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 1992, p. 167175, ici p. 168Google Scholar. Voir aussi Kibre, Pearl, « The Faculty of Medicine at Paris. Charlatanism and unlicensed medical practices in the later Middle Ages », Bulletin of the History of Medicine, 27-1, 1953, p. 120 Google ScholarPubMed et M. H. Green, Making women's medicine masculine…, op. cit., p. 113-114, 199, 240 et 275.

76- J. Shatzmiller, « Femmes médecins au Moyen Âge… », art. cit., p. 169.

77- Les habilitations partielles n’étaient pas le propre des femmes : voir à ce sujet Shatzmiller, Joseph, « Soigner le corps souffrant : pratiques médicales au tournant du XIVe siècle », in Duhamel-Amado, C. et Lobrichon, G. (dir.), Georges Duby. L’écriture de l’Histoire, Bruxelles, De Boeck Université, 1996, p. 285292 et 287-288.Google Scholar

78- Siraisi, N. G., Medieval and early Renaissance medicine…, op. cit., p. 38.Google Scholar

79- J. Shatzmiller, « Femmes médecins au Moyen Âge… », art. cit., p. 171.

80- Jacquart, D., Le milieu médical…, op. cit., p. 53.Google Scholar

81- Ibid., p. 52.

82- Voir à ce sujet L. Garrigues, « Les professions médicales à Paris… », art. cit., p. 345.

83- Ibid., p. 347. Sur certaines affaires ayant opposé la faculté de médecine à des praticiennes, voir G. DUMAS, « Les femmes et les pratiques de la santé… », art. cit. Sur l’opposition des deux sexes dans ce domaine au-delà du Moyen Âge, voir Kinzelbach, Annemarie, « ‘Crazy women deceive the imprudent man’: Recognition and defamation of female and male physicians, 1450 to 1700 », Medizinhistorisches Journal, 32-1, 1997, p. 2956.Google Scholar

84- Voir Wickersheimer, E., Dictionnaire…, op. cit., p. 397 Google Scholar.

85- Traduit dans Nirenberg, David, Violence et minorités au Moyen Âge, Paris, PUF, [1996] 2001, p. 149 Google Scholar ; voir aussi García-Ballester, Luis, McVaugh, Michael R. et Rubio-Vela, Agustín, Medical licensing and learning in fourteenth-century Valencia, Philadelphie, American Philosophical Society, 1989 Google Scholar, et Luis García-Ballester, Artifex factivus sanitatis: saberes y ejercicio profesional de la medicina en la Europa pluricultural de la Baja Edad Media, Grenade, Universidad de Granada, 2004.

86- Jacquart, D., Le milieu médical…, op. cit., p. 5354 Google Scholar. Voir aussi Edwards, Robert R. et Ziegler, Vickie (dir.), Matrons and marginal women in medieval society, Woodbridge/Rochester, Boydell Press, 1995 Google Scholar, notamment Laurinda S. Dixon, « The curse of chastity: The marginalization of women in medieval art and medicine », p. 49-74.

87- Ce manuscrit, aujourd’hui le ms. M. 900 de la Pierpont Morgan Library de New York, transmet notamment la version allemande du Macer Floridus connue comme Deutscher Macer : voir Schnell, Bernhard et Crossgrove, William (dir.), Der deutsche « Macer ». Vulgatfassung mit einem Abdruck des lateinischen Macer Floridus «De viribus herbarum », Tübingen, Niemeyer, 2003, p. 136 et 194 sq Google Scholar.

88- Baudri De Bourgueil, « À la comtesse Adèle », Poèmes, texte établi, traduit et commenté par J.-Y. Tilliette, Paris, Les Belles Lettres, 2002, t. 2, p. 40, v. 1271-1272 : « Elle explorait le pouls d’une pression du pouce / et pouvait, en examinant l’urine, identifier le mal. »

89- Siraisi, N. G., Medieval and early Renaissance medicine…, op. cit., p. 28.Google Scholar

90- Jacquart, D., La médecine médiévale…, op. cit., p. 438 Google Scholar. Voir aussi Id., «Le regard d’un médecin sur son temps : Jacques Despars (1380 ?-1458) », La science médicale occidentale entre deux renaissances (XIIe-XVe s.), Aldershot, Ashgate Variorum, 1997, p. XIV.

91- Voir avant tout P. Kibre, « The Faculty of Medicine at Paris… », art. cit, et M. H. Green, Making women's medicine masculine…, op. cit.

92- Des barbières ou chirurgiennes sont pourtant mentionnées en France dès 1200 et l’organisation des métiers n’interdisait pas la pratique des femmes ; mais elle n’était prévue qu’en cas de décès de l’époux si la veuve ne se remariait pas : D. JACQUART, Le milieu médical…, op. cit., p. 51. Le Livre des métiers d’Étienne Boileau montre qu’il y avait des femmes chirurgiens à Paris au XIIIe siècle ; et selon Édouard Nicaise, elles ne furent exclues du métier qu’après 1396, date à laquelle furent modifiés les statuts de la communauté : Nicaise, Édouard, « Chirurgiens et barbiers aux XIIIe et XIVe siècles », Bulletin de la Société française d’histoire de la médecine, 1, 1902, p. 442462, ici p. 445 et 452Google Scholar.

93- Voir Denifle, Henri et Châtelain, Émile (éd.), Chartularium Universitatis Parisiensis, Paris, Delalain, 1889-1964, 10 vol., t. II, p. 257 Google Scholar.

94- Espelt, Josep Perarnau I, « Activitas i formulas supersticiosas de guaricio », Arxiu de Textos Catalans Antics, 1982-1, p. 4778, ici p. 60-61.Google Scholar

95- Ibid., p. 68.

96- Ibid., p. 69-70 ; voir aussi Siraisi, N. G., Medieval and early Renaissance medicine…, op. cit., p. 34 Google Scholar.

97- J. Perarnau I Espelt, « Activitas i formulas supersticiosas de guaricio », art. cit., p. 72.

98- Ibid., p. 72.

99- McVaugh, M., Medicine before the plague…, op. cit., p. 140 Google Scholar.

100- L. Garrigues, « Les professions médicales à Paris… », art. cit., p. 335.

101- Ibid., p. 359.

102- AN, Xla 4793, f. 356v, cité par L. Garrigues, « Les professions médicales à Paris… », art. cit., p. 336.

103- Ibid., p. 337 : « et ceulz qui l’acusent et poursuivent ont aprins de luy et frequenté par longtemps avec lui pour apprendre le jugement de medicine et dez orines ».

104- Jacquart, D., La médecine médiévale…, op. cit., p. 90.Google Scholar

105- L. Garrigues, « Les professions médicales à Paris… », art. cit., p. 361.

106- Jacquart, D., La médecine médiévale…, op. cit., p. 304305 Google Scholar ; voir aussi Demurger, Alain, «La chasse aux faux médecins », L’Histoire, 45, 1982, p. 100106, ici p. 104Google Scholar.

107- Voir à ce sujet Green, Monica H., « Books as a source of medical education for women in the Middle Ages », Dynamis, 20, 2000, p. 331369, ici p. 334-335Google ScholarPubMed, et Id., Making women's medicine masculine…, op. cit., p. 131-132.

108- Sur cette vaste question, voir en particulier Casagrande, Carla et Vecchio, Silvana, Les péchés de la langue. Discipline et éthique de la parole dans la culture médiévale, Paris, Éd. du Cerf, 1991, chap. III, p. 187212 Google Scholar ; voir aussi, dans un autre contexte, les analyses pénétrantes de Cavaillé, Jean-Pierre, « L’art des équivoques : hérésie, inquisition et casuistique. Questions sur la transmission d’une doctrine médiévale à l’époque moderne », Médiévales, 43, 2002, p. 119145.CrossRefGoogle Scholar

109- Jacquart, D., La médecine médiévale…, op. cit., p. 306 Google Scholar.

110- Ibid., p. 264-265.

111- Pour le domaine français, voir par exemple Ornato, Monique et Pons, Nicole (dir.), Pratiques de la culture écrite en France au XVe siècle, Louvain-la-Neuve, Fédération internationale des instituts d’études médiévales, 1995 CrossRefGoogle Scholar, notamment Max Lejbowicz, «Langues vernaculaires et langage scientifique, l’enjeu médiéval », p. 279-298.

112- Comme le met en relief aussi le sous-titre de l’ouvrage collectif signé Riha, Ortrun et al., Ortolf von Baierland und seine lateinischen Quellen: Hochschulmedizin in der Volkssprache, Wiesbaden, Reichert, 1992.Google Scholar

113- Siraisi, N. G., Medieval and early Renaissance medicine…, op. cit., p. 53 Google Scholar. Sur l’importance du traité d’Ortolf, voir entre autres Riha, Ortrun et Fischer, Wiltrud, « Harndiagnostik bei Isaak Judaeus, Gilles de Corbeil und Ortolf von Baierland », Sudhoffs Archiv, 72-2, 1988, p. 212224 Google Scholar.

114- Keil, Gundolf, « Ortolf von Baierland (von Würzburg) », in Stammler, W. (dir.), Die deutsche Literatur des Mittelalters Verfasserlexikon, Berlin, De Gruyter, 1981, t. 3, col. 67-84, ici col. 75Google Scholar.

115- Voir Keil, Gundolf (dir.), «Ein teutsch puech machen ».Untersuchungen zur landessprachlichen Vermittlung medizinischen Wissens, Wiesbaden, Reichert, 1993 Google Scholar. Sur Ortolf, voir notamment Gundolf Keil, «Ortolf von Baierland (vonWürzburg) », in W. Stammler (dir.), Die deutsche Literatur…, op. cit., t. 3, col. 67-84, et Follan, James, « Manuscripts of Ortolf von Bayerlants ‘Arzneibuch’: Their contents, exemplifying German medieval ‘Artesliteratur’ », in Keil, G. (dir.), Fachliteratur des Mittelalters. Festschrift für Gerhard Eis, Stuttgart, Metzler, 1968, p. 3152 Google Scholar, et O. Riha et W. Fischer, « Harndiagnostik… », art. cit.

116- K. Park, « Medicine and society in medieval Europe… », art. cit., p. 84.

117- Sur ce personnage, voir Gundolf Keil, « Gerhard von Hohenkirchen », in K. Langosch, Die deutsche Literatur…, op. cit., t. 4, col. 99-100, et qu’on me permette de renvoyer à Moulinier, Laurence, « Deux fragments inédits de Hildegarde de Bingen copiés par Gerhard von Hohenkirchen († 1448) », Sudhoffs Archiv, 83-2, 1999, p. 224238 Google Scholar.

118- Médecin des rois d’Aragon entre 1395 et 1422, année de sa mort, il semble avoir ajouté l’activité de professeur à ses fonctions de praticien, puisque son nom est mentionné lors de la réorganisation du studium de Barcelone, où il enseigna dès 1401 ; voir Dureau-Lapeyssonnie, Jeanne-Marie, « L’oeuvre d’Antoine Ricart, médecin catalan du XVe siècle. Contribution à l’étude des tentatives médiévales pour appliquer les mathématiques à la médecine », in Beaujouan, G., Poulle-Drieux, Y. et Dureau-Lapeyssonnie, J.-M., Médecine humaine et vétérinaire à la fin du Moyen Âge, Genève/Paris, Droz/ Minard, 1966, p. 171364, ici p. 180.Google Scholar

119- Voir Beaujouan, Guy, La science en Espagne aux XIVe et XVe siècles, Paris, Palais de la Découverte, 1967, p. 545 Google Scholar, rééd. dans Id., La science médiévale d’Espagne et d’alentour, Aldershot, Variorum, 1992, p. 12.

120- Ces écrits sont conservés dans le ms. Vaticano, BAV, lat. 4797. J.-M. Dureau-Lapeyssonnie, « L’oeuvre d’Antoine Ricart, médecin catalan du XVe siècle… », art. cit., p. 197.

121- Comamala, Lluìs Cifuentes I, La ciència en català a l’Edat Mitjana i el Renaixement, Barcelone/Palma de Majorque, Universitat de Barcelona/Universitat de les Illes Balears, 2001, p. 90.Google Scholar

122- J.-M. Dureau-Lapeyssonnie, « L’oeuvre d’Antoine Ricart, médecin catalan du XVe siècle… », art. cit., p. 198.

123- Comamala, L. Cifuentes I, La ciència en català…, op. cit., p. 90 Google Scholar.

124- Ms. Paris, BnF, lat. 7417, f. 245, 265r : « un exposé général sur les couleurs de l’urine », ou 351r : « ici finit l’autre partie du traité sur le jugement de l’urine, en l’an 1540 ».

125- Ms. Firenze, BN, XV 27 Magliabechiano (XVe siècle).

126- Voir l’incipit ibid., f. 37r : « De la connaissance et du pronostic des urines selon Michel Scot, tant des personnes bien portantes que des malades. »

127- Voir à ce sujet Veit, Rafaela, «Le Liber aureus de Iohannes Afflacius et ses rapports avec d’autres textes salernitains », in Jacquart, D. et Bagliani, A. Paravicini (dir.), La scuola medica salernitana…, op. cit., p. 447464.Google Scholar

128- Ms. Salzburg, Universitätsbibliothek, M III 67 (XVe siècle).

129- Voir Demaitre, Luke E., Doctor Bernard de Gordon, professor and practitioner, Toronto, Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1980.Google Scholar

130- Nicoud, Marilyn, « Les traductions vernaculaires d’ouvrages diététiques au Moyen Âge : recherches sur les versions italiennes du Libellus de conservatione sanitatis de Benedetto Reguardati », in Hamesse, J. (dir.), Les traducteurs au travail, leurs manuscrits et leurs méthodes, Turnhout, Brepols, 2001, p. 471493, ici p. 477CrossRefGoogle Scholar.

131- Les manuscrits Toledo, Biblioteca Capitolar, 97-23, et Salamanca, BU 2262, contiennent qui des Orinas, pols, en catalan d’après Galien, et qui un Tractado de las orinas, de los polsos et de otras senales. Voir Beaujouan, Guy, Les manuscrits scientifiques médicaux de l’Université de Salamanque et de ses « colegios mayores », Bordeaux, Féret et fils, 1962, p. 130137.Google Scholar

132- Les manuscrits Firenze, BN, Palat. 570 [311-E,5,5,11], et Palat. 543, respectivement du milieu du XIVe siècle et du XVe siècle : voir sur le premier Pazzini, Adalberto (dir.), Crestomazia della letteratura medica in volgare dei primi due secoli della lingua, Rome, Scuola di perfezionamento in storia della medicina, 1971, p. 80 Google Scholar, et sur l’autre, I manoscritti della Biblioteca Nazionale di Firenze, Sezione Palatina, s. l. s. n., p. 100.

133- Voir Wickersheimer, Ernest, « Sphygmographie médicale », 1er congrès de l’Histoire de l’art de guérir (Anvers, 7-12 août 1920), Anvers, De Vlijt, 1921.Google Scholar

134- Cité par Vieillard, C., L’urologie et les médecins urologues…, op. cit., p. 29 Google Scholar.

135- Voir Drach, Luzie et Keil, Gundolf, « Der ‘Altdeutsche Pulstraktat’ des Londoner Kodex Wellcome 49 (Randnotizen zur Ortolf-Überlieferung, I) », Janus, 54, 1967, p. 287296 Google Scholar.

136- M. Nicoud, « Les traductions vernaculaires… », art. cit. Sur la formation des praticiens non reconnus, voir aussi Bullough, Vern L., « Training of the non university educated medical practitioners in the later Middle Ages », Journal of History of Medicine, 14-10, 1959, p. 446458.Google Scholar

137- Jacquart, D., La médecine médiévale…, op. cit., p. 298 et p. 307Google Scholar.

138- Ms. Firenze, Biblioteca Nazionale Centrale, XV 27 Magliabechiano.

139- Voir Vigo, Pietro (éd.), Statuto inedito dell’Arte degli speziali di Pisa nel secolo XV, Bologne, Romagnoli, 1885, p. 3 Google Scholar : « les hommes de l’Art et de la communauté des apothicaire de la ville, des bourgs, des faubourgs, du contado et du district de Pise… élirent et députèrent trois hommes, Miliano di Giovanni di Ser Carlo, Antone di Giovanni del Torto, et Aghustino di Nicholai di Philippo, apothicaires et citoyens de Pise ». Sur les statuts de la corporation remontant à 1453, voir Vitolo, Antonio Esposito, L’Arte degli speziali di Pisa, Pise, Tip. Pacini Mariotti, 1955 Google Scholar.

140- Voir Biblioteca degli volgarizzatori, o sia notizia dell’opere volgarizzate d’autori che scrissero in lingue morte prima del secolo XV, dans Opera postuma del segretario Filippo Argelati, Milan, Federico Agnelli, 1767, t. IV, p. 344 : « traduction en vulgaire du Libro delle medicine de Jean Mésué […]. À la fin, on lit : ‘mis en vulgaire par moi, La. De Ar., à la demande de l’apothicaire Elisée, mon très cher ami’ ». Dans l’inventaire de la spezieria de l’hôpital San Salvatore de Rome établi en 1462, deux exemplaires de l’Antidotaire Nicolas en vulgaire cohabitent avec Mésué : « Unum Mezzue in pergameno. Duo libri Nicholai in vulgari cum Mesue », cité par I. AIT, Tra scienza e mercato…, op. cit., p. 255.

141- Jacquart, D., La médecine médiévale…, op. cit., p. 298 et p. 307.Google Scholar

142- Voir par exemple sur cette question du lectorat, au moins dans le monde germanophone, Schnell, Bernhard, « Die volkssprachliche Medizinliteratur des Mittelalers: Wissen für Wen? », in Kock, T. et Schlusemann, R. (dir.), Laienlektüre und Buchmarkt im späten Mittelalter, Francfort, Lang, 1997, p. 129145.Google Scholar

143- « Li hons est sains se sa urine est blanche au matin », cité par Wickersheimer, E., Dictionnaire…, op. cit., p. 700 Google Scholar, et Glorieux, Palémon, La faculté des arts et ses Maîtres au XIIIe siècle, Paris, Vrin, 1971, p. 317 Google Scholar.

144- J. Shatzmiller, « Femmes médecins au Moyen Âge… », art. cit., p. 167.

145- Voir Le Régime du corps, de maître Aldebrandin de Sienne. Texte français du XIIIe siècle, publié pour la 1re fois d’après les manuscrits de la Bibliothèque nationale et de la Bibliothèque de l’Arsenal, par MM. les Drs Louis Landouzy et Roger Pépin, avec variantes, glossaire et reproduction de miniatures. Préface de M. Antoine Thomas, Paris, Champion, 1911, entre autres « Comment on doit garder le corps », p. 23 : « L’eure que on doit garder por travellier si est devant mengier, et quant li viande est cuite par tous les menbres et que la forchele commence a demander le viande ; et ceste eure pues tu conoistre par orine, ke quant l’orine commence .i. pau a enpoissier et à avoir.i. pau de coleur, lors commencera li viande a cuire et poés travellier selonc le quantité que nous vous dirons, et quant ele est enflammee de coleur, lors fait malvais travellier, por ce qu’il sece le cors et met totes les vertus a nient. » Sur le Livre de Physique d’Aldebrandin, voir Nicoud, Marilyn, Les régimes de santé au Moyen Âge. Naissance et diffusion d’une écriture médicale, XIIIe-XVe siècle, Rome, École française de Rome, 2007 CrossRefGoogle Scholar.

146- Ms. Dresden, Landesbibliothek, C. 278, f. 242 : « Moi, maître Nicholaus Johannes, j’ai eu l’idée de traduire pour mon épouse, de latin en allemand, le De urinis de Gilles de même que ses écrits sur le pouls. » Voir à ce sujet Carolsfeld, Franz Schnorr Zu et Schmidt, Ludwig (éd.), Katalog der Handschriften der Königlichen Öffentlichen Bibliothek zu Dresden, Leipzig, Teubner, [1882] 1979, vol. 1, p. 226228 Google Scholar, et Keil, Gundolf, « Der Hausvater als Arzt », in Ehlert, T. et al. (dir.), Haushalt und Familie in Mittelalter und früher Neuzeit, Sigmaringen, Thorbecke, 1991, p. 219243, ici p. 220Google Scholar.

147- M. H. Green, « Books as a source of medical education for women… », art. cit., p. 337, cite entre autres un cas d’automédication contre l’hydropisie attribué à une femme de Londres. Voir aussi Stoudt, Debra L., « Medieval German women and the power of healing », in Furst, L. R. (dir.), Women healers and physicians: Climbing a long hill, Lexington, University Press of Kentucky, 1997, p. 1342 Google Scholar.

148- « La nature des humeurs qui surabondent se reconnait, dit Timéo, à l’inspection des urines », cité par Charles-Victor LANGLOIS, La vie en France au Moyen Âge, du XIIe au milieu du XIVe siècle, t. III, La connaissance de la nature et du monde d’après des écrits français à l’usage des laïcs, Paris, Hachette, 1927, p. 334.

149- Le franciscain Berthold de Ratisbonne († 1272), par exemple, se fait le relais de l’étendue de la toute-puissance de l’uroscopie en affirmant dans un sermon que « aujourd’hui encore, les grands savants possèdent l’art de lire dans un verre d’urine la nature de l’homme, sa maladie ainsi que le remède correspondant si le mal est curable » : Péchés et vertus. Scènes de la vie du XIIIe siècle, éd. par C. Lecouteux et P. Marcq, Paris, Éd. Desjonquères, 1991, p. 34. Voir aussi Marche, Albert Lecoy De La, La chaire française au Moyen Âge, spécialement au XIIIe siècle, d’après les manuscrits contemporains, Paris, H. Laurens, 1886, p. 487.Google Scholar

150- Ms. London, BL, Sloane 1977, décrit par Meyer, Paul, « Manuscrits médicaux en français », Romania, 44, 1915-1917, p. 161214, ici p. 182CrossRefGoogle Scholar : « Se vous volés savoir de l’enfers se il morra ou non, prenés l’ortie, si la metés en s’orine, et au secont jour, se vous la trovés vert, si morra ; se non il vivra. En autre maniere, se vous volez savoir de l’enfers se il morra ou non, metés sur l’orine du malade lait de fame qui alaite enfant ; s’il afonce, il morra, se non et il flote si vivra. »

151- Voir Wickersheimer, Ernest, « Faits cliniques observés à Strasbourg en 1362 suivis de formules de remèdes », Bulletin de la Société française d’histoire de la médecine, 33, 1939, p. 6992, ici p. 50Google Scholar : « Si cela [l’urine du malade et le lait d’une femme allaitant un garçon] forme un tout homogène, le malade vivra, si les fluides se séparent l’un de l’autre, il mourra. » Sur ce personnage, voir E. Wickersheimer, Dictionnaire…, op. cit., p. 769 et Lorcin, Marie-Thérèse, « L’universitaire et la servante, deux manières de soigner au XIVe siècle », Cahiers d’Histoire, 38/3-4, 1992, p. 217229.Google Scholar

152- Ms. Siena, L, VI, 11, texte édité dans Pazzini, A., Crestomazia della letteratura medica…, op. cit., p. 139 Google Scholar : « Pour examiner le malade […] : on dit encore que si l’on répand de l’urine du malade sur une ortie et qu’elle sèche, il mourra le deuxième jour, si elle reste verte, il survivra. »

153- Vieillard, C., L’urologie et les médecins urologues…, op. cit., p. 168.Google Scholar

154- Voir entre autres Weill-Parot, Nicolas, « La rationalité médicale à l’épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1350) », Médiévales, 46, 2004, p. 7388.CrossRefGoogle Scholar

155- Voir Coste, Joël, La littérature des « Erreurs populaires ». Une ethnographie médicale à l’époque moderne, Paris, H. Champion, 2002 Google Scholar.

156- Cité par Vieillard, Camille, Essai de sémiologie urinaire, méthodes d’interprétation de l’analyse urologique, l’urine dans les divers états morbides, Paris, Société d’éditions scientifiques, 1901, p. 89 Google Scholar.

157- C. Vieillard, L’urologie et les médecins urologues…, op. cit. Pour n’en donner qu’un exemple, le De urinis de Maurus fit l’objet de traductions partielles ne concernant que la femme enceinte, comme dans le ms. Bruxelles, BR, 15624-15641, f. 28rab ; voir Friedrich Lenhardt, « Maurus », in W. Stammler (dir.), Die deutsche Literatur…, op. cit., t. 3, col. 201-203, ici col. 202.

158- Keil, Gundolf, « ‘der kwe harem’. Der Kuh-Harn ein bujatrischer Harntraktat zur Schwangerschaftsprobe aus dem 15. Jahrhundert », Deutsche Tierärztliche Wochenschrift, 95-10, 1988, p. 433434.Google Scholar

159- McVaugh, M., Medicine before the plague…, op. cit., p. 94.Google Scholar