Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
La détention en commun de biens ou de droits d'usage était l'une des bases constitutives de la notion de « communauté », dans les anciennes sociétés rurales européennes. Bien sûr, ce n'était pas la seule. Mais elle est d'un intérêt particulier, à cause de la variété des critères qui, ici ou là et selon les moments, ont pu entrer en jeu pour servir de fondement à la définition des groupes concernés. Plusieurs logiques paraissent avoir ici interféré, coexisté ou s'être affrontées, donnant lieu à des compromis ou à des conflits révélateurs. Qui a droit aux « biens communaux » ?
The variety of forms taken by the rural community in the medieval and modem period raises the question of the criteria which determined the construction of social identities. In particular, we are dealing with the question of the relationship of kinship to “residence”, of community of filiation to spacial relations. Since these different types of logic are at play in the forms of reproduction within the family, we are led to reflect upon the interferences, the competition or the convergences which might be established between these two levels which are often analysed separately: how might we approach the problem of the relationship between community phenomena and the dynanties of domestic reproduction? By extension, we shall find ourself obligea to reexamine the very notion of “transmission” and the relation between the circulation of goods within the framework of kinship relations and outside of such relations, by opposing logics of transferal relating to goods and rights to logics of integration/exclusion relating to people. Finally, we will examine the different possible ways of writing a rural community history: must one approach this institution from the angle of its liberation and its autonomisation from rival powers or rather from the point ofview of the transformation of territorial relations that has characterised European society since the Middle Ages?
* Cet essai a fait l'objet d'une présentation dans le cadre du séminaire de Joseph Goy à l'EHESS, en février et mars 1993.
1. Même pour une époque récente, cet aspect reste significatif Vivier, N., «Les biens communaux en France au XIXe siècle. Perspectives de recherches », Histoire et Sociétés rurales, 1, 1994, pp. 119–140.Google Scholar
2. Pour une ample bibliographie sur les biens communaux, on se reportera à la synthèse la plus récente, Bourjol, M., Les biens communaux, Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1989, 452 pGoogle Scholar
3. Ces sections jouissent d'un régime juridique précis : elles n'ont pas à tous égards la personnalité morale comme la commune proprement dite, mais elles sont les titulaires de beaucoup de biens collectifs.
4. Sur ces « mas », « villages » et sections de commune : Lemaitre, N., Bruyères, communes et mas, Ussel, 1981, 125 p. ;Google Scholar AlhéRitière, C., Les communaux en France en particulier dans la Creuse, Paris, 1912, 219 p. ;Google Scholar P. Flatrès éd., Les terres communes, pp. 65-78 (sectionnaux de Bretagne) et pp. 83-119 pour le Massif central (étude de P. Bonnaud et A. Fel) ; Fournier, G., Le peuplement rural en Basse-Auvergne durant le Haut Moyen Age, Paris, 1962, 680 p. ;Google Scholar Charbonnier, P., Une autre France. La seigneurie rurale en Basse-Auvergne du xiv au xvf siècle, 2 vols, Clermont-Ferrand, 1980, 1293 p. ;Google Scholar Poitrineau, A., La vie rurale en Basse- Auvergne au xvin’ siècle (1726-1789), Paris, 1965.Google Scholar
5. Voir en particulier André Fel, Les hautes terres du Massif central, Clermont-Ferrand, 1962, 340 p., en particulier pp. 31-42 et 112-133; N. Lemaitre, op. cit., p. 28 et pp. 54-55 ; L. Bouyssou, « Étude sur la vie rurale en Haute-Auvergne. La région d'Aurillac au XVI siècle », Revue de la Haute-Auvergne, 1937-1943 et 1944-1946, en particulier pp. 59-63. Marc Bloch avait déjà bien vu ce processus, dans Les caractères originaux de l'histoire rurale française, rééd. 1968, 1.1, pp. 165-169, et t. 2, pp. 192-194.
6. Cf. par exemple Vernus, M., La vie comtoise au temps de l'Ancien Régime, 1.1, 1983, Lons-le-Saunier, 270 p.,Google Scholar en particulier pp. 63-80 ; Salitot, M., « La gestion de la propriété commune dans le canton de Nussey (Jura) », Ethnologie française, XVII, 1987, 2/3, pp. 247–252.Google Scholar
7. Derouet, B., « Le partage des frères. Héritage masculin et reproduction sociale en Franche-Comté aux XVIIe et XIXe siècles », Annales ESC, 1993, n° 2, pp. 453–474;Google Scholar Salitot, M., Héritage, parenté et propriété en Franche-Comté du xin’ siècle à nos jours, Paris, 1988, 240 p.Google Scholar
8. Voir par exemple les « coutumes » d'Avoudrey de 1592 (Archives départementales du Doubs, Longemaison).
9. Pour les rapports entre État et communauté rurale, voir par exemple, en Bourgogne, les travaux de P. de Saint-Jacob, Annales de Bourgogne (1941, 1943, 1946, 1953) ; Root, H., « État et communautés villageoises dans la France moderne : en Bourgogne aux XVIIe et XVIIIe siècles », Revue d'Histoire moderne et contemporaine, n” 39, 1992, pp. 303–323.Google Scholar
10. Cf. Bauby, J., « Essai sur les mazades, avant et depuis les lois abolitives de la féodalité », Recueils de l'Académie de législation de Toulouse, t. XXXIV, 1885–1886.Google Scholar
11. Les mesures essentielles sont l'édit d'avril 1667 et l'arrêt du 8 mai 1688, qui posent fermement le principe d'inaliénabilité (sauf autorisation exceptionnelle). Rappelons aussi que le partage est assimilable à une aliénation.
12. Dans le Massif central, ces partages et aliénations étaient d'un usage ancien et courant : cf. pour les 16e et 17e siècles C. Trapenard, Le pâturage communal en Haute-Auvergne, Paris, 1904, pp. 90-98 ; N. Lemaitre, op. cit., pp. 40-47 et 98-100. En Dauphiné, au 14e siècle, la communauté pouvait acquérir et vendre des communaux, ainsi que les partager entre ses membres : cf. P. Vaillant, Les libertés des communautés dauphinoises, des origines à 1355, Grenoble, 1951, pp. 401-402.
13. Parmi les nombreux exemples possibles, voir le droit d'« habitantage » et la réception du nouvel habitant en Franche-Comté : M. Vernus, op. cit., p. 75 ; ou encore Archives départementales du Doubs, E 2556 (Orchamps-Vennes, 1664) ; cf. sur la réception des bourgeois en Alsace, le statut de Ferette (1567).
14. Voir le numéro sur les bourgeoisies des Mémoires de la Société pour l'histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, 16e fasc, 1954 (en particulier L. Junod, « Notes sur les bourgeoisies au pays de Vaud », pp. 7-17 ; J. Richard, « L'évolution des bourgeoisies dans le duché de Bourgogne », p. 57 ss) ; Chèvre, A., « Bourgeois et nonbourgeois sous l'Ancien Régime dans la vallée de Delémont », Actes de la Société jurassienne d'Émulation, 1960, vol. 64, pp. 239–269 ;Google Scholar Loup, J., Pasteurs et agriculteurs valaisans. Contribution à l'étude des problèmes montagnards, Grenoble, 1965 ;Google Scholar Ganghofer, R., « Aspects des communautés rurales en Alsace du XIIIe au XXe siècle », dans Les communautés rurales, Recueils de la Société Jean Bodin, Paris, 1984, pp. 433–457 (notamment pp. 440-441).Google Scholar
15. Voir aussi, pour les Pyrénées et le Sud-Ouest, la discrimination entre « voisins » et « nonvoisins », et le droit de « capcazal ». Mais ici les maisons exclues des droits collectifs, en raison de leur création plus récente, ne sont pas seulement celles de personnes venues de l'extérieur ; ce sont aussi bien des maisons fondées par des cadets, en marge de la norme. Pour la distinction entre « vicini » et étrangers dans l'Italie médiévale, cf. P. Toubert, « Les statuts communaux et l'histoire des campagnes lombardes au XIVe siècle », Mélanges d'archéologie et d'histoire, t. LXXII, 1960, pp. 397-508, en particulier pp. 454-458. Pour l'Italie de l'époque moderne, avec le privilège des « originaires » et le phénomène des « comunanze », cf. A. Caracciolo et al. « Les communautés rurales de l'Apennin ombro-méridional à l'époque moderne : structure et crise », dans Les communautés rurales, Recueils de la Société Jean Bodin, 1983, pp. 247-270 ; M. Guidetti et P.-H. Stahl éds, Un'Italia sconosciuta : comunità di villagio e comunità familiari nell'Italia dell'800, 1977, notamment à propos de la notion d'habitants « originaires » et des associations de consorts comme propriétaires des ressources collectives.
16. D'ailleurs, dans les communautés qui les pratiquaient, l'acte d'habitation et le serment établissaient un lien de nature contractuelle. Cette notion d'une communauté qui n'est restée longtemps qu'une association de particuliers se révèle à travers bien des pratiques. Sauf dans certaines régions méridionales, où — à l'image des villes — elle fut dotée assez tôt de la personnalité morale, la communauté d'habitants ne fut longtemps représentée que par des procureurs choisis ad hoc pour chaque affaire particulière, et certains actes devaient recevoir la ratification de l'ensemble des membres pour les engager tous. De nombreux exemples montrent combine fut tardif et progressif le processus du passage de la propriété commune à l'institution communale de droit public : cf. H. Baud, « Institutions communales et franchises dans le Faucigny et la vallée de Montjoie au Moyen Age », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, 1965, pp. 131-159 ; G. PÉRouse, « Une communauté rurale sous l'Ancien Régime. Termignon en Maurienne », Bulletin philologique et historique, 1903, pp. 209-266. Sur un plan plus général, voir Timbal, P.-C., « De la communauté médiévale à la commune moderne en France (personnalité juridique de la communauté) », dans Les communautés rurales, Recueils de la Société Jean Bodin, 1983, t. XLI, pp. 337–348.Google Scholar
17. Augustins, G., Comment se perpétuer ? Devenir des lignées et destins des patrimoines dans les paysanneries européennes, Nanterre, Société d'ethnologie, 1989, 434 p.Google Scholar
18. Titre 28, art. 11 ; cf. aussi Coutume de la Marche, art. 361 ; Coutume de Soûle, art. 5, titre 13. En fait l'usage s'en est établi presque partout : cf. Trapenard, op. cit., pp. 172-184 ; cf. aussi Parrain, C., Outils, ethnies et développement historique, Paris, 1979, pp. 388–389 et 447-449.Google Scholar
19. Pour une comparaison portugaise, Callier-Boisvert, C., « Une micro-société agro-pastorale dans ses limites : le communal et le privé », Ethnologie du Portugal : unité et diversité, Paris, Centre Culturel Calouste Gulbenkian, 1994, pp. 151–166.Google Scholar
20. C. Trapenard, op. cit., p. 166, définit le droit de pâturage comme « une sorte d'accessoire de la propriété plutôt qu'un privilège attaché au domicile ».
21. Pour un phénomène comparable, cf. F. Pomponi, « Un siècle d'histoire des biens communaux en Corse », Études corses, 1975, n° 5, pp. 43-45 : la distinction entre « habitation » et « appartenance » à la communauté y vaut d'ailleurs dans les deux sens, aussi bien pour les originaires qui sont partis, que pour les étrangers venus s'installer sur place. Les terres et les droits collectifs appartiennent à chacun des membres plus qu'à la communauté elle-même (id., Études corses, 1974, n° 3, notamment pp. 8-10) ; d'ailleurs ces biens, qui sont communs plus que communaux, voisinent avec plusieurs autres sortes de biens en indivision, soit dans le cadre du « quartier », soit entre plusieurs familles (ibid., pp. 10-13).
22. La plupart des études montrent une forte augmentation des droits d'entrée.
23. Cependant le rôle que conserva souvent, en Suisse, la bourgeoisie comme forme d'organisation du pouvoir local l'empêcha longtemps de glisser entièrement vers ce pur caractère d'association privée. Ce n'est qu'au 19e siècle que les corporations bourgeoises se transformèrent entièrement et définitivement en associations de particuliers, sous l'influence de leur concurrence avec les « communes d'habitants » mises en place à cette époque : celles-ci reprirent peu à peu à leur compte les fonctions sociales, la « souveraineté » territoriale et les compétences politiques qu'avaient assumées autrefois les « communes bourgeoises ». cf. Noirjean, F., Les bourgeoisies jurassiennes au XIXe siècle, Fribourg, 1973, 279 p.Google Scholar
24. Sur les bourgeoisies multiples, cf. en particulier Louis Junod, art. cit., pp. 7-17. Dans le même sens, J. Richard, art. cit., qui montre qu'en Bourgogne dès le 14e siècle la bourgeoisie cesse d'être liée à l'habitandage dans une communauté locale, même s'il s'agit ici surtout de bourgeoisies urbaines.
25. P. Guichonnet, « La montagne d'Auferrand, un demi-millénaire d'exploitation pastorale », Revue de Savoie, 1956, pp. 291-301.
26. Un phénomène proche a existé en Emilie ; le principe de filiation y a été appliqué à des espaces collectifs auxquels ont droit aujourd'hui des milliers de personnes, descendantes en ligne masculine des familles « originaires » : cf. H. Desplanques, « Terres communes en Italie : participanze, comunanze, università», dans P. FlatrÈS éd., Les terres communes, op. cit., pp. 165-185.
27. Ce principe de la « mise en sommeil » ou de la suspension du droit se retrouvait dans beaucoup de bourgeoisies en Suisse et en France de l'Est. Mais c'est un principe qui, sur le plan des systèmes familiaux, était aussi souvent appliqué dans les pratiques d'indivision et permettait de les rendre viables. Cette notion de « droit dormant » est essentielle pour comprendre notamment le fonctionnement réel de beaucoup de systèmes familiaux à tendance lignagère et leur recours à l'indivision.
28. Arbos, P., La vie pastorale dans les Alpes françaises. Étude de géographie humaine, Paris, 1922 ;Google Scholar H. Viallet, , Les alpages et la vie d'une communauté montagnarde : Beaufort du Moyen Age au xviii’ siècle, Annecy, 1993, pp. 47–51 et 86-99 ;Google Scholar C. Parrain, op. cit., pp. 373-403 et 425- 459.
29. Le terrain de ces recherches se situe en région de « Sologne bourbonnaise » (Allier, canton de Chevagnes). Voir aussi J. Chiffre, Les aspects géographiques des communautés familiales de France centrale. Contribution à l'analyse du paysage rural, Dijon, 1985, 349 p. ; pour le Nivernais, J. W. Shaffer, Family and Farm : Agrarian Change and Household Organisation in the Loire Valley, 1500-1900 ; Germain, R., Les campagnes bourbonnaises à la fin du Moyen Age (1370-1530), Clermont-Ferrand, 1987, 366 p. ;Google Scholar et les deux recueils d'articles parus dans la Revue d'Auvergne sous le titre « Avec les parsonniers » (tome 95, n° 4, 1981, pp. 1-100 ; et tome 100, n»2, 1986, pp. 119-196).
30. Les plus grandes de ces communautés avaient souvent pour origine une fusion entre deux ou trois communautés voisines, ou l'absorption au profit de l'une d'elles.
31. On mentionnera seulement le caractère relativement « récent » du phénomène : beaucoup de ces communautés ne sont apparues qu'aux 15e et 16e siècles, lors de la phase de reconstruction ou de mise en valeur de la région. Sans qu'il faille négliger le rôle qu'a joué ici le mode de tenure (mainmorte, bordelage, taille réelle du Bourbonnais), la présence de groupes domestiques de grande ampleur paraît avoir répondu avant tout à des conditions régionales et historiques spécifiques, qui donnaient un avantage à des unités de production d'assez grande dimension, jamais inférieures en Bourbonnais à 40-50 hectares et pouvant atteindre 120 à 150 hectares, mises en valeur par une équipe de travail numériquement importante — mais dans un cadre où on ne pouvait pas pour autant faire appel à de la main-d'oeuvre salariée, étant donné le faible niveau de productivité. Le nombre important de tâches différentes mais complémentaires les unes par rapport aux autres (cultures des céréales, cultures de type intensif proches de la maison, poly-élevage extensif comportant plusieurs troupeaux distincts, mise en valeur des ressources des bois et des étangs…) favorisait la présence de cellules de base de grande dimension, au sein desquelles s'opérait une division du travail et une spécialisation assez poussée de chacun sur une tâche précise, y compris pour les plus jeunes, occupés à la garde des différents troupeaux. Dès le 16ee siècle, Guy Coquille avait parfaitement perçu la raison profonde de ce type de familles, tout en étant conscient que les seigneurs, pour leur propre intérêt, en favorisaient le maintien par le mode de tenure pratiqué (cf. Coutumes de Nivernais, chap. XXII, art. 1 ; ou encore Questions et réponses sur les coutumes, LVIII).
32. Les surfaces non soumises aux labours étaient certes majoritaires dans les campagnes bourbonnaises, étant donné la présence de landes, de forêts, d'espaces difficilement cultivables, et de types d'assolement dans lesquels de brèves mises en culture alternaient avec de longues périodes de pâtis. Mais les pratiques collectives qui en résultaient trouvaient plus souvent leur cadre à l'intérieur même de chaque domaine qu'au sein d'une relation unissant plusieurs communautés différentes.
33. Il ne s'agit là cependant que de l'une des manières par lesquelles ont disparu les communautés de paysans propriétaires ; dans les autres cas, elles ont cédé la place à des métairies — phénomène qui prendra une grande ampleur au 18e siècle en Bourbonnais, mais qui était déjà présent dès le 17e siècle.
34. Sur les formes de coopération, notamment économique, subsistant au sein des groupes de ménages nucléaires issus de la dissolution d'anciennes communautés familiales, cf. Paris, A., « Agriculture, structures agraires et techniques dans un village du Morvan nivernais vers 1850 : Corancy », Actes du Congrès national des Sociétés savantes 108, Grenoble, 1983, HM 1, Paris, 1984, pp. 99–120.Google Scholar
35. Cf. B. Derouet, « Système d'autorité et gestion des communautés familiales du Bourbonnais », Revue d'Auvergne, 1986, n°2, pp. 129-140.
36. Pour une brève description de ces variantes, Derouet, B., « Pratiques successorales et rapport à la terre : les sociétés paysannes d'Ancien Régime », Annales ESC, 1989, n° 1, pp. 173– 206,Google Scholar en particulier pp. 191-195. Précisons qu'il est ici question des pratiques observées dans les communautés ayant la propriété de leur domaine, et non pas dans les communautés de métayers.
37. Ce dernier, sans porter atteinte à l'indivision d'exploitation, permettait parfois de distinguer les droits de chaque membre en fonction d'un principe généalogique, qui introduisait une logique de la « représentation » au lieu d'une autre fondée sur la notion de propriété en main commune et de « droit d'accroissement ». Il est intéressant de remarquer que H.-H. Stahl a observé, pour les communautés villageoises archaïques de Roumanie, la même possibilité d'existence de ces deux types de fonctionnement différents ( Stahl, H.-H., Les anciennes communautés villageoises roumaines, Paris, 1969 Google Scholar). Et de la même manière qu'en Roumanie, l'introduction dans les communautés familiales bourbonnaises d'un principe généalogique, aboutissant à un système de quotes-parts virtuelles sur les domaines, a fourni l'une des bases de la désagrégation du système, car la circulation de ces parts et la possibilité de leur transfert ont favorisé à terme le développement du faire-valoir indirect (métairies).
38. Cf. B. Derouet, art. cit. (1989), p. 193. Pour une comparaison avec les pratiques de nomination dans des régions d'héritier unique, voir Bonnain, R., « Les noms de maison dans les baronnies, 1773-1980 », dans Les baronnies des Pyrénées, I. Chiva et J. Goy éds, t. 2, pp. 179–200.Google Scholar
39. Cependant il ne l'élimine pas, bien sûr. Le lien de parenté peut aussi être « utilisé », pour bâtir les stratégies matrimoniales ou en d'autres circonstances. Mais la parenté n'est pas l'axe majeur autour duquel s'organisent ici les pratiques sociales.
40. Coutumes de Nivernais, chap. VI, art. 18, p. 124 de l'édition de 1646.
41. Penser la transmission sous la forme d'un transfert, d'une circulation de biens ou de droits, n'est pas une représentation a priori si « naturelle » qu'on pourrait le penser, même si dans notre univers mental elle peut avoir des caractères d'évidence. C'est poser le problème en termes d'attribution de biens, alors que tant d'autres sociétés ont posé le même problème en termes de statut des personnes. Pour que la première de ces deux formulations soit possible et même « pensable », ne faut-il pas que de tels transferts soient possibles, aussi, à l'extérieur du cadre de la parenté entre « étrangers » ?
42. Cf. B. Derouet, « Pratiques successorales et rapport à la terre… », art. cité, id., « Le partage des frères. Héritage masculin et reproduction sociale en Franche-Comté aux xvmc et xixc siècles », Annales ESC, 1993, n° 2, pp. 453-474.
43. Des entraves existaient simultanément à l'aliénation ou à la mise en gage de la tenure, et à sa transmission sans restrictions à l'ensemble des enfants : pour ceux-ci, les droits donnés par la filiation n'étaient pris en considération que s'il s'y ajoutait la résidence effective, matérialisée par la « communion » de biens et d'habitation ; dans le cas contraire, c'était le seigneur de la mainmorte qui récupérait l'héritage.
44. Cf. F. W. Maitland, «The Crown as Corporation», The Collectée Papers…, H. A. L. Fisher éd., vol. III, Cambridge University Press, 1911, pp. 244-270. Ils renversaient ainsi la démarche classique selon laquelle, pour penser l'unicité d'une collectivité, on l'assimilait par fiction à une « personne ». Ici c'est une personne qui est assimilée à une universitas, pour exprimer l'idée qu'elle ne représente pas qu'elle-même en tant qu'individu privé et transitoire.
45. Zink, A., L'héritier de la maison. Géographie coutumière du sud-ouest de la France sous l'Ancien Régime, Paris, 1993, 542 p.Google Scholar La partie occidentale et la partie orientale des Pyrénées différaient profondément par leur cadre juridique, la première s'inspirant d'un droit de type coutumier, et l'autre essentiellement du droit romain. Malgré cela, d'un bout à l'autre de la chaîne pyrénéenne, on observait dans les pratiques la même volonté de ne pas démembrer le patrimoine et de privilégier un seul héritier. Inversement, plus on s'éloignait des Pyrénées vers le nord en direction de la vallée de la Garonne, et plus on passait à des pratiques fondées sur l'égalité et le partage, aussi bien en zone « coutumière » qu'en région dominée par le droit romain.
46. Cf. Cordier, E., Le droit de famille aux Pyrénées, Paris, 1859, pp. 91–107;Google Scholar Poumarède, J., Les successions dans le sud-ouest de la France au Moyen Age, Paris, 1972, pp. 265–275;Google Scholar A. Zink, op. cit., IIe partie, chapitre 2, pp. 67-135.
47. Pour une étude récente sur ce sujet, dans le Perche, cf. M.-C. Pingaud, « Partage égalitaire et destin des lignées », à paraître dans Annales de Démographie historique.
48. Voir par exemple de ce point de vue l'opposition entre la plupart des régions de la moitié nord de la France (régions de l'Est exclues) et celles du Midi ( Bordes, M., L'administration provinciale et municipale en France au XVIIIe siècle, Paris, 1972, pp. 175–198 Google Scholar) ; id., Inscriptions et vie communales dans les campagnes méridionales XVII e -XVIII e siècles, Auch, 1977. Voir aussi Communautés rurales et pouvoirs dans les pays méditerranéens (XIX e -XX e siècles), Cahiers de la Méditerranée, 10, 1978.
49. En dehors même du rôle tenu par le clergé, l'organisation communautaire sous l'Ancien Régime était ici prise en main par des « généraux de paroisse », qui s'occupaient à la fois des affaires de leur église et des intérêts communs de leurs paroissiens : cf. M. Bordes, L'administration provinciale…, op. cit., pp. 181-182. Au-delà du cas breton, voir aussi, dans beaucoup de régions de la moitié nord de la France, le rôle essentiel de la « fabrique » comme forme d'expression du groupe villageois ; voir enfin la reprise, par l'État, de la « paroisse » pour son propre découpage territorial, cf. J.-P. Gutton, La sociabilité villageoise dans l'ancienne France, 1979, 294 p., chap. VI, Paroisse et communauté, pp. 185-219.
50. Cette notion de « stabilité » appelle quelques précisions indispensables pour éviter toute confusion. Elle n'exclut aucunement des mobilités liées aux échanges économiques, ainsi qu'aux migrations saisonnières ou temporaires. Ce qui est désigné ici est l'ensouchement de nombreuses descendances sur plusieurs générations en un lieu précis, et le rapport privilégié gardé longtemps avec un territoire — même d'ailleurs en cas de pratiques migratoires. Cette relative « stabilité » contraste avec la rotation rapide des familles que l'on peut observer dans certaines autres sociétés, marquées par de plus fréquentes mobilités internes d'une communauté à une autre ; même si dans ce dernier cas il s'agit souvent de déplacements résidentiels à courte distance, ils témoignent d'une situation où émigration et immigration participent souvent l'une et l'autre à un turn over au rythme rapide.
51. De telles caractéristiques n'impliquaient pas nécessairement l'existence de sociétés sans hiérarchies, composées de petits paysans libres et égaux. Ce dont il est question ici est la relative « fermeture » des groupes territoriaux, la traduction sur le plan politique de leur consistance, et leur capacité à gérer éventuellement leurs relations internes sans la médiation et l'encadrement d'instances supra-locales.
52. Echegaray, B. De, « La vecindad. Relationes que engendra en el Pais Vasco », Revue internationale des Études basques, 1932, pp. 4–26,Google Scholar 376-405, 546-564 ; Baroja, J. Caro, Los Vascos, Madrid, 8e éd., 1986, pp.225–228.Google Scholar Pour le Sud-Ouest français, Bonnain, R., « Une économie de la sociabilité : entraide, échange et relations de voisinage dans un village pyrénéen », dans Les baronnies des Pyrénées…, op. cit., tome 1, pp. 169–183 ;Google Scholar Toulgouat, P., Voisinage et solidarité dans l'Europe du Moyen Age. « Lou besi de Gascogne », Paris, 1981, 332 p. ;Google Scholar Sou- Let, J.-F., La vie quotidienne dans les Pyrénées sous l'Ancien Régime du XVIe au XVIIe’ siècle, Paris, 1974, 319 p., notamment pp. 244-253.Google Scholar
53. Cf. Veyrin, P., Les Basques de Labourd, de Soûle et de Basse-Navarre, Bayonne, 1944, p. 261.Google Scholar
54. P. Toulgouat, op. cit., pp. 16 et 25. En fait, dans la notion de « voisinage » paraissent coexister plusieurs types de liens sociétaires, — mais aussi plusieurs modalités de rapport à l'espace. D'un côté, la « vesiau » est la communauté elle-même, c'est l'ensemble du groupe des « voisins », pris dans ce cas comme un tout. Mais il existe une modalité du « voisinage » qui relie entre elles deux ou plusieurs familles sans que cela comporte pour autant la notion de groupement (cf. DE Echegarray, art. cit., pp. 11-13). Chaque maison a un lien privilégié avec ses « premiers voisins », à qui sont réservés des droits et devoirs spécifiques (cf. P. Veyrin, op. cit., p. 261 ss). G. Beaurain remarquait en 1784 que « en Béarn, les premiers voisins font partie de la famille. Mais chaque maison a ses premiers voisins, si bien que toute la ville apparaît comme une vaste chaîne aux maillons assemblés et serrés de proche en proche, et le voisinage devient une institution » (cité par P. Toulgouat, op. cit., p. 26).
55. Cf. en Italie du Nord, à propos de la non-coïncidence entre la commune et la vicinia, et sur les fonctions quasi publiques exercées par celle-ci, G. Raffaglio, « Le vicinie délia Val Camonica e délia Val di Scalve », dans M. Guidetti et P.-H. Stahl éds, op. cit., pp. 79-86. En Aragon on constatait aussi, avec les cofradias et les Sociedades de Vecinos, la présence de groupements associatifs au rôle essentiel à côté de la communauté proprement dite : cf. Daumas, M., « Villages en mutation du Haut-Aragon oriental », dans Fabre, D. et Lacroix, J., Communautés du Sud, 2 tomes, Paris, 1975, en particulier pp. 604–608.Google Scholar
56. A. Zink, L'héritier de la maison…, op. cit., pp. 270-297.
57. En dehors même de son rôle dans l'élaboration de la « coutume », la communauté pyrénéenne agit sur le mode de reproduction des unités domestiques en fixant de manière définitive le droit de chaque maison originaire à sa part des ressources collectives. Si l'une de ces maisons laisse s'établir aussi un ou plusieurs « cadets », les nouvelles maisons ainsi créées n'ont pas de droit sur les biens communautaires. Tout juste peuvent-elles participer au droit de l'ancienne maison — qui de son côté reste inchangé —, si celle-ci y consent. Si l'on voulait décrire le fonctionnement de la communauté en termes de droit familial, on pourrait dire qu'elle utilise une logique du partage des droits d'usage par « souches » et non par « têtes », et qu'elle applique à ses membres le principe de « représentation ».
58. Sur cette variété des réponses régionales à une même conjoncture, cf. B. Derouet, « Transmettre la terre. Origines et inflexions récentes d'une problématique de la différence », Histoire et Sociétés rurales, 1994, n° 2, pp. 33-67, en particulier pp. 56-59.
59. En dehors même des exemples pyrénéens, ces circonstances dans lesquelles la communauté des pays de montagne a été amenée à préciser son organisation apparaissent très clairement pour les Alpes du Sud : cf. Sclafert, T., Cultures en Haute-Provence. Déboisements et pâturages au Moyen Age, Paris, 1959, 270 p . ;Google Scholar id., Le Haut-Dauphiné au Moyen Age, 1926, pp. 134-147, région dans laquelle le 13e siècle apparaît comme un moment crucial de ce point de vue. P. Vaillant, op. cit., p. 564, situe aussi cette prise de conscience de la fin du 12e au milieu du 13e siècle.
60. Une telle observation peut être faite aussi pour des sociétés extra-européennes : cf. C. Nakane, Kinship and Economie Organization in Rural Japan, New York, 1967, en particulier pp. 62-69. Dans les campagnes japonaises du 18* siècle, on constate une concordance entre le développement d'un « système à maisons », avec successeur unique, et la période de fixation d'un numerus clausus pour les entités domestiques ayant un droit plein et entier aux ressources communautaires, en raison d'une conjoncture de diminution des ressources disponibles liée à la croissance démographique. Il s'ensuivit l'instauration de deux statuts possibles pour les maisons, comparable à la distinction entre « voisins » et « non-voisins » des societies européennes. Les nouvelles maisons (issues d'une sécession à partir des anciennes) ne pouvaient avoir accès aux droits collectifs qu'à titre de « sous-parties » des maisons dont elles étaient issues : il s'est donc établi un système exactement équivalent à celui connu en Pays basque sous la forme de la distinction entre maisons capcazalères et alitions. L'apparition de ce statut privilégié accordé au sein de la communauté rurale japonaise au seul repreneur de l'ancienne maison (et non à ses germains) a entraîné parallèlement une transmission des patrimoines privés de plus en plus inégalitaire, ce qui n'était pas le cas au début du 18e siècle avant l'instauration de ce numerus clausus.
61. A. Zink, op. cit., pp. 280 et 281.
62. B. Derouet, « Le partage des frères… », art. cit., p. 460 ss.
63. Cette relation forte qui est conservée entre des ménages apparentés sur la base du maintien au sein d'un même espace, mais qui ne se traduit pas pour autant par des cohabitations et une fusion des patrimoines, remet en cause un usage trop traditionnel de la notion de « néolocalité », ainsi que la pertinence d'analyses qui seraient fondées trop exclusivement sur la morphologie des groupes domestiques (nucléaires ou à formes complexes). La nucléarité des ménages et la néolocalité ont une signification et des effets sociaux très différents selon qu'elles s'accompagnent, ou non, de réelles mobilités et de réaménagements profonds des rapports entre les membres de la famille, comportant ou non une véritable autonomisation des différents ménages créés.
64. Cf. Davis, J., People of the Mediterranean. An Essay in Comparative Social Anthropology, Londres, 1977;Google Scholar Delille, G., Famille et propriété dans le royaume de Naples (xv'-xix’ siècle), Rome-Paris, 1985, 482 p. ;Google Scholar Ravis-Giordani, G., Bergers corses : les communautés villageoises du Niolu, Aix-en-Provence, 1983, 505 p. ;Google Scholar Jimenez, F. Chacon, « Notas para el estudio de la familia en la région de Murcia durante el Antiguo Régimen », dans La Familia en la Espaha Mediterranea (Siglos XV-XIX), Centro d'Estudis d'Historia Moderna Pierre Vilar, Barcelone, 1987, pp. 129–172.Google Scholar Georges Augustins propose de reprendre de M. Titiev le terme de « groupement unilocal » pour désigner ce phénomène, Augustins, G., « Esquisse d'une comparaison des systèmes de perpétuation des groupes domestiques dans les sociétés paysannes européennes », Archives européennes de Sociologie, XXIII, 1981, p. 65.Google Scholar
65. Voir par exemple D. J. Siddle, « Articulating the Grid of Inheritance: The Accumulation of Wealth in Peasant Savoy, 1561-1792 », Itinera, fasc. 516, 1986, pp. 123-181. Voir aussi, pour la bordure alpine, P. Dufournet, Pour une archéologie du paysage. Une communauté agraire sécrète et organise son territoire. Bassy et ses alentours (Haute-Savoie et Ain), 1978, 397 p. (notamment pp. 347-354).
66. P. Deffontaines, Les hommes et leurs travaux dans les pays de la Moyenne Garonne, à propos des « maynés » (pp. 31-46 et pp. 71-72), et à propos des « masatgés » du Bas-Quercy (p. 81 ss) ; cf. aussi Latouche, R., La vie rurale en Bas-Quercy du xiv au XVIII’ siècle, Toulouse, 1923, pp. 37–47.Google Scholar
67. Parmi d'autres exemples, voir G. L. Andrich, « Un'antica forma di proprietà collettiva nel Bellunese », dans M. Guidetti et P.-H. Stahl éds, op. cit., pp. 135-147.
68. Ce sont bien sûr les régions de l'Europe balkanique qui offrent les exemples les plus caractéristiques de ces processus. Voir cependant aussi, en France, sur les formes variées d'évolution des « mas » depuis le Moyen Age, A. FEL, Les hautes terres…, op. cit., pp. 112-126.
69. Pour un phénomène du même ordre dans un cadre extra-européen, voir J. B. Cornell et R.-J. Smith, Two Japanese Villages, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 1956, en particulier pp. 180 et 221-223 ; cf. aussi C. Nakane, op. cit., notamment pp. 69, 107 et 133 ss.
70. Naturellement, la pertinence de la relation de parenté n'est en réalité qu'affaiblie, et jamais complètement abolie. Mais on peut dire qu'à certains égards se constitue, sur la base de la relation spatiale, une « quasi-parenté » qui unit des entités résidentielles et patrimoniales, que l'on pourrait presque qualifier de « maisons cousines » ; ces maisons ont leur propre « généalo- successogie » — la suite de leurs détenteurs successifs —, indépendante de la notion de généalogie au sens classique du terme (celle construite à partir de la filiation).
71. Le terme de « famille », tel que l'utilise ici le droit coutumier, renvoie bien sûr à une cohésion fondée sur la parenté et non sur l'appartenance à un même groupe domestique. Ces biens de famille sont les « biens propres », c'est-à-dire ceux que l'on tient en raison d'une transmission par voie d'héritage, par opposition aux acquêts.
72. Ainsi dans la Lombardie médiévale (XIIIe-XIVe siècles) existait un retrait vicinal, ratione loci, qui primait le retrait lignager (P. Toubert, art. cit., pp. 450-451 et 455). Voir aussi O. Aureggi-Ariatta, « Communita rurali e Comuni medioevali nella Lombardia montana e pedemontana avanti il sec. xiv », Les communautés rurales, op. cit., p. 217. Il est attesté aussi, tant en France du Nord que du Midi, au moins jusqu'au xme siècle ( Bourin, M. et Durand, R., Vivre au village au Moyen Age. Les solidarités paysannes du XeI au XIIIe siècle, Paris, 1984, pp. 147–148 et 165 Google Scholar). L'existence d'un retrait de voisinage est encore attestée au XVIIIe siècle dans le Jura suisse (cf. A. CHÈVre, art. cit., p. 257), et au XIXe siècle en Andorre ( Brutails, J.-A., La coutume d'Andorre, Paris, 1904, crïap. VI Google Scholar).
73. Cf. les travaux de Fossier, Robert, parmi lesquels le recueil d'articles Hommes et villages d'Occident au Moyen Age, Paris, 1992, 525 p.Google Scholar ; M. Bourin et R. Durand, op. cit., Paris, 1984, 258 p. ; Les communautés villageoises en Europe occidentale du Moyen Age aux Temps modernes (Flaran, Quatrièmes journées internationales d'histoire, 1982), Auch, 1984; Sivéry, G., Terroirs et communautés rurales dans l'Europe occidentale au Moyen Age, Lille, 1990, 248 p.;Google Scholar J.-P. Gutton, op. cit., 1979; Derlange, M., Les communautés d'habitants en Provence au dernier siècle de l'Ancien Régime, Toulouse, 1987;Google Scholar Communautés rurales et pouvoirs dans les pays méditerranéens ‘(XVI e -XX e siècles), Cahiers de la Méditerranée, 10, 1978, 267 p. ; Les communautés rurales. Recueils de la Société Jean Bodin, XLIII, Paris, 1984. Pour l'Italie, les numéros 46 et 81 de Quaderni Storici (1981, n° 46, « Villaggi. Studi di antropologia storica » ; 1992, n” 81, « Risorse collective », pp. 613-924).