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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
En lisant l'étude si attentivement minutieuse dont il va être question ur Les débuts de l'indiennage mulkousien — et ces débuts ont dû poser partout les mêmes problèmes : c'est pourquoi il convient sans doute d'insister, moins peut-être sur les faits nouveaux apportés par de nouvelles recherches d'archives que sur les directions de travail, des remarques de méthode, qui importent sans doute davantage — je ne pouvais m'empêcher de penser à ce qu'écrivait, à propos de morphologie, un jour déjà lointain, H. Baulig avec sa belle conscience de savant prudent : « Je ne crois pas trop m'avancer en disant que, pour essayer de résoudre les problèmes morphologiques de la Porte de Bourgogne, il fallait considérer tout au moins le Rhin et le Doubs sur une grande distance à l'amont et à l'aval, et reprendre, pièce à pièce, en partant des observations, toutes les interprétations antérieures.
Cette mise au point nous est inspirée essentiellement par Paul R. Schwartz, Les débuis de l'indiennage mulhousien, Bull, de la Soc. Ind. de Mulhouse, 1950, n° 3 (p. 21-45), et 1951, n° 1 (p. 33-56). Nous devons aussi à l'auteur de très nombreux renseignements complémentaires. — Cf. Ét. Julliard, « Essai sur les causes de l'industrialisation de la Haute-Alsace au XVIIIe siècle », Rev. d'Alsace, 1948, p. 137-150. — « Un lot de problèmes bien posés », selon le titre d'un compte rendu de L. Febvre ici même (Annales, 1950, p. 388-389). Comme L. Febvre, à ce propos, avait raison, une fois encore (ce n'est sûrement pas la dernière !) de parler d'« histoire économique difficile »
1. Tout, par. suite, y est à rectifier tant au point de vue de la création de la première manufacture mulhousienne (1746) qu'à celui des articles alors fabriqués, comme des capitaux engagés, des difficultés rencontrées, des méthodes de vente, des bénéfices réalisés, des dates d'apparition des divers procédés, du partage (arbitraire) de la période 1746-1830 en trois époques bien distinctes, voire des informations générales. On y lit, par exemple, que la culture de la garance fut introduite en Alsace seulement vers 1775, alors que J. Ryhiner note dès 1766 que la garance y était cultivée depuis longtemps sous le nom de « rouge de Hagueneau ». Notons avec J. Levainville (Rouen, 1913, p. 199) qu’ « après 1765 un Alsacien, Hoffmann, « Stattmeister » de Haguenau, vint a Rouen fabriquer les premiers rouges garance ». — Cf. Observations sur un mémoire du Sr. Hoffmann, Stattmeister de Haguenau, tendant à obtenir l'autorisation d'établir des garancières dans le royaume (1789) (Ms. 1180 de la Bibliothèque Municipale de Rouen).
2. Daniel Dollfus-Ausset, Matériaux pour ta coloration des étoffes (1865), t. II. La Bibliothèque Nationale possède seulement le premier tome !
3. Faibles sont encore les explications techniques dans la dernière esquisse historique en date: A. Juvet-Michel, « La toile imprimée en France au XVIIIe » siècle (Les Cahiers Ciba, n” 24, juillet 1949, publié à Bâle). Il faut louer cependant l'initiative de cette firme, qui vient de publier une histoire de L'indigo (n° 34, nov. 1951).
page 515 note 1. Des trois fondateurs dte la manufacture de Colmar-Logelbach, rappelons Jean Haussmann dit d'Augsbourg, au siéele suivant. Cf. P. Leuilliot, « Notes sur les Haussmaim et la manufacture de Logelbach (Jusqu'en 1830) », Annuaire de ta Société Historique et Littéraire de Calmar (1951-1952, p. 85-100).
page 515 note 2. Rappelons l'ouvrage ancien du manufacturier A. Jenny-Thuempy, « Handel und Industrie des Kantons Glarus » (Jahrbuch des Historischen Vereins des Kantons Glarus, t. XXXIV, 1902), fruit de recherenes personnelles, qui comporte d'importants chapitres sur le reste de la Suisse. Voir Rappard, W. E., La Révolution industrielle et les origines de la protection légale du travail en Suisse (1914), p. 47–49 Google Scholar.
page 515 note 3. Selon CH. Weiss, Hist. des réfugiés protestants depuis la Révocation (1853), à Amsterdam, le foyer d'indieimage le plus important du continent au XVIIe siècle, on ne trouve aucun professionnel de l'impression sur tissus parmi les 14 ou 15 000 religionnaires français, ll faudrait tout un travail approfondi concernant l'exacte profession des réfugiés — et leur manière exacte d'opérer! — Pour Genève, Pierre Bertrand, Genève et la Rénovation de l'Édit de Nantes (Genève* 1935) souligne que les réfugiés étaient généralement dénués de moyens.
page 515 note 4. Un indienneur catholique, Roger, arrive (de Paris) à Genève au début de 1688, selon un article de P. Bertrand (Tribune de Genèse, 940 mars 1941, communiqué par P. Schwartz.
page 516 note 1. Alice Dreyer, Les toiles peintes en pays neuchâtelois (Neuchâtel, 1923), a utilisé, entre autres sources, les archives notariales. — Depuis a paru Berthoud, Dorette, Les indiennes neuchâteloises (Neuchâtel, La Baconnière, 1951 ; in-8°, 224 p.)Google Scholar ; si la partie technique est, assez faible, on y trouve beaucoup de précisions intéressantes tirées de documents nouveaux.
page 516 note 2. Pierre le Verdier, La réglementation de l'industrie des indiennes en Normandie au XVIIIe siècle (Bull. de la Soc. d'Hist. de Normandie, t. XIV, 1926, p. 80-91). — Citons seulement une Consultation (signée de Sèze) : Mémoire et consultation pour les fabricants de toiles peintes dans l'intérieur du royaume en réponse au Mémoire des fabricants de toiles peintes en Alsace (Paris, 1788), Ibid.,p. 90, n. 1. CI. Dollfus-Ausset, op. cit., t. II, p. 349-369. — Non moins protectionnistes, les indienneurs mulhousiens dès 1759 portent plainte contre leur concitoyen Weisbeck en train de monter une fabrique en Lorraine (ou plutôt en Bourgogne ?) et de débaucher des ouvriers. On connaît mal d'ailleurs les créations mulhousiennes au XVIIIe siècle. Cf. infra, à propos de Villefranche-en-Beaujolais.
page 516 note 3. Qu'on nous permette de rappeler des comptes rendus antérieurs : « Une industrie mulhousienne : l'impres'sion sur étoffe », Annales, 1947, p. 486-491, et « Problèmes de localisation », 1933, Ibid., p. 165-169.
page 516 note 4. Par ex. Luze, Edouard de, Jacques de Luze et l'industrie des toiles peintes dans le Pays de Neuchâtel (Musée Neuchâtelois, 1882, p. 164–165)Google Scholar. Or, il n'y a aucun indice du séjour de Schmaltzer au Bied, suivant l'archiviste cantonal (d'après P. R. Schwartz).
page 517 note 1. Cf. Brandt, André, « Une famille de fabricants mulhousiens au début du XIXe siècle, Jean Koechlin et ses fils », Annales, 1951, p. 319 CrossRefGoogle Scholar et suiv. — Inversement, cf. Paul Lévy La langue allemande en France. Pénétration et diffusion des origines à nos jours, t. I (Des origines à 1830), Bibliothèque de la Société des Études germaniques (IV), 1951, sur le rôle linguistique de Montbéliard, par exemple. Rôle religieux aussi : deux pasteurs mulhousiens ont écrit sur l'histoire et l'industrie de Mulhouse : M. Graf en 1822 et A. Petitpierre : ce dernier, écrivain suisse. — Un demi-siècle de l'histoire économique de Neachâtel (1791-1848) paru en 1871 — avait été pasteur à Mulhouse qu'il quitta en 1839, année de la mort de Graf ; il s'appuie sur le texte de ce dernier quant à l'origine neuchâteloise de l'impression mulhousienne.
page 518 note 1. Cette dernière confusion d'importance est commise par les informateurs de Roger Lévy, auteur d'une fort précieuse Histoire de l'industrie cotonnièreen Alsace (1912). — Fausse interprétation encore, selon M. Schwartz, du ternie Baumwollefabrik (à Colmar, 1743) qui ne saurait désigner une fabrique d'indiennes.
page 518 note 2. A Rouen, 2 manufactures en 1763, 30 en 1774. II faut considérer comme assez fantaisistes les Recherches sur l'origine et les progrès de la fabrication des toiles imprimées à Rouen (Rouen, 1816) par Gervais et Arvers. — Selon l'auteur très compétent qu'est Pierre Dardel, « Les manufactures de toiles peintes et de serges imprimées à Rouen et à Bolbec aux XVIIe et XVIIIe siècles » (Rouen, 1040, in-4°), d'abord publié dans le Bulletin de la Soc. Ind. de Rouen (t. 66-67, 1938-1939), complétant ainsi son Histoire de Bolbec. t. II (1939), Le commerce et l'industrie à Bolbec avant 1789 (qui y renvoie à ce sujet). — Cf. Breyer, A., ouvr. cité, p. 41–42 Google Scholar et 47-48.
page 518 note 3. Liste dans Morin, Louis, Recherches sur l'impression des indiennes à Troyes (1766-1328), (Extr. des Mém. de la Soc. Académique de l'Aube, t. LXXVII, 1913), p. 90–192 Google Scholar. Mais il n'y a plus d'imprimeurs sur toile à Troyes après 1828. II est vrai;qu'en 1811 encore, dans la Seine-Inférieure, les imprimeurs en indiennes sont donnés comme des émigrants périodiques, suivant les chances que présentaient les travaux des manufactures ( Dubuc, A., Immigrations ouvrières eh Seine-Inférieure sous le Premier Empire, Annales de Normandie, oct. 1951, p. 250)Google Scholar.
page 519 note 1. Abraham Ferdinand Favre (1779-1867) sera maire de Nantes sous la Monarchie des Juillet et le Second Empire, député etsénateur. — Bernard Roy, Vnecapitale de Vindiennage, Nantes (1948, in-4°). — Cf. Henry-René d'Allemagne, La toile imprimée et les indiennes de traite (2 vol., 1942).
page 519 note 2. Malvezin, T., Histoire du commerce de Bordeaux, t. III (1892), p. 132–134 Google Scholar.
page 519 note 3. Voir F. Evrard, « Le commerce des étoffes à Versailles avant la Révolution » (Rev. d'Hist. de Versailles, 1934, p. 197-148) et « Versailles, ville du Roi (1770-1789) », 1935 (sur les marchands d'indiennes, p. 456-464). — « Aujourd'hui encore dans nos villages d'Alsace, écrivait CHR. Pfister (en 1927), les jeunes filles nomment leur clair corsage à Pompattur” ﹛Pages Alsaciennes, p. 75).
page 519 note 4. Martin, A., L'imagerie orléanaise (1928), p. 36–37 Google Scholar. — Cf. Dr. Garsonnin, Les manufactures de toiles peintes d'Orléans (1763-1820 environ), dans Mém. et Doc. pour servir à l'histoire du commerce et de l'ind. en France, p. p. J. Hayem (t. III, 1913, p. 1-37).
page 519 note 5. H. Clouzot, Hist. de la Manufacture de Joug et de la toile imprimée en France (2 vol. in-4», 1928). — U. Farges, « Chr. Oberkampf » (Rev. des Deux-Mondes, 1” oct. 1860), avait disposé de documents provenant d'un des neveux d'Oberkampf, G. “Widmer. — Il y aurait lieu de reprendre l'histoire de la décadence après la mort de S. Widmer (1822).
page 519 note 6. Voir aux Archives municipales de Mulhouse la copie de lettres adressées par le Magistrat en 1772 à Humblot fils et Cie (à Villefranche), futurs associés de N. Risler et Cie, et à Brisson, inspecteur général du Commerce dans le Lyonnais (renseignements communiqués par R. Schwartz). — Une manufacture de Montpellier est dirigée à partir de 1780 par un Alsacien venu tout exprès de Wesserling ( Thomas, L. J., Montpellier ville marchande, p. 177 Google Scholar).
page 519 note 7. Balloffet, J., « Historique de l'indienne à Beligny, Chervinges et Villefranche » (Bull, de la Soc. des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Beaujolais, 1912, p. 5–42)Google Scholar ; « Mémoire de M. Roland de la Platière sur les articles qui se fabriquaient en Beaujolais à la fin du XVIIIe siècle » (Ibid., 1912, p. 144-166) ; — Les Mellet fabricants d'indiennes à Villefranche vers 1830 (Ibid., 1931, p. 182-191). — Cf., du même, Histoire de Villefranche, capitale du Beaujolais (Villefranche, 1912), p. 260-262.
page 520 note 1. Cf. Archives Nationales, F12 1405 A (Manufactures d'indiennes — par ordre alphabétique des villes). Mais combien le recours aux archives départementales et municipales, voire et surtout aux archives notariales et privées, s'impose pour parvenir à poser seulement quelques jalons dans notre histoire industrielle !